10. Rien à dire.
Septembre 2013,
April.
Son regard était extrêmement intimidant et il dégageait une sorte d'indifférence qui m'était totalement insupportable. Le père d'Antoine arriva et commença à engueuler le groupe. Ils avaient l'air habitué car cela ne semblait pas les attrister. Puis l'entraîneur – alias papa Antoine – fit un court résumé de la séance qu'ils allaient effectuer. Ils allèrent ensuite dans la piscine et Antoine me fit un bisou sur le front.
— À plus, me dit-il avec un clin d'œil.
Mes yeux galopèrent sur sa silhouette parfaite, dont je prenais un malin plaisir à dévorer.
À la fin de l'entraînement, il revint trempé, avec un sourire irrésistible scotché sur le visage. Il était vraiment beau. Je le suivis jusqu'aux vestiaires et attendit patiemment qu'il se change. Quand il ressortit de la cabine, il me demanda de l'attendre dehors avec le reste du groupe car il devait parler à son père. J'hochai alors de la tête et sortis de la piscine. Léopold, quelques filles ainsi que le mec au regard bleu océan étaient adossés aux rambardes devant la piscine. J'avançai donc sûre de moi sous les regards envieux des filles et du regard intimidant de monsieur aux yeux couleur océan.
— Alors April, comment as-tu trouvé l'entraînement ? me demanda Léopold quand je me plantai à ses côtés pour attendre mon petit Antoine.
Je répondis que c'était plutôt sympa à voir, et qu'ils nageaient tous très bien. Le fait de voir ce que faisait Antoine au moins trois fois par semaine me plaisait.
— C'était cool, ajoutai-je en souriant.
— April. C'est donc comme ça que s'appelle la nouvelle copine d'Antoine ? pouffa le mec aux yeux bleu, en arquant un sourcil.
Il se foutait donc ouvertement de ma gueule. Très bien.
— Ah...parce que c'est sa nouvelle copine ? rétorqua une des filles en rigolant.
Je rêvais ou bien tout le monde se payait ma tête.
— Qu'est ce que ça peut te foutre qu'elle le soit ? T'as peur qu'Eleonora est le seum ? me défendit Léopold en se moquant de la fameuse Eleonora ainsi que de sa copine qui ouvrait sa bouche pour ne rien dire.
Eleonora se décomposa et sa copine devint toute rouge. Elles étaient ridicules.
— Thomas, qu'est ce que ça peut te foutre que sa copine s'appelle April ? continua Léopold.
Il s'appelait donc Thomas. Celui-ci le regarda en souriant de manière provocante. Ce mec était vraiment chiant.
— Rien, cela prouve juste qu'elle ne réfléchit pas à ce qu'elle fait, lui répondit-il.
Je lâchai un rire jaune et me tournai vers lui, très énervé. Il commençait sérieusement à me taper sur le système avec son air de supériorité.
— Tu as raison. D'ailleurs, quand je te dirai d'aller te faire foutre, je n'aurais pas non plus pris le temps de réfléchir, bouffon ! pestai-je hors de moi.
Il explosa de rire sous mon nez. Ce mec était insupportable, pire tu mourrais.
— Tiens en plus d'être vraiment la plus belle de ses ex, elle n'a pas sa langue dans sa poche, rajouta-t-il en croisant ses bras contre son torse.
Je soupirai d'exaspération, il me faisait clairement chier.
— Si tu pouvais fermer ta bouche ça me ferait du bien, lançai-je à bout.
J'entendis Léopold rire dans sa barbe et le fameux Thomas souriait encore plus. Putain, je n'avais qu'une seule envie : c'était de le baffer !
— Par contre, reste calme.
J'arquai un sourcil, et souris de façon provocante.
— Ça tombe bien ça ne me plait pas.
Léopold éclata de rire et les filles me dévisagèrent. Les autres gars ne disaient rien mais se contentaient de sourire. Quant à Thomas, son fidèle rictus était toujours présent sur son visage.
Antoine arriva à ce moment là, en souriant. Il m'attrapa la taille et me colla à lui. Je reniflais son odeur que j'aimais plus que tout pendant qu'il me faisait un bisou sur le front.
— On y va April ?
J'hochai de la tête et il proposa aux autres de venir. Ils attendaient encore quelqu'un.
— Léo, tu viens avec nous ?
— Bien sûr !
Je souris, il était vraiment très gentil. Antoine dit au revoir à tout le monde et moi je me contentai de provoquer les filles. Elles étaient tellement ridicules, c'était à mourir de rire. Je tournai le dos et m'apprêtai à suivre Antoine et Léopold quand une voix m'interpela.
— À bientôt petite chieuse.
Je roulai des yeux, et rigolai intérieurement.
— Bye bouffon, dis-je en lui souriant.
*
Je m'allongeai sur mon lit, exténuée. Cette journée m'avait épuisé. Antoine débarqua dans ma chambre, deux assiettes dans les mains, qui contenaient deux croques-monsieur. Mes yeux s'illuminèrent, j'adorais ça.
— T'aimes ? Parce que sinon je peux te faire autre chose minette.
— Ah non c'est parfait, j'adore ça !
Il esquissa un sourire, content et me tendit mon assiette. Il s'assit sur mon lit, de tel sorte à ce que je puisse m'assoir en collant mon dos à son torse. On mangea sans trop rien dire, tellement on avait faim.
— Mon père t'adore, me chuchota-t-il.
— C'est vrai ? m'exclamai-je ravie.
— Ouais, d'habitude il n'aime aucune de mes copines, mais toi il m'a dit mot pour mot : « elle est différente, elle a un truc qui la rend spéciale, on a envie de passer du temps avec elle ».
Cela me toucha énormément, c'était si gentil.
— Oh ! Et tu en penses quoi toi, petit Antoine ?
— Grand Antoine pense que son papa a entièrement raison et que j'ai beaucoup de chance de t'avoir.
Je défaillis, il était craquant. Et moi j'étais vraiment niaise. Il m'offrit un beau sourire, dévoilant sa dentition parfaite, qui au passage était d'une blancheur extraordinaire et joua avec mes cheveux.
Je repensai à ce fameux Thomas, il était mystérieux mais surtout chiant. N'empêche, il m'avait fait rire. La façon qu'il avait de regarder les gens qui était extrêmement déstabilisante. Puis son sourire avait le don de pousser à bout. Après tout, j'étais pareil, j'aimais énerver les gens.
— Tu penses à quoi, minette ?
Je chassai ce garçon de ma tête et souris à mon Antoine. Ses yeux noisette m'envoutaient. Je me relevai et le forçai à me regarder dans les yeux.
— À rien, finis-je par répondre calmement.
— T'es belle.
— T'es pas mal non plus.
Il sourit et arrangea ma frange qui était complément décoiffée. Je posai mes lèvres sur les siennes et passai mes mains dans ses cheveux. Sa main descendit le long de mon dos et faisait des allés retours, tout doux. Notre baiser prit fin et je reposai mes lèvres sur les siennes ne voulant plus les quitter. Je posai enfin ma tête sur son torse et ses mains m'encerclèrent pour me faire un câlin.
Je ne sais pourquoi mais ce geste me rappela Luc. J'avais toujours des sentiments pour lui, et ça m'empêchait de me lâcher avec Antoine. J'étais consciente que le fait que j'aime encore Luc n'était pas du tout respectueux envers Antoine, mais je n'y pouvais rien. Luc faisait et fera partie de moi pour toujours. Il me manquait terriblement.
— April ?
— Oui, dis-je en relevant la tête vers lui.
— Non rien oublie, se rattrapa-t-il en souriant.
Je fronçai les sourcils, je détestais qu'on me dise ça. Cela prouvait, au contraire, qu'on devait y faire attention et non pas oublier. C'était Luc qui m'avait dit ça un jour, car évidement c'était ma phrase préférée autrefois.
— Non, dis moi.
— Il t'a parlé Thomas toute à l'heure ?
Je souris malicieusement, Antoine Davy serait-il jaloux ?
— Hum...Oui, pourquoi ? demandai-je curieuse de savoir ce qui le dérangeait.
— Il t'a dit quoi ?
— Il se payait ma tête du coup, je me suis énervée, répondis-je en haussant les sourcils.
— Ce mec a vraiment un problème, pesta-t-il, plutôt énervé.
— Pourquoi ?
— Laisse tomber, ce n'est pas intéressant.
J'arquai un sourcil voyant très bien que si, ça l'était, en tout qu'à pour moi ça l'était.
— C'est trop long à expliquer. Je n'ai pas envie de passer ma soirée à te raconter ces trucs de merde.
Je soufflai, voyant qu'il ne céderait pas. On s'allongea sur mon lit, et il me colla à lui. Ce mec avait constamment besoin que je sois collée à lui.
— April, je ne connais rien de toi, lâcha-t-il soudainement.
Et voilà qu'il recommençait, je pensais qu'il avait compris que je ne voulais rien dire sur moi. Je soufflai et me détachai un peu de lui. Il m'avait complètement refroidi.
— Je te l'ai déjà dit, il n'y a rien à dire ni à connaître, répliquai-je froidement.
Il remarqua mon ton froid et fronça légèrement les sourcils. Il se releva et me fixa étrangement.
— Pourquoi tu veux pas m'en dire un peu plus sur toi ?
Il commençait à me taper sur le système, je n'avais pas envie point, il fallait qu'il passe à autre chose.
— Parce que.
— Parce que quoi ? Développe ! s'énerva-t-il.
— Parce que.
Il me regarda sans comprendre, il avait l'air vexé.
— Parce que quoi ! Je ne suis pas aussi bien que ton ex ? Je ne mérite pas d'apprendre à te connaître ? hurla-t-il en me regardant avec des yeux noirs.
— N'importe quoi, t'as vraiment un problème, soufflai-je en colère.
— Non, c'est toi qui en as un, pas moi April.
— Lâche moi c'est clair ? m'énervai-je, hors de moi.
— Très clair !
Il me foudroya du regard et se leva furibond. Je regrettai d'avoir dit ça, il était si attentionné et moi j'étais méchante avec lui, il ne méritait pas ça. Il sortit de ma chambre en claquant la porte. Je courus après lui mais il s'enferma dans sa chambre.
— Antoine !
Il ne répondit pas et je l'entendis shooter dans quelque chose.
— Excuse-moi, ouvre ta porte !
Je tambourinai contre la porte. Qu'est-ce que j'étais conne parfois. Je tapais de plus en plus fort, mes mains me faisaient extrêmement mal.
— S'il te plait Antoine, pardon, suppliai-je d'une voix tremblotante.
— J'ai plus envie de te parler ! beugla-t-il avec rage.
Je m'effondrai en larmes et je courus me réfugier dans ma chambre. J'enfouis ma tête dans mon oreiller et pleurai. Je me détestais. Je faisais du mal à chaque personne qui m'entourait. Les unes après les autres. J'étais horrible.
J'attrapai mon téléphone et envoyai un message à Benjamin.
À Ben : Je peux dormir chez toi ?
De Ben : Je t'attends.
J'attrapai toutes mes affaires ainsi que mon sac de cours. Je sortis de ma chambre, puis de chez moi, me dépêchant d'aller chez Benjamin. Il était tard et il n'y avait personne dans la rue. Quand j'arrivai devant chez lui, j'envoyai un pauvre message à Antoine.
À Antoine : Je dors chez Benjamin, passe une bonne nuit, excuse moi.
J'essuyai mes larmes et tapai à la porte. Benjamin se précipita pour m'ouvrir et me serra dans ses bras.
— Chagrin d'amour poulette ?
— Dispute d'amour, rectifiai-je toute triste.
Il sourit minablement et me fit un bisou sur le crâne. Il m'emmena dans sa chambre et prit son ordinateur. Il me proposa de regarder un film et j'acceptai. Je me réfugiai dans ses bras et regardai le film sans rien dire.
Antoine ne m'avait pas répondu et je culpabilisais. Luc m'avait reproché la même chose et on s'était violemment disputé. Sauf que nous n'arrivions pas à rester fâcher et puis au fur à mesure je m'étais ouverte à lui. Quelques temps après, nous partagions tout, il savait tout de moi et inversement, je ne gardais plus rien pour moi. Sauf que là, ce n'était pas pareil, je ne me dévoilerai pas, et tant pis si ça détruisait notre couple. Je ne changerai pas d'avis.
À la fin du film, on se mît sous les draps. Benjamin me regardait sans parler. Avant, on dormait souvent ensemble et cela m'avait manqué.
— April, si tu ne veux pas faire un truc ne t'obliges pas à le faire. J'ai bien compris que tu ne comptais pas passer le reste de ta vie à Paris, donc fais ce que tu veux et ne pense pas aux autres, d'accord poulette ?
J'hochai la tête, il avait entièrement raison. Je ne comptais pas passé ma vie ici, je souhaitais partir le plus tôt possible. J'avais bien compris que mon père ne me laisserait pas aller à Greenville, rien que même pendant les vacances, je devais me débrouiller seule.
— Ben ? l'appelai-je doucement.
— Oui ?
— Si je repartais aux États-Unis, tu viendrais avec moi ?
— Ouais, personne ne me retient ici.
Mon cœur se serra à la fin de sa phrase. Ses parents s'en foutaient de lui. Avant, il passait donc ses journées chez ma grand-mère, elle était comme sa mère pour lui. Le jour où elle est morte, elle lui avait légué une belle somme d'argent. Depuis il vivait seul.
— On partira tous les deux alors, on partira dès que j'aurais trouvé un moyen.
— On en reparle demain, je suis crevé, désolé.
Je ris et lui souhaitai bonne nuit, me laissant ensuite emporter dans les bras de Morphée. La nuit portait conseil et m'aiderait à trouver une solution.
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NDA :
Hello ! Je m'excuse pour les fautes je n'ai pas eu le temps de relire, je le ferai demain promis ! Merci à mes lectrices qui commentent sous tous mes chapitres (vous êtes adorables), vos commentaires me font plaisir !❤️
Alors ce chapitre ? April qui veut retourner aux USA ?
Antoine est vraiment beau n'est ce pas 😏🤔
Alors je voulais vous dire que je ne sais pas trop quand est-ce que je posterai car samedi c'est mon anniversaire et vendredi/samedi/dimanche je risque d'être assez prise. Je vais essayer de poster demain ou vendredi mais je ne vous promets rien. Sinon vous aurez un chapitre plutôt long lundi !
Je vous embrasse fort, à bientôt,
Laura ❤️
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