33 - Miss Foodporn Lover
Cela fait quelques jours que je n'ai pas eu de nouvelle d'Andréa. Aucun mail et juste son paquet surprise de lundi. Et je rage parce que j'ai faim autant de glace à la pistache et aux copeaux de chocolat que de son corps.
Non, je crois que j'ai plus faim d'une glace en fait.
Je satisfais mon instinct primaire en passant près de la supérette non loin du 53 rue de la République et arrive devant l'interphone les bras chargés de pot de glace. Pas parce que j'espère en manger avec Andréa... mais parce que je suis persuadé qu'il ne doit pas être chez lui un samedi soir.
Soit en shooting, soit à entretenir son réseau, soit à draguer des mannequins... Peut-être même qu'il couche actuellement avec une femme dont les jambes interminables ressemblent à des baguettes chinoises... Merde. J'ai envie de manger asiatique.
Je soupire avant de faire volteface sans même daigner appuyer sur le bouton lorsque je rentre malencontreusement dans quelqu'un qui fait tomber mon sac de glaces.
« On a besoin de lunettes, Maillard ? »
Je m'apprête à répliquer au fameux ton hautain que je reconnais entre mille avant de croiser le bleu des yeux d'un adolescent me dévisageant sans gêne. Je me redresse alors qu'Andréa ramasse deux de mes pots ayant roulé au sol et en profite pour imiter le jeune à ses côtés.
Un ado boutonneux, ultra maigre aux longs cheveux blonds et avec un style vestimentaire très banal. Son seul atout est ses yeux bleus presque caché par ses cheveux gras et gâché par sa façon de me regarder avec dédain... Un dédain égal à celui de l'enfoiré devant moi.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? me demande Andréa en glissant les glaces dans mon sac plastique. T'as regardé « 2012 » et tu t'es dit qu'il fallait préparer la fin du monde donc t'as ramené des provisions chez moi, le seul avec qui tu voulais finir ta vie ?
— ...Hein ?
— C'est mignon Flo mais le seul intérêt pour que je t'accueille chez moi en cas d'apocalypse, ce serait pour te manger si nous n'avions plus de nourriture.
L'adolescent à ses côtés ne peut s'empêcher de rire alors qu'Andréa arque un sourcil, attendant une réplique cinglante de ma part.... qui ne vient pas parce que la présence de ce jeune en face de moi bloque mon côté toujours naturel avec cet enfoiré d'Andréa Simon.
Sentant mon hésitation, Andréa passe du défi à de l'interrogation puis à la malice avant de m'écarter de son chemin pour ouvrir la porte du bâtiment. L'adolescent le suit tout en baissant la tête en arrivant à mon niveau mais en ne retenant pas pour autant un petit rire moqueur qui me fait rager.
Je m'apprête à partir lorsque la voix du photographe me retient :
— Tu viens ? me dit-il avec naturel.
— Hein ? Où ça ?
— Dans ma cave. À ton avis ? Chez moi.
— Euh... t'es sûr ? demandé-je surprise. Est-ce que c'est un piège pour mieux me torturer en me montrant tes photos de mannequin taille 34 ?
— Relaxe Flo, juste ce soir, « take a deep breath ».
— Ton accent anglais est vraiment à chier. Une honte internationale.
— Eh bien passe une bonne soirée seule avec tes pots de glace devant Bridget Jones !
— Non attends ! m'écrié-je.
Andréa « the Devil » Simon me sourit malicieusement avant de m'inviter à le suivre jusqu'à son appartement déjà ouvert par l'adolescent en train de déballer des plats chinois sur le comptoir de la cuisine.
Je crois que mon ventre est content.
« Adam, viens là deux secondes ! »
L'adolescent soupire avant de balancer ses cheveux blonds sur le côté et de nous rejoindre.
— Flo, je te présente Adam. Mon fils illégitime.
— ...Hein ?
— Papa, c'est ta nouvelle femme ? demande l'adolescent en haussant les sourcils. Elle est bien moins belle que la précédente !
— Arrêtez de vous foutre de ma gueule tous les deux ! m'écrié-je en perdant soudainement ma gêne face à l'adolescent. T'as même pas trente ans et tu veux me faire croire que t'as un gosse de... T'as quel âge ?
— 15 ans, répond-il blasé. Je suis son cousin. N'empêche si tu y avais cru, tu aurais vraiment eu l'air conne.
J'attends qu'Andréa le reprenne sur son langage ou son attitude mais rien. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'ils ont vraiment le même air hautain et mesquin mais surtout qu'Andréa doit avoir pas mal influencé l'éducation de ce garçon.
— Et Adam, je te présente Floriane. Une femme qui admire tellement mon talent qu'elle me stalke jusqu'à chez moi pour partager un pot de glace dans mon lit.
— Dans tes foutus rêves foutus Andréa Simon.
— C'est avec qu'elle que tu couches ? demande sans détour l'adolescent.
— En gros, oui. « En gros », c'est marrant parce que t-
— OH TAIS-TOI DONC ANDRÉA ! m'écrié-je en allant m'assoir dans le canapé.
Les deux cousins continuent à rire jusqu'à ce qu'Andréa décide de préparer nos assiettes alors que le chevelu sort de l'appartement, un briquet dans la main.
— Tu laisses ton cousin fumer ? m'étonné-je.
— Il fait ce qu'il veut, chacun ses vices. Lui la cigarette, moi le sexe et toi le foodporn.
— C'est habilement résumé.
— Surtout qu'il n'est pas bien en ce moment. Sa copine et lui ont rompu, d'après ce que j'ai compris.
— Ah... merde.
— Après il semble un peu déprimé mais perdu à la fois. Je pense qu'il avait besoin de s'éloigner de chez lui pour faire le point sur ses sentiments donc sa visite chez moi pour préparer le mariage tombe bien.
Il n'est pas le seul à être perdu niveau sentiment... Est-ce que je ressens vraiment de l'amour pour Andréa ? Avant c'était si facile pour moi de me déclarer amoureuse, mais maintenant ?
— Attends quoi ? dis-je en interrompant mes pensées. Quel mariage ?
— La mère et le beau-père de son meilleur ami vont se marier le week-end prochain. Comme ils m'ont payé pour être leur photographe de mariage, ce que je déteste par-dessus tout, je vais m'occuper de « pimper » mon cousin et le rendre désirable auprès des adolescentes en chaleur.
— Pourquoi tu as accepté si tu n'aimes pas ça ?
— Je ne refuse rien à ma famille. Surtout à Adam. Je le considère comme mon frère.
Andréa caresse son menton de son pouce, pensif, et cette simple vision me donne sincèrement envie d'aimer cet homme en oubliant son côté d'enfoiré. Son cousin finit par revenir et nous mangeons tous les trois devant la télé, passant quinze minutes à choisir un film sur Netflix pour nous rabattre sur l'excellente série The Good Place.
Le Diable et moi-même débattons, entre chaque « pause pipi », de ce qui pourrait nous emmenez au « bon endroit » ou plutôt de pourquoi Andréa est plus légitime à finir au « mauvais endroit » après la mort que moi.
Vers une heure du matin, Adam s'est complètement évanoui sur le canapé alors que je finis un de mes pots de glace et remercie le ciel d'être vendredi soir. Enfin samedi matin, pour le coup.
Notre épisode finit, Andréa attrape son cousin comme une princesse pour le conduire à sa chambre d'ami/bureau, ce que je ne manque pas de prendre en photo tellement je trouve ça mignon. Mais, au lieu de revenir dans le salon, je l'entends m'appeler depuis sa chambre et me demander d'éteindre toutes les lumières du salon avant de venir le rejoindre.
Arrivée dans son antre, je déglutis en l'observant retirer son haut et son pantalon le plus calmement possible.
— Je... euh... Tu avais besoin de moi ?
— Tu restes dormir ici, non ?
— ...Ah bon ?
— C'est pas toi qui souhaitais plus qu'une « baise brutale », miss Foodporn Lover ?
— C'est Floover, pour les foodporn lovers !
— Fais pas chier et ramène ton cul ici.
Son corps à peine couvert de son boxer, il se jette sur son lit et tapote la place à côté de moi en me regardant de la tête au pied, attendant que je me mette à l'aise.
Je tente, à cause d'une idée complètement débile, de faire une sorte de strip-tease devant lui mais me sens totalement ridicule lorsque je galère à retirer mon pantalon. Je vois, lorsque j'en défais le bouton, que mon ventre et mes bourrelés s'échappent tels les personnages de la série Prison Break et que rien ne peut les retenir dans leur course, pas même ma futile tentative de rentrer mon bide gonflé par le repas de ce soir.
J'interromps mon strip-tease, me tournant dos à Andréa et les joues rouge de honte, avant de retirer normalement le reste de mes vêtements tout en gardant mon soutien-gorge et ma culotte.
Quelle idée de merde... Ça a l'air tellement plus simple dans les films ! Les femmes sont sûres d'elles et surtout extrêmement belles pour réussir ce petit défi sensuel qui me replonge dans mes complexes au pire moment.
« Hey. »
Je sens les mains d'Andréa agripper ma taille ainsi que son souffle dans mon oreille qui manque de me faire sursauter. Il s'est rapproché tel un félin prêt à attaquer et à m'achever lorsqu'il me chuchote à l'oreille :
— Pourquoi tu t'es arrêté ? T'as réveillé mon soldat.
— J'étais ridicule. Avoue-le. Tu dois te retenir de te moqu-
— Tu étais sexy. Maladroite et incertaine mais tentatrice. J'ai cru que je n'allais pas pouvoir attendre la fin avant de venir te prendre contre mon armoire.
— Comment est-ce que tu peux passer si facilement du connard au mec attentionné ?
— Je suis juste sincère.
Je tressaille en sentant sa main glisser sur mon ventre pour finir sa course sur le tissu de ma culotte bleue. Sa bouche se rapproche de mon cou pour l'embrasser délicatement alors que sa main de libre malaxe mes fesses avant de trouver leur chemin vers mon sein droit.
— Andréa... soupiré-je lascivement.
— Chut, tu vas devoir retenir tes cris. Mon cousin a beau dormir comme une souche à l'autre bout de l'appartement, je n'ai pas envie que ta jouissance le réveille. Ce sera injuste pour lui, nouvellement célibataire.
À ces mots, Andréa ramène ses doigts à ma bouche, exigent que je les humidifie avec ma salive pour faciliter la vraie entrée en matière. Lorsqu'ils traversent ma culotte et viennent titiller ma zone préférée, je dois me mordiller les lèvres pour retenir mes soupirs devenant de plus en plus sonores.
Une main sur mon sein, une autre dans ma culotte et sa bouche me dévorant le cou, son manège pour me faire du bien dure bien dix bonnes minutes avant que je ne ressente une vague de chaleur et de picotement me faisant relâcher ma tête et contenir mes cris de jouissances.
Je tiens à peine sur mes jambes lorsqu'il retire ses doigts de moi et qu'il m'entraine dans son lit en me couvrant de son drap. Andréa s'allonge à mes côtés en fixant le plafond, les bras derrière la tête.
— Tu veux que je... ? commencé-je toujours un peu amorphe.
— Non c'est bon.
— Andréa Simon qui refuse une pipe ? Dans quel monde vit-on ?
— Dans un monde où je préfère me réveiller avec la vue de ta chevelure entre mes jambes, léchant ma queue pour me faire émerger du sommeil.
— Vous êtes un pervers, monsieur Simon.
— Bonne nuit, sensuelle suceuse Maillard.
Je lui frappe mollement le torse avant de sombrer peu à peu dans les bras de Morphée, repensant à toute cette soirée qui m'a follement donné envie d'être en couple avec Andréa.
Moi. En couple. Avec lui. Mais dans quel monde vit-on ?
Miss Foodporn Lover, vous êtes décidément bel et bien amoureuse de ce chieur d'Andréa Simon. Pour le meilleur mais surtout le pire.
Alors ? Est-ce que ce chapitre vous a plu ? La rencontre avec le cousin d'Andréa, Adam ? Leur soirée passant de la moquerie à la complicité ? Et enfin l'attitude d'Andréa envers Flo avant de dormir ?
L'intégration du personnage d'Adam ainsi que le mariage qui aura lieu est en réalité un cross-over avec l'histoire Banale! de mon amie lilylubie. Un roman pour adolescent différent de Food Porn Lover mais avec certains échos pouvant être fait entre personnage, cross-over prévu depuis les débuts de cette histoire.
Si ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à cliquer sur l'étoile et à donner votre avis en commentaire ! On se retrouve mercredi prochain pour la suite !
Photo foodporn du jour 🍨 :
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