Chapitre 24

Chapitre 24

Je me retiens juste à temps, de soupirer, quand j'entends la voix de Pete à ma droite :

« Ce cours est juste fantastique ! »

Je lui jette un regard, étonné. Design urbain ? Un cours fantastique ? Pourquoi pas ? Dans une autre dimension, ça doit être passionnant mais dans la mienne, on en est encore loin. Cependant, je n'en fais pas part à Pete parce que je le connais, il va vouloir me prouver par toutes les manières possibles et inimaginables qu'il a raison. Alors je me contente d'un léger mouvement de tête tout en descendant les escaliers.

« La façon dont elle explique les choses est juste... »

Cette fois, je ne peux pas m'empêcher de bailler. Déjà parce que franchement, ce que Pete me raconte ne m'intéresse pas mais surtout parce que j'ai passé la nuit à penser à George et à toutes mes nouvelles sensations pour n'en sortir rien de bon.

« Et ses travaux sont juste... »

Il est obligé de mettre le mot « juste » à chaque phrase qu'il fait ? Je me passe une main sur le visage pour m'inciter au calme avant d'ouvrir la porte qui donne sur l'extérieur. Je m'arrête et tandis que Pete continue son monologue derrière moi, je sors mon bonnet et l'enfonce sur ma tête. Si vous croyez que New-York est une ville agréable et chaude... Vous vous mettez le doigt dans l'œil jusqu'à l'épaule. Pendant le weekend de Thanksgiving, la ville a eu le droit à sa première neige de l'hiver et aujourd'hui, elle s'est remise à tomber. London a raison, ne plus avoir entraînement dans ces conditions ne sera pas une calamité finalement.

« On mange ensemble ? » me demande Pete.

Je veux bien beaucoup de choses mais je crois que je ne pourrais pas survivre à un déjeuner entier qu'avec Pete. Je me racle la gorge prêt à le renvoyer balader le plus gentiment possible quand je sens un bras se poser sur mes épaules avant qu'on déclare :

« Désolé, il a déjà prévu un truc avec moi et des potes. Une prochaine fois, ok ? »

La voix se veut amicale et joyeuse mais je sens une pointe de jalousie. Je souris malgré moi en me tournant vers George qui se tient à quelques centimètres de moi seulement.

« Oh ouais. Pas de souci. Bonne journée. A demain Louis. » Me salue Pete, légèrement déçu.

On le regarde un long moment marcher dans la cour intérieure du campus jusqu'à ce que George retire son bras et me donne un coup sur le torse.

« Non mais ça va pas ? » je me défends difficilement.

« T'es obligé d'attirer tous les gays de Manhattan ? » me reproche-t-il en commençant à marcher à son tour.

Je fronce les sourcils avant de rire. Ce qui est bien, c'est qu'il n'exagère pas du tout. Je me dépêche de le rattraper et lui dis sans le regarder :

« On s'en fout puisque le seul gay de Manhattan qui m'attire, c'est toi ! »

« Si on était pas ici, je t'embrasserais sur le champ. » me déclare-t-il, un sourire en coin. « Allez je t'offre le déjeuner. »

Moins de dix minutes plus tard, nous sommes installés à une table dans un petit restaurant que je ne connais absolument pas mais comme d'habitude, George semble être à sa place et connaître toutes les personnes présentes dans la salle. Alors que nous attendons notre commande, George se laisse aller contre le dossier de sa chaise et me lance naturellement :

« Un an ! »

Je reste interdit face à cette semi-déclaration. Je me doute que ça doit avoir un sens pour lui mais pour moi, aucun. J'ai beau réfléchir, rien ne me vient. Mon état d'esprit pessimiste se réveille et je propose la pire chose à laquelle je pense :

« C'est le temps qu'il te reste à vivre ? »

« Heureusement, non. » me répond-il mais il n'ajoute rien qui pourrait me faire comprendre ses mots.

« Alors... ? » le pressé-je au bout d'un moment, en appuyant mes coudes sur la table pour me rapprocher de lui.

« Ça fait un an que je t'ai vu pour la première fois. »

« Un... Un an ? Mais... »

« J'avais déjà des cours en commun avec Nolan à l'époque et à la sortie de l'un d'eux, tu étais là, à l'attendre. »

Ce qu'il me raconte me paraît censé. Je l'ai fait des dizaines de fois mais je ne l'avais jamais remarqué. Pourtant, il a une beauté particulière, un charme, une prestance... Aujourd'hui, je n'arrive pas à concevoir qu'on puisse ne pas le remarquer mais il me faut bien l'admettre, jusqu'à la rentrée de septembre, j'ignorais l'existence du beau brun qui se trouve face à moi.

« Tu avais le même bonnet qu'aujourd'hui, une veste en jean trop petite pour toi et un coquart à l'œil aussi grand que le Texas. »

J'essaie de réfléchir à quand et pourquoi j'ai eu un coquart puis soudain, ça me revient. Pendant une soirée, Nolan avait dragué la mauvaise fille. Elle s'était révélée être déjà en couple avec un catcheur professionnel vue la taille de ses biceps – aussi gros que mes cuisses ! Bien sûr, j'étais intervenu pour protéger mon meilleur ami et en étais sorti avec un œil au beurre noir, mon ancienne veste déchirée et des bleus au niveau des côtes pendant de Nolan n'avait pas la moindre égratignure mais il avait eu la gentillesse de me prêter une veste en jean qui, comme me le fait remarquer George, était trop petite pour moi quand je mettais un pull dessous. Je souris à tous ces souvenirs que j'avais presque oubliés.

« Qu'est-ce que tu étais sexy ! » me sort-il de mes pensées.

« Pourquoi tu utilises le passé ? »

« Parce que... A l'époque, tu faisais voyou mystérieux alors que maintenant... »

Je vois son regard descendre sur mon corps avant de remonter avant qu'il ne hausse une épaule.

« Sympa... » Je marmonne.

« Tu l'es toujours, ne t'inquiète pas sinon ton rouquin te tournerait pas autour mais... Moins que ce jour-là ! »

« Pete n'est pas mon rouquin ! Et il ne me tourne pas autour. » Je m'exclame, dégouté par cette simple idée.

« Si tu le dis... Bref... Pendant longtemps, j'ai cru que Nolan et toi, vous étiez... »

« Qu'on était quoi ? »

« En couple ! »

« Moi ? Avec Nolan ? »

J'éclate de rire. J'aime Nolan mais comme on aime un frère. Jamais je ne pourrais m'imaginer l'embrasser et encore moins aller plus loin avec lui.

« Ouais. Tu es très tactile avec Nolan. Et puis, quand tu le regardes, tu as... Ce regard aimant et protecteur. »

« Parce que c'est mon meilleur ami ! »

« Ouais mais moi, je savais pas ça jusqu'au jour où je vous ai vu à une soirée. Tu étais avec cette conne de June. Il a bien fallu me rendre à l'évidence que tu n'étais pas en couple avec Nolan mais surtout que tu étais hétéro. Et ça m'a bien fait chier. Mais tu... »

« Attends, attends. Deux secondes. » Je le coupe. « Tu veux dire que déjà à l'époque, je t'attirais ? »

« Un peu... » Grommelle-t-il. « Bien sûr que oui, sinon je ne me rappellerai pas de la première fois où je t'ai vu. » se reprend-il en plongeant son regard dans le mien. « Alors quand je t'ai vu sur cette plage à dix mètres de chez moi, j'ai cru que c'était un signe ! »

Je suis réellement abasourdi par cette histoire. Je ne pensais pas que... Je me passe une main sur le visage qui a dû pâlir, je le sens. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai l'impression que George m'a espionné pendant plusieurs mois à mon insu mais... C'est bizarre. Très bizarre.

« Je suis désolé, je ne voulais pas... »

Il est coupé par le serveur qui nous apporte nos burgers accompagnés de frites. Je fixe longuement mon assiette, ne sachant absolument pas quoi penser de tout ça.

« S'il te plaît, ne flippe pas. »

« Je ne flippe pas. » le contré-je.

« Bien sûr que si. Tu t'imagines déjà des trucs super glauques, je suis sûr. »

Je secoue la tête de droite à gauche.

« Ecoute, Louis. » commence-t-il doucement en se penchant vers moi. « Je ne suis pas un fou furieux. Jamais, je ne t'ai suivi ou même épié. Je n'ai même jamais cherché la moindre info sur toi, pourtant avec Facebook, j'aurais pu mais... Rien. J'ai su ton prénom que ce soir-là, sur la plage. Quand tu étais complètement bourré. »

Il mange une frite et continue :

« Après, je vais pas te mentir. Ouais tu me plaisais déjà beaucoup à l'époque et il m'arrivait parfois de... Penser à toi sous la douche mais... »

« Oh putain ! » je m'exclame attirant l'attention des quelques clients présents dans la salle de restaurant.

« Quoi ? Ça va à l'encontre de tes règles ? »

Je ne sais pas de quelles règles il parle mais il est clair qu'à aucun moment, je lui ai interdit de se toucher en pensant à moi. Cependant, ça a de quoi surprendre tout de même. Il faisait ses petites affaires avec mon image en tête alors que je ne savais même pas qu'il existait.

« Bon, la majorité du temps, je pensais à Ryan Gosling quand même. Faut pas déconner non plus ! »

Il se met à manger comme si la conversation était complètement normale et pas totalement surréaliste. Il pointe une frite dans ma direction en me conseillant :

« Mange, ça va être froid ! »

Je baisse les yeux sur mon assiette mais les reporte presque aussitôt sur George.

« Ryan Gosling, hein ? »

« Quoi ? Tu préfères Cody Christian ? »

Je lève les yeux au ciel, désespéré par ce gamin.

« Ne t'inquiète pas. Maintenant, il n'y a plus que toi sous ma douche ! »

Il me fait un clin d'œil puis prend entre ses mains son burger dans lequel il mord presque sauvagement. Il me fait rire. Il est tellement naturel, spontané, insouciant. Tellement différent de moi. En surface parce que je sais qu'au fond de lui, il est blessé, il souffre et je ne rêve que d'une chose : le protéger.

🎶🎶🎶

Je crois que George et moi sommes tous les deux trop têtus et fiers pour accepter que l'autre paie pour nous deux alors on s'est retrouvé à diviser l'addition par deux. Comme deux amis. Comme deux connaissances. Comme deux étrangers. Et pendant quelques secondes j'ai regretté d'être si fier parce qu'on mérite mieux tous les deux. Beaucoup mieux. Malheureusement, on ne peut pas se refaire. Ma mère ne m'a pas appris beaucoup de choses sur l'amour ou les rendez-vous – parce que je crois qu'elle-même a fini d'y croire quand mon père l'a quittée. Mais elle m'a toujours répété que si je sortais quelque part avec une fille, je devais tout payer pour elle. Alors je suppose que cette règle vaut pour les rendez-vous avec un gars, non ?

Mais en même temps, ce n'était pas réellement un rendez-vous. C'était juste un déjeuner organisé au dernier moment. Maintenant que nous marchons dans les rues, sans but précis, une idée me vient à l'esprit. Je grimace parce que c'est peut-être ridicule et que je n'ai pas envie d'être ridicule auprès de George. Surtout que ce n'est pas quelque chose que j'ai l'habitude de faire et que je ne comprends pas pourquoi j'en ai envie. Mais tant pis, je me lance...

« George ? » je l'interpelle pour qu'il m'accorde son attention alors qu'il regarde son portable. « Euh... Je me disais que peut-être... Je ne sais pas trop comment ça marche mais... On pourrait peut-être... Tu sais... Se faire une soirée ? » Je finis enfin par proposer.

« Une soirée ? Ouais pourquoi pas ! Tu penses à quel bar ? » Me demande-t-il en tapotant sur son écran.

« Hein ? Non, non... »

Je me racle la gorge, mal à l'aise. Ça fait une décennie que je m'intéresse sérieusement aux filles et en une décennie, je n'ai jamais demandé à une fille à sortir. Je préférais l'embrasser dans un coin sombre du collège ou la pelotonner dans les toilettes. Rien de romantique, j'en conviens.

« Je ne suis pas sûre que les mecs soient d'accord pour faire autre chose qu'une soirée dans un bar ! »

« Non, je ne pensais pas à ça... »

« De quoi tu me parles alors ? »

Il continue d'écrire sur son portable et ça m'agace parce que moi, je suis en train de me faire chier à essayer de l'inviter à sortir comme... si on était un couple. Je fais un effort et lui... Je grogne.

« Tu peux pas arrêter deux secondes avec ton putain de portable ! » je m'énerve en serrant les poings.

Je crois que là, j'ai enfin attiré son attention. Il s'arrête et me fixe avec de grands yeux. C'est la première fois que je le vois aussi surpris.

« Qu'est-ce qui t'arrive ? » me demande-t-il, en rangeant son mobile dans la poche arrière de son jean.

« Il m'arrive que j'essaie de t'inviter à dîner depuis dix minutes et que tu ne m'écoutes pas et que ça me fait chier. »

« Tu... M'invites à dîner ? Tu veux dire... »

« Un rendez-vous. Ouais ! Enfin j'essaie parce que tu... »

« Comment ça un dîner ? » me coupe-t-il, étonné, me fixant comme si une deuxième tête venait d'apparaître sur l'une de mes épaules.

Je le comprends. Après tout, il y a encore une semaine, je lui disais que je ne voulais rien de sérieux, rien qui ne ressemble à des trucs de couple et aujourd'hui... Je veux un rendez-vous. Je dois avoir un problème quelque part. Je hausse les épaules pour seule réponse.

« Et où ? Quand ? »

« J'ai pas pensé à toute la logistique avant de te demander. » lui avoué-je, en remettant nerveusement mon bonnet sur la tête. « Je me disais juste qu'on pourrait... Sortir. Tous les deux. »

J'enfonce les mains dans les poches de mon pantalon et attends une réaction de la part de George. Une réaction qui tarde à arriver. Je commence d'ailleurs à m'inquiéter. Je ne m'imaginais pas qu'il allait crier et sauter de bonheur mais j'espérais au moins une réponse. Et là, rien.

« Tu m'as dit la semaine dernière que tu ne voulais pas de vraie relation et là... »

« Je sais ce que j'ai dit la semaine dernière. Je sais aussi que je ne sais absolument pas comment fonctionnent les rendez-vous. Je sais aussi que j'ai pas envie de crier sur tous les toits que je suis avec toi. Mais j'ai envie d'essayer. Avec toi. »

Brusquement, Il m'attrape le poignet et m'entraîne à sa suite jusqu'à une ruelle sombre. Il veut me tuer ici ou quoi ?

« Tu sais, tu as le droit de me dire non... » dis-je d'une petite voix.

Il me plaque contre le mur d'un des deux immeubles qui forment la ruelle et pose ses mains de chaque côté de mon visage. Il est plus grand et à cet instant, il me paraît tellement immense et impressionnant que malgré moi, je me recroqueville légèrement sur moi-même.

« Te dire non ? Tu te fous de moi ? »

Sa voix. Je commence à la connaître. Elle est plus rauque que d'habitude, plus sensuelle. C'est un appel... à la débauche. Ni plus, ni moins.

« Alors... »

Il se penche vers moi et pose presque brutalement ses lèvres sur les miennes. Instinctivement, je porte mes mains à son cou comme si j'avais peur qu'il se recule trop tôt à mon goût. Mais en fait, oui, j'ai peur qu'il s'éloigne et que je ne puisse plus sentir ses lèvres. Il mordille l'une des miennes avant de la lécher. J'ouvre alors la bouche et nos langues se rejoignent naturellement.

Il se rapproche et je sens alors son bassin frotter contre le mien. L'une de ses mains se faufile sous mon pull et remonte lentement sur mon torse, me donnant des frissons à la fois à cause de l'excitation et du froid. Il atteint je ne sais comment l'un de mes tétons et commence à le caresser. Malgré moi, je gémis. Sa deuxième main passe dans mon dos, par-dessus mon pull, cette fois, et me colle complètement contre lui.

Je souris contre ses lèvres quand je sens son début d'érection. Il se recule alors un peu, m'embrasse dans le cou et pose son front contre le mien. Il plonge son regard dans le mien et l'air de rien, commence à faire bouger ses hanches lentement tout en me susurrant :

« Depuis que je t'ai vu sortir de ce bâtiment avec ton rouquin, j'ai eu envie de faire ça. J'avais même envie de le faire devant lui pour qu'il comprenne que tu m'appartenais... Alors oui, je le veux ce putain de rendez-vous ! »

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Hey les amis ! Alors ce chapitre ??

Que pensez-vous de l'avancée spectaculaire que vient de faire Louis ?

Qu'attendez-vous comme rendez-vous ?

Je sais pas vous mais moi, j'ai adoré la réaction de George. J'aime quand il devient aussi sur de lui et entreprenant avec Louis.

Je suis trop heureuse parce que hier soir, j'ai trouvé les grandes lignes de la fin de for him. Bien sûr, elles peuvent changer mais je suis contente de vous annoncer que pour le moment, il est prévu qu'il y ait 44 chapitres sans compter l'épilogue !!

J'espère que ce petit chapitre bon enfant vous aura plu parce que c'est le dernier avant un long moment... Sachez que vous allez, à plusieurs reprises, me détester avec la suite de l'histoire. Mais réellement ! Mais souvenez-vous que j'aime Louis et que jamais, Ô grand jamais, je ne voudrais qu'il soit malheureux... À vie en tout cas...

Malheureusement, le prochain chapitre n'arrivera que mercredi matin parce que demain, c'est journée magasins avec ma maman pour trouver des meubles pour mon nouvel appartement !!

Sinon, je vous l'ai jamais dit mais vous pouvez me rejoindre sur les différents réseaux sociaux ! Je serai ravie de vous retrouver là-bas 😉

Je vais finir par souhaiter un joyeux anniversaire à @xPinkinterest 🎉😘 Cette fois, je me suis pas trompée 😉 J'espère que ton petit cadeau ne t'aura pas déçue !

Un grand merci pour tout 💜💜
Gros bisous à tous.

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