XV - Une question de trop.
Mes yeux s'ouvrirent avec brusquerie alors que je sentais mon corps être secoué. Avec violence, je me redressais, un second corps valsant sur mon lit alors que je regardais tout autour de moi, le cœur battant. Je sentais ma sueur glisser le long de mon front, les images de mon cauchemar se répétant encore et encore dans mon esprit sans que je ne puisse rien faire.
« Harry... Harry ça va ? » demanda la frêle voix de ma mère. Je pinçais simplement mes lèvres, sans pour autant répondre.
C'est alors les muscles contractés que je me levais, attrapant un survêtement avec un sweat-shirt. Je me foutais qu'ils soient assortis ou non, dans tous les cas, cela ne m'avait jamais importé. Mon sang coulait trop fort dans mes veines, et je pouvais entendre ce dernier battre contre mes tempes avec force. Pourtant, je me sentais faible.
La vue du corps sans vie d'Aurilya, bien que cela n'ait été qu'un rêve, m'avait rendu faible. Je passais deux doigts sur la joue de ma mère avec rapidité, mais douceur, lui assurant que j'irais bien avant de me glisser en dehors de ma chambre, enfilant mes baskets avec une agilité assez incroyable.
J'avais l'esprit embrumé, le cerveau complètement retourné à cause de cette fille. Je l'aimais. A mon plus grand damne. Je l'aimais, oui, me répétais-je ? Sûrement. Je savais que je ne devais pas le faire, mais mon cœur était comme poussé vers elle, vers cet aura qu'elle me renvoyait.
Je me mis alors à courir une fois sortit de la maison, la capuche sur mes boucles humides alors que les cris de ma mère diminuaient à chacun de mes pas. Mes dents serrées faisaient souffrir ma mâchoire, tandis que je courrais encore et encore pour arriver dans ce parc où j'allais beaucoup trop souvent. Je savais, et j'étais sûr, que si Aurilya était insomniaque, elle passerait ses nuits ici sans même que ses parents ne se rendent compte de son absence.
Le souffle court, je ralentis, reprenant un rythme normal de marche. Je voyais la buée se créer sous mon souffle, et je voyais aussi les larmes qui troublait ma vue de manière excessive. Je n'avais jamais voulu ressentir autant de chose en si peu de temps. Je me sentais rentrer sous la terre, seul contre mes sentiments. Mais je n'étais pas seul. Aurilya était avec moi, mais dans un cas encore plus grave que le mien. Je voulais la sauver. Je voulais qu'elle arrête de penser à ces choses morbides concernant la mort, et l'au-delà.
« Tu t'es enfuis ? » je reconnu immédiatement la voix de la brune, un vague sourire sur mes lèvres alors que je secouais la tête.
« J'avais besoin d'air. Et toi ? » ma tête pivota vers Aurilya. Elle avait encore une cigarette entre les doigts, et je me retenu pour ne pas lui arracher.
« Je me suis enfuis. » je n'étais pas surpris de sa réponse. Je regardais la fumée s'échapper de ses lèvres pulpeuses avant de constater à quel point sa peau était fatiguée, abîmée, lasse. « Et j'avais besoin d'air aussi. » dit-elle avec un sourire qui ne gagna pas ses yeux.
Quelques minutes plus tard, nous étions assis dans l'herbe, les luminaires trop loin pour éclairer nos corps. Mes doigts jouaient avec ses cheveux teints en noir alors que je regardais les étoiles, plus que voyante à travers le ciel. Je ne savais pas quel heure il était, mais je ne voyais pas le temps passé. Je voulais rester ainsi tout le restant de ma vie, son corps contre le mien, sa respiration dans mon cou, un de ses bras passés autour du mien.
Je pris alors doucement sa main qui se baladait sur mes cotes, mes doigts s'entrelaçant aux miens avant que je me regarde la manche de son énorme sweat gris descendre le long de sa peau. Et malgré le fait que je vois ses cicatrices pour la seconde fois, mon souffle se bloqua dans ma trachée. Comment arrivait-elle à ce faire autant de mal ? Seule... Je n'arrivais pas à comprendre. Et je me sentais inutile. Putain d'inutile.
« Pourquoi tu te fais du mal Aurilya... pourquoi..? » j'entendais ma voix se briser avant la fin de ma phrase.
« Parce que c'est nécessaire. » dit-elle froidement en posant ses yeux une dernière fois sur moi avant de se lever rapidement pour disparaître de ma vue sans que je n'eue le temps de la rattraper.
Je sentais mes lèvres tremblés, sans que je ne sache pourquoi. Mes yeux se fermèrent d'eux-mêmes, alors que ma bouche laissait échapper un cri de colère, de désespoir dans la nuit froide.
Harry Edward Styles.
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