1 - Broken Lungs
Ce n'est pas de la Kpop, et je ne sais pas si c'est votre style de musique, mais sérieusement, cette musique, ce groupe, ils ont réussi à ajouter leurs noms à la définition de perfection.
Si ça vous tente de checker un peu ce groupe, parole de moi, vous le regretterez pas.
Pardonnez-moi si ce chapitre est médiocre, je l'ai commencé chez moi mais terminé dans la salle commune ultra-bruyante d'une auberge de jeunesse, durant les quelques rares moments où j'ai du wifi, puis dans la rue, en profitant de ce merveilleux wifi citoyen londonien. Et pour ma défense, je suis absolument crevée, j'ai eu un essai à un travail hier matin, et j'ai marché au moins dix heures après.
Jungkook
Tout s'est déroulé si rapidement que j'ai à peine eu le temps de réaliser que c'était fini. Que ce n'était plus seulement Maman et moi.
Entre le jour où elle me l'a présenté et le jour où on a emménagé chez lui, je ne saurais vous dire combien de temps s'est écoulé. Sur le calendrier, plusieurs mois, probablement; dans mon coeur, à peine quelques heures.
Et pourtant. Pourtant, nous sommes aujourd'hui et ce depuis plusieurs semaines bien loin de ma Busan natale. Vous me direz, une grande ville ressemble à une autre, cependant, tout me paraît si différent. Deux heures de train séparent Busan de Daegu, deux heures de train ont suffi à me faire passer d'un monde à l'autre, à quitter mes repères, mon univers.
J'ai changé de lycée, changé d'appartement, laissé mes amis derrière. Dans mon bagage toutefois je n'ai pas oublié d'emporter ma rancœur, ma solitude, ma haine. Ma pourriture. Ce qui fait ce que je suis.
Et me voilà, couché sur ce sol recouvert d'une moquette d'un joli vert clair que je trouve dégueulasse, dans cette chambre qui n'est pas à moi, à m'incruster comme un parasite à ce qui appartient à un autre, à ce garçon déjà parti aux études, ce parfait inconnu que je ne rencontrerais jamais mais qui pourtant est mon frère.
Je n'ai même pas pris la peine de sortir mes affaires, à quoi bon ? Ce n'est pas chez moi ici. Chez moi, c'est à Busan. Tout est encore dans cette grosse valise et ces cartons que j'ai laissé entassés à l'entrée de la pièce, transformant sa traversée en un véritable parcours du combattant.
Je m'ennuie. Je n'ai pas d'amis ici. Je n'ai pas cherché à m'en faire. Ce n'aurait pas été des amis, ce n'aurait été que des remplaçants de ceux que j'ai laissés derrière. Je ne suis pas le genre de mec à courir après les gens par peur de la solitude. De toute manière, la solitude, elle est et elle restera toujours ma plus fidèle compagnonne.
Tout est trop parfait dans cette chambre, dans cet appartement. Je hais ce plafond blanc crème qui me cache le ciel, ces murs couleur pomme qui m'enferment, cette odeur d'amour et de bonheur qui m'intoxique.
J'en ai marre. Ras les fesses. Vraiment, sérieusement. Tout me fait chier ici. Le garrot abandonné au sol près de moi est le seul témoin qu'aujourd'hui j'ai fait quelque chose, quelque chose de pas totalement merdique. Attrapant mon téléphone que j'avais laissé choir à mes côtés, je me relève en grognant, j'ai des fourmis dans les jambes, je suis resté allongé trop longtemps. Je vais chercher mon casque à musique qui traîne sur mon lit que je passe autour de mon cou, ainsi que mon paquet de clope qui finit dans la poche arrière de mon jean.
En arrivant dans ce salon si propret qui me donne envie de gerber, débouchant sur une cuisine américaine spacieuse et lumineuse, je tombe sur Maman assise dans le canapé, en grande conversation téléphonique avec son nouveau petit-ami.
- "Et si on sortait ce soir ? Rien que tous les deux, en amoureux. On pourrait aller au cinéma, il y a cette nouvelle comédie romantique qui..."
Elle s'interrompt en me voyant.
- "Deux petites secondes mon chéri."
Un grand sourire éclaire son visage, son bonheur m'écœure.
- Enfin je te vois mon Jungkook ! Tu ne sors plus de ta chambre, parfois je me demande presque si tu es encore en vie.
- Mh.
Je la dépasse et gagne le couloir, n'ayant qu'une envie, quitter ce foutu appartement qui ressemble un peu trop à un château de conte de fée, avec sa princesse au foyer qui me prend la tête.
- Oh, tu sors ? Tu vas faire un tour ?
- Mh.
- Prends ton temps, il y a du soleil, il faut profiter, on a pas tous la chance de vivre dans une ville aussi belle.
- Mh.
C'est sûr que Busan, l'océan, les plages c'est tellement moche à côté de cette ville merveilleuse.
- Oh, et Jungkook ? On va probablement sortir ce soir, Chul et moi, je ne sais pas à quelle heure on rentrera. Je te laisserais manger ce que tu veux, tu peux commander une pizza, d'accord ?
- Mh.
Mes timberland aux pieds, ma veste jetée sur les épaules, je peux enfin m'évader durant quelques heures.
Je me fond dans ces rues envahies de monde, je me coule dans cette foule homogène, m'oubliant dans les cris et les rires de ces inconnus, me perdant dans cette multitude d'histoires, de fil de vies qui se retrouvent connectés les uns aux autres pour de brefs instants, qui se mêlent, s'entremêlent et se démêlent au gré des conversations et des banales interactions quotidiennes.
Laissant mes pieds me guider, j'erre sans but, traversant routes et trottoirs, regardant de temps à autre ce ciel si gris, ce ciel à moitié camouflé par la cime haute des gratte-ciels, ce ciel dont je désespère un jour revoir les étoiles.
Je n'aime pas Daegu. Non, vraiment, définitivement. Je ne dis pas que j'aimais Busan, mais Busan, c'était chez moi. Si je suis indifférent à ces rues, elles me le rendent bien. A Busan, ce n'était pas pareil. A Busan, j'avais créé mon fief. J'étais quelqu'un. Quelqu'un de pitoyable et de pourri, certes, mais j'étais quelqu'un. Ici, je ne suis personne. Rien de plus qu'une fourmi supplémentaire dans cette immense fourmilière, une fourmi qui ne se différencie pas des autres, si ce n'est pas son cruel manque de volonté à faire partie de ce tout.
On ne me voit pas, on ne me regarde pas, je suis invisible, une ombre qui arpente ces rues, se glissant dans les zones sombres, se mêlant à l'obscurité, marchant dans un sens et dans un autre. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas où je vais, je ne sais pas pourquoi j'y vais. Les quartiers se succèdent les uns aux autres, ils se ressemblent tous, avec leurs échoppes, leurs centre commerciaux et leurs immeubles, leur ennui et leur laideur, leur puanteur et leur hypocrisie.
Sans que je ne sache comment je suis arrivé là, je me retrouve soudain entouré de verdure, de plantes aussi hautes que moi, aux senteurs douceâtres. Je redescends sur terre et regarde autour de moi, un peu perdu. Quel est cet endroit ? C'est la première fois que je viens. Je fais quelques pas, il y a un chemin de cailloux blancs qui s'étend sous mes pieds Face à moi je peux voir un petit pont de bois, et tout autour, partout, des plantes, des arbres, véritable toison végétale. C'est si différent de l'ambiance de la ville, j'ai l'impression de me trouver dans un autre monde.
Je fais quelques pas. C'est si beau ici. On peut entendre quelques oiseaux gazouiller, la brise chante dans les feuilles des arbres. Mon moi si blasé ne peut s'empêcher d'être émerveillé, et cela fait tellement longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Le ponton de bois surplombe un petit ruisseau aux eaux encombrées de plantes aquatiques, c'est si féerique, je me croirais presque perdu dans l'univers fantastique des forêts elfiques de Tolkien.
Je reste dans ce qui est probablement un bête parc des heures durant, passant sous des ponts recouverts de plantes grimpantes, traversant des serres aux ambiances tropicales, contournant une mare envahie de nénuphars, des colonnes de pierres, des maisons de fleurs.
La nuit finit par tomber et je m'éveille doucement de ma transe, ne sachant pas si j'ai réellement envie de quitter cet endroit transcendant, sachant pourtant que je n'en ai pas le choix. J'allume une cigarette et la porte à mes lèvres, me délecte de ce shot de nicotine qui gagne rapidement mon cerveau, détruisant délicieusement mes cellules.
En soupirant, je finis par regagner ces rues que j'exècre, pas le choix, faudra bien y retourner, à un moment où à un autre.
En poussant la porte de l'appartement, je remarque immédiatement qu'il n'y a personne. Tant mieux, ils sont déjà sortis. Qu'ils s'amusent donc, sans se préoccuper de si moi, je suis heureux ou non. Ha ! Le bonheur, qu'est ce que c'est, au juste ?
Je vais me vautrer sur le canapé, je profite d'être seul; quand ma mère et son nouveau mari sont là, je ne quitte pas ma chambre. Je me couche sur le dos, ferme les yeux. Je n'ai rien envie de faire, je n'ai pas faim.
Le téléphone fixe se met brusquement à sonner, me faisant sursauter. Je pense un instant à ne pas décrocher. Je dois toutefois avoir un semblant de conscience au fond de moi, puisque, en jurant et en traînant des pieds, je vais répondre.
- Allo ? lâchai-je, clairement de mauvaise grâce.
- Yo, c'est moi ! s'exclama à l'autre bout une voix joyeuse, indubitablement masculine.
- Moi, moi qui ? rétorquai-je sarcastiquement.
Il y a un petit silence, avant que l'autre ne reprenne, légèrement perplexe :
- Je suis pas chez Kim Chul ?
- Bah si.
Il commence à me gonfler, ce sombre crétin. C'est pas que j'ai mieux à faire, mais... Bon, ok, j'ai rien d'autre à faire, mais quand même.
Un grand rire se fait soudain entendre dans le combiné, me faisant sursauter une nouvelle fois. Il m'a fait peur, ce con.
- Oh, mais tu dois être Jungkook !
- Et toi t'es qui ? aboyai-je.
Je déteste quand les gens semblent me connaître mais que moi, je n'ai aucune idée de qui ils sont.
Son rire se calme, mais est toujours audible dans sa voix lorsqu'il reprend :
- Ton nouveau grand frère, Taehyung .
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Bon, le vkook se met en place, lentement mais sûrement. C'était juste un premier chapitre pour placer un peu le contexte, tout ça, j'espère que ce n'était pas trop ennuyeux.
Sinon, je commence doucement à m'habituer à la tablette, je pense donc essayer de continuer mes fictions, quand je le pourrais.
With love,
Yurin <3
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