Chapitre 21
Chapitre 21
Je jette un regard au loin et observe longuement le port. Cette ville me plaît. Bristol dans Rhode Island est une petite ville magnifique, pleine de charme et en plus du fait qu'elle porte le même nom qu'une ville anglaise, elle a une atmosphère agréable. Loin des gratte-ciels et du bruit, je me sens revivre comme lorsque je suis chez London, dans les Hamptons. Je ne suis pas un mec de la ville et j'en ai encore une fois la preuve. Je pose mon menton dans la paume de ma main droite et soupire en me demandant si tous les bateaux que je peux voir d'ici sont un jour sortis de ce port. Non, sûrement pas et c'est triste.
« Hé Louis ! T'es avec nous ? »
Je me redresse quand j'entends la voix de Nolan à ma droite. Je le regarde puis mon regard passe naturellement à George qui s'est installé juste en face de moi.
« Quoi ? »
Je passe une main dans mes cheveux et renifle discrètement tout en m'étirant le dos pour me donner une certaine contenance.
« Je te demandais pourquoi tu ne répondais pas à ta sœur ? »
« Ma sœur ? Laquelle ? » Je le questionne, un sourcil froncé en sortant mon portable de mon jean.
« Faith, bien sûr ! Les autres, tu ne les évites jamais. »
Je hausse les épaules et vois en effet que j'ai à nouveau reçu des messages de Faith sur Facebook. J'éloigne mon mobile de mon assiette et répond simplement :
« J'avais pas vu... »
« A d'autres ! Si elle en est venue à m'écrire, c'est que ça fait des semaines que ça dure. C'est quoi le problème ? »
« Y'en a pas alors lâche-moi. » je marmonne.
Je me laisse aller sur le dossier de ma chaise, les mains liées sur mon ventre. Je fixe George en face de moi qui ne semble pas comprendre ce que je raconte avec Nolan. Je me rappelle lui avoir dit que j'avais une sœur jumelle mais je n'ai pas dû préciser son prénom et encore moins la relation que j'ai avec elle. Je souffle et lui explique rapidement :
« Faith est ma sœur jumelle et on a une relation... »
« A la fois fusionnelle et chaotique ! » intervient Nolan.
George appuie ses avant-bras sur la table devant lui et se penche avant de prendre la parole :
« Qu'est-ce que ça signifie réellement ? »
Je hausse à nouveau les épaules, ne sachant pas quoi lui répondre. Faith et moi, on a toujours eu une relation à part. C'est bête mais dès que je la regarde, je sais ce qu'elle pense et l'inverse est malheureusement vrai. C'est moi qui ai découvert que Faith avait trompé Nolan, juste le lendemain des faits. Elle était rentrée tard de la fête et quand je l'ai vue entrer dans la cuisine, je l'ai su. Je ne pourrais pas vous dire comment ça fonctionne mais le fait est qu'on est connecté. Je suis presque sûr que si elle était là, assise avec nous, elle verrait ce qui se trame entre George et moi. Et c'est pour ça que je ne veux pas lui parler sur Facebook et encore moins faire des vidéos sur Skype. Elle comprendrait et je devrais me justifier, expliquer et surtout mettre des mots sur ce que je ressens et il en est hors de question.
« Quand ils sont dans la même pièce, c'est comme s'ils ne formaient plus qu'un. J'ai eu du mal à m'y faire. »
« Ouais enfin, vu ce qui s'est passé après, tu t'en es bien remis, non ? » je lance, un peu de mauvaise humeur.
Je déteste qu'on parle de ma relation avec Faith parce que j'ai toujours l'impression qu'on nous prend pour des fous ou des extraterrestres. Ce n'est pas comme si on le faisait exprès ou si on s'entraînait. Je me passe une main sur le menton et voit que George essaie réellement de tout comprendre, comme si ça l'intéressait, comme si c'était important.
« Nolan et Faith sont sortis trois ans ensemble ! » intervient London alors que j'avais presque oublié sa présence à ma gauche.
« Oh ok ! Alors c'est vrai ce que Louis m'a dit ? » Commence George en tournant la tête vers le blond. « Qu'elle est cent fois plus belle que lui mais qu'ils ont le même sale caractère ? »
« J'ai dit mille fois plus belle ! » je rectifie malgré moi.
« Vu que pour moi, Louis... Ressemble à rien, je dirai que Faith est cent mille fois plus belle et pour ce qui est du caractère... Ouais, ça se vaut ! Mais à quel moment vous avez parlé de Faith ? » Nous questionne Nolan en fronçant les sourcils.
Là, tout de suite, je maudis George mais à son sourire en coin, j'ai l'impression qu'il l'a fait exprès. Il ne semble pas du tout avoir l'intention de répondre à mon meilleur ami alors j'invente :
« On s'est croisé plusieurs fois... Sur le campus et au Starbucks puis dans la conversation, tu vois, je lui ai parlé de Faith et de Lauren. »
« Pourquoi tu m'as pas dit ? » me reproche Nolan.
« Parce que, toi, tu m'as parlé de Mary ? » je réplique aussitôt.
Il ne s'y attendait pas et je suis assez fier de moi. Quand j'aperçois le sourire qui se dessine sur ses lèvres, je me rends compte qu'il est heureux avec elle, qu'il commence même à avoir de sérieux sentiments pour elle. Je le connais assez pour savoir. Il a été le même avec ma sœur.
« Je suis content pour vous. » je lui apprends sans savoir pourquoi.
« Vrai ? » s'étonne-t-il.
« Ouais, pourquoi ? »
« Parce que d'habitude, dans ce genre de situations, tu es le premier à dire que ça n'a aucun intérêt de s'attacher à quelqu'un. »
« D'habitude ! Mais pas aujourd'hui ! »
« C'est quoi cette histoire ? » nous interrompt George, moins amusé que précédemment.
« Rien, absolument rien... » Je tente de noyer le poisson. « Bon, ils sont allés préparer nos plats au Canada ? »
Je me redresse et fais semblant de chercher du regard le serveur à qui on a passé commande une dizaine de minutes auparavant. Quand on se promenait dans Central Park, on avait déjà effleuré ce sujet. George sait déjà ce qu'il en est alors pourquoi semble-t-il si étonné ?
« Rien ? Louis est le mec qui déteste le plus au monde tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l'amour ou à une relation sérieuse. » Déballe London comme s'il annonçait qu'il connaissait la date à laquelle la planète allait exploser.
« Vraiment ? » s'exclame George. « Alors June... »
« Et les autres, ce ne sont que des plans culs. Il n'a jamais eu de petite-amie officielle et ne veut pas être en couple. »
« C'est bon ? Je te dérange pas ? » Je m'agace un peu après London.
« Quoi ? C'est pas un secret, si ? »
« Non mais... On est pas obligé d'en parler... Tu vois... Pendant le repas... » Je bafouille.
« Et pourquoi pas ? Je trouve ça... Intéressant d'apprendre que tu ne veux pas être en couple. » Déclare George en reculant le haut de son corps jusqu'au dossier de sa chaise comme s'il essayait de mettre une distance entre nous deux.
Pour une raison encore obscure, je déteste affreusement London à cet instant. Je n'ai jamais eu honte de ce que je faisais avec toutes ces filles ou de ce que je pensais de l'amour. Jusqu'à maintenant. Je n'aime pas voir George se renfermer sur lui-même comme il le fait, pas après ce qu'on s'est dit cette nuit. Certes, ce n'était pas de grandes déclarations mais c'était déjà une avancée énorme pour moi...
Je tourne la tête vers Nolan et je remarque alors qu'il me fixe, le regard scrutateur. Je lève un sourcil pour lui demander ce qu'il a mais il se contente de me sourire après une légère hésitation et secoue la tête. Comme souvent, mon meilleur ami vint à mon secours :
« Faut que je ramène un cadeau à Mary, vous avez une idée ? »
🎶🎶🎶
Je devrais avoir toute ma concentration sur cette partie de console et pourtant, je n'y arrive pas. J'ai constamment mon attention qui dévie sur la table de la salle à manger que j'ai abandonnée il y a une bonne dizaine de minutes après avoir perdu tout mon argent et mes propriétés au Monopoly, laissant les trois autres s'entretuer pour savoir qui va gagner ce stupide jeu.
Ce n'est pas réellement que je déteste ce jeu mais c'est trop long. J'ai passé trois heures au-dessus de ce plateau. Trois heures ! Bon, c'est vrai que les shots d'alcool qu'on s'enfilait dès qu'on payait n'ont sûrement pas aidé à diminuer le temps de jeu. Mais trois heures quand même à lancer deux dés, à avancer un minuscule haut de forme (en souvenir de mon gage pour le 4 Juillet) et à refiler des faux billets à mes adversaires... C'est long ! Surtout que ça fait un moment que je ne sais plus combien font deux plus deux !
La voix de George emplit la pièce et l'alcool qui fourmille dans mes veines m'oblige à le fixer. Ou plutôt à fixer sa bouche malgré le fait qu'il soit à plusieurs mètres de moi. Je ne sais pas ce qu'il raconte à London en brandissant fièrement une liasse de billets mais je m'en contre-fiche. Tout ce qui m'intéresse, se sont ses lèvres parce que j'ai réellement envie de les sentir sur moi. Je ferme les yeux et me replonge volontairement dans mes souvenirs du jour où j'ai découvert George sur mon lit.
Je prends alors conscience que nous avons jamais partagé un baiser. Nous ne nous sommes jamais embrassés normalement. Je peux pourtant encore sentir ses mains sur moi, sur chaque parcelle de mon corps. Ses baisers dans mon cou. Sa langue sur mon sexe. J'en frissonne rien qu'en me rappelant tout ce qu'il m'a fait ressentir ce jour-là. J'ouvre brusquement les yeux en sentant que je suis en train de m'exciter inutilement. Mon regard s'accroche aussitôt à George qui sourit, content de lui.
Je fronce les sourcils et me lève sans réfléchir, laissant tomber ma manette. Les gars se tournent tous les trois vers moi, surpris par mon comportement. Je me passe une main dans les cheveux et déclare, mal à l'aise :
« Je vais fumer une clope ! »
Je n'attends pas de réponse de leur part et me dirige vers la baie vitrée, n'oubliant pas d'attraper au passage un pull qui ne m'appartient pas. Je referme la fenêtre derrière moi et après une hésitation, je descends les marches, laissant les fauteuils en bois sur la terrasse derrière moi. Il faut que je m'éloigne le plus possible de cette maison, alors je vais jusqu'au bord de l'eau qui ne se trouve qu'à une dizaine de mètres. Je pose mes chaussures et mes chaussettes avant de mettre les pieds dans l'eau froide.
Aussitôt, j'imagine ma mère me crier que je suis fou et que je vais être malade et bizarrement, ça me fait sourire. Beaucoup de jeunes de mon âge détestent ça mais moi, j'aime quand elle fait ça, quand elle s'inquiète pour moi. C'est la preuve qu'elle tient encore à moi et ça me fait du bien. Je passe mes mains sur le visage à plusieurs reprises avant de regarder le fin croissant de la Lune dans la nuit étoilée. Dans trois jours, elle ne sera plus du tout visible.
Je respire à fond et me laisse tomber à côté de mes Vans sans prêter attention à la terre qui va salir mon jean. Cette histoire de fumer n'était qu'un prétexte pour sortir mais finalement, je me serais bien griller une cigarette, rien que pour voir la lueur rouge dans la nuit. Malheureusement, je n'ai pas réfléchi plus de trois secondes et je me retrouve comme un crétin sans rien. Je n'ai même pas mon portable pour faire un tour sur le net. Je n'ai rien pour m'occuper l'esprit alors forcément, ce dernier s'oriente automatiquement vers le seul qu'il ne faudrait pas. George.
Depuis le déjeuner dans ce petit restaurant en terrasse, il ne m'a pas adressé la parole, réussissant à la perfection à éviter toutes les tentatives que j'ai pu faire. Il me fait clairement la gueule à cause de ce que London a dit à table. A savoir que je ne crois ni en l'amour, ni aux relations sérieuses. Mais il s'attendait à quoi ? A ce qu'on sorte ensemble, qu'on forme un couple, qu'on s'affiche ? Qu'un jour, on emménage ensemble ? Qu'on... Merde, on ne s'est même pas embrassés ! Certes, on s'est fait jouir mais...
« Merde ! » je grogne en lançant un petit caillou dans l'eau.
Ça me fait chier. Je lui ai dit que j'étais attiré par lui, je ne lui ai pas fait une déclaration d'amour et encore moins de promesses de fidélité ou d'amour éternel... Il y a encore un mois, je n'avais jamais fantasmé sur un mec alors, il m'en demande un peu trop là. Et puis, ça me gonfle qu'il me fasse la tronche pour si peu parce que je sais pertinemment que cette nuit, il ne me rejoindra pas dans mon lit alors que j'en ai rêvé toute la journée, depuis le moment où je me suis réveillé dans mon lit vide et froid.
Les minutes s'égrainent les unes après les autres. Les cailloux en font de même et je commence à avoir froid. Le pull que j'ai pris est moins épais qu'on pourrait le penser ou bien, il fait plus froid que je ne l'imaginais. Puis les pieds dans l'eau n'est franchement pas l'idée du siècle. Je m'entoure seulement de mes bras, incapable de me lever et de rentrer. A la place, je ferme les yeux pour mieux profiter du clapotis de l'eau sur la berge. Je sens alors une vague de tristesse s'emparer de moi et je déteste ça.
« Nolan m'a dit de t'apporter ça... » J'entends derrière moi.
Ce n'est qu'un murmure et pourtant, j'ai l'impression qu'il m'a crié dans les oreilles. Je me tourne et le vois à deux mètres de moi. Malgré le fait que la Lune éclaire peu cette nuit, je peux quand même me rendre compte à quel point George est beau. Il porte son bonnet dans lequel il a enfoui sa longue chevelure ce qui met en valeur ses traits fins, presque féminins. Ses lèvres sont entrouvertes et me donnent des millions d'idées peu avouables. Et je ne parle même pas de ses yeux verts. Même, à cet instant, où ils me renvoient une puissante déception, je ne peux m'empêcher de les trouver magnifiques.
« Pardon ? » dis-je ne comprenant pas de quoi il me parle.
Il secoue la tête comme s'il essayait de se sortir de ses pensées puis me tend ma veste en cuir et une écharpe qui doit appartenir à Nolan. Je ne les avais même pas remarquées jusque-là alors qu'elles étaient à la hauteur de mon regard. Je les attrape et les enfile aussitôt en silence. Je le remercie mais il ne me répond rien comme s'il ne m'avait pas entendu.
« Pourquoi Nole ne me les a pas emmenées lui-même ? » je lui demande vu que visiblement, il ne voulait pas me les apporter.
Mais il garde le silence, ne me regarde pas. Je grimace. Il réutilise cette technique contre moi. Il l'avait déjà fait après notre première dispute. Il était passé à côté de moi dans ce hall d'immeuble et ne m'avait pas jeté un regard, comme si je n'existais pas, comme si je n'étais qu'un insecte insignifiant. Je connais assez George maintenant pour savoir qu'il le fait exprès. Il sait que je déteste ça. Il sait que je peux faire face à la colère et aux coups, que je m'enfuirais s'il me parlait de sentiments mais que je perds pied dès qu'on m'ignore.
Finalement, il hausse les épaules et reste debout. Il tourne son corps en direction du large, me faisant bien comprendre qu'il ne souhaite pas me parler pour le moment mais cette situation est ridicule. Je me lève, me mets à sa droite et malgré le fait que je sois plus petit que lui, je lui demande avec aplomb :
« Tu attends quoi de moi ? »
Il a un rapide sourire ironique tandis qu'il met les mains dans les poches de son manteau.
« Visiblement, je ne dois rien attendre de toi... » Lâche-t-il au bout d'un moment.
Son ton est sec. Son visage impassible maintenant que son sourire a disparu. Ses yeux voilés. Son esprit à des dizaines de kilomètres de moi. Je n'aime pas le voir si déçu et encore plus quand je sais que j'en suis la cause. Je pose une main sur son avant-bras mais il se dégage aussitôt.
« Tu peux pas me demander ça... » Je lui murmure.
« Te demander quoi ? »
« D'être un autre... »
Brusquement, il se tourne vers moi, le regard effaré.
« Je ne t'ai jamais demandé d'être un autre. »
« Si quand tu attends quelque chose de moi... Je n'ai rien à t'offrir. » Je lui avoue.
George fait un pas vers moi, il est tellement près de moi à présent que je peux sentir son parfum et les effluves d'alcool qu'il a pu boire pendant le Monopoly.
« Alors, entre nous, ça va être quoi ? Des pipes par ci, des branlettes par-là ? C'est ça ? » M'interroge-t-il, la voix dure.
Je sais que ce n'est pas le moment, ni l'endroit, ni rien du tout mais son ton et ses mots... M'excitent. Je ne saurais pas dire pourquoi alors que là, George est le mec le plus furax de la ville mais... Putain, il est tellement sexy quand il est énervé. Je me mords la lèvre et respire à fond pour m'empêcher de lui sauter dessus.
« Peut-être... Si tu en as envie... »
« Et si j'ai envie de plus avec toi ? »
« Tu veux quoi de plus ? Tu as déjà réussi à me faire changer de bord, putain... » Je m'énerve.
« Je m'en fous de ça. » me souffle-t-il en plantant son regard dans le mien. « Je te veux toi. »
Je pourrais inventer des excuses bidons mais je n'en ai pas le courage. Ce mec me fait trop d'effets et je ne peux pas résister plus longtemps. Je me précipite presque sur lui, glisse mes mains dans son cou et l'embrasse. Enfin ! Je n'ai pris conscience qu'on ne s'était jamais embrassé, il n'y a que quelques minutes et pourtant, je me rends compte, maintenant que nos lèvres sont scellées que j'en mourrais d'envie depuis des semaines.
Ses mains viennent accrocher ma veste dans mon dos avant de m'obliger à me rapprocher de lui. C'est la première fois que j'embrasse un homme... Si on fait abstraction du smack que j'avais échangé avec Nolan pendant une soirée entre amis, pour un gage stupide, il y a de cela une éternité et qui, heureusement pour moi, ne ressemblait en rien à ce que je suis en train de partager avec George.
Ses lèvres sont douces et ont le goût de vodka caramel. J'en raffole et j'en veux plus. Je remonte ma main et me heurte à son bonnet. Je grogne contre sa bouche et moins de dix secondes plus tard, il a retiré habilement et sans doute jeté son couvre-chef parce que sa main, libre, se faufile entre ma veste que j'ai laissé ouverte et le pull que je porte. Je gémis malgré moi quand j'enfouis la main dans ses cheveux défaits.
Je ne pourrais dire combien de temps nous sommes restés à nous embrasser. Tout ce que je sais, c'est que j'ai adoré. Mon corps et mon esprit ont adoré. J'ai échangé beaucoup de baisers dans ma vie mais jamais, je n'ai ressenti ça. Un mélange d'excitation bien entendu et d'un total désespoir. C'est une sensation nouvelle qui s'est emparée de moi et quand je me recule, je n'arrive pas à la gérer. George le fait pour moi. Il pose une main sur mon torse, un léger sourire au coin des lèvres et me déclare tout bas :
« Je te demande pas un amour inconditionnel, ni même une relation sérieuse. Je veux juste que tu me fasses confiance... »
Je baisse les yeux. Il ne comprend pas alors ? Ce qui me pose problème dans les relations amoureuses, c'est la confiance. Quand on fait confiance à quelqu'un, on devient vulnérable, on lui laisse accès à toutes nos faiblesses, on lui donne les armes pour nous détruire tout en pensant que jamais, il n'en fera l'usage mais c'est faux... Il arrive toujours un jour où cette confiance aveugle nous revient en pleine gueule et nous brise. Mon propre père m'en a fait la démonstration. Seul Nolan l'a obtenue et personne d'autre ne l'aura. Jamais.
« Je... » Commencé-je mais les mots se bloquent dans ma gorge.
« Moi, je te fais confiance... Tu es le seul que j'ai emmené au théâtre, le seul à être au courant pour mon père. »
Cette déclaration me fait relever les yeux vers lui. Je suis le seul à savoir que son père est un abruti ? Le seul à qui il ait raconté ce qu'il lui faisait subir ? Je sens mon torse se soulever plus rapidement que nécessaire.
« Je ne veux pas que tu sois mon petit-ami officiel, qu'on se balade dans les rues main dans la main ou qu'on s'embrasse devant nos amis mais j'ai besoin de savoir que... Au fond, on s'appartient. »
Il est intelligent. Il m'embrouille l'esprit. Change les mots. Modifie les termes. Profite que je sois encore un peu bourré pour obtenir ce qu'il veut. Le pire, c'est qu'il y arrive. Parce que, moi aussi, j'ai envie qu'on s'appartienne. Qu'il m'appartienne complètement. Je ne veux pas qu'un autre mec que moi l'embrasse comme on vient de le faire ou qu'il fasse une gâterie à un autre que moi. Je suis jaloux et possessif et je sens que ça va me perdre mais tout de suite, tout ce que je trouve à lui dire, c'est...
« Tu m'appartiens déjà. »
Cette fois, son sourire n'a rien de triste ou d'ironique. Il est éblouissant et va jusqu'à illuminer son regard. Des fossettes se sont formées dans le creux de ses joues. Le voir heureux m'emplit de bonheur. Il plaque ses mains sur mes joues et m'embrasse tout en se collant à moi. Je ne sais pas si je pourrais lui faire confiance, si je pourrais un jour lui appartenir à cent pour cent mais à cet instant, je me dis qu'il est le seul qui pourrait y arriver.
Hey les amis !! Comme promis me voilà un mardi matin et ça me fait trop bizarre !! Je ne sais pas vous mais j'étais habituée aux lundis... Enfin, les habitudes sont faites pour être changées, n'est-ce pas ? ;)
Alors ? Alors ? ALORS ??????? Enfin le baiser !!!!! Comment vous l'avez trouvé ? Vous n'êtes pas déçus j'espère !
Et leur discussion sur leur relation qui n'en est pas vraiment une mais qui en fait en est une ? Pauvre Louis qui a peur de mettre des mots sur ses sentiments et sur eux.
Dîtes-moi tout ce que vous avez ressenti avec ce chapitre. Lâchez-vous, j'adore vous lire et vous répondre.
Sinon, le prochain chapitre arrivera jeudi, après 17h et je sens déjà que celui-ci va vous plaire fortement ;)
Encore merci pour tout !
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