Folie éphémère

Tout va très vite, mes mains d'une terne blancheur bougent et soulèvent mon ignorance naïve.
Puis le combat commence.
Je donne des coups violents. Rouge écarlate est mon sang, et aveuglés sont mes yeux.

Ma respiration prend sa pause
Mais moi, je reste en mouvement.
Inlassablement.

Je vis pour mourir comme je meurs pour vivre.

Ça résonne, fort.
Ça hurle, trop fort.
Ça crie.

Ça arrache la peau de mes bras translucides.
Ça hante mon cœur déjà meurtri.
Ça me poignarde le corps.

Ça m'empêche de respirer, ça me noie dans un océan agité.

-Satané temps.

Je crie. Comme s'il pouvait m'entendre.

Je regarde la fenêtre grillagée.
Et à travers, le soleil couchant.

Les couleurs me grillent les yeux, c'est magnifique.
Et c'est trop beau.
Trop joviale.

Tombe la nuit, celle dans laquelle je me sens bien.
Car c'est le mal qui nous consomme et nous consume.

Il suce le jour, et avale tout.

Plus rien n'est. Le noir se montre, et comme dans mon esprit c'est les pénombres qui envahissent.

Tout.

Moi. Toi.

Je crie de plus en plus fort.
J'ai mal. De plus en plus.

Je sors de ma chambre.
De l'alcool, de partout.
De la drogue, par terre.
Des seringues, jonchent ma vie.

Puis je les croise, eux.
Que je hais.
J'ai envie de crier encore plus,
Plus fort, plus grand, mauvais et mieux.

Mais je m'envole, vers la porte,
Je me retourne. Ils sont là. En face. Sans bouger. Fixés. Comme s'il n'avait jamais vu l'horreur de ce que j'étais.

Je rigole, de plus en plus fort. Mes entrailles se tordent. Et mes yeux sont mesquins. Ils m'amusent, qu'ils m'amusent !

Le sang tombe et tâche la blancheur immaculée de la pièce malsaine.

Mes démons.

Mon corps se tend et il s'étire. Je toucherai presque le plafond gothique.

Je suis puissant puisque je contrôle.

Tout.
À moi.
Je délire.

Mais ce n'est pas de ma faute.
Regardez, c'est ce qu'ils disent tous avec leurs regards de putrides.

Je les détestes au plus haut point.
Ce sont eux les misérables.

Qu'ils soient soignés, je n'irais point.
Incapable ils le sont, ma différence, une faiblesse.
Sans savoir que ce sont eux les traîtres.

Je suis plus fort, parce que je suis née avec.
Cette folie maître n'est que mon être.
Je les encule,
Je les emmerde,
parce que je suis Moi, de tout mon être.

Cette rage.
Cette rage putain, elle monte en flèche.
Je touche de l'enfer au paradis.
Mes doigts y sont agrippés et mes pieds élevés.

Un dernier regard.
Le dernier.
Vers cette femme laide.
cet homme mauvais.

Je leur crache à la gueule, toujours en criant.
Je m'agrippe les bras, et me les lacère, toujours en hurlant.

Ainsi que le dos et le ventre.

C'est une flaque rouge vivante qui s'écoule par terre.
Elle est terne et visqueuse.
Tout comme mon cœur, et leurs pensées.

Terroristes du bonheur. Ces gens heureux.

Je sors dans la rue.
Toujours en criant, toujours en saignant.
Et puis je cours vite, loin.

Je cours.
Le vent rafle mes cheveux comme le temps a raflé mon cœur.
Rage.
La vitesse n'est plus une illusion, je m'envole dans cette voie lactée, si belle.
Vite.
Je crie à m'en déchirer les poumons, pour montrer que je suis en vie.
Fureur.
Mes jambes s'emmêlent,
Le vent souffle.
mon cœur s'effrite,
Mes jambes s'envolent.
et je m'effondre.
La lune m'apaise.
Au milieu de la rue.

Près, tout près d'un lampadaire, qui clignotait dans un langage sacré.

-À bientôt.

Je suis une masse tremblante par terre, sanglante et déchirée.
Je suis la fureur brute.
Je suis la haine,
la tristesse.

Je suis, un cri du cœur,
Une folie passagère.

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