19. Cœur brisé ?

Novembre 2013,
April.

La sonnerie retentît et je rangeais rapidement mes affaires d'espagnol. Je rejoignis Ethel qui m'attendait dehors, devant la classe. On attendit Matteo, qui mettait un temps fou à sortir. À présent, on traînait souvent avec lui. Les filles nous jalousaient et cela nous faisait vraiment rire. Matteo est un type super gentil, qui profite à fond de la vie sans se soucier des répercussions qu'il peut y avoir.

—  Ah bah enfin ! T'en as mis du temps débile ! Soupira Ethel lorsque Matteo sortit de la classe.

Il lui lança un sourire provocateur et l'attrapa. Il la balança sur son épaule et la porta comme on porte un sac de patates.

—  Lâche-moi tout de suite ! S'écria ma jolie rousse en lui tapant le dos avec ses points.

—  Oh, mais avec joie !

Il commença à marcher rapidement et Ethel continua de crier comme une folle. J'explosai de rire et les suivis. Si Stanislas n'existait pas, je les verrai bien ensemble.

Arrivés dans la cour, Matteo reposa Ethel sur le sol. Celle-ci s'approcha de lui et posa son index sur son torse musclé.

—  Je te jure que tu vas me le payer, pesta-t-elle en le foudroyant du regard.

Il rigola et secoua la tête.

—  Moi aussi, je t'aime, ma petite Ethel, lâcha-t-il hilare.

J'explosai de rire une nouvelle fois et Ethel baragouina quelques choses en roulant des yeux.

Une grande blonde, Mélanie, arriva devant nous, elle était dans notre classe et elle faisait partie des filles qui nous lançaient des regards noirs à longueur de journées. Ses longs cheveux blonds descendaient jusqu'au milieu de son dos, elle avait deux grands yeux bleus perçants et une petite bouche maquillée d'un rouge fade. Elle se posta devant nous, une main sur les hanches et la tête inclinée. Elle dévorait Matteo du regard et lui continuait de nous regarder en rigolant.

Mélanie se racla la gorge et souffla d'impatience. Matteo tourna la tête vers elle et arqua un sourcil.

—  Ouais ? Demanda-t-il d'un ton pas très amical.

—  J'organise une soirée ce week-end et tu es invité, dit-elle d'une voix mielleuse.

Il haussa les sourcils puis nous regarda. Il était évident que nous n'étions pas invitées.

—  Cool, répondit-il simplement.

Nous laissâmes échapper un petit rire, ce qui nous valut les foudres de la grande blonde.

—  Tu comptes venir ? Demanda-t-elle, avec une pointe d'espoir.

—  Hum, vu qu'April et Ethel ne sont pas invitées, ça va être ennuyant à mourir donc non.

Elle se décomposa et nous foudroya du regard, une fois de plus.

— Je parie qu'elle va lui faire les yeux de chat botté, me chuchota Ethel en gloussant.

J'observai Mélanie du coin de l'œil et faillis m'étouffer avec ma propre salive. Elle était en train de le supplier. Cette fille est vraiment pathétique.

— Bon Mélanie, on va devoir te laisser, on a des trucs à faire, lui dis-je en attrapant Matteo et Ethel au vol.

On la laissa seule, et on s'éloigna rapidement. On s'arrêta dans un coin de la cour et Matteo soupirai bruyamment. Ethel et moi explosâmes de rire.

— Merci April, je ne savais plus comment me débarrasser de ce pot de colle !

Mon demi-frère et ses potes nous rejoignirent. Un des mecs nous racontait une conneries qu'il avait fait en français, et j'avoue que c'était plutôt drôle.

— April, ça va ? Je te sens un peu triste en ce moment, me chuchota mon demi-frère.

Moi, si je vais bien ? Je ne pense pas, je me sens seule. J'ai le mal du pays, mais surtout les gens que j'ai laissé là-bas me manquent. Bien que si je repars, je laisserai mon Ethel adorée, mes jumeaux que j'aime beaucoup maintenant, et puis ce con de Matteo. Ils me manqueront, c'est sûr, mais il faut que je rentre.

— T'inquiète, c'est rien, lui répondis-je en me forçant d'accompagner ma phrase d'un sourire convaincant.

— Mouais, tu ne me feras pas croire ça.

J'haussai les épaules.

— Si il y a un problème, je suis là, d'accord ?

J'acquiesçai et sa main me caressa le dos.

— April, t'es là pendant les vacances de Noël ? Me demanda Ethel en m'attrapant par le bras.

J'hochai la tête et elle me sourit de toutes ses dents.

— Je fais honte à mon père, du coup je reste à Paris, dis-je en riant jaune.

Elle grimaça et me prit dans ses bras.

— Mais du coup, tu passes Noël toute seule ? S'exclama-t-elle en secouant la tête.

Pas vraiment, disons, juste sans ma famille.

— Non, je le passe avec Charles et son père, Benjamin et sûrement Antoine.

J'avais demandé à Charles si Benjamin pouvait le passer avec nous. Je savais qu'il était seul le jour de cette fête, et je ne pouvais pas le laisser fêter Noël seul avec une bière. Nous nous sommes dit que nous le fêterions à la maison, vu que mon père et Valerie n'étaient pas là.

— Et toi ? lui demandais-je.

— Avec ma famille, dit-elle, légèrement gênée.

Je la sermonnai du regard, je ne voulais pas qu'elle soit gênée de me dire qu'elle passait du temps avec sa famille. Cela ne me rendait pas triste, j'étais contente pour elle.

— Arrête d'être gênée comme ça, s'il te plaît, la suppliai-je.

Elle m'offrit un petit sourire et je la pris dans mes bras. Chacun à la vie qu'il a, et la mienne n'est juste pas ici.

*

Novembre 2013,
Antoine.

Je sortis de mon lycée, accompagné de Karim. Toute la journée, j'avais patiemment attendu qu'elle se termine. Les heures passaient vraiment lentement. J'ai décidé d'aller chercher April, sous les conseils de Charles. On passe de moins en moins de temps ensemble, et sa présence me manque plus que tout.

Je saluai rapidement Karim et traversai la rue. Je marchai d'un pas rapide, pour ne pas arriver en retard.

Elle me manque, April Fredson me manque. J'ai tout le temps besoin d'être avec elle. Et en ce moment, on s'éloigne. Je le sens, quelque chose ne va pas. Mais elle ne voudra pas m'en parler, si je lui pose la question elle niera et si j'insiste, elle s'énervera. Elle ne compte pas me parler d'elle et je respecte sa décision. Bien que ça me fout la rage. J'aimerai la connaître par coeur, mais c'est impossible. J'aimerai connaître ses peurs et ses secrets, mais ça aussi, c'est impossible.

J'arrivai devant son lycée et patientai. Je ne sais pas si elle va être contente de me voir, je l'espère. La sensation de ses lèvres sur les miennes me manquent réellement.

J'aperçus Stanislas au loin. Il devait sûrement venir chercher Ethel. Je m'approchai de lui et le saluai.

—  T'es venu chercher April ? Me demanda-t-il en arquant un sourcil, comme si c'était extraordinaire que je bouge mon cul pour aller la chercher.

Il est vrai que je ne viens jamais, je crois même que c'est la première fois. Mais ça ne veut pas dire que je ne l'aime pas.

—  Ouais, répondis-je simplement en haussant les épaules.

—  Elle va être contente, rajouta-t-il en me souriant gentiment.

Sa phrase me brisa le cœur. Alors, elle espérait donc que je vienne la chercher et je ne l'avais même pas remarqué. Je suis vraiment con.

—  Elle me parle souvent de toi, continua-t-il.

Je fronçai les sourcils. Comment ça ?

—  C'est à dire ?

—  Bah quand je viens chercher Ethel, c'est à dire très souvent, April vient souvent avec nous. Et elle nous parle souvent de toi, Luc ceux-ci, Luc ceux-là, je te jure !

Il éclata de rire. Sauf que moi ça ne me fait pas du tout rire. Je serrai les poings et lui lançai un regard noir.

—  Je ne m'appelle pas Luc, je m'appelle Antoine pauvre con.

Il se décomposa et devint blême. Alors comme ça, April me trompe. Il fallait s'en douter après tout.

—  Merde, jura-t-il. Bah, elle nous parle aussi de toi, mais elle est plus désespérée quand elle parle de toi.

Putain de merde. Je vais enterrer ce mec. Je vais lui casser la gueule.

—  Ferme-la, crachai-je.

Trois personnes arrivèrent et je reconnus April et Ethel. Un mec était avec elles et il avait son bras sur les épaules de mon April. Ça doit sûrement être Luc. Je suis vraiment con ! Je suis tombé amoureux de la seule fille qui ne veut pas de moi.

Quand elle me vit, un large sourire apparut sur son visage. Elle avait l'air heureuse de me voir. Ethel me fit un petit clin d'œil, quant à Stanislas, il faisait une tête d'enterrement.

Le garçon me salua d'un geste et je ne répondis pas. J'avais extrêmement envie de le tabasser. Il nous laissa après avoir fait un bisou sur la joue de mon April.

Elle me regarda, les yeux pétillants de bonheur. Elle était magnifique, comme d'habitude.


Elle me sauta dessus et se lova contre moi. Je ne réagis pas, appréciant la chaleur de son corps. J'étais dingue de cette fille et elle allait me brisé le cœur.

Elle se détacha de moi et me regarda avec passion.

Je lançai un regard furtif à Stanislas, puis la regardai. Elle me souriait de toutes ses dents et avait vraiment l'air heureuse de me voir.

—  Jamais je ne t'aurais cru capable de me tromper, dis-je tristement en fuyant son regard azur.

Elle perdit son magnifique sourire et ses yeux reflétaient l'incompréhension. Elle fronça les sourcils.

Je la laissai, et tournai les talons. J'avais vraiment mal au cœur et j'avais envie de tout défoncer. Mais j'avais surtout envie de me retourner, de la prendre dans mes bras et de lui souffler au combien je l'aime. Sauf que ce n'est pas réciproque, et que je me suis fait avoir par une fille. Pour la première fois de ma vie.

*

Novembre 2013,
Stanislas.

Je venais de faire une horrible gaffe et je m'en voulais terriblement. Je n'arrêtais pas de confondre Luc et Antoine. Et il fallait que ce jour-là arrive.

Ethel fronça les sourcils et April se tourna vers nous. Elle était abasourdie. Normal, elle n'avait trompé personne.

—  April excuse moi, lâchai-je mal à l'aise. J'ai encore confondu Luc et Antoine.

Ethel secoua la tête et me foudroya du regard. Je déteste quand elle fait ça.

—  Putain mais c'est pas possible ! S'écria-t-elle, nous faisant sursauter.

Ah si c'est très possible. Et moi je sens que je vais être puni. Puni de sexe.

—  Je suis désolée April, m'excusais-je.

Elle me sourit minablement.

—  T'inquiète pas, je ne t'en veux pas, dit-elle tristement. Il fallait bien qu'il sache que Luc existe après tout.

Je secouai la tête navré. Je suis vraiment con parfois.

—  Stan, t'es vraiment con ! Rajouta Ethel, en croisant les bras sous sa poitrine.

Je soupirai bruyamment. Comme si je n'avais pas remarqué.

—  C'est bon Ethel, t'inquiète pas, lâcha April pour la calmer.

—  Ah nan mais il ne va pas s'en tirer comme ça ! S'exclama-t-elle en me regardant.

Qu'est ce que je disais ! Grève de sexe !

—  Tout sauf ça, princesse, je t'en supplie !

—  Je devais justement me doucher, c'est super je vais pouvoir prendre un bain, rajouta-t-elle avec un sourire hypocrite.

Si elle croit qu'elle va tranquillement prendre un bain chez moi, elle se fout le doigt dans l'œil jusqu'au coude. J'irai la rejoindre coûte que coûte.

April laissa échapper un petit rire.

—  Bon, je vais y aller, avant qu'il ne soit trop tard, dit-elle tristement.

—  T'inquiète pas ma pripril, ça va s'arranger, lui dit Ethel.

Voyant que je ne disais rien, ma jolie rousse me donna un coup de coude dans les côtes et me lançai un regard noir.

—  Mais oui, ça va s'arranger, t'en fait pas !

Elle nous sourit et fit un câlin à ma copine. Elle se tourna la tête vers moi et secoua la tête en ricanant nerveusement.

—  Stan t'es vraiment con parfois, rigola-t-elle en me faisant la bise.

Oh c'est bon j'ai compris ! Elles vont me le dire combien de fois !

—  Bon courage pour ce soir, me chuchota-t-elle avec un sourire remplit de sous-entendus.

—  Elle craquera la première, t'en fais ps pour ça, dis-je en lançant un furtif regard à Ethel qui secouait la tête.

April rigola une fois de plus et s'en alla au pas de course. J'espère que cette histoire s'arrangera.

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NDA :
Hello tout le monde, j'espère que vous allez bien !
Je suis trop contente parce que je suis dans un hôtel aux USA, et j'ai du wifi ! Et qui dit wifi, dit plus de chapitres 😏

Alors, parlons de ce chapitre, il vous plait ? Je vous avoue que je me suis amusée à l'écrire !

Vous aimez Matteo ? 😍😍
Plutôt Antoine/April  ou
            Luc/April ?

Je vous aime fort, si vous avez des questions sur les personnages ou sur l'histoire en général n'hésitez pas❤️
Laura

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