2. Jolie surprise
Août 2013
Antoine
Je me levai assez rapidement, chose qui ne me ressemblait absolument pas. J'enfilai un bas de jogging et descendis en bas. Ma mère était dans la cuisine en train de déjeuner. Je me servis une tasse de café et m'assis en face d'elle. Ses courts cheveux blonds étaient très bien coiffés et comme d'habitude, sa tenue était impeccable.
Cela faisait presqu'un an, qu'elle avait rencontré Arthur. Je ne savais pas comment, mais ça avait été comme un coup de foudre. C'était un homme d'affaire qui vivait au États-Unis, qui était né en France et venait souvent à Paris pour son travail. Il était blindé de tune. Sa femme était morte, il y a un peu plus d'un mois et il avait décidé de venir s'installer ici, avec ses enfants. D'après ma mère, il s'était violemment engueulé avec son fils et celui-ci avait décidé de rester en Caroline du Sud avec sa sœur. Mais, manque de bol pour lui, son père avait refusé et avait obligé sa fille à venir ici. Apparemment, elle n'était au courant de rien, elle ne savait pas que j'existais ni même que ma mère existait.
De mon côté, mes parents s'étaient séparés cette année, mon père ayant découvert l'infidélité de ma mère, l'avait virée de chez nous. Cette rupture soudaine avait été dure pour lui et il s'était énormément renfermé. J'espérais réellement qu'un jour, il retrouve une femme qui le rende heureux car pour le moment rien que de prononcer le mot Amour, lui donnait envie de vomir. C'était compréhensible après tout, trente ans de mariage foutu en l'air, il y avait de quoi être traumatisé.
Je ne détestais pas ma mère pour avoir fait du mal à mon père. Je savais que si elle l'avait fait, c'était parce qu'elle n'était plus heureuse et qu'elle n'avait pas su comment s'y prendre pour quitter mon père.
Il n'y avait pas vraiment de garde alterné. Je dormais chez qui je voulais et mes parents respectaient cela. De plus, je voyais mon père presque tous les jours car c'était mon entraîneur de natation.
Je n'avais pas cessé de m'imaginer la fille d'Arthur. Je connaissais bien son père, c'était un homme plutôt sympathique mais qui n'avait pas trop l'air de se préoccuper de sa famille et encore moins de ses enfants. Mais soit, cela ne me regardait pas.
— Ça va Maman, bien dormi ?
Je portai ma tasse de café brûlante à la bouche et bus une gorgée du liquide.
— Pas vraiment, je suis un peu stressée, comment va-t-elle réagir ?
— Je ne sais pas, mais peu importe sa réaction, c'est lui qui n'a pas été clean avec sa famille, dès le début.
— C'est sûr mais bon, quand même, elle ne voulait pas venir.
— Pourquoi ? tentai-je d'en savoir plus.
Ma mère était assez secrète en ce qui concernait cette famille. Bien qu'elle m'ait vaguement expliquer, je ne savais pas tout. Elle hésita pendant quelques secondes et finalement se ravisa.
— Ce ne sont pas tes affaires Antoine, aller file t'habiller. Je ne sais pas si tu te souviens mais tu as entraînement cette semaine, finies les vacances, dit-elle en se levant.
Je soupirai et l'imitai. J'adorais la natation, c'était ma passion, le seul truc pour lequel je me battais réellement. Mais je pouvais avouer qu'aujourd'hui j'aurais préféré rester ici à m'imaginer ma nouvelle demi-sœur. Parle-t-elle français ? Est-elle belle ? Est-elle timide ? Ou bien renfermée ?
Je m'habillai simplement, pris mon sac de sport et allai voir mon frère jumeau, qui dormait encore dans sa chambre.
Lui, n'était pas très emballé par cette nouvelle arrivante, fin plutôt, c'était le fait que ma mère aime Arthur qui le dérangeait. Il ne l'aimait pas du tout. Mais alors vraiment pas. Il n'avait pas apprécié le fait que notre mère aille voir quelqu'un d'autre. Pour moi, les couples se font et se défont, nous n'y sommes pour rien.
— Charles, j'y vais. Maman est un peu stressée, aide-la, je pense que ça lui ferait plaisir, dis-je par l'ouverture de sa porte.
— Et alors ? Il faut assumer maintenant, elle se demmerde.
Je lui lançai un au revoir et descendis. De toute façon, je ne réussirais jamais à la faire changer d'avis. Charles était borné et j'avais peur qu'il ne veuille jamais pardonner notre mère. Je fis un bisou à ma mère, qui était, c'était le cas de le dire, au bout de sa vie. Elle me faisait vraiment peur quand elle était comme ça.
— Maman, arrête s'il te plait. Charles a raison, il faut assumer ses choix, lui dis-je agacé par son comportement.
Elle haussa les épaules puis s'en alla dans sa chambre. Je sortis de la maison et pris le métro en direction de la piscine. Je repensais à cette fille, cette fille qui allait désormais vivre avec moi. J'étais complètement perdu entre l'excitation et la peur que notre cohabitation se passe mal. Je sortis du métro et marchai rapidement pour ne pas arriver en retard dès le premier jour.
J'arrivai devant la piscine, j'entrai et me dirigeai vers les vestiaires. Je retrouvai les gars, ils étaient tous regroupés autour des casiers. Premier entraînement de l'année. Ils étaient tous en train de rire. Cela me fit plaisir de les revoir.
— Antoine !
Mon meilleur pote vint me saluer.
— Ça va mec ?
— Super et toi ? demandai-je en posant mon sac sur un banc.
— Ça va. Alors la meuf, elle arrive à quelle heure ?
— Vers dix-huit heures, je crois.
— Pas trop stressé ? Ça se trouve tu vas tomber amoureux, plaisanta-il en souriant bêtement.
— Antoine amoureux ? Laisse moi rire, intervint Thomas en riant jaune.
Cela faisait un an que Thomas faisait partie de mon club et il était vraiment doué. On était aussi dans le même lycée. On aurait pu lier une amitié, comme je l'avais fait avec Léopold, mais ce ne fut pas le cas. Comment dire, ce n'était pas que je ne l'aimais pas mais parfois il m'agaçait. Ses airs supérieurs, sa tronche de mec gentil, alors qu'au fond j'étais persuadé que ce gars n'était pas bien dans sa peau et qu'il se reprochait des milliards trucs, tout ça m'horripilait. À mon avis, lui comme moi, nous aimions nous détester.
— C'est juste impensable, reprit-il en me tapant l'épaule.
— C'est vrai, il a raison Léopold. C'est lui la pédale qui tombe amoureux pas moi, repris-je en souriant pour le provoquer.
J'avais réussi à lui en boucher un coin. Il fit mine de n'avoir rien entendu et alla saluer les autres gars. On dirait bien que j'avais touché une corde sensible. Je souris satisfait.
— Bon tu me tiendras au courant.
— T'inquiète mec, répondis-je avant d'aller me changer.
On retrouva les filles qui étaient toutes au bord de la piscine. Je souris voyant que mon ex faisait encore partie du groupe. Moi qui pensais qu'elle partirait, elle était tenace la jolie.
Je me souvenais encore du jour où j'avais réussi à lui faire avouer qu'elle m'aimait. On avait fini chez elle, dans son lit. C'était depuis ce jour là que Thomas n'arrêtait pas de me faire chier. D'après lui, je jouais avec elle. Il n'avait pas tout à fait tord mais je l'aimais bien quand même.
Je dis bonjour aux filles sous le regard noir de Thomas, et quand ce fut son tour elle me regarda avec dégoût et fit comme si je n'existais pas. Je rigolai intérieurement, et m'approchai de son oreille.
— C'est marrant, avant je n'avais pas l'air de te dégoûter, dis-je avec arrogance.
Elle frissonna et ne répondit pas. Je me relevai, ravi de toujours lui faire de l'effet et retrouvai les mecs. Thomas m'observait du coin de l'œil et rigolait avec son pote dont j'avais oublié le nom pendant les vacances. Mais qu'importe, je m'en souviendrai.
*
À la fin de l'entraînement, j'allai voir mon père dans son bureau juste pour lui parler en tant que fils.
— Papa, je peux te parler ? Lui demandai-je en entrant dans la pièce.
Il se retourna et acquiesça en fronçant les sourcils.
— Tu sais, il y a la fille du copain de maman qui arrive aujourd'hui et...
— Oui, je sais Charles me l'a dit, tu me raconteras demain. Je compte sur toi, je ne veux pas que ça te perturbe.
— Ouais ne t'inquiète pas papa.
Je sortis après lui avoir dit au revoir. Je ne sais pas pourquoi je suis allé lui dire une chose pareil, sachant très bien que cela lui faisait du mal. Peut-être avais-je ressenti le besoin de lui en parler.
Je sortis de l'établissement après m'être changé. Les gars m'attendaient, assis sur des rembardes, pour une fois Thomas aussi était là.
— Ça vous dit qu'on aille graille au Macdo ? proposa Tom, le pote de Thomas.
J'aurais dû m'en souvenir, Tom et Thomas ! Je me souvenais que l'année dernière, je me foutais d'eux avec Léopold.
— Nous quatre ? demanda Léopold en arquant un sourcil comme s'il n'avait jamais entendu une chose aussi absurde.
— Ok, ça me va, lançai-je.
Léopold me regarda sans comprendre. Moi non plus je ne me comprenais pas, cela ne me ressemblait pas. Mais j'avais faim et je n'avais pas envie de rentrer chez moi pour le moment. Je ne voulais pas passer mon après-midi à m'imaginer une fille qui, je suis sûre, serait tout ce que je détestais. Niveau physique comme niveau caractère.
On alla donc au Macdo, on s'assit tous les quatre et on mangea. On parlait de tout et de rien et c'était plutôt cool. Thomas était assez drôle, son pote moins mais on s'était bien marrer.
— Bon les gars, il est quinze heures, faut que je rentre, les informai-je en me levant.
— Gros, tu me tiens au courant, lança Léopold.
— T'inquiète. C'était cool franchement, faut qu'on se fasse ça plus souvent.
— Ouais, à demain, fit Tom.
Thomas sourit et fit un simple mouvement de tête pour me dire au revoir.
Je sortis du Macdo et je me dépêchai de rentrer. J'étais impatient. Même si j'étais persuadé que j'allais être déçu, j'avais envie de voir sa réaction. J'étais horriblement sadique.
J'arrivai chez moi et découvris mon frère, passant l'aspirateur. J'éclatais de rire. C'était la meilleure celle-là ! Il me fusilla du regard puis décida de m'ignorer.
Nous passâmes la fin de l'après-midi à ranger et à faire le ménage dans toute la maison. J'avais même retrouver des objets que j'avais perdu il y a quelques mois, en emménageant ici.
Plus vingts heures approchait et moins j'avais envie de voir à quoi ma future demi-sœur ressemblait. Je regardai la télé à l'étage avec mon frère, quand on entendit du bruit. Nous nous regardâmes en souriant malicieusement et nous descendîmes rapidement. J'étais étonné que mon frère se dépêche, lui qui ne voulait pas les voir. Il avait même failli passer le week-end chez notre père.
La porte s'ouvrit d'un coup et on entendit quelqu'un souffler. Arthur cria qu'il était arrivé et j'entendis sa voix monter. Elle avait une voix magnifique. Nous arrivâmes dans le salon avec notre mère. La jeune fille se retourna et mon sang ne fit qu'un tour. Elle était tout simplement sublime. Des cheveux noirs comme l'ébène descendaient jusqu'en dessous de sa poitrine, sa frange était coupée de manière à ce que l'on voit ses magnifiques yeux bleu, sa bouche était joliment dessinée et donnait envie de la mordre.
Elle avait un visage de poupée.
— Putain de merde ! S'énerva-t-elle bouillonnante.
Ma mère sursauta et mon frère me chuchota qu'Arthur était le pire des enfoirés. Sur ce sujet-là, j'étais d'accord avec lui. C'était un gros enfoiré. Il ne l'avait pas informé de notre existence. C'était la moindre des choses.
La brune lui lança un regard remplit de haine et s'enfuit de l'appartement. Le message était clair : elle ne lui pardonnait pas cela. Ça non plus, je ne m'y attendais pas, le fait qu'elle s'en aille comme ça. Je trouvais ça carrément excitant. Décidément je sentais que j'allais l'adorer.
Ma mère tremblait et j'eus de la peine pour elle. En même temps il fallait s'y attendre.
— Elle va où comme ça ? paniqua ma mère, inquiète.
Mon frère jura et dévisagea Arthur. Celui-ci haussa les épaules en souriant à ma mère.
— T'en fais pas pour elle.
J'écarquillai les yeux, il en avait strictement rien à foutre que sa fille soit seule dehors. Comment était-ce possible ! J'avais l'impression d'avoir un Arthur complètement différemment devant moi.
Je voyais que cela ne plaisait vraiment pas à mon frère et je commençai à douter d'Arthur. Comment pouvait-il réagir ainsi !
— J'y vais, m'attendez pas pour manger.
J'attrapai ma veste et sortis en courant de l'immeuble. Je vis la jolie brune au bout de la rue. J'essayais de la rattraper mais elle courait vraiment vite. Quand elle s'arrêta enfin, je ralentis le rythme et m'approchai doucement d'elle. Elle semblait perdue et complètement effondré mais elle restait magnifique.
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