10 - Saison des amours
- Abrège Simon.
- Je n'ai rien dit par curiosité. Pas parce qu'imaginer ta réputation s'écrouler me ferait me sentir coupable, mais parce que je suis intéressé par la façon dont tu oscilles entre Floover et Floriane. Comment tu gères ces deux aspects de ta vie... Et puis...
- Et puis ?
- J'ai envie de coucher avec toi.
Je m'étouffe presque toute seule alors que la gêne s'empare de moi. Andréa Simon et sa franchise me surprend toujours. Enfin « franchise »...
- Tu te moques de moi, c'est ça ? réponds en chuchotant. Vous avez quoi les mecs en ce moment ? C'est la saison des amours ?! Depuis quand je dégage autant de phéromone ?!
- Je termine ma phrase, dit-il en me fixant avec une lueur d'espièglerie. J'ai envie de coucher avec toi parce que j'ai envie de forme.
- De forme ?
- Je me tape que des mannequins, ça commence à me gaver. Et te voir toi et tes formes voluptueuses, ça me donne faim. Donc ouais, j'aimerais bien te baiser mais seulement si tu te la fermes pendant l'acte parce que je n'aime vraiment pas tout ce qui sort de ta bouche, je préfèrerais y mettre des choses, enfin une chose en particulier si tu vois ce qu-
- LALALALALA !
Je chante en me bouchant les oreilles pour ne pas les salir des paroles obscènes d'Andréa qui ne peut se retenir de rire devant ma réaction. Je vois ses lèvres continuer de bouger et devine qu'il fait exprès de continuer à raconter des trucs sexuellement gênants.
Andréa Simon veut me « baiser ». Ben tiens ! Dans quel monde vit-on ! Il a accès aux plus belles mannequins mais non. Il refuse un plat gastronomique par lassitude pour manger un bon gros hamburger bien gras qu'il regrettera dès le lendemain.
J'arrête de chanter en remarquant qu'il attend les sourcils froncés et les bras croisés devant moi.
- Tu ne me crois pas, dit-il d'un ton presque méprisant.
- Effectivement, c'est dur à croire.
- Qu'est-ce que dirait Floover si je lui proposais ?
- Elle t'enverrait chier parce qu'elle te hait. Comme moi.
- Et « Flo » ? Moi je pense que la vraie toi aimerait tenter l'expérience et serait ravi de recevoir une fessée pour l'insolence de ces deux autres personnalités.
- Tu veux te la jouer 50 nuances, Simon ?
- Non, je veux juste te prendre pendant toute une nuit puis te jeter.
- T'es vraiment un être abject ! Personne ne t'aimera jamais.
- Je n'ai pas besoin d'être aimé. Ce n'est pas l'amour qui me nourrit ou qui paye mes factures. Je dois juste combler ce besoin primaire présent chez toute personne. Avoue-le Flo, mon corps ne te tente pas même un peu ?
- Ne m'appelle pas Flo, on n'est pas ami.
Je le dévisage de haut en bas et, même s'il est transpirant, je dois avouer que le souvenir de lui nu, plus ce que je vois maintenant, est possiblement attirant. Possiblement. Dans tout mon entourage parfait, Andréa semble être le seul homme naturel. Il est légèrement musclé, il a de nombreux grains de beauté, des cheveux bruns frisés qu'on aimerait tirer pour s'amuser, un peu de poil sur le torse, une barbe à peine rasée et une vision défaillante.
C'est un homme normal et pas une sorte de dieu grec. Le genre d'homme qui ne te fait pas angoisser de n'être pas assez belle, pas à son niveau. Surtout quand on sait qu'il est un ancien gros.
Presque physiquement moyen. Presque. La preuve est que je ne l'ai pas trouvé d'une beauté transcendante depuis que je l'ai rencontré.
Mais ses fesses...
- C'est moi ou tu viens de te mordre la lèvre ? me demande-t-il en souriant.
- C'est parce que j'ai faim.
- De nourriture ou de sexe ?
- D'un bon gros burger au bacon avec des frites au cheddar et un milkshake.
- ...Tu me dégoutes toi et ton foodporn. Si un jour on couche ensemble, je vais devoir te bâillonner pour ne pas entendre tes conneries.
- C'est ma réplique ça.
- ...Donc tu l'envisages tout de même ?
Son air trop sûr de lui m'énerve, comme son sourire s'étirant de plus en plus à cause de mes joues rouges.
« Un problème Flo ? »
Mon sauveur Seb arrive pile au bon moment pour me délivrer des griffes de ce chieur/pervers d'Andréa Simon.
Je me relève du tapis en même temps qu'Andréa lorsque Seb m'attrape par la taille pour me coller à lui comme si j'étais sa petite amie. Mes yeux sont grands comme des soucoupes alors que l'expression malicieuse d'Andréa est remplacée par son air supérieur.
- Vous draguez ma copine ? déclare Seb d'un air irrité.
- Votre copine ?
- Non Seb ! commencé-je. Andréa Simon est un... collègue ? C'est un photographe avec qui j'ai récemment travaillé pour Go Shape!. Je voulais juste le remercier pour son travail. Il fait vraiment de très belles photos, surtout lorsqu'il s'agit de photographie culinaire. Je te montrerais un des livres de cuisine avec ses photos.
Andréa arque un sourcil avant de sourire devant mon compliment... mais pas un sourire me remerciant, non, plutôt un sourire de « je fais de meilleures photos que toi et tu le reconnais de vive voix » !
- D'accord... Enchanté alors, Sébastien. Pour l'instant en recherche d'emploi, je consacre mon temps à m'occuper de ma petite Flo, hein ?
- O-Ouais... bégayé-je gênée par le mensonge dans lequel venait de m'entrainer Seb par jalousie.
Il veut être le « mal dominant » ou quoi ?
- Heureux de vous avoir rencontré alors. Je vais vous laisser, j'ai du travail. Mademoiselle Maillard, notre rendez-vous de mercredi soir tient toujours ?
- Hein ?
- J'ai des propositions à vous faire pour le prochain shooting photo.
- Le pr- Ah oui. Bien sûr. Oui.
- Parfait alors. Bon dimanche à vous deux !
J'ai pu saisir le clin d'œil d'Andréa à temps et rentrer dans son jeu de « shooting imaginaire »... Mais pour quoi faire ? Je n'ai jamais accepté ses avances et maintenant j'ai un rendez-vous avec lui mercredi soir ? Coucher ensemble ? Mais je n'ai pas envie de coucher avec ce chieur d'Andréa Simon moi ! Je préfèrerais me faire Seb... qui ne semble pas réticent à cette idée vu ses agissements depuis son retour.
- « Mon petit copain » ? Vraiment ?
- C'était au cas où ce type était un dragueur lourd.
- Il est lourd oui, mais tu n'as pas à t'en faire. Je suis une grande fille qui sait gérer ses batailles.
- Ce n'est pas ce que ta période de déprime récente prouve.
- C'était... passager. Vraiment.
- Je pourrais te remonter le moral si tu veux. Tu peux passer la journée et la nuit chez moi ? Comme avant ?
- Avant on était des gosses, ce genre de proposition n'a plus rien de naïf.
- C'est comme tu veux Flo, comme tu veux...
Sérieusement ? C'est le printemps qui excite les hommes à ce point ?
Alors ? Que pensez-vous de la proposition d'Andréa ? Est-ce que Flo va accepter ? Et la réaction trop protectrice de Seb ? Les hommes sont en chaleur !!!
Comme d'habitude si vous avez aimé ce chapitre n'hésitez pas à voter et donner votre avis en commentaire ! On se retrouve la semaine prochaine !
Photo foodporn du jour 😋
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