Chapter 02 | #PRINCESSE

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MACKENZIE | Mon père se montre rarement aussi sérieux. Ce qui ne me rassure pas quand je vois avec quelle fermeté il s'est adressé à Gabriel.

— Tu viens ?

Ce dernier se lève et me tend la main pour que je l'imite. Il nous dirige vers le coin musique sous les sifflets du reste de la clique qui nous balancent des « soyez sages, les amoureux » pour nous chambrer. Ce à quoi répond Gabriel en les gratifiant d'un majeur bien dressé. Je sais qu'il ne partage pas les mêmes sentiments que moi. Qu'il tient à rester célibataire pour butiner de nana en nana. Il n'empêche que sa réponse égratigne mon petit cœur sensible.

On s'installe sur les larges coussins posés à même le sol. La zone est recouverte de grands tapis pour apporter un peu de chaleur à cet espace.

— Je voulais te...

— Tu n'as pas besoin de te justifier. C'est clair entre nous. Nous sommes des amis et seulement des amis, je le devance.

Je le sens pensif, en train de scruter ses mains comme si elles pouvaient lui apporter des réponses. Alors j'enclenche le juke-box rempli de vinyles de mon père. J'ai grandi entourée de musique. James trouvait que c'était important pour aiguiller ma créativité et juguler ma sensibilité. Je joue donc du piano, et aussi du violon. Et je me débrouille derrière une batterie. Ça, c'est grâce à Connor. Pourtant d'après lui, bébé, je n'étais pas très douée pour taper en rythme sur le cul des casseroles.

— Assieds-toi à côté de moi. Me prie Gabriel.

Je jette un coup d'œil vers l'atelier. Mes papas sont occupés à préparer les nouvelles commandes des deux groupes qui viennent d'arriver et qui se sont dirigés vers le fond dans la zone des jeux. C'est très bien ainsi, ils ne surveillent pas notre discussion. J'en profite donc pour rejoindre Gabriel.

— Je dois te parler.

Son ton devient sérieux, même grave et je me demande ce qui peut le rendre aussi sombre.

— Je t'écoute, Gab.

Mon cœur bat à mille à l'heure. Je ne quitte pas ses lèvres charnues, qui pour le moment gardent le silence. Je me saisis de sa main pour lui apporter mon soutien, mais il retire la sienne aussitôt. Voyant ma tristesse face à ce rejet, il se ravise et noue nos doigts sans pour autant me jeter un regard.

— Je ne sais pas comment te le dire.

— Sois direct. On l'a toujours été.

— Ok ! Il prend une grande inspiration et me balance. Je ne viendrais pas...

Il n'a pas besoin de terminer sa phrase. Je n'entends plus rien. La seule chose que je comprends, c'est qu'il sera absent lors de nos vacances de fin d'études. C'est un road trip que l'on a prévu d'accomplir depuis deux ans avec le reste de la bande. Je retire ma main avec force parce qu'il tente de s'y raccrocher comme à une bouée.

— Depuis quand le sais-tu ?

— Quelques semaines... Je suis désolé, Kenzie. Tu y tiens, mais je ne...

— C'est un projet que l'on prépare depuis deux ans !

Je n'arrive pas à contenir ma colère. Je vois que ça s'agite dans notre groupe ainsi que dans l'atelier. Visiblement, je lui ai répondu un peu trop fort. Je me lève, alors que Gabriel tente de m'en empêcher en saisissant mon poignet. Aussitôt, Priam s'interpose en découvrant mon mal-être et lui demande de me laisser tranquille.

Mon meilleur ami m'entraîne vers la sortie et montre à mes papas le casque de sa moto. Je n'ai pas le temps de réfléchir ou de m'y opposer qu'il m'en passe un et l'attache sur ma tête. J'entends comme un brouhaha derrière moi. Gabriel m'appelle, mais il est retenu par son frère, Spencer et mon cousin Tyler.

— Monte !

Le ton impératif de Priam ne laisse pas la place à la discussion, pourtant je me vois retirer le casque et le plaquer contre son torse. Je pars à pied, c'est préférable. Je n'ai pas envie d'entretenir la guéguerre entre Gabriel et Priam. Forcément, le brun ne lâche pas aussi facilement le morceau et avance au ralenti à côté de moi.

— Princesse... Monte. Ça va te faire du bien de rouler.

— Il n'y a que mon père qui a le droit de m'appeler ainsi !

Je hurle ma colère. Priam a obtenu la réaction qu'il escomptait en me donnant ce surnom. Il souhaitait que j'exprime mon ressenti. Je m'écroule sur un banc. Priam gare sa moto et me rejoint.

— Comme tu veux, Kenzie.

— Laisse-moi seule.

— Pas question.

— Et pourquoi ? Je rétorque avec fougue.

— Parce que j'ai assuré à Connor et James que je restais avec toi.

— Pfff. Vous m'emmerdez tous à me couver comme si j'étais une petite chose fragile. Laissez-moi respirer !

Je me relève au moment où le bus va fermer ses portes. Je me faufile à l'intérieur et lance un majeur en direction de Priam. J'espère qu'il a bien capté le message et qu'il va me foutre la paix. Je tente de repérer quel itinéraire le car emprunte. Je souris en me rendant compte que dans deux arrêts je vais arriver devant le garage de Papy.

Ce dernier m'attend et me prend dans ses bras dès que je descends du bus.

— Allez, viens. Rentrons. Je vais te servir un verre de ma limonade, ça ira mieux après.

Comme si cette boisson pétillante au citron détenait des pouvoirs insoupçonnés. Dean m'en a donné à chaque petit bobo qui a jalonné ma vie.

— Ta grand-mère m'a prévenu que tu allais sans doute venir. Qu'est-ce qu'il se passe, ma Chérie ?

— Gabriel ne part plus en vacances avec la bande.

Je lâche les larmes que je contenais depuis qu'il me l'a annoncée.

— Il t'a dit pourquoi il brisait votre promesse d'effectuer ce voyage de fin d'études ?

— Non... Heu... Je ne l'ai pas écouté. Je suis partie, c'était au-dessus de mes forces.

— Tu aurais dû attendre qu'il t'explique les raisons qui le poussent à annuler. Qu'est-ce que tu en penses ?

— Oui, Papy, j'aurais dû, mais...

— Il t'a blessée.

— Pourtant, Gabriel sait l'importance que ce voyage a pour moi, et aussi pour le reste de la clique. Ce n'est pas qu'envers moi, qu'il brise sa promesse.

Je ferme les yeux pour tenter de me calmer et endiguer cette nouvelle vague de larmes qui essayent de s'échapper. Soudain, la porte claque et quand j'ouvre les paupières ce ne sont pas les iris de Dean qui me regardent, mais bien ceux de Gabriel. Je les clos aussitôt en pensant à un mirage. Pourtant son parfum, sa main, qui se scelle à la mienne et cette voix me garantissent que je ne rêve pas.

— Comment as-tu pu me retrouver ?

— C'est Priam qui m'a emmené.

— Mais...

— Il réagit souvent comme un con, mais, là, il a compris que c'était avec moi que tu devais en parler. Laisse-moi m'expliquer cette fois-ci.

Il s'accroupit devant moi pour braquer mon regard. Mes orbes vairons produisent toujours le même effet sur lui. Mais si seulement ils pouvaient lui transmettre mon ressenti pour ce mec blond, qui n'est plus simplement mon ami depuis quelques mois.

— Si tu savais comme je souhaite partir en vacances avec la bande, mais surtout avec toi.

À la base, cette idée, je l'ai eue avec Priam. Il y a deux ans, en discutant de ce que l'on accomplirait après avoir obtenu notre diplôme, on a eu envie de marquer nos fins d'études par ces vacances. Au cas où l'on se retrouverait éparpillé aux quatre coins des États-Unis afin de continuer notre cursus dans des universités différentes.

— Alors pourquoi annules-tu au dernier moment ?

— Parce que je dois rentrer en France.

Son annonce tombe telle une chape de plomb qui s'abat sur moi. Je suis sonnée. Mon estomac vient de se vider entièrement et j'ai une envie soudaine de gerber.

— Pousse-toi !

— Kenzie, laisse-moi...

Je le bouscule, ce qui n'est pas chose simple, vu sa carrure. Je cours le plus vite possible aux toilettes pour déverser le crumble aux pommes. Toutes ces contrariétés m'ont bloqué la digestion. J'entends qu'on tape à la porte. Sans réponse de ma part, elle s'ouvre sur Gabriel, qui s'inquiète pour moi.

— Ça va ?

— Hum... Attends-moi dehors.

J'ai besoin de rester seule. Je dois analyser les informations. Gabriel annule tout pour retourner en France. C'est pire que ce que j'avais pu envisager. Mais pourquoi ? Claire et Christophe n'ont pas parlé de séjour surprise dans leur pays natal. Ils ne sont même pas en vacances...

J'ouvre mon sac, j'en sors une brosse à dents et le temps de me les brosser, je me pose mille et une questions. Est-ce qu'il me fuit ? Est-ce qu'il va y rester plusieurs semaines ? Définitivement ? Certes, il y est né, c'est le pays de ses parents et avec Danny, ils y retournent en famille environ tous les trois ans. Mais là, ils s'y sont rendus l'an dernier. Je ne trouve pas de réponse logique et ça m'énerve d'autant plus. Shannon me dirait de discuter au lieu de me terrer dans cette pièce. Allez, Mackenzie. Tu dois prendre ton courage à deux mains et affronter la réalité.

— Kenzie ? Tu te sens mieux ?

À peine, je passe la porte que Gabriel s'avance vers moi. Sa sollicitude me touche. Sa main, qui s'appuie sur mon avant-bras aussi. Sans le contrôler, je dépose délicatement ma paume sur sa joue. Instantanément, Gabriel ferme ses grands yeux bleus. Il sait que j'ai besoin de ce lien pour me connecter à lui, comme je le pratique avec toutes les personnes que j'aime ou tout du moins auxquelles je tiens. Mais les émotions n'affluent pas. Au contraire, je me heurte à une porte blindée.

— Pourquoi pars-tu ?

— Je n'ai pas le choix...

— Pour combien de temps ?

— Une ou deux semaines, peut-être plus, je n'en sais rien encore.

— Tu reviendras ensuite ?

Dean accueille sa petite fille en lui servant de la limonade au citron. Avez-vous vous aussi une boisson ou une pâtisserie « doudou » qui vous apporte du réconfort ?

Priam a compris que cette discussion était importante et a conduit Gabriel au garage de Dean. C'est vraiment cool de sa part, non ?

On sait maintenant que Gabriel annule les vacances pour se rendre en France. Une idée sur la raison qui le conduit à partir ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain matin à 11 h 00, on retrouvera un nouveau chapitre de MACKENZIE.

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✨ Bonne journée, mes Infinity Love, gros bisous 😘

🖤 Kty.Romance 🩷

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