30 - Soucis d'égalité

« J'ai un putain d'plan

Putain d'creux

J'ai des putains de vues sur toi

Qu'est-ce que t'attends

Pour jouer le jeu ?

C'est un putain de cocktail toi et moi. »*

Je détache mes cheveux pour les laisser tomber en cascade sur mes épaules avant de les arranger un peu devant le miroir des toilettes. J'humidifie mes lèvres, remonte mon décolleté et me détaille attentivement : c'est bon, j'ai de quoi entraîner Andréa Simon dans mon piège.

Retour au sexe, oublie tes sentiments. C'est du vent !

Sauf que non. Je ne peux pas faire n'importe quoi ici, devant tous mes collègues.

Je sors des toilettes en soupirant lorsque j'entends une conversation entre deux femmes dont je reconnais la voix d'Agathe.

— Tu vas vu comment il était ? Et puis il a l'air proche de Floriane. Et comment elle a réagi ? Moi qui croyais qu'elle était coincée... Je ne l'avais jamais entendu rire comme ça !

— Pff... se contente de répondre Agathe visiblement agacée.

— Tu crois qu'il y a un truc entre eux ?

— Entre lui et Maillard ?! s'exclame-t-elle. Arrête ! Cette fille a un balai dans le cul ! Elle ressemble à une bouée et n'a aucun sex appeal. Ce serait un miracle si elle arrive ne serait-ce qu'à effleurer monsieur Simon sans être gênante !

« Ah ouais ? » intervins-je en arrivant subitement à leur côté, « Ouvre grand les yeux alors ».

Une soudaine audace me prend, enfin surtout une envie de faire fermer sa gueule à cette garce d'Agathe, et me pousse à retourner avec hâte jusqu'à Andréa toujours assis au bar en train de boire sa bière et de regarder son téléphone.

Qu'est-ce que je peux faire ? Quelque chose qui la ferait taire et qui surprendrait assez Andréa pour l'exciter mais pas trop pour qu'il me rejette avec son air supérieur habituel...

Il lève les yeux vers moi en arquant un sourcil alors que je remarque qu'à cause de sa tentative réussit de me faire rire, son t-shirt mais surtout son cou est brillant.

Je fais taire ma timidité, ma raison, oublie le regard de mes collègues et laisse mon corps agir : je me colle presque à son torse, approche ma bouche de son cou et lèche d'une traite là où l'alcool semble avoir coulé. Je sens Andréa se tendre subitement alors que je termine en embrassant sa peau.

Lorsque je lève les yeux vers lui, inquiète d'y lire du mépris, je suis étonnée de la façon dont il me regarde : un mélange de surprise, de malice et de désir. Il détourne rapidement les yeux avant de revenir sur moi et de sourire.

Sans un mot, Andréa attrape mon sac bandoulière posé sur le bar avant de prendre ma main et de me faire son plus beau sourire.

« Chez toi ou chez moi ? » dit-il assez fort pour qu'Agathe nous entende et ouvre encore plus en grand les yeux.

Il a compris... Ce type est un génie du mal.

Je pointe le doigt vers moi alors que son sourire s'étire de plus en plus. Il commence à m'entrainer hors du bar lorsque nous croisons Tristan, bouche bée comme tous les autres, par la scène qui vient de se produire.

Je hausse les épaules comme une innocente et suis Andréa jusqu'à la bouche de métro à quelques mètres du bar. Arrivé sur le quai, il me lâche la main et me regarde d'un air de défi.

— Alors comme ça on se sert de moi pour faire taire ses méchantes collègues ?

— Comment tu as deviné si rapidement ?

— Cette femme-là, « Agathe machin-truc », elle a voulu me draguer à l'autre soirée et en a profité pour te descendre un peu. Bien sûr je l'ai rembarré et, dès que j'ai vu ses yeux exorbités, j'ai compris que tu faisais ça pour te venger ou un truc dans le genre. Alors j'ai joué le jeu.

— Andréa Simon, vous êtes terriblement malin.

— Et vous, Floriane Maillard, vous m'avez terriblement excité.

Je rougis subitement, prenant enfin pleinement conscience de ce que je lui avais fait et voulant me terrer dans un trou tellement le malaise m'envahit.

— Ben alors Flo ? se moque-t-il. On n'assume pas ses actes ? Tu as commencé à me nettoyer et tu vas continuer. J'ai de l'alcool qui a coulé sous mon t-shirt et mon torse est collant maintenant. Je ne vais pas m-

— Tais-toi ! chuchoté-je alors que les gens sur le quai nous dévisagent.

— Alors c'était vrai ? Tu veux vraiment avoir le contrôle sur moi ?

— Soucis d'égalité.

— Très bien. Je t'en ai fait assez bavé pour t'accorder juste une soirée. Emmène-moi chez toi.

Quoi ? Aussi facilement ?... Non, ça sent le piège. Andréa ne se laisserait pas dominer comme ça.

— C'est quoi l'arnaque ? demandé-je alors que nous entrons dans la rame de métro.

— Aucune arnaque. Je suis juste persuadé que ton petit jeu ne va pas fonctionner sur moi.

— Tu es bien trop sûr de toi, Simon.

Et toi Flo ? Tu n'aurais pas un excès de confiance ? Tu n'as pas couché avec une montagne d'individus contrairement à lui, ce qui fait que tu es la moins expérimentée ! Pas question de perdre la partie à cause d'une hésitation !

« C'est un bordel chez toi Flo ! » s'écrie Andréa depuis le salon alors que je range rapidement ma chambre. Une montagne de vêtement passe de mon lit à mon placard et plusieurs paquets de gâteaux entamés de ma commode à sous mon lit.

Je n'hésite tout de même pas à laisser à l'abandon les deux oreo trainant sur ma table de nuit et les mange avec rapidité avant de frotter mes dents de mon doigt pour enlever toute trace de mon crime.

Je reviens dans le salon, la respiration saccadée, et suis surprise de le voir tranquillement regarder mes documents de travail sur ma table.

— C'est des comptes-rendus d'activité sur les réseaux sociaux et pleins d'autres choses ennuyeuses...

— Je trouve ça intéressant moi. Savoir l'impact que l'on a sur les gens, l'influence, ce sentiment de contrôle !

— Tu m'étonnes que tu aimes ça !

— Et c'est... Eh mais c'est moi qui ai pris ça ! Et ça !.. Ah ça, ce n'est pas de moi, un peu amateur mais on sent l'effort.

— ...Merci.

— Attends, c'est toi qui as pris cette photo de salade de fruits salivante ?

— Oui j'ai...hm. J'ai tenté de m'améliorer. C'est de la qualité smartphone donc ne me juge pas trop.

— C'est pas mal, vraiment. Ça change de ton style habituel, quoique j'aime bien ce que tu fais ressortir sur tes photos insta. C'est brut, sexuel alors que là c'est plus sensuel et-

— Attends. Tu as regardé les photos de Floover ?

— Il faut parfois se faire violence pour comprendre l'autre.

Andréa qui fait un effort. Qui regarde mon travail et qui s'y intéresse. Le tout avec sérieux et sans me descendre... cet air pro et passionné qui le rend sexy... Sexy ?

Et, perdant à nouveau le contrôle de mon corps, j'attrape sa nuque pour embrasser ses lèvres avec avidité.

Comme lorsque j'ai sauvagement envie de sucrerie en pleine nuit. Et ce soir, Andréa remplacera ma dose de sucre.





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Alors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? De la soudaine audace de Flo pour surprendre Agathe, ses collègues mais surtout Andréa ? 

Un chapitre plus court que d'habitude mais que je ne pouvais pas couper autrement et c'est pourquoi je mets en ligne directement celui d'après qui est bien plus long !

Si ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à voter et donner votre avis en commentaire !

Photo foorporn du jour (bien végétal suite à un défi lancé la semaine dernière :p) 🥑

* The Pirouettes - Jouer le jeu

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