I - La vérité.
Enfant, ma mère a toujours essayé de faire de moi quelqu'un d'honnête, qui essaye de prendre les meilleures décisions possibles...
Dès le début de mon adolescence, j'ai préféré rester terré dans mon coin, un livre à la main, qui m'octroyait la fantaisie d'un monde imaginaire. Prendre parti, m'entourer de monde n'avait jamais été dans mes cordes. Et pour être franc, je considérais la plupart des personnes de mon âge comme des idiots. Et je pense m'être arrêté sur cette opinion vers 14 ans, en pensant que l'influence des médias et des ragots dérangeaient l'avis et les opinions de chaque individu. J'avoue en avoir beaucoup ris. J'étais cependant resté seul, à lire ou écouter de la musique, un sourire sur le visage en pensant à « mes idiots », comme j'aimais les appeler.
Plus le temps passait, plus ma sœur semblait s'inquiété à mon propos. Comme si je devenais une créature ermite, qui ne voulait voir personne et ne rien entendre.
– Tu vieillis plus vite que la moyenne, me répétait Gemma, ma sœur ainée, d'un humour... à son goût.
Mais prendre le temps de vivre, découvrir de nouvelles choses chaque jour, contrairement à ces idiots, m'animait. J'avais aujourd'hui vingt-deux ans, et cette partie de moi semblait tout simplement fade, ennuyeux, vide.
J'avais passé les vacances d'été chez mon père, à Sydney en Australie, où il se trouvait être l'hiver. Et comme à mes habitudes, j'avais passé mon temps enfermé, à lire ou à rêver. Ma sœur avait réussi à me traîner dehors quelques fois, afin de visiter la ville australienne, qu'elle connaissait pourtant sur le bout des doigts. J'en avais finalement appris un peu sur ma propre sœur durant ce temps-là. Et cela m'avait fait réaliser que je m'étais éloigné de tout. Grace avait un petit-ami, dont je n'avais jamais entendu parlé, et la honte avait grandi en moi, créant un certain complexe.
Quelle naïveté avais-je eu de penser que rester seul, dans une chambre peu aérée, aller me protéger de toutes les choses que je trouvais puériles. Je n'étais finalement qu'un frêle gamin comme les autres, qui cherchait un sens à sa présence.
– C'est normal Aaron... Tu veux découvrir qui tu es, savoir qui tu pourrais être, avait soufflé ma mère, Anne, dans le combiné alors que j'étais assis sous le porche de la maison de mon père.
Plus les vacances avançaient, plus j'étais obnubilé par la solitude qui m'habitait, et cela pesait sur mes épaules, qui, contrairement à certains jeunes hommes de mon âge, ne s'était pas développé de manière démesurée.
Puis nous étions finalement rentrés à Londres, dans un climat qui me correspondait beaucoup plus, qui me remettait les idées en place, beaucoup plus que ce que je ne pensais.
Je rentrais en seconde cette année-là. Et cette année allait être comme toutes les autres. Mais cette année, cette foutue année-là, fut en quelques sortes, décisive pour moi.
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