Chapitre 32

Chapitre 32

Je cours. Je cours, le regard fixé devant moi. La musique hurlant dans mes oreilles. Les battements de mon cœur rapides mais réguliers. Mes pieds frappant le sol à chaque fois avec énergie malgré le fait que je parcours Central Park depuis un long moment maintenant.

Je ne sais même pas où je vais, ni quelles personnes j'ai pu croiser sur mon chemin depuis ma résidence, ni où je me trouve réellement, ni depuis combien de temps je cours comme un fou. Je ne sais rien et ça me convient parce que je m'en fous. Si je cours, un trois janvier, dans le froid glacial de New-York, ce n'est pas pour mon plaisir ou le paysage mais seulement pour oublier. Tout oublier.

Enfin quand je dis tout oublier, je veux seulement dire George. Parce que c'est le seul élément de ma vie que j'aimerais rayer une bonne fois pour toutes de ma vie mais je n'y arrive pas. J'ai constamment des images de lui à l'esprit et le baiser qu'on a échangé, il y a moins de trois jours ne m'aide pas du tout parce que j'adore ses baisers, ses lèvres, ses mains qui se baladent sur mon corps...

Mais lui, tout ce qu'il trouve à faire, c'est se barrer avec son mec. Son putain de mec !

J'accélère le rythme de ma course sentant que je commence à m'énerver à nouveau. Je me remets à compter à l'envers à partir de cent. Je dois absolument éloigner George de mon esprit. Malheureusement, quand j'arrive à zéro, cela n'a pas du tout fonctionné. Je souviens encore chaque élément qui le rend si parfait. La douceur de ses cheveux, la délicatesse de la peau de son cou, le goût de ses lèvres, les lignes courbes de ses nombreux tatouages, cette cicatrise sous son aisselle droite, ses grains de beauté qu'il déteste sur son torse, la largeur de son bassin, la dureté de ses jambes quand elles s'accrochent à mes hanches...

Je m'arrête brusquement en plein milieu du chemin et me plie en deux, les mains sur les genoux. Je n'ai plus de souffle mais ce n'est pas à cause de mon footing mais à cause de tout ce que je viens de visualiser. Il est parfait ou en tout cas, il était parfait pour moi. Si avant notre rencontre, on m'avait demandé comment j'imaginais la personne qui serait faite pour moi, j'aurais pu résumer toutes mes exigences avec un simple mot, son prénom. George.

Je me souviens parfaitement avoir dit le jour où Nolan a dit qu'il était au courant pour George et moi. Je me souviens ce que je lui ai dit sur le pianiste... J'ai affirmé qu'il était l'idéal et après tout ce qui s'est passé pendant les vacances, je suis toujours du même avis. Il sort avec DJ et m'a fait souffrir mais il reste l'idéal pour moi. Je ne sais pas ce que ça signifie réellement en dehors du fait que c'est moyen signe pour moi.

Je fais quelques pas et me laisse tomber sur l'herbe. Je sors mon portable, change de playlist et retourne pour la centième fois dans mon fil de messages que je partage avec George. Les textos que nous nous sommes échangés le premier jour de l'année me prouvent que tout est perdu. Tout ce qu'il y avait entre lui et moi s'est évanoui aussi vite qu'un pissenlit pris dans une rafale de vent.

Avant-hier 12 : 17

Je suis désolé pour ce qui s'est passé
cette nuit. C'était une erreur et on
aurait jamais dû faire ce qu'on a fait.
Oublie ça. Désolé.

Aujourd'hui 13 : 43

Dois-je te rappeler que c'est toi qui t'es
jeté sur moi ? Que tu es le seul de nous
deux à ne pas être célibataire ? Que
j'oublie seulement si j'en ai envie ? Alors
ton « on aurait jamais dû faire ce qu'on a
fait » tu te le mets où je pense.

Et pas besoin de m'envoyer ce genre de
sms. quand je t'ai vu accourir auprès de
ton mec quelques secondes après m'avoir
caressé, j'ai bien compris que tu n'en avais
rien à foutre de moi, je n'ai pas besoin d'un
traducteur pour ce genre de choses.

Aujourd'hui 14 :09

J'essaie juste de faire les choses
bien... Contrairement à d'autres !

Joli pic mais malheureusement, il
ne m'atteint pas et tu sais pourquoi ?
Parce que tu viens de faire à DJ ce
que tu m'as reproché en décembre.
Alors qui fait mieux les choses entre
nous deux ?

Tu as baisé avec June alors que
je n'ai fait que t'embrasser... La
tromperie n'est pas la même

Ravi d'apprendre qu'il y a des
niveaux de tromperie. Un baiser
passionné sur un court de tennis,
c'est acceptable alors que cinq
minutes de baise sans sentiment,
c'est la pendaison ?

Bon à savoir comme tu dis. Ça pourra
peut-être me servir avec ma prochaine
copine !

Puis tu peux m'affirmer sans le
moindre doute que si je ne m'étais
pas arrêté, on se serait contentés de
s'embrasser bien sagement? Tu veux
vraiment me faire croire que tu crevais
pas d'envie que je te prenne sur ce court
de tennis ?

Je veux rien te faire croire et
j'affirme rien. Peu importe mes
envies, c'était une erreur. Tu peux
pas comprendre. C'est compliqué


Je n'ai rien répondu après ce message parce que je ne vois pas ce qui peut être compliqué. Il le sous-entend lui-même qu'il a eu envie de moi alors pourquoi reste-t-il avec cet abruti de DJ ? Et puis, il n'y a pas besoin d'être diplômé d'Oxford pour comprendre que George ne quittera pas DJ. Peut-être pas parce qu'il est amoureux de lui mais pour une raison obscure et dans les deux cas, ça me met de toute façon sur la touche. Je suis un joueur, pas un remplaçant qui n'entre qu'une fois sur dix sur le terrain.

Il ne veut plus de moi ? Très bien... Je sais ce qui me reste à faire. Ça ne sera pas facile mais je ne pourrais pas supporter la situation qui se profile à vue d'œil. Cette situation où George et moi seront amenés à nous revoir régulièrement à cause de Nolan et Mary qui sortent ensemble. C'est peut-être lâche mais je préfère l'être que souffrir comme j'ai souffert le soir du Réveillon.

Cette nuit-là, juste après que George m'ait embrassé, je n'ai pas pleuré. Pas une seule larme. Faith ou Nolan n'ont pas eu besoin de me réconforter et je ne sais même pas pourquoi parce que j'étais vraiment mal. J'étais comme un ancien camé qui retouche à la drogue juste le temps de se souvenir à quel point ça le rendait heureux avant. Juste le temps de tomber un peu plus bas.

Alors certes, je n'ai pas pleuré cette nuit-là et c'est déjà une sacrée victoire pour moi mais j'ai déjà versé trop de larmes pour ce mec. Depuis le départ de mon père, je m'étais fait la promesse de ne plus pleurer pour personne et bien entendu, George a tout bousculé sur son passage, il m'a obligé à briser cette promesse.

Je renifle et bouge un peu la tête en rythme avec la musique qui passe dans mes écouteurs. Il y a des paroles, de la guitare, des percussions mais tout ce que j'entends c'est le piano. Si discret et pourtant si puissant. Ce con de George m'aura au moins fait apprécier cet instrument. Je n'aurais pas tout perdu dans cette histoire.

Je sursaute lorsque je sens une main se poser sur mon épaule. Je lève la tête et suis étonné de voir Faith emmitouflée dans une énorme doudoune, un bonnet sur la tête et une écharpe étroitement serrée autour de son cou. Pendant qu'elle s'installe à côté de moi, je baisse les yeux sur mon corps. Je ne porte qu'une veste de course par-dessus un fin T-shirt et un jogging usé et pourtant, je n'ai pas froid.

Je retire mes écouteurs et remarque que malgré l'heure matinale, la ville est déjà envahie de bruits en tout genre. Klaxons, cris, musique, rires... La vie ! Je soupire et éteins mon appli tandis que Faith me pousse légèrement, épaule contre épaule.

« Tu es parti depuis longtemps, je commençais à m'inquiéter. Ça va ? »

Je hoche la tête de haut en bas. Je me frotte légèrement le nez et tout en commençant à entourer mon téléphone avec le fil de mes écouteurs, je lui demande :

« Comment tu as fait pour me retrouver ? »

« J'ai mis un mouchard dans ton portable avant que tu partes aux Etats-Unis ! » annonce-t-elle, un sourire aux lèvres, en désignant le dit portable du menton. « Je peux te repérer au mètre près ! »

« Et en vrai ? » je souffle.

« Tu sais très bien que j'en serais capable. »

« Moi, j'en serais capable ! Toi, tu es comme les chiens pisteurs. Tu repères au flair... »

« Abruti ! » assène-t-elle en me donnant une tape sur le bras. « Pour tout te dire, je ne te cherchais pas. Je sais ce que ça veut dire quand tu pars courir le matin... Je voulais juste voir le Strawberry Fields avant de partir ! »

Elle tourne la tête vers la gauche et je l'imite. Je remarque alors le mémorial. Celui-là même où j'ai emmené George. Je baisse la tête, les yeux fixés sur le sol. Je n'avais même pas remarqué que j'étais arrivé à ce niveau du parc, tellement j'étais plongé dans mes pensées.

« Avec maman, j'étais obligée ! » m'explique-t-elle inutilement.

Je me rends compte alors que je ne peux plus regarder le mémorial. Même ce lieu, il a réussi à me le gâcher. Et après, on ose m'affirmer qu'il faut s'attacher aux gens, tomber amoureux d'eux, vivre, partager mais quand je me vois aujourd'hui, je me dis que j'étais bien mieux avant.

« Elle serait folle de voir ça. Elle est... »

« Je vais demander mon transfert... » Je lâche brusquement en lui coupant la parole.

Je ne lève pas les yeux vers ma sœur. Vu le nombre de fois où je me suis battu, où j'ai défendu Nolan ou mes sœurs, je pensais au fond de moi que j'étais un minimum courageux mais je me racontais des mensonges. Jouer des poings pour des gens qui m'aiment et ne m'abandonneront jamais, c'est facile, très facile. Se prendre une droit ou deux, ça en devient presque amusant. Mais rester ici, dans cette ville où chaque endroit de ma vie me rappelle George... C'est de la véritable torture.

Mon terrain d'entraînement. Mon boulot. Ce parc. Mon bâtiment de cours. Le couloir de ma résidence. Ma chambre, putain. Je ne peux plus faire un pas dans ma vie sans que des souvenirs me submergent et me broient littéralement. Je n'ai pas le choix. Je dois partir.

« Quoi ? Quel transfert ? » S'exclame au bout d'un moment Faith.

« Je veux retourner à Leeds pour terminer mes études. »

« Mais... Pourquoi ? Ne me dis pas que c'est à cause de ce crétin de George ? »

« Je... On s'est embrassé le soir du Réveillon. On a échangé le baiser le plus passionné de toute ma vie et... »

« Putain ! » s'écrie-t-elle. « Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ? »

« Dix secondes après, il s'est barré avec son mec. Le lendemain, il me disait que c'était une erreur. Je peux pas... Je peux pas... »

« Non, non ! Tu ne veux pas, Louis ! C'est complètement différent. Tu es la personne la plus forte que je connaisse, tu peux très bien... »

Je hausse les épaules. La force d'une personne est tellement subjective, elle dépend de l'adversaire auquel elle doit faire face. George était trop fort pour moi, il l'a toujours été, voilà tout. Il faut que je me fasse à cette idée.

« Non, je ne peux pas, F ! » je crie sans faire attention aux passants. « Il est partout. Même quand il est pas avec moi physiquement, il est là dans mon crâne. Il a envahi mon univers et je ne peux rien faire pour l'en effacer. Ça fait un mois que j'essaie et je n'y arrive pas. Je ne sais pas si c'est de la lâcheté ou de la faiblesse... Quoique ce soit... C'est... »

Je reprends mon souffle. Je ne sais pas ce qui me prend mais j'ai besoin de dire tout ça à Faith. J'ai besoin que quelqu'un d'autre prenne un peu de mon chagrin sur ses épaules et qui mieux que ma sœur pour ça ?

« Putain, F, je l'aime ! » j'avoue pour la première fois. « Je l'aime comme j'ai jamais aimé avant. Je croyais ne jamais pouvoir aimer quelqu'un et surtout pas plus que toi mais c'est arrivé, je sais pas comment. C'est tellement différent de tout ce que j'ai pu connaître et ça me fait mal. Ça me fait vraiment mal et ce n'est pas qu'un mal psychologique, je ressens la douleur dans chacun de mes muscles et je ne... »

« Calme-toi, Louis ! » me coupe-t-elle en posant la main que je ne tiens pas, sur mon genou. « Tu ne vas pas laisser ce mec te briser ! Partir d'ici, revenir à Barnard ne changera peut-être rien à ton état. Tu veux fuir ? Abandonner ? Et Nolan dans tout ça ? »

J'étais venu pour suivre Nolan mais il n'a plus besoin de moi – et a-t-il déjà eu besoin de moi ici ? Il a Mary, London, George et tous ses amis dans sa promo. On se reverra pour chaque Noël quand il viendra rendre visite à ses parents.

« Nolan a sa vie ici et la mienne n'a jamais été à New-York. Je l'ai cru pendant un moment mais... C'était du vent. Je ne suis pas heureux ici, je ne l'aie jamais été. C'était une erreur de venir. »

Faith ne me répond rien, elle se contente de me prendre la main et de la serrer mais je sais que dans moins de cinq minutes, elle aura quelque chose à me dire. Elle ne sait pas rester silencieuse, elle ne sait pas ne pas donner son avis parce que peu importe la situation, elle a un avis, contrairement à moi. Je souris à cette pensée. Cela ne loupe pas...

« Tu sais, on ne danse plus. »

Je relève brusquement la tête vers ma sœur suite à sa déclaration. Je m'attendais à beaucoup de choses mais pas à ça. Qu'est-ce que ça veut dire ?

« Depuis que tu es parti, maman ne met plus la musique le dimanche matin et on ne danse plus. »

« Mais... Pourquoi ? »

Quand Lauren est partie de la maison pour poursuivre ses études de médecine à Londres, on n'a pas cessé nos rituels du dimanche. Même si je suis ravi d'apprendre ça, ça me fait bizarre.

« Les filles lui en ont voulu au début. Elles lui ont mené la vie dure. » Poursuit-elle comme si je n'avais pas ouvert la bouche. « Tu connais les jumelles, elles peuvent être terribles quand elles s'y mettent mais maman n'a pas lâché. Un jour, elles ont même écrit des titres de chansons des Beatles sur les murs du salon pour montrer leur révolte comme elles l'appelaient. D'ailleurs, ils y sont toujours. Maman est entrée dans une colère monstre. C'est la première fois que je la voyais comme ça. Elle leur a dit... »

Elle marque une pause, hésitant sûrement à dire la suite de cette histoire dont j'ignorais tout jusqu'à maintenant puis finalement, elle continue :

« Elle a dit que tant que tu ne serais pas de retour à la maison, elle ne mettrait plus de musique le dimanche matin. Les filles lui ont fait remarquer que tu étais celui qui s'en foutait de la musique puisque tu dansais jamais. »

Je ne dansais jamais, c'est vrai mais je ne m'en foutais pas parce que je les voyais heureuses.

« Maman leur a dit que tu ne dansais jamais mais que tu étais toujours là, avec elles à partager ce moment à ta manière. Que tu aurais pu rester dans ta chambre ou à l'université mais que tu prenais la décision d'être avec nous. Elle a finalement ajouté que, ces moments, elles les avaient créés pour toi. »

« Pour moi ? » je m'étonne. « Je comprends pas. »

« C'est toi qui a souffert le plus du départ de papa. Je ne sais pas pourquoi et ça n'a aucune importance. Je sais pas si tu t'en souviens mais le weekend suivant son départ, tu l'as attendu devant la porte de la maison. Tout le vendredi et tout le samedi. »

Je fronce les sourcils. Je ne me souviens pas de ça. Pourquoi je l'aurais attendu alors qu'il avait pris toutes ses affaires ? Et qu'il m'avait superbement ignoré ? Pourquoi j'aurais attendu un homme comme lui qui ne voulait plus de moi ? Ça ressemble tellement à ma situation avec George. Depuis un mois, j'attends George et maintenant, il est assez clair qu'il ne veut plus de moi... Je n'ai jamais vraiment eu de chance avec les hommes de ma vie. Quelques larmes se forment dans mes yeux mais je refuse qu'elles ne roulent sur mes joues. J'en ai marre de pleurer.

« Alors pour que tu ne passes pas le dimanche dehors, sous la pluie, maman a décidé de mettre la musique après le petit-déjeuner et de danser avec nous. Tu as refusé bien sûr. Déjà à l'époque, tu étais têtu et un terrible danseur mais au bout d'un moment, tu es rentré, attiré par les Beatles et tu es venu t'asseoir à la porte du salon pour nous regarder. »

« Je... »

« Ces dimanches matins à danser, c'était pour toi et il est hors de question qu'on le fasse sans toi parce qu'on t'aime et que tu es unique pour nous. »

Je vois du coin de l'œil, Faith s'essuyait la joue avant qu'elle ne reprenne :

« Je ne vais pas te dire de rester ici ou de rentrer à la maison. J'ai beau être ta jumelle et avoir un avis sur tout, cette décision... Il n'y a que toi qui peux la prendre. Mais tu peux croire que les filles, maman et moi, on te soutiendra quoique tu choisisses de faire, on sera là pour toi. »

Ça fait du bien d'entendre ça. J'ai l'impression que mon cœur est soudain beaucoup plus léger. Je serre la main de Faith pour la remercier de tout ce qu'elle me dit.

« Et... Même si tu souffres aujourd'hui, tu peux être fier de toi pour tout ce que tu as accompli. Moi, je suis fière de toi. Fière que tu aies réussi à partir loin de la maison pour l'inconnu et surtout à aimer sincèrement une personne. Tu as ouvert ton cœur à quelqu'un d'autre que ta famille et... Alors, oui, c'est fini, ça s'est mal terminé mais tu as aimé et c'est la plus belle chose qui soit. Tu t'en sortiras, je te le promets. »

🎶🎶🎶

La statue de la Liberté. Times Square. L'Empire State Building. Chinatown. Le mémorial du 11 Septembre. Le pont de Brooklyn. Le zoo de Central Park. Tous les musées possibles et inimaginables.

En trois semaines, j'ai vu plus de New-York qu'en un an et demi. Il faut dire que Faith est beaucoup plus curieuse que moi alors il a fallu courir partout dans la ville pour la rassasier et ça m'a gonflé à de nombreuses reprises. Mais maintenant qu'elle rentre chez nous, j'aimerais refaire ces foutues visites, les unes après les autres parce que je ne veux pas la voir partir.

« Tu sais que ça va vite passer. Que tu rentres dans quelques mois ou dans un an et demi, ça passera vite et on sera toujours là, ok ? » Me souffle Faith.

Je remonte le sac de voyage de Faith sur mon épaule. Je ne sais pas si elle a raison. Sans doute. Faith a toujours raison mais le jour de son départ, j'ai du mal à y croire réellement parce que depuis quelques temps, le temps paraît me narguer et passer à une lenteur déconcertante.

« Mais avant tout, petit frère, il faut que tu te reprennes, ok ? Tu mérites d'être heureux. Malgré tout ce que tu peux penser consciemment ou pas, tu mérites vraiment d'être heureux ! »

Je la prends dans mes bras pour qu'elle ne voit pas la grimace qui me vient tout naturellement. Je fais trop d'erreurs avec les gens pour avoir la chance que quelqu'un partage un jour mon quotidien. Je ferai plus souffrir cette personne que je ne l'aimerais. Pour simple réponse, je chuchote :

« Toi, tu mérites d'être heureuse ! »

Je me recule, pose le sac par terre, à nos pieds et continue :

« Arrête de faire comme si tout allait bien dans ta vie. Depuis Nolan, tu n'as pas eu de relation. »

« Et alors ? J'ai le droit de vouloir être célibataire, non ? Et qui te dit que je n'ai aucun homme dans ma vie ? »

« Parce que je te connais. Tu m'en aurais parlé ! »

Elle lève les yeux au ciel, un léger sourire aux lèvres.

« J'ai peut-être un plan cul. Comme toi avec l'autre là... June, c'est ça ? »

Je détourne le regard et le pose sur un homme accroupi devant son fils. Je me mords la lèvre et lui affirme, sûr de moi :

« Si moi, je suis capable de gérer des coups d'un soir avec des filles comme June, toi, ce n'est pas le cas. Le mec avec qui tu as trompé Nolan était un de tes meilleurs amis, pas un inconnu ! »

Elle hausse les épaules parce qu'elle ne veut pas confirmer ce que je viens de dire.

« Trouve-toi un mec bien. » je lui conseille malgré moi.

« Ne t'inquiète pas pour moi, ok ? »

« Je m'inquièterai toujours pour toi. C'est mon job. »

« Si tu le dis mais entre nous, tu devrais suivre ton propre conseil. »

Elle me tapote la joue avant de prendre son sac. Elle passe la bandoulière autour de son cou et m'embrasse.

« Je t'aime petit frère ! »

Je déglutis et lui avoue à mon tour :

« Moi aussi, ma vieille... »

Elle recule de plusieurs pas tout en me regardant droit dans les yeux. Même après notre nuit blanche, elle reste belle. Lumineuse. Naturelle. Mais surtout elle m'est indispensable. Plus elle s'éloigne et plus je ressens le vide qui se forme en moi. A ce moment-là, je sais ce que je compte faire. Tout est clair, tout est limpide dans mon esprit...

Je ferai tout pour retourner en Angleterre plus tôt que prévu, je m'en fais la promesse.

______________________
Hey !! J'ai réussi à trouver cinq minutes pour vous poster la suite ! Sinon bonne nouvelle, grâce à des lectrices trop mignonnettes, j'ai deux bonus en écriture donc normalement, vous devrez en avoir un dans les prochains jours. Par contre, pour le sadisme de ces bonus, il faudra s'en prendre à elle (hein @JuNaGa ? 😉). J'espère qu'ils vous plairont parce que ça sera des scènes inédites !!!
S'il a des choses que vous aimeriez que George ou Louis ou les deux ou un autre personnage fassent, dites-le moi, j'essayerai d'exaucer vos demandes dans un futur bonus.
Sinon encore et toujours un grand merci à tous ! J'espère que l'histoire vous plaît toujours même si tout se complique réellement entre George et Louis.
Je ne sais pas quand la suite arrivera, je suis désolée de cette situation !
Bon weekend à tous !

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