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MACKENZIE | Les yeux tout aussi rouges que les miens, ma meilleure amie ne quitte pas l'écran. On scrute chaque mouvement des pompiers, des ambulanciers. Plusieurs corps sont transportés sur des civières alors qu'ils sont recouverts d'un drap blanc. Je tremble en me disant que ça pourrait être celui de Priam. Je serre sa sœur dans mes bras tandis que nos doigts s'entrelacent.

— Le combat était terminé quand ça s'est produit ? Me demande mon père.

— Il n'a pas eu lieu...

— L'effondrement est intervenu avant ?

— Non, lui répond tristement Connor. Priam a abandonné avant même de se battre.

— C'est étonnant de sa part, il n'est pas homme à se dégonfler, même s'il jouait beaucoup ce soir.

— Sandy n'allait pas bien, donc ma mère est rentrée. Mon frère l'a compris et, sous les conseils de Connor, il a annulé sa participation...

— Il ne vous a pas suivis ? Il a préféré rejoindre tes mamans ?

Xéna et moi, nous fondons en larmes et James saisit aussitôt la gravité de la situation.

— Il est toujours là-bas ?

Les regards que s'échangent mes papas ne me disent rien qui vaille.

— On ne sait pas s'il s'en est sorti... J'ai essayé de fouiller les décombres, mais les pompiers sont vite intervenus et les flics nous ont empêchés de nous maintenir proches de la zone.

— Et ils ont eu raison, tu as vu dans quel état la structure se trouve. Vous auriez pu y rester vous aussi...

On frappe à la porte et aussitôt je saute sur mes pieds pour aller ouvrir avec l'espoir que ça soit Priam. Xéna me suit de près, ainsi que mes papas. Les jumeaux, sans doute interpellés par nos voix et le bruit, sont en train de descendre l'escalier quand j'appuie sur la poignée.

— Andy ?

— Que viens-tu faire ici ? Lui demande immédiatement Connor.

Je regarde ce mec, qui me hérisse le poil de la tête aux pieds. Il est dans le même état que nous. Recouvert de cette poussière blanche, qui ne dénote pas avec la couleur de nos visages.

— J'ai cru que c'était Priam, je pleure en me tournant pour retrouver les bras de mon père.

James me berce, passe sa main sur mon dos pour tenter de m'apaiser, mais mon cœur saigne. J'ai trop mal. Mes sanglots s'amplifient sans que j'arrive à les contrôler. Puis une paume se pose sur ma nuque. Les frissons qui se propagent dans mon corps sont indestructibles. Je relève légèrement la tête de sur le torse de mon père pour essayer de comprendre ce que je ressens.

— Luciole...

Oh, mon Dieu...

— Priam !!!

Je relâche l'étreinte de mon père dont les bras ne m'entourent déjà plus. Je pivote et découvre mon chevalier noir devenu blanc sous la couche de poussière. Je lui saute au cou et il me réceptionne en réprimant un gémissement qui s'apparente plus à une plainte. Je l'embrasse, passe mes mains sur ses joues et dépose des baisers sur ses pommettes, ses yeux, son front.

— Tu te sens comment ?

— J'ai connu mieux, mais...

— Tu es vivant. Oh. Mon. Dieu... Tu es en vie. Tu es en vie. Tu es en vie. Je n'arrête pas de répéter en l'embrassant. J'ai eu tellement peur, j'ai cru que je t'avais perdu...

Je pleure, je dépose à nouveau des baisers sur son visage, je ris, je pleure, puis... Mes mains se plaquent sur ses joues, mais cette fois-ci par besoin de lire si tout va bien. Nos regards se retrouvent pour se connecter, se parler et échanger. C'est si naturel entre nous que ce lien me coupe le souffle. Ma respiration s'altère en découvrant un éclair de douleur dans ses iris sombres.

— Tu saignes...

— Ce n'est rien.

— Ce mec est une vraie tête de mule. Il n'a pas voulu être pris en charge par les pompiers quand je l'ai récupéré errant sur le parking. La seule chose qui comptait, c'était de venir te retrouver, finit de déclarer Andy en s'adressant à moi avec un regard que je n'apprécie pas.

Nous les entendons parler autour de nous, mais la bulle dans laquelle je me trouve enfermée avec mon chevalier noir est plus importante que tout le reste. Il est vivant, il m'est revenu et c'est tout ce que j'ai besoin de savoir.

Andy continue de relater ses exploits à nos pères, aux jumeaux et à Xéna, qui boit ses paroles. C'est rare qu'elle demeure ainsi en retrait. Maintenant qu'elle est rassurée en voyant que son frère va bien, elle se détend.

— On peut monter ? Me demande mon beau brun.

Connor a beau ne pas se trouver dans la même pièce que nous, il reste toujours aussi attentif et il lui répond à ma place.

— Laisse-moi vérifier si je n'ai pas tout perdu de mes années d'infirmier.

J'écarquille les yeux en entendant cette information, que je ne connaissais pas plus que les jumeaux.

— Papa Nono ? Tu as été infirmier ? S'étonne Madison.

Connor, le temps d'une ou deux secondes, est déstabilisé par la question de ma sœur et la façon dont nous le regardons. Pour nous, Connor a toujours été le pâtissier, tout d'abord du restaurant de James, puis du 3M. Quand ils ont décidé de lever un peu le pied, ils en ont laissé la gérance au chef cuisinier qui était depuis quelques années en couple avec leur serveuse Nikita.

Mon père, afin d'être plus présent et disponible pour nous, a ouvert à côté du 3M, un bistrot qui ne propose à manger que pour le repas de midi en semaine. Ils ne travaillent plus le soir ni les week-ends.

Je reviens à l'instant présent en entendant la voix grave de Connor.

— Oui, je l'ai été... Pendant que j'étais chez les Marines.

Le regard que nos deux papas échangent est chargé d'une émotion palpable. Et pour la dissiper, Connor s'intéresse à Priam tandis que James va chercher la boîte de secours dans la cuisine.

— Retire ton tee-shirt.

Mon beau brun s'exécute et je ne peux m'empêcher de le scruter. De le détailler. Mais rapidement, mon œil est attiré par un imposant hématome qui recouvre son flanc gauche. C'est justement sur cet endroit que Connor pose son attention.

— Je vais devoir vérifier si tes côtes ne sont pas cassées.

— Vas-y, lui répond Priam en serrant les dents.

Mon père palpe avec précision le squelette de mon chevalier noir. Ce dernier enchaîne les grimaces de douleurs et les jurons retenus entre ses lèvres.

— Papa, je vais chercher la poche de gel froid au congélateur ?

— Bonne idée !

J'ai du mal à le regarder endurer. Je sais qu'il se contient de donner des informations sur son degré de souffrances à Connor parce que je suis là. Alors après avoir déposé un baiser léger sur sa bouche crispée, je me rends à la cuisine. Mon téléphone me signale l'arrivée d'un message. Je le parcours pour voir de qui il provient et je me raidis en lisant le prénom de Gabriel.

Gab : « Tu vas bien ? Je viens de découvrir la catastrophe. »

Mac : « Oui, nous n'avons rien. Nous sommes sortis juste avant l'effondrement. »

Gab : « Je suis soulagé. Le nombre de morts n'arrête pas d'augmenter. »

Mac : « Il y avait énormément de monde pour assister au combat de Priam. D'ailleurs, je t'y ai aperçu. »

Il met plus de temps pour me répondre et j'allais ranger mon portable quand je reçois une nouvelle notification.

Gab : « Il va comment ? »

Il esquive comme s'il n'avait pas vu la fin de mon message.

Mac : « Connor est en train de le soigner. Il s'en sort bien. Et toi ? »

Gab : « Je suis sorti à temps. »

Mac : « Tant mieux. »

Je pose mon portable sur la table et je m'aperçois que mes mains tremblent. Entendre qu'il y a des dizaines de personnes qui sont restées sous les décombres me confronte une nouvelle fois à cette triste réalité.

— Ça va, ma Princesse ?

— Oui, c'est juste le contrecoup, je suppose.

Je tente de calmer mes tressaillements en nouant mes doigts, mais j'ai beau essayer de dompter ma respiration, rien n'y fait. James les serre entre les siennes avant de les embrasser.

— Vous avez eu de la chance.

— Je sais, papa. D'après Gabriel, il y a beaucoup de morts.

Son regard surpris cherche le mien pour arriver à comprendre la situation.

— Comment est-il au courant ? Il était sur place ?

— Il était venu voir le combat, et, là, il suit en direct ce que les journalistes relatent apparemment.

Malgré ce qu'il se passe entre Gab et moi, je suis soulagée qu'il s'en soit sorti. Même si je me sens un peu honteuse de n'avoir pas pensé à ce qui aurait pu lui arriver. J'étais bien trop angoissée et mon esprit totalement focalisé sur Priam. J'attendais de voir s'il allait survivre, et je ne pouvais réfléchir à rien d'autre.

Je suis une bien piètre amie...

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➥ Andy et Priam arrivent chez Kenzie. Pourquoi, après avoir refusé de le secourir, l'a-t-il ramené ?

➥ Mac n'en revient pas de voir que Priam a survécu à l'effondrement de l'entrepôt. Elle a besoin de renouer le lien avec lui pour s'assurer qu'il va bien. Des retrouvailles émouvantes, non ?

➥ Connor s'occupe de Priam et après avoir enlevé son tee-shirt, un gros hématome apparaît au niveau de son flanc. Même si Spartacus serre les dents pour ne pas montrer ce qu'il endure. Mackenzie a du mal à le voir souffrir. Fait-elle bien de se rendre à la cuisine pour les laisser entre hommes ?

➥ Gabriel prend des nouvelles de Kenzie ainsi que de Priam, même si l'on comprend bien que cela lui coûte d'en demander. Cependant, Mac se sent coupable de ne pas avoir pensé à ce qui aurait pu arriver à son ami. A-t-elle raison de s'en vouloir ? Ou a-t-elle des circonstances atténuantes ?

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✨ Demain matin à 11 h 00, on retrouvera le nouveau chapitre de MACKENZIE.

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🥰 Bon dimanche, mes Infinity Love, gros bisous 😘

🖤 Kty.Romance 🩷