Bonus #21

Hey tout le monde !!

Il y a quelques jours, je me suis dit "Waouu Al, for him va bientôt atteindre les 90k vues, il faut que tu fasses un bonus pour remercier tes lecteurs."

Et aussitôt, une idée m'est venue à l'esprit. J'ai eu un peu de mal à me mettre dans la tête du personnage du point de vue puisque c'est... Nolan ! Si vous avez suivi les précédents bonus, vous savez que je ne suis pas à l'aise avec lui et que je n'avais pas du tout l'intention de refaire un bonus avec lui mais... J'ai changé d'avis !

J'aurais dû attendre encore pour la publier parce que les 90k vues ne sont toujours pas atteintes mais je viens de finir de l'écrire et je suis impatiente d'avoir vos réactions. Je pense que vous allez être contents parce que c'est de l'inédit ;) La dernière partie était même inédite pour moi ^^

Bref, j'espère que ça va vous plaire. Un énorme merci de continuer de me faire rêver avec cette histoire 💜
Et excusez-moi s'il y a des fautes, je me suis pas relue.

Juste un détail : Ce bonus se passe entre les chapitres 43 et 44 de for him...

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Bonus #21

Nolan – Juin 2017





                Il y a des jours comme ça où on voudrait rester au fond de son lit, la couette par-dessus la tête pour occulter la réalité qui nous entoure parce que la réalité est trop difficile. Il y a des jours comme ça et jusqu'à aujourd'hui, pour mon plus grand plaisir, j'en avais connu peu. Il y avait eu ceux juste après l'annonce du divorce de mes parents et ceux au moment où Faith m'avait trompé avec son enfoiré de meilleur ami.

Ces jours se comptent sur les doigts d'une main mais il est assez clair que là, ça recommence. Le manque d'énergie et de motivation. Cette envie de disparaître complètement de la surface de la Terre. Cette nécessité d'éteindre mon cerveau pour ne plus penser. Je ne veux pas me lever, quitter les bras de Mary et faire face à ce qui m'attend. C'est trop dur.

« Nole... » Murmure Mary au creux de mon oreille pour me réveiller doucement.

                Mais je suis déjà réveillé. Je ne me suis même pas endormi. J'en étais incapable. Comment j'aurais pu fermer l'œil ?

« On va être en retard. »

                Et soudain, une idée me vient à l'esprit. Si on est en retard, il ne pourra pas partir. Il devra rester là et c'est tout ce que je demande à cet instant. Cette idée me réchauffe le corps et le cœur. S'il loupe son avion, je ne le perdrai pas. Je sens la main de Mary glisser sur ma hanche avant de se poser sur mon ventre nu. Elle dépose un baiser dans mon cou et continue :

« Tu ne peux pas faire ça. »

                Je grogne. Elle ricane. Je me tourne et me met sur le dos, un bras sous ma tête. J'ouvre les yeux et fixe le plafond blanc pendant que Mary s'installe sur mon torse. De ma main libre, je me frotte le visage pour effacer les traces de tristesse qui s'y trouvent et toussote.

« Je sais que je ne peux pas, pourtant, j'en crève d'envie. »

                Elle m'embrasse tendrement le torse.

« Tu sais... J'ai rencontré Louis au collège. A l'époque, il était déjà... Solitaire et bagarreur. Il me faisait un peu peur. » Je lui avoue, avant de rire légèrement à ce souvenir. « Quand la prof de maths a voulu faire des groupes, j'ai prié très fort pour ne pas être avec lui. Je ne sais pas réellement ce que je pensais qu'il allait me faire. Peut-être me frapper quand il se rendrait compte que j'étais super nul dans cette matière alors que lui était premier de la classe. »

                Je sens quelques larmes couler le long de mes joues mais je n'y fais pas attention parce qu'au fond, ça me fait du bien de me souvenir de notre passé, à Louis et moi.

« Et bien entendu, je me suis retrouvé assis en face de lui. Je pense que la prof avait dans l'idée que Louis puisse m'aider à comprendre quelques trucs mais c'était mal nous connaître. »

                Je passe une main dans mes cheveux et poursuis :

« La première chose que je lui ai dite, c'est... C'est ridicule mais c'était... Pardonne-moi. »

« Pardonne-moi ? » s'étonne-t-elle.

« Ouais. Aucune idée de ce qui m'est passé par la tête. Je voulais peut-être seulement m'excuser d'être nul en maths ou pour qu'il ne me tape pas. Je ne sais pas. »

« Il t'a répondu quoi ? »

« Ok. Il m'a regardé, m'a souri et il m'a dit... Ok. »

                Je rigole encore parce que je revois la tête de Louis à cet instant. Il a été surpris puis c'est comme s'il s'était ouvert. Je ne l'avais jamais vu sourire. Dès que je le voyais en classe ou dans les couloirs, il était renfermé et là, en face de moi, il devenait quelqu'un d'autre.

« On a tout fait sauf des maths pendant ce cours. Il parlait et je rigolais comme un couillon à toutes ses blagues. On a été collé et je m'en fichais complètement, même si j'allais me faire tuer par mes parents. Je ne pense pas que Louis le sache mais avant lui, je n'avais jamais eu d'ami. À l'école, tout le monde me trouvait bizarre à cause de ma timidité. Louis est le premier à avoir fait des efforts pour apprendre à me connaître. Pendant des semaines, il est resté avec moi alors que je parlais même pas. Il ne m'a pas forcé à lui parler, il m'a protégé des autres, il m'a enfin expliqué les cours de maths, il m'a fait ri, il m'a mis en confiance, il... » Je reprends mon souffle et continue, toujours aussi ému. « Je me suis rendu compte que j'aurais jamais dû avoir peur de lui parce que ce n'était pas un rebelle. Il ne parlait pas aux gens parce qu'il était aussi timide que moi. Il ne se battait pas pour le plaisir mais pour protéger les autres. Faith mais aussi des gamins qu'il ne connaissait pas. Il s'est battu, je ne sais combien de fois pour moi. C'est ce Louis-là qui est le vrai et il ne le montre à personne. Je ne sais pas pourquoi, il me l'a montré ce jour-là, en maths, mais s'il ne l'avait pas fait, ma vie n'aurait pas été aussi belle. »

                Je sens les doigts de Mary glisser sur mes joues pour les essuyer. Elle me murmure :

« Si je ne te connaissais pas aussi bien, je penserais que tu es amoureux de Louis. »

                Je hausse les épaules. Il faudrait peut-être que je ris à cette remarque, que je l'éloigne d'un revers de main mais j'en suis incapable, sans savoir pourquoi. Ou alors parce que je sais trop bien pourquoi.

« C'est peut-être le cas d'un certain côté. J'aime cet homme, aussi chiant et insupportable peut-il être parfois. Je l'aime parce que je sais que je peux lui faire confiance. Je lui laisserai ma vie entre ses mains, les yeux fermés. Il est... Je suis désolé, Mary mais c'est la personne la plus importante de ma vie. »

                Elle prend une profonde inspiration et laisse sa tête se reposer sur mon torse.

« Avant qu'on vous connaisse, George et moi, on pensait que vous étiez en couple et on était super jaloux parce que vous aviez l'air tellement heureux tous les deux. Et puis quand j'ai commencé à vous connaitre, j'ai su qu'il y avait quelque chose de vrai, de profond et d'unique entre vous. J'ai toujours su que Louis serait avant moi mais ça ne me dérange pas. Ça devrait sûrement et beaucoup de personnes me trouveraient sûrement stupide d'accepter d'être seulement la numéro deux dans ton cœur mais ils se tromperaient. Vous êtes... Vous êtes comme... Des frères de mères différentes. Des jumeaux fusionnels. Et on ne sépare pas des jumeaux. »

                Si je n'étais pas déjà super amoureux de Mary, je crois que je tomberais sous son charme immédiatement. De ma main libre, je frôle sa pommette et lui chuchote un « Merci » à peine audible mais elle m'entend malgré tout.

« Je sais que ce n'est pas facile pour vous mais tu le reverras très vite. »

                Je soupire. Elle a raison, on a pris nos billets pour aller à Leeds cet été. Je n'ai qu'à attendre quelques semaines et je le reverrai mais je sais pertinemment qu'aujourd'hui, quelque chose se brise pour nous. Depuis que je le connais, on a été constamment ensemble à part l'été dernier. Je perds mon meilleur ami, mon confident, mon repère. Louis n'est pas toujours facile à vivre – quoique depuis qu'il est avec George, il s'est un peu arrangé – mais il était mon second, le co-pilote de ma vie et maintenant, je me retrouve seul aux commandes. Je retiens un sanglot tandis que Mary caresse ma peau.

« Il faut que tu te reprennes. Rapidement. C'est difficile pour toi alors imagine pour lui. Il quitte ses amis, toi et surtout George. Il quitte tout. Tu ne peux pas lui montrer ce visage brisé. »

                Je baisse les yeux sur ma jolie blonde. Elle me fait un timide sourire. Elle a raison. Encore une fois. Il faut que je me reprenne et que je sois fort pour Louis. Je respire à fond, grimace un sourire forcé et lui demande :

« C'est mieux ? »

                Elle rit un peu en se redressant. Elle se met à genoux sur le lit et déclare :

« Fais lui ce sourire et Louis partira en courant prendre son avion pour s'éloigner le plus vite possible du Joker ! »

                Pendant que je me lève un peu pour pouvoir attraper mon oreiller, elle recule et saute du lit. Elle évite ainsi de peu mon missile.

« Tu es une sans cœur ! Et quand je pense que les gens te donneraient le bon dieu sans confession... » Je râle.

                Mary cache bien son jeu. Quand on la voit avec ses cheveux blonds et son doux visage ainsi que son sourire angélique, on pense tout de suite qu'elle est trop mignonne et sans défense. Parfois même, on pourrait penser que c'est une blonde sans cervelle. Mais derrière ce masque, il y a une femme qui sait ce qu'elle veut et qui n'a pas peur de le dire. Surtout à moi. Je me rappelle encore de notre discussion quand je lui ai appris que Faith venait pour Noël... Elle a vite compris qu'il n'y avait plus rien entre Faith et moi mais j'ai compris encore plus vite ses menaces de m'émasculer si je craquais pour mon ex.

A la porte de la salle de bain, elle fait un petit coucou et je remarque seulement maintenant qu'elle est seulement vêtue d'un grand T-shirt blanc. Transparent. Elle fait un lent demi-tour et entre dans la pièce. Cette fille n'est pas aussi innocente qu'on pourrait le croire.

*****

« J'aurais dû passer la nuit avec lui. » Je souffle alors qu'on est dans le taxi qui nous emmène à la résidence de Louis.

« George était avec lui. »

                Je hoche la tête légèrement. Je le sais et pourtant, ça m'embête de ne pas avoir été là. Certes, on a passé la journée d'hier tous les trois avec London mais... Ok, je l'admets, j'aurais aimé avoir un moment avec lui, juste tous les deux. C'est ridicule. Je suis ridicule à être jaloux et possessif avec mon meilleur ami.

« Ce n'est pas un adieu, seulement un au-revoir. » me rappela Mary en me prenant la main.

                Je respire à fond et j'ai soudain un mauvais pressentiment. Je fronce les sourcils. Je passe ma main libre dans les cheveux et jette un regard dans la vitre. Ça doit être seulement le départ de Louis qui me fait ça. Mais lorsque la voiture s'arrête enfin, ce drôle de sentiment est toujours là. Je laisse Mary payer et sors du véhicule. Je devrais l'attendre et pourtant, je me dépêche d'entrer dans le bâtiment. Je monte dans l'ascenseur, juste avant que les portes ne se referment et appuie sur l'étage de Louis.

                J'entre dans la chambre de Louis quelques minutes plus tard et je ne sais même pas si j'ai frappé avant mais je m'en fiche. Dès que je le vois assis sur son lit, la tête baissée, je comprends qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je me précipite sur lui et sans un mot, le prends dans mes bras. Il déteste ça et pourtant, il me laisse faire. Il passe même ses bras autour de ma taille et me serre fort. Je pose une main sur sa nuque et une autre dans ses cheveux tandis que son corps est soudain secoué de sanglots.

                Je ne regarde pas autour de moi parce que je sais déjà que je n'y retrouverais pas George. Je ferme les paupières avec force et malgré moi, je l'insulte silencieusement. Parce qu'il devrait être là. Parce que c'est lui qui devrait avoir Louis dans ses bras. Parce que c'est lui, l'homme de sa vie, pas moi. Malgré moi, ma main se met à caresser ses cheveux tout en fredonnant la première chanson qui me vient à l'esprit. Fall Out Boy. This ain't a scene it's an arms race.

Plus les paroles se déversent, plus je sens Louis se calmer entre mes bras. Je ne peux m'empêcher de penser que cette année scolaire a été la pire que Louis ait pu vivre et j'en suis un peu – beaucoup - responsable. Sans parler du fait que je l'ai presque obligé à venir à New-York, si je n'avais pas insisté pour qu'il s'entende avec George, il ne serait pas en train de pleurer alors qu'il est la personne au monde qui déteste le plus ça. Il ne serait pas sur le point de partir de New-York. Je déglutis pour m'empêcher de pleurer à mon tour.

« Pardonne-moi... » Je lui chuchote quand j'ai fini de chanter.

                Il se recule brusquement pour me regarder à travers ses larmes qui inondent encore ses yeux bleus. Il secoue la tête, un faible sourire aux lèvres.

« Ok... » Murmure-t-il, plus amusé qu'il ne devrait l'être.

                Je m'installe à côté de lui, sur le bord du lit et fixe longuement son armoire en face de moi, ne sachant pas quoi dire. Qu'est-ce qu'on doit dire dans ce genre de situations ? Celle où votre meilleur ami part à plusieurs milliers de kilomètres de vous et que vous avez la quasi-certitude que vous n'habiterez plus jamais dans la même ville que lui...

« Tu sais que... Tu n'as aucune raison de t'excuser, hein ? » Me demande-t-il. « Comme tu n'en avais aucune la première fois. »

                Je hausse les épaules. Peut-être, peut-être pas. Je ne sais pas.

« J'ai... J'ai cette sensation qu'on... S'abandonne. » Je lui avoue, en baissant les yeux sur mes mains qui tiennent fermement mes genoux. Comme si ces derniers pouvaient partir à tout moment.

« On ne s'abandonne pas parce que tu sais qu'on sera toujours là l'un pour l'autre. »

                Il passe son bras dans mon dos et serre mon épaule.

« Ne t'inquiète pas, je serai là quand tu te marieras avec Mary et que vous aurez une ribambelle de gamins. »

                Il me donne une petite tape sur le haut du bras et je me maudis. C'est Louis qui me rassure alors que c'est lui qui part.

« Et je serais là quand ça t'arrivera. » je lui affirme, sûr de moi.

                Je sens son bras tomber derrière moi. Il se racle la gorge, il semble mal à l'aise.

« On sait aussi bien l'un que l'autre, que ça ne m'arrivera jamais. »

« Ah bon ? Et pourquoi ? » Je m'étonne en me tournant vers Louis.

« Pourquoi ? » il ricane en secouant la tête. « Euh... Peut-être parce que la seule personne au monde avec qui je pourrais faire ma vie est... Un homme ! »

                J'observe un instant Louis. Il a cette façon de parler qui m'a toujours impressionné. Je suis un romantique et pourtant, après plusieurs mois avec Mary, je ne peux pas être aussi catégorique sur le fait qu'elle est la femme de ma vie. Je l'espère bien sûr mais je n'ai aucune certitude. Mais Louis, lui, est persuadé que George sera le seul dans sa vie. Que cela se passe bien ou pas entre eux. C'est à la fois fantastique et complètement crétin de sa part mais c'est Louis, alors je ne dis rien sur ça.

« Lou, le fait que tu sois avec un mec ne veut pas dire que tu n'auras jamais de mariage ni de gamins. Tu en es conscient ? »

                Je vois une étincelle dans ses yeux. Une étincelle que je suis incapable de reconnaître. Mais en tout cas, il n'y a plus de larmes.

« Vous pourrez avoir la vie et la famille que vous voulez parce que vous n'êtes pas différents de Mary et moi. »

                Il soupire avant de renifler. Mon regard détaille la pièce et remarque alors une lettre sur le bureau. Je fronce les sourcils en voyant le prénom de Louis écrit dessus.

« Maintenant, tu me dis ce qui s'est passé ? » je l'interroge en reportant mon attention sur mon meilleur ami.

« Je... Je sais pas. On a... »

                Il se penche en avant, les coudes appuyés sur ses genoux, les mains liées devant lui.

« On a passé la nuit ensemble et quand je me suis réveillé, il n'était plus là. Il m'a laissé une lettre à la place. »

« Il... Il te dit quoi ? »

                Il hausse les épaules. Bien sûr, il ne l'a pas lue, j'aurais dû m'en douter.

« Tu devrais la lire. S'il a pris la peine de t'écrire, c'est que... »

« Il aurait dû prendre la peine de rester dans ce putain de lit et m'accompagner à l'aéroport. » me coupe-t-il, un peu énervé. « Ouais, c'est ça qu'il aurait dû faire... » Souffle-t-il plus doucement.

« Je sais pas pour George. Je peux donc pas parler pour lui mais... Louis, je ne suis que ton meilleur ami et on se revoit dans quelques semaines et ton départ me fait clairement chier. Alors j'imagine même pas ce que peut ressentir George aujourd'hui. »

                Je le vois fermer les yeux avant de déglutir.

« Je sais. Il... »

                Il se passe une main sur son visage et un léger sourire apparaît sur ses lèvres.

« Il m'a dit qu'il m'aimait. »

                Aussitôt, j'imite son sourire. Je lui donne un coup d'épaule et lui lance :

« Tu vois. Il t'aime. C'était juste trop dur de te laisser partir. » J'essaie de le rassurer.

                Je lève les yeux et je vois Mary appuyée à l'entrée de la chambre. Elle tapote son poignet et je comprends qu'il est temps de partir. Elle fait demi-tour et nous laisse à nouveau seuls.

« Écoute mec, tu me connais, je prendrais soin de George et je le surveillerai. Quand vous vous retrouverez, ça sera comme si vous vous n'étiez jamais quitté, ok ? »

« Ouais... Merci. »

                Je me lève et je tends les mains vers lui en lui annonçant :

« Je sais que ce n'est pas mon anniversaire mais... Je t'aime, frérot. Et ça changera jamais. »

                Il se lève à son tour et je le prends immédiatement dans mes bras.

« Je t'aime aussi mais sérieux... Arrête avec les câlins. »

*****

                Je ne le vois pas. Et pourtant, il est là. A seulement une centaine de mètres de moi mais j'ai l'impression qu'il est déjà à des milliers de kilomètres de moi. Je pose ma main sur la vitre puis mon front. Je sens le froid de la paroi m'envahir totalement et je me mets à pleurer. Je lâche prise. Complètement. Mary qui est restée à côté de moi pendant tout ce temps, se colle à mon dos, glissant ses mains sur mon ventre, sa joue entre mes omoplates.

« Merde. » j'entends derrière moi.

                Malgré moi, une bouffée de colère s'empare de moi. Je serre le poing contre la vitre et tape cette dernière. J'ai reconnu cette voix et j'aurais préféré ne pas l'entendre ici. Pas maintenant. La mâchoire crispée, je me retourne sans faire attention à Mary qui était contre moi. Plié en deux, George tente de reprendre son souffle après avoir sans doute couru jusqu'ici. Je devrais être ravi qu'il ait finalement fait le trajet mais en fait, ça m'énerve plus qu'autre chose.

« Va te faire foutre, George. » je lui lance, le foudroyant du regard.

                Il se redresse et me domine complètement vu sa taille mais franchement, je m'en fous comme dirait Louis. Je me rapproche de lui. Mary me retient par le bras et je me retire de son étreinte rapidement.

« Il avait besoin de toi aujourd'hui et toi, tu te barres dans la nuit ? »

                Je sais ce que j'ai dit à Louis mais voir et entendre George, là, maintenant, m'énerve. J'aurais préféré qu'il reste loin de cet aéroport.

« C'est entre lui et moi, Nole. Je n'ai pas à me justifier auprès de toi. Je lui ai laissé... »

« Une lettre ? Ouais, je l'ai vue. Lui aussi. Mais il ne l'a pas ouverte. » Je lui apprends.

« Quoi ? Pourquoi ? » Panique-t-il.

« Il a peur que tu lui aies écrit que tu ne voulais plus de lui. »

                Il enfouit son visage dans ses grandes mains et grogne.

« Ce n'est pas ce que j'ai écrit. » maugrée-t-il.

« Tu le connais. Tu aurais dû t'en douter. Il... Putain, il... Tu me fais chier, George. Parce que tout ça... » Je crie en pointant la vitre derrière moi. « C'est de ta putain de faute. Si tu l'avais pas fait tomber amoureux de toi. Si cet abruti de DJ n'avait pas inventé des trucs. Si tu avais pris cinq minutes de ton putain de temps pour écouter ce qu'il avait à te dire en décembre. Si tu m'avais écouté, moi, quand je suis venu te voir, je n'aurais pas dû dire au-revoir à mon meilleur ami aujourd'hui. »

« Tu crois que je le sais pas ? » hurle George à son tour, craquant complètement. « Tu crois que je me déteste pas pour toutes mes conneries ? Et bien, j'ai un scoop pour toi, j'ai pas attendu ta petite crise pour regretter chacune de mes erreurs. A chaque seconde qui passe, je me hais un peu plus. Alors... »

                Sa voix se casse et il cache à nouveau son visage pour pleurer cette fois. Je lève les yeux au ciel et efface la distance qui nous sépare. Je le prends dans mes bras et caresse légèrement son dos pour le réconforter.

« Je l'aime. Sincèrement. » Me murmure-t-il alors qu'il a sa tête dans le creux de mon cou. « Je... Pardonne-moi. »

                Je ne peux empêcher un léger rire de passer mes lèvres avant de lui dire :

« Ok... »

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