Epilogue.
7 mois plus tôt,
April.
J'enfilai une paire de sandalette et me regardai dans le miroir. Je faisais vraiment peur à voir. D'énormes cernes qui entouraient mon visage, prouvaient à quel point mes nuits étaient courtes. Mes yeux rouges, prouvaient à quel point j'avais pleuré.
Je remontai mon jean qui ne cessait de tomber et sortis de ma chambre. Je croisai mon frère, son visage était fermé et il faisait clairement la gueule. Il me regarda tristement et me serra dans ses bras.
— J'ai pas envie que tu partes, me souffla-t-il dans l'oreille.
— Moi non plus, répondis-je la gorge serrée.
Sa main caressa le bas de mon dos et il déposa ses lèvres sur le sommet de mon crâne.
— Tu vas lui parler ?
J'hochai faiblement la tête. J'avais envie de me réveiller d'un horrible cauchemar.
— Tu aurais dû le faire plus tôt, tu en es consciente ?
— Il va me détester...
Il me sourit tristement et secoua la tête de droite à gauche.
— C'est impossible, tu peux me croire sur parole.
J'haussai les épaules et fis un bisou sur la joue avant de descendre en bas. J'enfilai son sweat-shirt, celui que je mettais approprié. Je me souviens on avait passé une journée ensemble et j'avais tâché mon sweat. Il m'avait donc prêté le sien, j'étais rentrée chez moi et mon frère avait souri en voyant ce que je portais.
J'ouvris la porte d'entrée et la refermai derrière moi. Je m'engageai dans la rue, des écouteurs dans les oreilles. À chaque fois que mes pieds rencontraient le sol, mon cœur se resserrait un peu plus. Je ne voulais pas lui dire. Je voulais juste lui crier que je l'aime comme une folle.
J'arrivai devant chez lui, je respirai un bon coup et pris mon courage à deux mains. J'avançai, tremblante et toquai à la porte. J'entendis des pas résonner depuis leur entrée. La porte s'ouvrit sur Nate, il avait un grand sourire sur le visage. Mon cœur se resserra une fois de plus.
— April !
Je souris et m'approchai de lui pour lui faire la bise.
— Qu'est ce que tu fais là ? Me demanda-t-il avec un sourire malicieux.
— Je... J'ai un truc... Important à dire à ton... À Luc, bafouillais-je.
Il fronça les sourcils et me fixa, sans comprendre.
— Je pense qu'il va m'en vouloir, d'ailleurs, j'aurais réagi de la même façon, mais dis lui que je l'aime, que je l'ai toujours aimé, et que je l'aimerai encore. Que je ne lui ai pas dit parce que je voulais profiter de lui sans voir de la tristesse dans ses yeux. Et tu lui diras aussi, que quoiqu'il arrive je reviendrai et que je ne l'oublierai jamais.
Je me faisais violence pour ne pas fondre en larmes. Le visage de Nate se décomposa, il me regarda, comme si c'était la dernière fois qu'il me voyait puis il s'approcha de moi. Il m'enlaça et caressa mon dos avec sa main.
— Je lui dirai, c'est promis.
Il se détacha de moi et m'indiqua la chambre, où j'avais passé d'incroyables moments, à l'étage. J'hochai la tête et montait les escaliers d'un pas lent. Je me déteste. Je veux me réveiller de ce terrible cauchemar.
Je me postai devant sa porte, et l'observai ine derrière fois. Un trait de peinture rouge trônait au milieu. Je me souviens, c'était à cause de moi qu'il avait fait ce trait. C'était la première fois que je venais chez lui, pour lui donner un cours de français. Il m'avait montré sa chambre et en sortant j'avais simplement dit "rien d'extraordinaire, tu as une chambre normale, avec une porte et une fenêtre normales". Il avait donc prit de la peinture et avait fait un trait épais, rouge. Puis, il m'avait défié du regard en me disant "elle n'est pas banale".
Je respirai un bon coup et entrai sans frapper. Il était allongé sur son lit, devant son ordinateur. Il grogna puis releva sa tête, son visage s'illumina lorsqu'il me vit et mon cœur se brisa. J'allais le faire souffrir.
— Apy ! S'exclama-t-il.
Il m'indiqua la place sur son lit, juste à côté de lui. J'hésitai et fini par m'y installer. Il m'ouvrir ses bras et je me lovai contre lui. Je savourai ce moment, ce dernier moment.
— Qu'est ce que tu fais là ? Me demanda-t-il tout joyeux.
Je ne répondis pas, mes yeux se voilèrent d'un sentiment de tristesse. Je baissai la tête. Il sentit que quelques choses clochait et il perdit son joli sourire.
— Qu'est ce qu'il y a ?
Ne pouvant plus me retenir, je fondis en larmes. Il ne m'avait jamais vu pleurer, et je vis dans son regard qu'il était inquiet.
— Je suis désolée bordel, tellement désolée, dis-je entre deux sanglots.
Il m'attrapa le visage et me força à le regarder droit dans les yeux.
— Qu'est ce qui ne va pas, April ?
J'essuyai mes larmes.
— Je vais tout expliquer, mais je veux te dire une chose, je suis désolée, tu vas me détester, mais je t'aime et je t'aimerai toujours.
Il hocha la tête et m'invita à continuer.
— Mon père m'oblige à déménager à Paris.
Son visage se décomposa et une larme roula sur sa joue.
— Ça fait deux semaines que je lutte pour ne pas partir, mon frère en est même venu aux mains. Mais rien n'a marché. Je suis désolée, je veux pas partir. Je vais te laisser, toi, Paola, Brad et pire encore mon frère. Luc, je t'aime tellement.
Des larmes perlaient sur ses joues, je ne l'avais jamais vu aussi vulnérable et ça me déchirait.
Ses bras m'encerclèrent et il me serra fort contre lui.
— Tu pars quand ?
— Demain...
Il me foudroya du regard.
— April, je compte si peu pour toi que tu ne me le dis seulement la veille ?
Mon visage se durcit d'un seul coup. Il avait tout sauf le droit de penser cela.
— Je t'interdis de penser ça ! Je t'aime plus que tout au monde Luc, tu es ma raison de vivre et je pèse mes mots. Tu as tout sauf le droit de croire ça. Pire encore, tu le sais. Je t'aime Luc.
— Pourquoi alors ? Pourquoi ?
— Je voulais profiter de chaque instant avec toi, sans voir de la tristesse dans ton beau regard.
Il jura et ne prit pas la peine d'essuyer les larmes qui coulaient le long de ses joues.
— Je t'aime tellement, me souffla-t-il.
Il plaqua ses lèvres sur les miennes et m'embrassera avec passion, comme si c'était la dernière fois de sa vie qu'il m'embrasserait.
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