14. My hometown girl

Octobre 2013,
April.

J'étais allongée sur ma serviette, sur une plage Corse. Je me demandais encore ce que je foutais ici. Apparemment, c'était la maison de vacances de notre nouvelle famille. Rien que d'y penser, cela me donnait la nausée.

Mes lunettes de soleil sur le nez, ainsi que vêtue d'un magnifique maillot de bain bleu roi, je me dorais la pilule. Nous étions en octobre et étonnement, il faisait super beau et très chaud. Charles dormait à côté de moi et Antoine se baignait avec des bimbos qui étaient complètement fan de lui. Depuis notre soirée, il essayait éperdument de me rendre jalouse. Il était vraiment pathétique des fois.

— Charles ? l'appelai-je, en le secouant légèrement.

Il grogna et ouvrit difficilement les yeux.

— Qu'est ce qu'il y a encore ? gémit-il, énervé que je le réveille.

— Tu peux me mettre de la crème solaire sur le dos, s'il te plaît ? lui demandai-je en lui faisant des yeux de chat bottés.

— Oh, tu me fais chier ! Tu ne peux pas demander ça à ton mec ?

— Je crois qu'il préfère draguer aujourd'hui, ris-je, en le lui montrant ce joli spectacle de la tête.

— Vous savez, je ne vous comprends pas.

— Ah, crois moi, il n'y a rien à comprendre.

— Ah ouais ? Bah explique moi pourquoi il est en train de traîner avec des pots de peinture dégueulasses ? me lança-t-il en arquant un sourcil.

— Il joue au gamin, rectifiai-je le regard dans le vide.

— Il peut pas être avec toi un peu ? Parfois je me demande comment ça se fait qu'il soit aussi con.

— Il fait ce qu'il veut. Mais après il ne faut pas qu'il s'étonne que je sois plus proche de Benjamin que de lui.

Il soupira bruyamment et décida de m'étaler de la crème solaire sur le dos.

À vrai dire, le comportement d'Antoine m'agaçait. Un coup, il était étouffant et un coup il ne m'adressait plus la parole pendant deux jours. Il était bipolaire et surtout très con.

On décida d'aller goûter l'eau. Charles passa son bras sur mes épaules et on s'avança vers la mer turquoise. Elle était à bonne température et on rentra dedans sans problème. Je voyais du coin de l'œil, qu'Antoine s'éclatait avec les trois bimbos. Charles m'attrapa et me chuchota dans le creux de l'oreille :

— J'irai lui parler ce soir, tu peux compter sur moi sœurette.

Je le regardai, et lui lançai un sourire remplit de gratitude.

*

Je rentrai dans la salle de bain, et posai mes affaires sur le meuble. Je mis de la musique et attachai mes cheveux ébènes, en une queue de cheval haute. Je me déshabillai et sautai dans la douche qui était assez spacieuse. Je venais tout juste de rentrer de la plage et je ne supportais pas rester avec du sel sur le corps.

Je commençai à faire couler l'eau chaude, pour créer de la buée. J'aimais bien cette ambiance, mystérieuse mais aussi très apaisante. Puis je baissai un peu la température et me mis en dessous du pommeau de douche. Je mouillai tout mon corps ainsi que mes cheveux.

J'entendis la porte s'ouvrir. Et merde, j'avais oublié de m'enfermer. À cause de la buée, je n'arrivais pas à distinguer qui était ce con qui me dérangeait. Et en plus de cela, le mur qui séparait la douche du lavabo me cachait. Puis soudain, Antoine entra dans la douche. Je sursautai de peur et essayai tant bien que mal de cacher mon corps nu. Mais que foutait-il là !
Il était nu, lui aussi, et à cette pensée mes joues se réchauffèrent. Je lui lançai un regard rempli de haine et il me sourit avec arrogance.

— Dégage d'ici !

— T'es vraiment sublime, dit-il en souriant malicieusement.

— Antoine, dégage ! bleuglai-je comme une hystérique.

Il secoua la tête de droite à gauche et s'approcha dangereusement de moi. Il m'intimidait réellement avec son corps d'Apollon. Il me fixait de ses billes noisette. Ses doigts me caressèrent les joues, descendirent dans le cou et créèrent une ligne imaginaire sur ma clavicule. Je frissonnais à son toucher, j'en avais la chair de poule. Mes yeux scrutèrent les traits de son visage : des gouttes dégoulinaient sur ses joues, ce qui le rendait diablement sexy.

Son torse était joliment sculpté, et son V était bien marqué. Tout simplement magnifique.

Il s'approcha de moi, en souriant. Ses mains se posèrent sur mes hanches et il me colla à lui. L'eau coulait sur nos têtes, puis sur nos corps. Il me serra contre lui, comme s'il ne voulait pas que je m'échappe. Il s'adossa contre le mur et ses doigts attrapèrent mon menton pour me forcer à le regarder. Je me mordis la lèvre inférieure et me perdis dans son regard chocolaté.

— April, excuse-moi d'être aussi con.

Je ne répondis pas. Il avait raison de s'excuser, son comportement était puéril. Je déposai alors mes lèvres sur la peau de son cou en guise de réponse, puis posai ma tête sur son torse mouillé par l'eau.

— Tu m'en veux ? hasarda-t-il, la voix tremblante.

Je fis un petit non de la tête et il me serra encore plus fort contre lui.

Minette ?

Je relevai la tête, plongeai mon regard dans le sien et attendis qu'il parle.

— Je t'aime mon April.

Il paraissait tout gêné, il me l'avait dit en baissant la tête et ses joues s'étaient réchauffées. Quant à moi, sa révélation déclencha une tornade de quelques papillons dans le bas de mon ventre. Il était clair : je l'aimais plus que je ne le pensais. Ne sachant pas vraiment quoi répondre, je l'embrassai fougueusement et nos langues dansèrent ensemble une danse endiablée. Il gémissait contre ma bouche, ses mains mouillées descendirent sur le bas de mon dos et ses pouces dessinaient des cercles imaginaires. Je détachai mes lèvres humides des siennes, afin de reprendre mon souffle. Il souriait de toutes ses dents et paraissait satisfait.

— Je prends ça comme un moi aussi, plaisanta-t-il en me faisant un câlin.

Je lui fis un clin d'œil, et il me fit un bisou sur le front. Des gouttes d'eau perlaient sur son torse musclé, cette vue était très agréable.

— Par contre ce n'est pas permis d'avoir un aussi beau corps et d'être aussi jolie, me susurra-t-il d'une voix suave.

— C'est évident que tu as de la chance, me moquais-je en lui souriant d'un air joueur.

—  C'est plutôt toi qui a de la chance d'avoir un gars aussi beau.

—  C'est vrai que j'ai de la chance, dis-je à voix basse pour pas qu'il entende.

Malheureusement il avait l'air d'avoir entendu, car il souriait de toutes ses dents. Je le détaillai du coin de l'œil et il n'avait aucun défaut, c'était vraiment impressionnant.

—  April, arrête de me mater comme ça.

—  J'ai des yeux, ça sert à ça nan ? Je ne vais pas m'empêcher de les utiliser, répondis-je d'un ton provocateur.

Il éclata de rire et secoua la tête.

—  T'es génial April Fredson.

Je souris et lui adressai un clin d'œil enjôleur.

—  Je ne vais pas me priver alors, moi non plus, lâcha-t-un en esquissant un sourire malicieux.

Je sentis son regard posé sur moi, il me détaillait de la tête aux pieds, et c'était très perturbant. Soudain, il pointa ma hanche et me regarda en fronçant les sourcils. Je savais très bien ce qu'il me montrait. J'avalai difficilement ma salive et fuis son regard interrogateur. Il m'attrapa fermement le menton et me força à le regarder.

—  C'est quoi ce truc ? Me demanda-t-il en serrant les dents.

—  Rien, répondis-je sur le même ton que lui.

—  Dépêche toi de me répondre, s'énerva-t-il sans lâcher mon menton.

Je sentais que la colère montait en lui. C'était assez flippant. Je baissai les yeux sur la marque que j'avais sur le haut de la cuisse. Elle était affreuse. Elle me dégoûtait.

Je me souvenais ce qu'il s'était passé, c'était il y a seulement deux semaines. J'étais descendu dans la cuisine, et j'avais eu le malheur de tomber sur mon père. Il se trouvait que j'étais en culotte accompagnée d'un léger débardeur. J'étais allée prendre un truc à manger dans la cuisine. Mon père m'avait alors reluqué et m'avait traité de salope. Je l'avais ignoré, et il m'avait violemment attrapé le poignet et m'avait enfoncé un couteau sur le haut de ma cuisse.

Je ne m'étais pas plaint, et j'avais seulement informé Benjamin de cette histoire. Il m'avait gentiment soigné mais j'avais bien vu qu'il souhaitait intervenir, sauf que malheureusement, il n'y avait rien à faire.

—  April ! S'énerva-t-il en coupant l'eau.

Je croisai son regard et des larmes perlèrent sur mes joues.

—  C'est lui qui t'as fait ? Beugla-t-il.

Je ne répondis pas, de toute façon je ne voulais pas en parler. Il comprit tout seul, et jura. Il avait l'air très énervé.

—  Putain, pourquoi tu ne m'en as pas parlé !

—  Parce que, c'est rien, dis-je en baissant la tête.

—  Ah parce que se faire transpercer la peau c'est rien pour toi ?

Je ne le regardai même plus, je n'aimais pas ses réactions, elles étaient toujours disproportionnées.

Il m'encercla de ses bras musclés et me fit un câlin. Il me serrait tellement fort contre lui que cela m'apaisa. Pas entièrement, mais un peu comme même.

—  Je te laisse plus jamais seule avec lui, tu m'entends ?

J'acquiesçai faiblement, et posai ma tête contre son torse.

*

J'étais allongée dans le jardin, dans les bras d'Antoine. On observait le ciel étoilé. Je trouvais ça vraiment magnifique. J'avais toujours aimé regarder le ciel.

Charles était au téléphone avec sa copine, dans sa chambre. Quant à mon père et Valérie, ils étaient allés se balader. À vrai dire, je m'en fichais un peu, tant que mon père me foutait la paix et se tenait loin de moi, ça m'allait.

—  April ?

Je tournai la tête vers lui, et hochai la tête pour l'inciter à continuer.

—  Il s'appelle comment ton frère ?

Je fronçai d'abord les sourcils puis souris. Je détournai le regard sur le ciel noir et répondis.

—  Georges.

—  Il compte venir te voir ?

Mon cœur se resserra et je ne préférai pas répondre. Bien sûr, il en avait horriblement envie, mais il ne pouvait pas. Il n'avait pas assez d'argent et il détestait mon père. Quant à moi, je n'avais pas le droit d'aller le voir.

—  April ?

—  Quoi ? Demandai-je énervée par ses questions.

—  Je t'aime.

Il posa ses lèvres sur les miennes et me colla contre lui. J'appréciais ce genre de moments avec lui. 

—  Je peux te faire écouter une chanson que mon frère écoutait avec moi quand on regardait les étoiles ? Lui demandais-je en posant ma tête sur son torse.

—  Bien sûr, minette.

Je souris toute contente et attrapais mon enceinte et mon téléphone. Je tapai le nom "Hometown girl" et écoutai la chanson en fixant le ciel. Même si elle me rappelait plein de souvenirs, elle avait le don de m'apaiser.

« You'll never be my hometown girl
There's nothing like her in this world
I'm tired of the get around girls
Ain't nothing like my hometown girl

You told me you were cool with kickin' it
In my crib, in my pool, we be dippin' in
But some days you would look at me so different
(Ooh, why?)
Is it because I'm in the music biz?
Or you don't wanna love me when I'm just strugglin'?
But you still tell me that you're my hometown chick, why?

I'm missing someone else
This will never be the same
But I blame it on myself
Because I can't make you change

You'll never be my hometown girl
There's nothing like her in this world
I'm tired of the get around girls
Ain't nothing like my hometown girl

I can't remember when we last expressed
All the feelings in our hearts that we possess
Even though we're making love, it's not passionate
(Ooh, why?)
You keep on running back into the past
Tying to hold on to my love, but you can't make it last forever
So I must confess

I'm missing someone else
This will never be the same
But I blame it on myself
Because I can't make you change

You'll never be my hometown girl
There's nothing like her in this world
I'm tired of the get around girls
Ain't nothing like my hometown girl »

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