7. Sans regret.
Septembre 2013,
April.
Nous étions samedi soir, deux semaines s'étaient écoulées depuis mon arrivée à Paris et elles étaient passées à une vitesse folle.
Je rentrai dans mon appartement suivie d'Ethel. On venait de s'inscrire dans un club de volley ; car bien évidemment, quand j'étais allée chercher ce connard d'Antoine il y a deux semaines, il m'avait avoué qu'il ne connaissait aucun club de volley et qu'il m'avait menti dans le seul but que je vienne le chercher. Après tout, j'aurais dû m'en douter. Cela fait donc deux semaines que je lui fais la tête et ça n'a pas l'air de lui plaire. Pire il est à bout ! J'aime le voir s'en mordre les doigts, c'est tellement jouissif.
Heureusement qu'Ethel connaissait ce club : nous allions donc faire du volley le mercredi après-midi !
L'appartement était vide car Valérie et Arthur étaient partis en week-end, je ne sais où, ce qui m'enchantait. Ce soir, Charles allait au cinéma avec une fille. Il m'avait dit qu'elle était dans un autre établissement mais qu'elle lui plaisait depuis assez longtemps. Quant à ce con d'Antoine, il avait entraînement et il m'avait bien fait comprendre que j'allais passer la soirée seule, à me faire chier. S'il croyait une seule seconde que j'allais passer ma soirée à l'attendre, il se mettait le doigt dans l'œil.
Ethel m'avait proposé d'aller dans le bar où son copain travaillait, apparemment il y avait une soirée spéciale avec un DJ. J'avais tout de suite accepté. Dans mon ancienne ville, je sortais presque tous les week-ends. Ça ne plaisait pas à mon copain, j'ai donc arrêter de sortir aussi fréquemment. Mais tant que j'étais avec lui, je pouvais très bien me passer de ces petites sorties sans grand intérêts. Depuis que j'étais ici, je retrouvais mon côté "sombre ", celui que Luc avait éloigné et je ne comptais pas m'en séparer tant que j'étais à Paris. J'avais donc proposé à Benjamin de venir avec nous. Il avait sauté sur l'occasion afin de décompresser de sa semaine qui s'était avérée difficile.
— Tu veux boire un truc Ethel ? demandai-je en allant dans la cuisine.
— Euh...Non merci, ça ira.
Je me servis un verre d'eau et le bus d'une seule traite. On monta ensuite dans ma chambre pour se préparer car il commençait à se faire tard et qu'il était l'heure d'y aller. Je choisis une combinaison noir longue, à manches longues et au col en forme de V, accompagnée d'escarpins argentés que ma mère m'avait offert un peu avant sa mort.
Maman, si tu savais à quel point tu me manquais...
J'avais attaché mes cheveux en un chignon, laissant quelques mèches faire ce qui leur plaisait. J'en avais également profité pour me maquiller plus qu'à l'ordinaire : j'avais légèrement noirci mes yeux avec du mascara et du crayon.
Ethel portait une robe jaune moutarde, longue, qui lui arrivait un peu avant la cheville et qui était fendue sur le côté droit. Elle lui allait merveilleusement bien. Elle avait joliment maquillé ses yeux pour les faire ressortir, ce qui lui donnait un regard mystérieux.
— April, t'es vraiment chiante ! Tu sais pourquoi ? Parce que t'es magnifique, dit-elle en soupirant.
Je ris à gorge déployée avant de lui rendre le compliment –ce que je ne faisais que très rarement.
— Je veux pas te presser, mais faut y aller maintenant, me dit Ethel en tapant sur sa montre, signe qu'elle était réellement pressée.
— J'appelle un uber ?
— Ouais, j'ai trop la flemme de prendre le métro, rit-elle en s'affalant sur mon canapé.
*
J'entrai dans le bar, accompagnée de mon acolyte à la robe couleur moutarde. Elle était complètement hystérique à l'idée de me présenter son copain. Le fameux Stanislas, dieu du sexe ! Elle m'attrapa le poignet et m'amena jusqu'au comptoir. Elle pointa discrètement un mec aux bras complètement tatoués, blond aux yeux verts, une carrure très imposante et des muscles à n'en plus finir. Mon dieu, elle n'avait pas choisi le plus moche !
— Stan ! S'écria Ethel les yeux plein d'étoiles.
Le concerné releva immédiatement la tête à l'entente de son prénom et sourit en reconnaissant sa copine. Il avait l'air si content de la voir. Il s'approcha de nous et pencha la tête par dessus le comptoir afin d'embrasser Ethel. Cette derrière se haussa sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur celles de son copain tatoué.
— Stan, je te présente April, dit-elle en souriant.
— Salut. C'est donc toi la bombe dont Ethel n'arrête pas de me parler ! Rit-il en me faisant la bise.
— Ravie de voir à quoi ressemble le fameux Stanislas, Ethel passe ses journées à me parler de toi, plaisantai-je en souriant malicieusement à ma rousse.
— La soirée va bientôt démarrer, je finis mon service dans une heure je vous rejoins. D'accord mon cœur, dit-il à Ethel.
Elle acquiesça et j'en profitai pour envoyer un message à Benjamin. Il se faisait désirer !
— April !
Quand on parlait du loup. Il se planta devant moi, tout sourire. Il était vêtu d'une belle chemise blanche rentrer dans un jean noir. Très sexy. Il m'attrapa par les hanches et me ramena vers lui.
— Ce n'est pas permis d'être aussi jolie, poulette, dit-il en esquissant un sourire.
— J'aime enfreindre les règles alors, répondis-je joueuse.
Il rigola et me fit un bisou sur le crâne. Je lui présentai les deux amoureux puis on laissa Stanislas travailler après avoir prit des boissons. On s'avança vers la salle, le DJ se préparait. Benjamin parlait avec Ethel tandis que moi je sirotai ma boisson peu alcoolisée.
Le DJ commença par lancer des musiques de Michel Jackson. J'avais extrêmement envie d'aller danser mais je ne voulais pas y aller seule. Comme s'il lisait dans mes pensées, Benjamin me saisit le poignet et m'embarqua au milieu des gens. Il n'arrêtait pas de sourire et sa bonne humeur avait le don d'être contagieuse. On se déhanchait en chantant les paroles. Benjamin faisait des pas de danse, à mourir de rire. La musique faisait vibrer les murs du bar, les gens étaient déchaînés et la température ne cessait d'augmenter. On criait les paroles de Smooth Criminal. Ça devait vraiment être drôle à voir.
Stanislas et Ethel nous rejoignirent très rapidement, eux aussi, complètement déchaînés. Le DJ décida de passer Boucan de Maître Gims. Benjamin m'attrapa fermement la taille et il commença à danser de façon très
sensuelle. Je ne savais par quel miracle, je l'imitai, en riant. On chantait les paroles en se fixant. On criait le refrain en même temps, sous les rires d'Ethel et de son copain.
« Plongé dans le monde de la nuit
De l'envie, des ennuis
Protège bien tes arrières
Dans un monde où l'ami d'vient l'ennemi
L'ennemi d'vient l'ami
On est pas dans la merde. »
On riait aux éclats. Benjamin se rapprocha de moi petit à petit et me chuchota dans l'oreille.
— Ma jolie diablesse veut-elle boire quelque chose ?
Je souris et acquiesçai. Un peu d'alcool pour me faire tourner la tête, j'en avais bien besoin. Cela me manquait. Il alla jusqu'au comptoir, me laissant seule. À ce moment là, un groupe de mec entra dans le bar. Je le reconnus immédiatement et je ne pus m'empêcher de sourire. Il passa sa main dans ses beaux cheveux bruns et continua d'avancer en riant avec ses potes. Je m'empressais d'aller voir Ethel, et pointai du doigt mon demi-frère qui ne m'avait pas encore remarqué :
— Regarde, c'est lui !
— Il t'a vu ?
— Non, je te parie que lorsqu'il va me voir, je vais passer un mauvais quart d'heure ! m'esclaffai-je en roulant des yeux.
— Je peux savoir ce qui vous fait autant rire ? intervint Benjamin en me ramenant mon cocktail.
Je m'empressai de porter la paille de ma boisson dans ma bouche et savourai le liquide frais.
— Antoine vient d'entrer dans le bar avec ses potes, expliquai-je en lui montrant le concerné.
— April, tu vas te faire engueuler, se moqua-t-il.
Je secouai la tête, hilare. Il avait raison, si Antoine me voyait ici, un verre d'alcool dans la main, j'étais dans la merde et pas qu'un peu. Après tout, je m'en fichais, je faisais ce que je voulais et il n'avait pas son mot à dire. Mais ce qui allait le plus l'énerver, c'était le fait que je sois avec Benjamin. Quant il était venu me chercher pour aller à notre cours de boxe, ça n'avait pas du tout plus à Antoine.
— Bon je vais essayer de passer inaperçu, dis-je en riant.
— Oh je peux l'espionner, voir s'il drague d'autres meufs ! S'écria Ethel toute contente.
— Si ça te fait plaisir.
Elle s'en alla, accompagner de son copain. Benjamin me fit danser. J'avais compris quel était son but : il voulait rendre jaloux Antoine. Je rentrai dans son jeu alors dans son jeu, voulant moi aussi pousser à le bout. Il fallait seulement que mon demi-frère nous remarque et le tour était joué.
À la fin de la chanson, Antoine ne s'était toujours pas pointé. Je décidai d'aller au comptoir et d'inviter Benjamin. Le serveur me tendit les cocktails en me faisant les yeux doux. Pathétique. Je le remerciai brièvement et le laissai avec ses jolies bouteilles. Je retrouvai mon ami d'enfance et lui tendis son verre.
Soudain, je sentis une présence derrière moi, une main se posa sur mon épaule et me retourna en un rien de temps. Je fis face à mon Antoine, qui n'avait pas l'air très content. Je mimai la surprise et attendis qu'il parle. La situation avait l'air d'amuser Benjamin puisque je le sentais rire dans mon dos. Je bus mon verre d'une traite pour provoquer mon beau brun, mais regrettai de suite ce que je venais de faire, vu le regard assassin que me jetait Antoine.
— Qu'est ce que tu fous ici !
J'esquissai un sourire et le regardai d'un air provoquant, qui, je savais bien, avait le don de l'énerver.
— Exactement la même chose que toi, répondis-je, toujours avec mon fidèle rictus.
— April, tu es irresponsable, s'énerva-t-il en me lançant un regard noir.
— Tu ne croyais tout de même pas que j'allais gentiment rester à t'attendre à la maison ? Que j'allais passer ma soirée à m'emmerder ? lançai-je froidement en lui tournant le dos.
— April, on rentre, reprit-il méchamment en me tirant vers lui.
— Je reste et tu rentres, bonne soirée ! Affirmai-je en me détachant de son emprise.
— T'as vu dans quel état tu es bordel ! Cria-t-il en m'attrapant fermement le poignet.
Je fronçai les sourcils, n'étant absolument pas d'accord avec lui. Je tenais très bien l'alcool, certainement mieux que lui.
— Aller on s'en va. T'es vraiment pas bien dans ta tête April !
Il me tira fermement vers lui et m'entraîna jusqu'à la sortie. Je n'eus même pas le temps de dire au revoir à Benjamin et Ethel que je me retrouvai dans un uber à côté d'Antoine, qui était hors de lui. J'étais, moi aussi, énervée à cause de son comportement qui commençait sérieusement à m'agacer.
— Antoine ? l'appelai-je énervée.
— Quoi ? répondit-il sur un ton désagréable.
— Tu me fais chier, dis-je en le foudroyant du regard.
Il ne répondit pas et tourna la tête vers la fenêtre. Il me faisait clairement chier. Je passais une bonne soirée et il avait tout gâcher. Même mon grand-frère ne m'avait jamais fait ça !
On arriva devant notre immeuble, la voiture s'arrêta et mon brun s'empressa de payer. Antoine vint m'aider à sortir et on monta jusqu'au 6eme étage. Il referma la porte derrière nous et on monta jusque dans sa chambre. Il m'allongea dans son lit et souffla en passant la main dans sa touffe de cheveux. Il me tendit un t-shirt qu'il avait sorti de son armoire et sortit de sa chambre.
Il revint en caleçon, le visage mouillé et encore très énervé. Il me regarda et fronça les sourcils.
— Tu fais quoi là ? La fête est finie, faut se mettre en pyjama maintenant !
— Ma tête me fait mal, dis-je en soupirant.
Il souffla d'énervement et s'approcha de moi. Il m'aida à m'assoir et défit la fermeture de ma combinaison. Il la retira complètement et m'aida à enfiler son t-shirt. Il ouvrit un de ses tiroirs et me tendit un comprimé et une bouteille d'eau. J'avalai le médicament sans rien dire. Il me fit un bisou sur le front et me regarda sévèrement. C'était la première fois que je buvais autant et ma tête commençait sérieusement à me le faire regretter.
On s'allongea sous sa couette et je tournai la tête vers lui. Il me regardait toujours animé par une colère inexplicable. Je culpabilisais de l'avoir poussé à bout.
— Désolée, dis-je tout bas.
Il ne bougea pas d'un poil et sa colère avait l'air d'être un petit peu retombé. Mes yeux se mirent à observer ses traits : son visage était si parfait. Il s'approcha un petit peu de moi et posa sa main sur le bas de mon dos pour me rapprocher doucement de lui. Ses doigts vinrent caresser mes joues, mon nez et mes lèvres. Il replaça un mèche de cheveux derrière mes oreilles et il me fixa droit dans les yeux. Ses doigts brûlant glissaient sur mes cuisses nues.
— April, tu me fais tourner la tête, chuchota-t-il dans mon oreille.
Je souris bêtement, l'écouter parler me faisait du bien. Sa voix était agréable à entendre, ses mots encore plus. Mon cœur battait un peu plus vite et je sentais mes joues se réchauffer. Heureusement qu'il faisait noir, je ne voulais surtout pas qu'il voit l'effet qu'il me faisait.
Nos jambes s'entremêlèrent et il déposa ses lèvres brûlantes sur la peau de mon cou. J'en frissonnais. Ses mains agrippèrent mon visage et il me força à le regarder dans les yeux.
Comme hypnotiser par ses beaux yeux, je me laissai tenter et collai ma bouche contre la sienne, nous laissant emporter par un baiser mélangé de désir et de passion. Sa langue demandait accès à la mienne et je les laissai entamer une danse endiablée. Je ne réfléchissais plus et profitais du moment présent.
Je décollai subitement mes lèvres et repris mes esprits. Je faisais n'importe quoi, mais vraiment n'importe quoi. J'étais complètement bourrée, j'étais célibataire depuis peu et voila que j'embrassais déjà quelqu'un. Pourtant je ne regrettais pas. Et c'était ça le pire. Je commençais à m'attacher à Antoine et je ne voulais pas. C'était tout ce que je voulais éviter.
Je sentis qu'il souriait et je ne pus m'empêcher de faire de même. Sa main caressa gentiment ma joue et il s'approcha de moi.
— Bonne nuit, April.
Il se détacha de moi et me tourna le dos. Je l'imitai et essayai de reprendre tant bien que mal mes esprits. Mais que m'était-il passé par la tête bon sang ! Il avait raison je n'étais pas seule dans ma tête.
Malheureusement j'avais apprécié ce contact, j'avais presque envie de recommencer. Qu'avais-je dans la tête !
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NDA :
Comment ça va ? 😂❤️
Bon on se retrouve dans un chapitre, deux semaines se sont écoulées et voilà le premier contact !
Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais dans le déroulement de l'histoire cela fonctionne plutôt bien alors je n'ai pas hésité. Maintenant on va voir comment va se passer le réveil ! C'est une autre histoire à mon avis haha.
Vous êtes pour ou contre le bisou d'Antoine et April ? Avec qui aimeriez-vous voir notre jolie minette ?
Je vous aime fort, bonne soirée, je vais essayé de poster un chapitre demain et ce week-end mais ce n'est pas sûr que j'y arrive... On verra bien !
Laura❤️❤️
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