Chapitre 36

Parce que le monde va mal...
Parce que la vie est courte...
Parce qu'on ne doit rien à personne...
Parce qu'on ne vit que pour soi-même...
Parce qu'on est tous beaux à notre manière...
Parce qu'on a tous le droit et le devoir d'être différent...
Parce qu'on a tous notre place sur cette Terre...

Parce qu'on mérite tous d'être heureux...
Parce qu'on est plus fort que le mal...

Restons solidaires et aimons-nous les uns les autres pour que les terroristes ne gagnent pas 💜

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Chapitre 36

                Vautré sur une chaise d'une des cuisines communes de ma résidence, les jambes écartées, je me laisse aller contre le dossier tandis que mon poignet repose sur le bord de la table juste devant moi. Je viens de mettre sur ma main droite, un sac de glaçons entouré d'un torchon, pour qu'elle arrête de gonfler et atténuer les dégâts parce que, pendant presque l'heure de retour chez moi, mes articulations ont commencé à me faire souffrir et c'est sans parler des égratignures qui les parsèment.

                Je soupire, fatigué. Éreinté. Au bout du rouleau. Cette nuit a été l'une des pires de toute ma vie. Entre l'appel de DJ, la discussion avec George, son comportement envers moi et pour finir, cette confrontation avec le père Parson... Je n'en peux plus et la seule chose que j'ai envie de faire maintenant et tout de suite, c'est pleurer. Je sens d'ailleurs mon menton trembler. Le premier signe avant-coureur.

                Je suis resté toute la nuit sous-tension et maintenant que je me laisse aller, je chiale. Comme un enfant. Comme ces nuits après le départ de mon père. Et je ne peux rien faire pour arrêter parce que je suis au bout de mes forces qu'elles soient physiques ou mentales. Je ferme les yeux et renifle tandis que des sanglots bruyants s'emparent de moi.

                Je crois que je mets longtemps à me rendre compte de sa présence. Je pense que c'est seulement lorsque ses bras autour de moi commencent à avoir un effet apaisant que je comprends réellement qu'il est là, collé à mon dos. Je pleure encore un moment puis les larmes finissent par se tarir. Il a son front appuyé sur l'une de mes épaules et je l'entends enfin, son murmure :

« Tout va bien ! »

Non, rien ne va. Absolument rien dans ma vie ne va bien. Rien ne va tout court en fait. Je veux juste disparaître. Devenir cette fumée de cigarette que je me suis amusé tellement de fois à observer. Je veux m'endormir et oublier, partir.

« Tout va bien. » répète-t-il.

                J'aimerais lui répondre. J'aimerais lui dire pourquoi il a faux. J'aimerais hurler. J'aimerais ressentir autre chose que ce vide en moi. J'aimerais ne plus être moi. Et penser tout ça me fait encore plus mal parce que je sais pertinent que je ne peux pas être quelqu'un d'autre. Que ce vide en moi ne peut être rempli que par une seule personne. Une seule qui ne veut plus de moi, qui joue avec moi et me blesse encore et encore. Je ne peux même plus hurler ou taper parce que je suis abimé.

« Tout va bien. » dit-il encore une fois.

                Je grogne parce que je ne veux plus qu'il me dise ces mots. Je ne veux plus les entendre, ils me brisent un peu plus à chaque fois. Je le sens qui l'éloigne de moi puis des bruits me parviennent mais je n'y fais pas attention. Toujours les yeux fermés, j'essaie de ne penser à rien. Et surtout pas à George mais c'est trop me demander.

                On me retire mon sac de glaçons puis quelques secondes plus tard, il est remplacé par un autre. J'ouvre alors enfin les yeux. Lentement. Sans surprise, il est là, assis sur une chaise, les sourcils froncés. Il doit être inquiet de me voir ainsi. C'est vrai que tout au long de notre amitié, je n'ai jamais été une telle épave. Ça doit le surprendre. En tout cas, moi, ça me surprend.

« Tu me racontes comme tu es passé du moment où je te vois partir avec une jolie brune à... A toi, assis ici, la main défoncée ? » me demande-t-il tout bas.

                Il y a trop de choses à raconter. Trop de blessures sanglantes. Trop de cicatrices encore béantes. Et je ne parle pas seulement de ma main ou de mon visage.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

                Il me sourit parce qu'il est comme ça, Nolan. Il sourit aux gens, il aime les gens et ils lui rendent. Pourquoi je ne peux pas être comme lui ? Ma vie serait plus simple, plus heureuse, non ?

« J'ai ramené London dans sa chambre, il ne tenait plus vraiment debout. Il a un peu abusé après la défaite de son équipe. »

                Je secoue la tête de haut en bas.

« Et puis j'ai entendu du bruit alors je suis venu voir... »

                Encore quelques hochements de tête de ma part.

« Alors... Tu sais aussi bien que moi que je ne partirai pas d'ici tant que tu n'auras rien dit. »

                Je baisse les yeux sur ma main et le nouveau sac qu'il a mis dessus. Mais je ne peux rien répondre. C'est trop dur, trop humiliant.

« Ok, on se la joue autrement. Je te pose des questions et tu y réponds, d'accord ? » me propose-t-il voyant que je ne pourrais rien lui dire.

                Je hausse une épaule pour simple réponse.

« Qui as-tu frappé ? »

                On rentre directement dans le vif du sujet. Je renifle et réponds d'une voix trop rauque d'avoir pleuré :

« Le père de George. »

« Quoi ? Mais pourquoi ? » S'exclame Nolan en approchant sa chaise de moi. « Il est... Il était encore debout quand tu es parti, hein ? »

                Je le revois dans son pyjama en soie, se laisser glisser contre le mur. Techniquement, il n'est pas debout mais... Il l'était quand même un peu non ?

« Je crois que oui... » Je mens.

« Putain, Louis ! Mais qu'est-ce qui t'a pris ? » S'écrie Nolan, ayant totalement perdu son sang-froid.

                Je le regarde se lever et commencer à faire les cent pas entre les tables de la cuisine commune.

« J'ai juste eu une discussion avec lui. »

« Une discussion ? Mais quel genre de discussion se termine avec l'un des interlocuteurs avec un œil au beurre noir ? »

                Je ne pense pas que Parson n'aura qu'un œil au beurre noir vu ce que je lui ai mis dans la gueule mais je n'en fais pas la remarque à Nolan. Il serait encore plus flippé.

« Le genre où cet interlocuteur est un enfoiré... »

                Il s'arrête et me regarde dans les yeux. Il cherche une explication et soudain, il la trouve dans ses souvenirs. Il ferme les yeux et bascule la tête en arrière.

« Putain, les bleus... » Souffle-t-il. « C'est lui les marques sur George ? »

                Il les avais vues et il ne m'a rien dit, rien demandé ? Alors c'est ça la société ? On voit les bleus, les égratignures, les cicatrices, les hématomes et on ne fait rien, on ferme les yeux ? Je savais que le monde allait mal mais pas Nolan, pas mon meilleur ami, pas lui.

« Tu les as vues ? » je lui demande sèchement.

« Je... Un jour, peu après votre dernier match, il est arrivé avec une marque à la mâchoire. Il m'a juste dit qu'il était tombé. Je... »

« Et tu l'as cru ? » je m'énerve en me redressant faisant tomber mon sac de glaçons.

« Bien sûr que je l'ai cru ! » se défend aussitôt Nole. « Je n'avais aucune raison de penser que son putain de père le frappait ! »

                Vu la manière dont il me répond, il s'en veut. Mais il a raison. Comment il aurait pu soupçonner un tel truc ? Lui qui a un père aimant et adorable, comment il aurait pu croire qu'un homme dont on a la moitié des gênes, puisse nous détester au point de nous battre ? Ou nous abandonner ? Hein, comment se rendre compte que la vie peut être une vraie chienne avec les autres alors qu'avec nous, elle est incroyable ?

                Je ferme les yeux parce que ça me gonfle tout ça. Toutes ses pensées qui me martèlent le cerveau. Je ne peux pas en vouloir à Nolan. Jusqu'à ce soir, moi-même, je n'avais rien fait et moi, je savais tout ce que Parson faisait à son fils. C'est moi, l'enflure. C'est moi qui ai laissé tomber George.

« Tu n'aurais pas dû faire ça... » chuchote-t-il.

« Je... Je voulais juste lui montrer ce que ça fait d'être de l'autre côté du poing pour une fois. »

« Je comprends mais tu n'aurais pas dû. T'es conscient que tu risques gros, là ? »

                Je me passe une main sur le visage. Je ne veux pas parler de tout ça alors je ramasse lentement le sac que j'ai fait tomber et le jette négligemment

« Putain, mais t'en as rien à foutre ou quoi ? Son père, c'est pas n'importe qui. Il pourrait te faire arrêter, te renvoyer en Angleterre, ou pire. Tu tiens tant que ça à lui ? Tu risquerais... Tout pour lui ? Alors qu'il est avec un autre ? »

                Nolan a complètement disjoncté. Il n'est pas comme ça en temps normal. D'habitude, il sait gérer son stress, son énervement. Il ne s'emporte pas. Jamais et là... Il est inquiet, réellement inquiet pour moi alors que moi, maintenant, assis sur cette chaise, je m'en fous. Ils peuvent venir me chercher, je ne ferais aucune opposition.

Alors au lieu de lui expliquer que je suis totalement amoureux de George. Au lieu de lui dire que j'ai fait des menaces à Parson. Au lieu de lui raconter toute ma soirée surréaliste. Au lieu de lui décrire l'état lamentable dans lequel j'ai retrouvé George ce soir. Au lieu de dire quelque chose de constructif pour notre conversation, je lui murmure, les yeux baissés :

« J'ai demandé mon transfert pour septembre... »

🎶🎶🎶

                J'ai mal à la tête. A la mâchoire. Au ventre aussi. Et à la main droite.

                Alors je grimace mais ça accentue mes douleurs. J'aimerais ouvrir les yeux et aller prendre un médicament mais c'est trop dur parce qu'alors, toutes les images que j'ai en tête ne seront plus un mauvais rêve mais une réalité implacable et je n'ai pas le courage d'y faire face tout de suite.

                Je soupire et repense à la réaction de Nolan à ma déclaration. Il ne l'a pas très bien pris. Pas bien du tout même. Il m'a reproché d'avoir fait tout ça derrière son dos et d'abandonner, de baisser les bras. Je crois que London n'était pas le seul à avoir bu cette nuit. Heureusement, j'ai réussi à le calmer seulement en lui racontant ma putain de nuit et en me remettant à pleurer comme un bébé.

Dès que mes premières larmes ont coulé, Nolan est redevenu le vrai Nolan. Celui que j'ai toujours connu et admiré. Il m'a pris dans ses bras et c'est à ce moment-là qu'une fille de l'étage est apparue à la porte pour nous demander d'aller jouer notre petit spectacle public ailleurs. Je crois que c'est la même que celle qui était sortie le soir de ma dispute avec George.

Nolan s'est excusé auprès d'elle et il m'a entraîné dans ma chambre où nous nous sommes couchés. Moi dans ses bras. Bras dans lesquels je suis toujours d'ailleurs. En temps normal, j'aurais trouvé cette situation plus que louche et super honteuse mais pas aujourd'hui parce qu'aujourd'hui, plus qu'un autre jour, j'ai besoin de mon meilleur ami.

« Ton portable est en train de me faire une tumeur au cerveau... » Marmonne-t-il d'ailleurs en se mettant sur le dos.

                Je ricane sans trop savoir pourquoi et l'imite, en ouvrant enfin les yeux sur mon plafond. Comme j'en avais peur, tout devient réel. Tout. Je le sens mettre ses bras sous sa tête juste avant de me demander tout bas, comme s'il avait peur qu'on nous écoute :

« Alors tu vas partir ? Vraiment ? »

                Je déglutis difficilement et même si j'en meurs d'envie, je ne tourne surtout pas la tête vers Nolan, parce que je ne peux pas voir sa peine sur son visage que je devine d'ici.

« Ouais, je vais partir... »

« Quand ? »

                Je pose une main sur mes yeux et lui souffle :

« Si c'est accepté, je partirai après les examens de fin d'année. »

« Quoi ? » s'exclame-t-il. « Tu partiras en juillet ? »

« Euh... En juin. » Je le corrige doucement. « Dès que je n'aurais plus ma chambre en fait. »

« Merde alors ! »

                Je retire ma main et craque. Je me tourne vers Nolan qui a le regard fixé sur le plafond.

« Je suis désolé. »

« Non, c'est rien... C'est... Je te comprends. Je te jure. Ça va être compliqué de s'organiser mais... »

                Et je percute.

« Je t'interdis de penser à faire ça, Nole ! » je m'écrie en me redressant pour m'asseoir. « Je te l'interdis, tu m'entends ! »

« On a toujours tout fait ensemble et... » Commence-t-il en se relevant, dos contre la tête de lit.

« Mais pas cette fois ! Pas cette fois parce que tu es à ta place. Tu es là où tu dois être. Et putain, tu peux pas juste laisser tomber Juilliard et Mary pour moi. »

                Je me recule jusqu'à m'adosser au pied de mon lit. Je me passe les mains dans les cheveux, renifle et poursuis :

« Il est juste temps qu'on... Prenne chacun notre propre route. »

                Il ricane tandis qu'il plie les jambes et les ramène vers lui. Il pose son coude sur son genou et s'amuse :

« Tu es vraiment en train de rompre avec moi ? »

                Je hausse les épaules, un sourire en coin.

« Tu as tout compris, mon joli. »

« Après la nuit qu'on vient de passer ? Après avoir dormi dans mes bras ? C'est vraiment ignoble de ta part ! »

                Je le regarde poser sa main sur son torse, au niveau de son cœur et il me fait une petite moue comme si je venais de le blesser réellement. Je ne peux m'empêcher de rire.

« T'es con... » Je bafouille entre deux éclats de rire.

                Nolan me rejoint dans mon hilarité un instant avant de reprendre soudainement son sérieux.

« Tu vas me manquer mon poussin ! »

                Au moment où j'allais lui répondre, la porte de ma chambre s'ouvre en grand sur un London qui a dû, à première vue, se réveiller, il n'y a pas plus de cinq minutes. Il s'arrête à l'entrée, nous observe un instant en plissant les yeux puis ferme la porte derrière lui.

« J'allais aux chiottes quand je vous ai entendu ricaner. » grommèle-t-il en nous rejoignant sur le lit.

                Il s'allonge entre nous deux et nous déclare :

« Si j'en crois les messages qui se trouvent sur mon avant-bras. Ecrit au feutre noir indélébile à tous les coups. J'ai été invité à une fête anti-saint-valentin. »

                Il baille et tourne sa tête vers moi :

« Tu m'y accompagnes ? »

« Si tu veux. »

« Et tu me remplaces déjà ! » lance Nolan

🎶🎶🎶

                Une ou deux heures plus tard, les gars partent de ma chambre et grâce à eux, j'ai l'impression que je suis moins brisé que je ne le pensais cette nuit et ça fait du bien. Je laisse un léger sourire se dessiner sur mes lèvres quand je me dirige vers mon armoire. Je prends des habits et attrape une serviette et mes produits pour pouvoir me laver ainsi que mon téléphone. Je suis à un mètre de ma porte quand j'appuie sur le bouton et que je vois que j'ai reçu plusieurs messages de George. George.

                Je ne réalise pas tout de suite et reste longtemps interdit. Que me veut-il ? Me préciser encore une fois qu'il préfère rester avec son DJ ? M'interdire de l'approcher ? Je laisse mes affaires tomber au sol et vais finalement lire les textos :

Aujourd'hui 06 : 39

>Je suis désolé. Encore une fois.
Tu me fais perdre la tête. Et
avec cette histoire avec mon père...
Je ne sais plus quoi penser.

Aujourd'hui 11 : 58

>C'est toi, n'est-ce pas ?

>Tu n'as même pas besoin
de me répondre. Je le sais.

Aujourd'hui 12 : 23

>Dis-le moi, s'il te plaît !
C'est toi qui as cassé la
gueule à mon père ?

Aujourd'hui 12 : 34

>Mais qu'est-ce qui t'es passé
par la tête ?????

>Tu n'as rien au moins ?

Aujourd'hui 13 : 02

>Et s'il t'envoie les flics ? Tu y as pensé ?

                La première chose à laquelle je pense en lisant ses messages, c'est au fait qu'il soit retourné auprès de DJ. Sinon il n'aurait pas son portable et il n'aurait pas pu m'écrire. Je ne devrais pas penser à ça, je devrais juste être heureux qu'il m'ait écrit et qu'il s'inquiète pour moi mais ma jalousie m'en empêche. Je me laisse glisser par terre et tape un truc rapide.

Aujourd'hui 14 : 15

>Oui c'est moi...

                Je bascule la tête en arrière et mon esprit commence à se poser des milliers de questions. A-t-il embrassé DJ quand il a rejoint chez lui ? Lui a-t-il fait l'amour ? Ou l'a-t-il laissé lui faire l'amour ? Lui a-t-il dit « je t'aime » ? Lui a-t-il avoué ce que nous avions fait au théâtre ? A-t-il été heureux de le retrouver ?

>Alors c'est bien toi ! Je me
doutais bien qu'il n'y avait
que toi pour faire un truc
pareil mais qu'est-ce qui t'a pris ?

>Il avait besoin d'une bonne
leçon alors je lui ai donnée.
Comme tu l'as dit, j'étais le
seul capable de le lui donner.

>Le seul capable ? Oui parce
que tu es le seul fou que je connaisse

>Fou ?

>Ouais, le seul fou ! Taré !
Déséquilibré ! Peu importe le
terme que l'on utilise. C'était con !

>Et complètement insensé de
ta part ! Presque suicidaire

                J'ai refait la tronche à son père. Je lui ai fait plus ou moins des menaces. Je lui ai fait promettre de ne plus toucher à George. Et j'ai quoi comme remerciement ? Des reproches. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me voue un amour éternel mais tout de même pas à ça...  J'observe longuement ma main abîmée où le sang a fini par sécher, créant des croutes immondes. Je tente de la plier mais la douleur est trop présente. Mais ça ne me dérange pas parce que je sais que j'ai fait ce qu'il fallait pour que je puisse me regarder dans un miroir sans avoir honte. J'ai défendu celui que j'aime et rien n'est plus important que ça.

>Suicidaire ? Non ! T'as vu sa
tronche à ce connard ?

>Non

>Comment tu sais alors ?

>Ma mère m'a appelé

                Je n'avais pas pensé à ça, à la présence de la mère de George alors que ça aurait dû être une évidence pour moi qu'elle se trouvait chez elle. J'ai un peu peur de ce qu'elle a pu raconter à George, je ne me souviens même plus ce que j'ai dit à cet abruti.

>Elle t'a dit quoi exactement ?

                George met tellement de temps à répondre que je commence à croire qu'il ne le fera jamais mais quelques minutes plus tard, je reçois enfin un message :

>Elle m'a dit qu'un ami à moi
avait débarqué en pleine
nuit chez eux et qu'il avait
frappé mon père.

>Elle n'a rien dit d'autre ?

                Je crois que je panique parce que j'ai dû à un moment ou à un autre faire une apologie de George et ce dernier n'a pas besoin de le savoir.

>Qu'est-ce qu'elle aurait dû me dire ?

>Rien, absolument rien.

>Ah si, elle a dit quelque chose...

>Quoi ???

>Que cet ami semblait réellement
tenir beaucoup à moi...

                J'ouvre les yeux en grand tout en grognant. Elle ne pouvait pas se la fermer ? En même temps, si je n'en avais rien à foutre de George, je ne serai pas allé frapper son père.

>Si elle le dit

>Je ne comprends rien à cette
histoire. Tu n'aurais pas dû
prendre autant de risques

>Oublie ça

>Oublier ? Tu te fous de moi ?
je peux pas oublier, cette
histoire me concerne. Je suis
responsable de ça et tu
voudrais que je ne m'en mêle pas ?

>Oui je le veux ! Parce que c'est
moi qui ait pris cette décision. Je
suis le seul responsable de ce qui
s'est passé

>Si tu ne me connaissais pas,
tu ne lui aurais jamais foutu ton
poing dans la gueule

>Je n'aurais surtout pas eu à le
faire s'il n'était pas un connard
homophobe. J'étais obligé de te
défendre

>Je n'en vaux pas la peine

>Il me semble que c'est encore
à moi de choisir ce qui en vaut la
peine ou pas. Et crois-moi, tu vaux
bien plus que le risque d'être arrêté.

                Je l'ai envoyé avant que je ne change d'avis mais au bout de dix minutes, je n'ai toujours pas de réponse. Alors je lui écris à nouveau :

>Oui, ce que j'ai fait, c'était pour
toi et je l'assume complètement.
Je l'assumerai devant n'importe qui
Et je m'en fous de savoir si c'est bien
ou pas alors que tu as un mec et
que je ne suis plus personne pour
toi. Je ne pouvais juste pas le laisser
te faire du mal. Je ne supporte pas de
te voir comme je t'ai vu cette nuit. Tu
mérites tellement mieux.

>Ne redis jamais plus que tu
n'es personne pour moi. Tu es
tellement loin de la vérité...

>Merci.

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