11. Rupture difficile, reflexion possible.

Septembre 2013,
April.

Je me réveillais avec un mal de crâne atroce. J'avais mal dormi, mais alors véritablement mal dormi. Je râlai à l'entente de mon réveil et décidai de sécher. Je n'avais déjà pas la tête à aller en cours aujourd'hui, si  j'avais en plus mal à la tête, cela ne servait à rien.

— Debout poulette, tu vas être en retard, me chuchota gentiment Benjamin.

Je grognai et secouai la tête de droite à gauche.

— Je sèche aujourd'hui, répondis-je faiblement en enfouissant ma tête dans mon oreiller.

— Je peux me joindre à toi ?

J'ouvrai les yeux et tournai la tête vers lui. Ça ne me dérangeait pas du tout, au contraire.

— Bien sûr. Attends, j'envoie un message à Ethel.

Il sourit et se rallongea dans son lit. J'attrapai mon téléphone et regardai si j'avais reçu un message d'un certain Antoine Davy. Rien, Nothing, Nada, silence radio. Je soufflais bruyamment et tapai mon message à Ethel.

À Ethel : je viens pas en cours aujourd'hui sweaty.

Elle me répondit de suite.

De Ethel : Pourquoi ?

À Ethel : Je sèche, jte raconterai.

De Ethel : Seule ?

À Ethel : Non, avec Benjamin.

De Ethel : Je peux me joindre à vous ?

J'acceptai et Benjamin était également d'accord. Je lui envoyai l'adresse et reposai mon téléphone sur la table de chevet. Benjamin me regardait en souriant, il ne disait rien. Après tout il savait tout de moi, il me connaissait par cœur.

— Toujours pas de nouvelles d'Antoine, dis-je tristement.

— Arrête de penser à lui, vis ta vie, tu l'as dit toi-même hier, tu ne comptes pas rester éternellement ici.

— Oui, mais je ne comprends pas pourquoi il s'énerve. Après tout ce n'est pas si grave, cela ne fait que deux jours qu'on est ensemble.

— Il est pressé écoute, si j'étais toi, je ferais attention, méfie toi.

— Non, il ne me fera pas de mal, je le sens. Apparemment il ne réagissait pas de la même façon avec les autres.

— Si tu le dis, mais fais gaffe quand même.

J'haussai les épaules, ce n'était pas comme si j'étais amoureuse. Je l'appréciai, j'étais attachée, mais ça s'arrêtait là. De toute façon, je n'étais pas faite pour être amoureuse. Je l'avais bien compris le jour où, j'avais dit à Luc que je partais. Je lui avais fait énormément de mal et il ne le méritait pas.

Mon téléphone vibra et je me jetai dessus pour voir qui c'était. Un certain Thomas m'avait ajouté sur Instagram. Je fronçai les sourcils, Thomas ? C'était le mec insupportable. Étant donné que j'étais en public, c'était facile pour lui de m'ajouter. Malheureusement pour moi, il était en privé : je ne pouvais donc pas l'espionner. Je décidai de le demander, après tout je faisais ce que je voulais. Il m'accepta de suite. Je rigolai intérieurement. C'était la première connerie à ne pas faire si tu espérais quelque chose de quelqu'un : réagir à la moindre sonnerie de ton téléphone.

La sonnerie de l'appartement retentit et on se précipita pour aller ouvrir. Je restai bouche béé quand je découvris une Ethel au visage bouffi, et d'énormes cernes violacés dessinés autour de ses beaux yeux verts, qui étaient à présent tout rouge. Elle avança en tremblant et éclata en larmes dans mes bras. Merde, merde, merde. Ça ne s'était pas bien passer avec Stan.

Je la serrai dans mes bras et Benjamin referma la porte. On ne parlait pas, se contentant de la serrer dans nos bras, le temps qu'elle se calme un peu.

— April, c'est horrible, dit-elle entre deux sanglots.

Mon cœur se resserra, je n'aimais pas voir les gens auxquels je tenais comme ça. Elle me faisait penser à Luc. Je lui fis un bisou sur le crâne et on l'entraîna dans le petit salon. Benjamin déposa une bouteille d'alcool, de la nourriture et des mouchoirs. C'était marrant comme Benjamin me ressemblait, j'aurais fait exactement la même chose.

— Raconte moi, sweaty, lui dis-je gentiment.

Elle hocha la tête, et commença son discours en baissant la tête.

— Bah...on s'est vu après le volley. On s'est promené sans parler et puis à un moment, il m'a redit que la culotte que j'avais trouvé était à sa sœur, que je ne devais pas m'inquiéter, qu'il s'excusait de s'être emporter.

— Et du coup ? C'est plutôt positif non? demandai-je ne comprenant pas pourquoi elle était dans cet état.

— Ça l'aurait été s'il savait mentir. Je lisais dans ses yeux que tout était faux. En plus de ça, sa soeur est venue il y a trois semaines ce n'est pas possible.

— Du coup tu lui as dit quoi ? questionna Benjamin.

— Je l'ai regardé, des larmes coulaient sur mes joues, je lui ai dit : « Stan, je me sens sale, je me sens trahie par ta faute, tu étais la seule chose qui me rendait heureuse, c'est finit, y'a plus de nous ».

Elle éclata en larmes, elle n'arrivait même pas à s'arrêter. Benjamin se leva, la prit dans ses bras. Après tout, il était mieux placé que moi pour savoir ce qu'il fallait faire quand notre partenaire allait voir quelqu'un d'autre.

— Il t'a dit quoi, lui ?

— Il pleurait lui aussi, il m'a supplié, il m'a dit que j'étais la chose la plus importante à ses yeux, il a même essayé de me rattraper et puis je suis partie. Il m'a appelé des centaines de fois, son meilleur pote m'a même envoyé un message.

J'écarquillai les yeux, il l'aimait c'était sûr. Il fallait qu'elle revienne sur sa décision. Benjamin avait lui aussi l'air d'accord avec moi.

— Ethel, je sais que ça ne justifie rien, mais il t'aime, je le sens, lâchai-je en lui prenant la main.

— April, dis pas n'importe quoi s'il te plait.

— Non, je suis d'accord avec elle. Ethel, il m'est arrivé la même chose. Sauf que contrairement à toi, ma copine n'a pas fait ça. La rupture ne lui a rien fait. Si j'étais toi, je réfléchirais à cette histoire et même je lui pardonnerais. Parce que si tu l'aimes, tu ne peux pas arrêter là, il y a sûrement une explication.

Elle nous regardait ébahie, étonnée.

— Il m'a trompé Benjamin, il a couché avec quelqu'un d'autre.

— Si tu l'aimes tu arriveras à passer au dessus. Je ne dis pas d'oublier, il faut lui faire payer mais tu peux mettre ça de côté. Il t'aime.

— Toi pripril, t'en penses quoi ?

— La même chose, et pourtant je suis contre l'infidélité.

Elle acquiesça, elle avait l'air contente. Après tout, j'étais sûre que leur couple allait durer. Ils étaient fait l'un pour l'autre et j'avais bien vu l'autre soir qu'il l'aimait. Il fallait juste qu'il y ait une explication à son infidélité.

*

Je sortis de chez Benjamin avec Ethel. J'avais passé une excellente journée, j'étais de très bonne humeur et Ethel souriait. Benjamin aussi, avait l'air d'avoir apprécié cette journée.

Nous regagnâmes rapidement l'immeuble d'Ethel et nous nous arrêtâmes devant la grande porte d'entrée. Il commençait à se faire tard.

— Bon, je vais y aller sweaty, j'espère que ça va mieux. Tes parents sont là ce soir ? lui demandai-je.

Ses parents étaient acteurs et ils n'étaient pas souvent à la maison. Soit ils rentraient tard, soit ils étaient en déplacement.

— Oui, pour une fois.

— Tant mieux alors !

— Et toi ? me demanda-t-elle faiblement, sachant que c'était un sujet sensible.

— Pas encore, il rentre dans 5 jours, j'ai le temps, dis-je soulagée.

— Tu te réconcilies avec Antoine hein ! lança-t-elle avec un clin d'œil.

— Je vais essayer, ris-je.

— Et toi, tu envoies un message à Stanislas et tu lui donnes rendez-vous demain soir à la sortie du lycée, repris-je après un court instant, en faisant référence à notre plan de toute à l'heure.

— Promis, je t'enverrai les photos des messages.

Je rigolai et la serrai dans mes bras. Elle me faisait penser à moi, quand j'étais complètement amoureuse de Luc, je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter pour la moindre de ses réactions.

— Merci, chuchota-t-elle.

Je lui souris en guise de réponse et la laissai rentrer chez elle. Je regagnai vite mon chez moi. Je me postai devant ma porte, j'inspirai et posai ma main tremblante sur la poignée. J'ouvris la porte et la refermai derrière moi.

Charles et Antoine étaient dans la cuisine en train de manger, ils ne parlaient pas et faisaient une tête d'enterrement. Il y avait également une assiette vide. Craquant. Antoine se leva de sa chaise et se précipita sur moi. Il me sauta dessus et me serra dans ses bras aussi fort que possible. Mon ventre laissa échapper des milliers de papillons. Il m'avait manqué. Il se détacha un peu de moi et m'embrassa fougueusement. Il me tenait fermement et son baiser était un mélange de soulagement et de colère.

Quand il décolla ses lèvres des miennes, il plongea ses pupilles noisettes dans les miennes. Il était tellement beau.

— April, t'es folle, lâcha-t-il fermement.

Je ne répondis pas, après tout je faisais ce que je voulais. Mais je savais très bien qu'il n'était pas d'accord avec moi sur ce point-là.

— Ça te dérangerait de me dire où tu es quand tu pars comme ça ?

Il commençait à s'énerver, malgré le fait que je ne réponde pas.

— Tu voulais plus me parler.

— Y'a pas plus bidon comme excuse.

J'haussai les épaules, il savait que j'avais en partie raison.

Il me prit le bras et m'entraîna dans la cuisine. Il m'obligea à m'assoir et Charles ricana.
Antoine me servit une part de quiche et s'assit à mes côtés.

— T'as pas intérêt à recommencer, lança Antoine.

— Je suis d'accord, parce que moi quand j'arrive je retrouve Antoine au bout de sa vie, énervé, et puis plus d'April. Imagine un peu !

Je laissai échapper un gloussement, ça devait vraiment être horrible. Pauvre Charles, je m'excusais.

— Sinon, tu étais chez qui ? attaqua Antoine en souriant hypocritement.

— Pourquoi tu me poses cette question ? demandai-je en arquant un sourcil et en souriant d'un air provocateur.

— Ah...C'est vrai ! Excuse-moi j'avais oublié que Madame ne se dévoilait pas, lâcha-t-il froidement.

Ma cœur se resserra. Il n'allait tout de même pas recommencer.

— T'es vraiment con, me vexai-je.

— Oh c'est bon vous n'allez pas recommencer ! s'exclama Charles, en soufflant.

— Dépêche toi de me dire où tu étais April !

Je soupirai et roulai des yeux. Il m'énervait quand il était comme ça, mais bon il s'était inquiété, je lui devais bien ça.

— Chez Benjamin, avec Ethel.

— J'hallucine, lâcha-t-il en roulant des yeux.

— Quoi ? On dirait que j'ai couché avec lui, soupirai-je.

— J'espère bien que non. T'as intérêt à rester vierge, sinon je te jure que...

Je rigolai et le défiai du regard.

— C'est bien dommage, je ne le suis plus depuis longtemps, ris-je.

Charles s'étrangla et Antoine perdit son sourire. Ils me regardèrent d'un air abasourdis ; comme si, sans mauvais jeu de mot, j'étais la vierge Marie en personne. Intérieurement, j'étais morte de rire.

— Je crois que j'ai mal compris, dit Charles en toussant.

Je secouai la tête de droite à gauche en riant. Antoine ne comprenait toujours pas.

— Tu n'es plus vierge ?

— Charles ta gueule. Tu n'es plus vierge April ? répéta Antoine.

— Non, et je ne compte pas développer ce sujet avec vous.

— Bordel, alors là, lâcha Antoine.

Il n'avait pas l'air énervé mais plutôt détendu. C'était étrange tout ça.

— April, tu dors avec moi ce soir ? me demanda Antoine d'une voix enfantine.

Je pouffai de rire, comprenant immédiatement ce qu'il avait derrière la tête. Certes je couchais souvent avec Luc, mais ce n'était pas pour cela que je souhaitais recommencer. Coucher avec quelqu'un qu'on apprécie c'est également se dévoiler. Si je n'appréciais pas Antoine ça ne m'aurait fait ni chaud ni froid, mais là c'était different.

— Si tu veux, dis-je en haussant les épaules.

Il sourit et me serra une nouvelle fois dans ses bras. Nous débarrassâmes la table et on monta dans nos chambres. Charles devait bosser et je décidai de regarder un film avec Antoine. Nous allâmes dans ma chambre et nous nous allongeâmes sur mon lit.

Antoine m'encercla avec ses bras et déposa une ligne de baisers brûlants dans mon cou. Il était si mignon quand il était comme ça.

— April ?

— Oui ?

— Je suis le mec le plus chanceux de la terre.

— Ah oui, et pourquoi ? questionnai-je en souriant.

— Parce que j'ai une copine merveilleuse.

Mon coeur fondit, et un sourire niais fit place sur mon visage. Il était trop mignon.

— Mon toinou, dis-je en me collant à lui.

Toinou, c'est nouveau ? remarqua-y-il joyeux.

— Oui, je trouve que ça te va bien, rigolai-je.

Il rit et m'embrassa. Il m'embrassait tendrement, doucement, avec attention. Mes mains caressaient ses joues, et les siennes frôlaient la peau nue de mon dos, sous mon débardeur. Il grogna contre mes lèvres et mît fin à notre baiser. Ses prunelles me fixaient et il me regardait langoureusement.

— Antoine, est-ce que le fait que je ne sois plus vierge te dérange ? hasardai-je soudainement, voulant vraiment savoir ce qu'il en pensait.

— Au tout début j'aimais le faite de me dire que tu étais vierge. Mais finalement je préfère que tu ne le sois pas, ça me soulage même.

Je souris satisfaite de sa réponse.

— Après tu es quand même jeune, mais je ne critique pas car à 15 ans j'avais déjà couché avec pas mal de filles.

— Je sais.

Le problème était que je n'avais pas fait ma première fois, dans les mêmes circonstances que lui.

Il me serra dans ses bras et on commença notre film, dans une ambiance très agréable.

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