Chapitre 1

Chapitre Premier

               Je regarde l'escalier qui me fait face et me félicite silencieusement de n'avoir aucune possession aux États-Unis malgré le fait que cela fasse un an que je vive dans ce pays. Sur ce continent. Je passe une main dans mes cheveux ébouriffés et baisse les yeux vers mes bagages. J'ai tout de même mon vieux sac à dos d'où dépasse mon ordinateur, mon sac de voyage rempli de mes vêtements et un carton où j'ai réussi à entasser toutes les babioles dont j'ai besoin pour bosser mes cours.

Je pourrais prendre l'ascenseur, mais vu la file d'attente devant, je préfère me taper les marches. Ça sera plus rapide. Puis ce ne sont que cinq étages, cela me fera faire un peu de sport ce qui n'avait pas été trop le cas pendant les dernières semaines. J'ai bien fait quelques footings, mais mon boulot d'été m'a bien occupé. Alors si je veux rejouer dans l'équipe de Soccer cette année, il va falloir que je recommence à courir.

               Je reprends mon sac à dos puis attrape mon carton que je coince sous mon bras gauche. D'un geste presque expert, je place mon bagage qui semble prêt à exploser, sur mon épaule droite et me lance dans l'ascension. En moins de cinq minutes, je suis au mien et cherche la chambre 515 qui m'a été attribuée pour l'année scolaire.

               Il n'y a pas à dire, River Hall est beaucoup plus petit que mon ancien bâtiment, Wien Hall qui faisait pas moins de onze étages. D'ailleurs, je ne mets pas longtemps à trouver mon clapier coincé entre deux autres et en face d'une salle de bain. Encore un luxe, je n'aurais pas à me promener dans tous les couloirs, une serviette autour de la taille. Je souris et pose mon sac pour me permettre de fouiller ma poche de jean à la recherche de ma clé.

               J'ouvre avec dextérité et me retrouve dans une pièce plus grande que je ne l'avais imaginé. Certes, on ne pourrait pas faire une soirée avec plus de six personnes, mais ce n'est pas si mal. Je donne un coup de pied dans mon sac qui est par terre pour le faire glisser sans ménagement jusqu'à l'intérieur.

— Je te croyais plus précautionneux ! lance une voix derrière moi.

— Et moi je te croyais encore à Cuba pour deux jours !

               Je me tourne juste à temps pour voir le visage de London avant qu'il ne m'enlace amicalement. Je fronce les sourcils, pas le moins habitué à ce genre de gestes et encore moins venant de London.

— London, j'ai mon carton dans les bras ! lui fais-je remarquer.

               Il se recule aussitôt et me regarde, un grand sourire aux lèvres.

— Bora-Bora ! dit-il simplement me faisant lever les yeux au ciel.

— C'est la même chose pour moi !

               Je rentre dans ma chambre suivi de London qui ferme la porte d'un coup de pied. Il est devenu un bon pote. Si j'étais du genre à m'attacher aux gens, je pourrais presque le qualifier de meilleur ami, mais ce titre, seul Nolan a réussi à le mériter.

               Lui et moi, nous n'étions pas censés être copains. Sans parler de notre différence de classe sociale et de caractère, nous ne faisons pas du tout les mêmes études. Il est un Junior, en Économie avec comme objectif de piquer la place de PDG à son père dans l'entreprise familiale. Et moi, je suis Junior aussi, mais en architecture dans le but de... avec un peu de chance, je trouverais un poste dans un Starbucks ou un café quelconque.

               Nous nous sommes rencontrés grâce à notre passion commune. Le Football ou plutôt le Soccer comme ils l'appellent ici. C'est l'un de mes coéquipiers à Columbia. Mais même sur le terrain, nous sommes différents. Il joue défenseur quand moi, je suis en attaque. Mais finalement, nous nous complétons bien. Sur et en–dehors du terrain.

—  Il va te falloir un frigo, mec ! m'annonce-t-il en s'avachissant sur mon lit. Et une couverture !

               Il baisse les yeux sur mon matelas sans drap et fait une légère grimace avant de se relever, dégouté par tout ce qu'il a pu imaginer.

— Parce que là, je préfère pas savoir ce qu'a vu et subi ce truc !

               Je mets mon carton sur le bureau qui est contre le mur de gauche et laisse tomber mon sac jusqu'au sol.

— Tes vacances à Cuba ne t'ont pas rendu moins obsédé ! dis-je, amusé.

— Bora-Bora !

— Par contre, t'as pris un sale tic ! le taquiné-je.

— Petit con !

               Je souris. L'un de mes hobbies préférés depuis mon arrivée à New York, c'est de rendre fou London. C'est une véritable passion, aussi importante dans ma vie que le Soccer et ce n'est pas peu dire.

— Sinon des news de June ?

— Pourquoi ça t'intéresse ? Tu veux te la faire ?

— Je ne passe jamais après mes potes, même si franchement, June est sacrément canon. J'aurais l'impression de mendier !

— Cette fois, c'est toi le petit con ! asséné-je en me vautrant dans le lit pendant que London s'installe sur le bureau, les pieds sur la chaise devant.

— Alors ? me presse-t-il.

— Disons que... On s'est pas donné beaucoup de nouvelles cet été. Presque rien depuis le quatre juillet chez toi en fait.

— Mais vous êtes quoi tous les deux ? me demande-t-il, un sourcil relevé.

               Je hausse les épaules. Je n'ai pas la plus petite idée de ce que June et moi sommes. Un vrai couple ? Des amis avec bénéfices ? Un ménage libre ? Ou juste un plan cul l'un pour l'autre ? Je n'en sais rien. Ça va faire plus de six mois qu'elle et moi menons cette... drôle de relation et jusqu'à présent, je ne m'étais jamais posé ce genre de questions, et ceci parce que je n'en ai rien à faire. J'apprécie June, elle est vraiment cool, mais je ne crois pas en l'amour, aux âmes sœurs et à toutes ces conneries... Et puis, de toute manière, je ne suis pas de New York. Si je suis sur le terrain américain, c'est grâce à un visa d'étudiant octroyé jusqu'à l'obtention de mon diplôme. Après, je dis « bye-bye » à la statue de la Liberté et je retourne en Angleterre. Loin de June et de ses formes plus qu'attrayantes !

— De toute façon, on aurait pas pu se voir, elle a passé son été en Floride, dans sa famille.

               Je fais la moue avant de sortir mon portable de la poche de mon jean.

— Ah merde, mes parents me font dire que t'es un couillon !

               Je ricane, surpris par cette remarque. Je ne les ai rencontrés que deux fois dans ma vie, mais si une chose est sûre pour moi, c'est qu'ils ne sont pas le genre de personnes à qualifier les gens de « couillon ».

— Couillon ? Ils t'ont sorti ça avant ou après votre retour de Cuba !

— Bora-Bora ! Tu me fais chier, Louis, je te jure. Et c'était après.

— Et qu'est-ce que je leur ai fait pour mériter un tel... sobriquet ?

— Ce n'est pas eux qui t'ont insulté, mais moi !

— Non ? Sans rire ? lancé-je, sarcastique.

— Ouais. Je ne sais pas comment ça fonctionne dans ton pays, mais ici, en Amérique, on n'offre pas une bouteille de rhum ni des fleurs et encore moins des cigares cubains à ses employeurs !

— Je me suis dit que ça vous rappellerait vos supers vacances à Cuba.

— Arrête, sinon je te défonce !

— Tout de suite, les menaces ! m'exclamé-je en levant les bras en l'air.

— T'es lourd, mec !

               Je lui fais un clin d'œil alors que mon portable posé sur mes genoux vibre. Deux messages de Nolan s'affichent sur mon écran verrouillé où il m'annonce qu'il est en bas de mon dortoir et que je dois ramener mon cul là-bas. Toujours sympathique mon ami !

— Nole est ici. Je vais le rejoindre. Ça te tente ? proposé-je à London.

— Vous allez faire quoi ?

               Je regarde l'heure. Presque midi.

— Aller bouffer quelque part et squatter ta chambre pour une partie de console ! répondis-je naturellement en me redressant.

— Pourquoi la mienne ?

               Je m'approche de lui, lui donne une petite tape sur l'épaule et lui rappelle :

— T'es le seul assez pété de tunes pour avoir une PS4 dans sa piaule avec un frigo rempli de bières !

— Ouais, c'est vrai.

               Il se laisse descendre de son perchoir et se dirige vers la sortie.

— Elle est pas mal la tienne. Plus grande que la mienne, j'ai l'impression.

— Très bien, on fera nos soirées mousse avec l'équipe ici, si ça peut te faire plaisir ! plaisanté-je, en jetant un coup d'œil à ma nouvelle chambre.

— En tout cas, je sens que cette année va être notre année, mec !

               Je souris, désespéré par mon ami. Cette année scolaire ne sera pas plus notre année que celle d'avant.  Nous ferons juste de notre mieux pour allier Soccer, cours et fêtes. Peut-être que si nous ne nous faisons pas virer d'un entraînement cette année, nous pourrons nous féliciter et nous dire que nous l'avons plutôt bien réussie.

— Quoi ? Tu crois que tu vas enfin perdre ta virginité ? me moqué-je, malgré moi.

               Pour seule réponse, London se contente de m'asséner un coup de poing dans le bras qui m'arrache une vilaine grimace. Il ne m'a pas loupé ce con. Je ferme ma porte à clé, l'enfonce dans une poche et suis London dans le couloir. Nous croisons deux gars et une fille vraiment très mignonne. Je me retourne pour profiter de la vue, tout en questionnant mon ami :

— Tu te retrouves où du coup, toi ?

— La 502 ! La deuxième à droite juste derrière cette porte, m'explique-t-il en faisant un geste de la main devant nous.

               Je secoue simplement de haut en bas la tête, ne faisant pas réellement attention à ce qu'il me répond pendant que l'inconnue disparaît à gauche, au fond du couloir. London avait peut-être raison, cette année s'annonce peut-être très bien, finalement !

— Franchement, on a eu un pot monstre sur ce coup, continue London tandis que nous montons dans l'ascenseur. Se retrouver déjà dans le même dortoir, c'était énorme, mais le même étage ? C'est une chance de cocu !

— Avec moi ? commencé-je, en appuyant sur le bouton du rez-de-chaussée. C'est sûr avec June ! Mais pour ce qui est de toi, il faudrait d'abord que tu trouves une fille qui veut de toi.

               C'est plus fort que moi. Je ne peux pas m'empêcher de lui faire des remarques de ce style, de le taquiner. J'ai presque toujours agi ainsi avec mes amis et même mes petites amies. Je n'aime pas trop qu'ils sachent que je tiens à eux.

— Tu sais quoi ? On va faire un pari ! déclare soudainement London avec sérieux.

— Quel genre ?

— À la fin de l'année, on doit être en couple !

— Euh... Excuse-moi, mais... Je le suis déjà ! lui rappelé-je, en haussant un sourcil.

— Non, je parle d'un vrai couple, et pas de ce semblant de libertinage !

— Ce semblant de... Mais ce couple me convient parfaitement !

Ma voix ressemble plus à celle d'un enfant faisant un caprice qu'à celle d'un jeune homme de vingt ans sûr de lui, mais je m'en fiche. Ce que je vis avec June me va bien, alors qu'est-ce qu'il me fait là ? Nous nous échappons de l'ascenseur, moi offusqué et London fier de lui. Il y a encore un monde pas possible. Nous nous faufilons tant bien que mal jusqu'à la sortie, bousculant quelques personnes sur notre passage.

— C'est pas parce que tu rêves au prince charmant, aux ballades romantiques sur la plage au coucher du soleil et du cheval blanc que tu dois me mettre dans l'histoire, d'accord ? repris-je en passant la porte d'entrée qu'un étudiant tenait ouverte pour une fille.

—  T'as un sérieux problème, Louis ! J'te jure. Ce n'est pas parce que j'ai envie d'une petite-amie régulière et...

— June est régulière, je te rappelle, lui fis-je remarquer en regardant à droite et à gauche de la rue, à la recherche de Nolan.

— Et que j'aime que je suis un vieux bœuf romantique, finit-il comme si je n'avais jamais ouvert la bouche. Je vois juste pas l'intérêt de sauter tout ce qui bouge.

— L'intérêt ? Mais c'est toi qui as un sérieux problème. T'es vraiment sûr d'être un mec ?

               Sur ces mots, j'aperçois mon meilleur ami. De l'autre côté de la rue, appuyé contre le mur à droite d'un portail noir en ferraille, Nolan nous attend, son portable à la main, les yeux baissés dessus. Je souris, imaginant qu'il est en train de jouer à une appli quelconque. Sans jeter le moindre coup d'œil à la rue, je la traverse et rejoins Nolan tandis que la voix de London retentit derrière moi.

— Mais tous les mecs ne rêvent pas d'avoir un tableau de chasse plus long que leur bras !

— Demande au grand Nole, ici présent ! dis-je, en donnant une tape dans l'épaule du blond.

— Me demander quoi ?

               Nolan range son téléphone dans la poche arrière de son jean et se tourne vers London qui se fait une joie de reprendre la parole en lui serrant la main :

— Louis considère que je ne suis pas un vrai mec parce que je préfère une relation stable à une avalanche de plans cul. T'es d'accord avec lui ?

— Ça dépend de la copine et des plans cul ! répond-il naturellement, en faisant tressauter ses sourcils.

               J'éclate de rire. Je reconnais bien là, le réalisme de mon meilleur ami.

— OK, c'est officiel ! Vous êtes des enflures !

— Nous ? Pourquoi ? s'exclame Nolan.

— Vous croyez que j'ai tort de vouloir une fille bien avec qui je pourrais faire autre chose que m'envoyer en l'air !

               Cela va faire presque un an que je connais London et je ne m'étais jamais rendu compte à quel point il était si... sentimental ! Si fleur bleue. Je le regarde de longues secondes, cherchant un indice que j'aurais laissé passer. Mais rien... Moi qui ai toujours pensé que les Américains étaient tout le contraire des princes charmants, je me suis bien trompé.

— Le grand amour n'existe pas ! Alors pourquoi se prendre la tête à essayer de le trouver franchement ? le questionné-je.

Sans attendre réellement de réponse, je me mets en route, les mains dans les poches. Je déteste ce genre de conversation en règle générale et encore plus quand c'est avec des amis. Normalement, entre potes, c'est foot, bières, bouffes, console. Pas des discussions sérieuses sur la politique ou l'amour.

— Tu n'y crois pas ? s'étonne London.

Derrière moi, les pas de London m'indiquent qu'il court pour me rejoindre.

— Et pour toi, tes parents, ce n'est pas de l'amour ? Aïe !

               Je tourne la tête et vois Nolan lever le poing pour donner un second coup dans l'épaule de London qui est perdu. Je retiens le bras de mon meilleur ami. Il fait ça pour m'aider et me protéger, mais le pauvre London n'y peut rien. Il n'est pas au courant de la situation merdique de ma famille.

— Pourquoi tu me frappes ? se plaint London en se frottant la peau.

— Écoute, London, mes parents sont la preuve formelle que l'amour éternel n'existe pas. Mon père s'est barré de la maison quand j'avais neuf ans et n'est plus jamais revenu. En fait, pour moi, même l'amour père-fils n'est que chimère, annoncé-je.

— Louis, je...

— Maintenant qu'on s'est mis d'accord sur tout ça, on peut aller bouffer, non ? le coupé-je.

               Ma vie familiale a toujours été très compliquée. A l'université, ma mère est tombée enceinte par accident de ma grande sœur. Mon père, quant à lui, a dû abandonner son rêve de devenir pilote de course. Il n'a jamais voulu d'enfant et il en a eu trois. Puis lorsqu'à la troisième grossesse, ils ont appris que ma mère attendait des jumelles, il n'a pas supporté. Il a pris ses affaires et s'est enfui. Pouf, comme ça, aussi simple que de dire bonjour.

— Mais...

— Ça fait plus de dix ans que je vis sans mon père et je m'en sors très bien. J'ai pas besoin de t'en parler, OK ? Si tu crois en l'amour avec un grand a, tant mieux pour toi, mais viens pas me demander d'y croire, ni de faire un putain de pari idiot ! déclaré-je, d'une voix sèche.

— Quel pari idiot ? intervient Nolan, souriant.

— Qu'à la fin de l'année, on soit en couple ! lui apprend London, tout en me regardant en coin.

— Tous les deux ? Ensemble ?

— Mais non, crétin ! maugrée London. Chacun de notre côté.

— Louis ? Dans une relation sérieuse avec quelqu'un de vivant ?

— Merci , Nolan ! marmonné-je, un peu vexé. Je suis avec June !

—  Parce que tu trouves que ça ressemble vraiment à un couple ? lui demande mon coéquipier.

               Nolan hausse les épaules, signe qu'il n'a pas de réponse à cette simple question.

—  Bon, Louis, à la fin de l'année, tu dois être avec une seule fille. Cette fille peut être June, je m'en fiche, mais tu ne dois plus aller voir ailleurs !

— Je vais pas m'en empêcher alors qu'elle va le faire, m'offusqué-je.

— Et bien, tu lui expliques que tu veux que ce soit une relation exclusive ! Si tu n'essaies pas, Louis, tu ne sauras pas si ce genre de choses te convient. Puis qui dit pari, dit possible victoire et dit récompense...

               Je n'aime pas du tout cette situation. London me connait bien. Il sait que je ne recule jamais devant la compétition. Surtout contre lui.

— Je gagne quoi, si je réussis ton pari de merde ? m'intéressé-je, en croisant les bras devant mon torse.

— Tout ce que tu veux !

— Comme un billet d'avion aller-retour pour l'été prochain ?

— Comme un billet d'avion aller-retour pour l'été prochain ! répète-t-il, un sourire aux lèvres.

Il a réussi. Ma famille me manque et je ferais tout pour les revoir avant la fin de mes études.    Cette information ne lui a pas échappé.         

— Quand tu dis la fin de l'année, tu veux dire...

— En mai !

               Je grimace. Ça fait plus long que ce que je pensais, mais après tout, il faut être en couple à la fin de l'année, pas pendant l'année. Voilà la fragilité du plan de London.

— Et toi, tu gagneras quoi ?

               Ne jamais oublier une condition ou un point d'un pari sinon ça nous retombe sur le coin du nez, un jour ou l'autre.

— Toi faisant le tour du campus à poil !

               Je lève les sourcils. C'est quoi ce truc ?

— Si tu te trouves enfin une meuf, je devrais me trimbaler à poil dans Broadway ?

— Et ses alentours bien entendu !

— Bien entendu ! Tu sais que je risque de me faire arrêter et de rentrer illico presto en Angleterre avec une connerie pareille ?

— Donc dans tous les cas, tu reverras ta famille l'été prochain ! C'est t'y pas merveilleux ! se moque-t-il.

— Ce pari est ridicule ! lance Nolan en levant les bras en l'air, désespéré par London et moi.

               Je serre les poings. Nolan a raison. C'est ridicule. Mais il a misé un billet d'avion pour chez moi. Je pourrais revoir ma mère et mes sœurs. Ça serait juste... Incroyable. Ça fait déjà un an que je ne les ai pas tenues dans mes bras et c'est déjà insupportable. Je ne pourrais pas tenir deux ans de plus. Je bascule la tête en arrière, les yeux fermés.

— Et si j'échoue...

— Tu devras embrasser le premier mec que l'on trouvera.

               Je déglutis, légèrement dégouté par cette idée. J'ouvre un œil et observe London avant de le questionner :

—  Et si toi, tu échoues...

—  Tu auras ton billet !

               Un petit sourire se dessine sur mes lèvres.

— Mais interdiction de mettre des bâtons dans les roues de l'autre. OK ?

— Ça ne me serait même pas venu à l'esprit !

— Bien sûr. C'est pour ça que je voyais déjà des dizaines de plans se former dans ton esprit tordu ?

               Nolan rit à côté de nous. Je tourne la tête dans tous les sens. Je vois des étudiants comme nous, déambuler dans la rue, des voitures rouler sur la route. Qu'est-ce que je risque ? Un tour en prison ?

— OK, je fais ce pari. Prépare ta carte bleue, ça coute un bras un aller-retour pour Londres !

               Je renifle et me remets à marcher à direction de Broadway. J'espère sincèrement que cette année va vite passer.

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Et voilà le premier chapitre de cette histoire. Il sert principalement de mise dans le contexte pour que vous appreniez à connaitre Louis et que vous rencontriez ses amis Nolan et London. J'espère que ça vous a plu.
N'hésitez pas à me donner votre avis parce que ce style d'écriture, c'est totalement nouveau pour moi.
Merci de l'avoir lu et j'espère vous retrouver pour la suite.

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