Chapitre 6
- Je vais bien ! gronda Peat excédé par le surplus de personnel autour de lui, tandis qu'on lui soignait son épaule à l'hôpital.
- Tant qu'on ne me dit pas clairement que tout va bien, on restera ici ! s'exclama Fort, sourcils froncés de colère, le regard noir et le visage crispé. Miss Layla est aussi en soins, j'attends des nouvelles.
- Les médecins ont dit que ce n'était qu'une égratignure et je suis vacciné, donc je peux rentrer. Pas vrai ?
- Oui, tout à fait ! répondit une infirmière qui lui faisait signer plusieurs papiers. Votre traitement vous attends, vous avez juste à aller les récupérer quand vous irez payer.
- Merci. dit Peat alors que cette dernière quitta l'endroit pour aller vers un bureau. Nong, je vais bien, tu devrais aller voir Miss Layla. Son fiancé est prévenu ?
- Oui, il est en chemin.
Fort était encore très furieux de ce qu'il venait de ce passer, mais n'arrivait pas à se faire à l'idée que ce jeune gérant de café aie put subir autant en l'espace de quelques jours et que celui qui lui causait le plus de problèmes ai attenté à sa vie. Fort pouvait remercier la rapidité d'action de Peat pour ça, lui évitant d'être tué, mais il s'en voulait de n'avoir pu protéger ni Layla ni lui... Il n'arriverait pas à se défaire de se sentiment de culpabilité qui lui broyait les entrailles.
- Patron ! entendirent-ils, près d'une quinzaine de minutes plus tard.
- Luka.
- Où est Layla ? Dans un service de soins, je vais t'y conduire.
- Comment va-t-elle ? le pressa l'homme qui devait être plus vieux qu'eux deux.
- Elle va bien je te dit ! gronda Fort qui perdait patience.
Comprenant que les choses allaient mal tourner, Peat intervint :
- Phi, Miss Layla va bien. Elle n'a qu'une entorse et une légère blessure à la tête.
- Qui... Vous êtes aussi une victime ?
- Ne lui parle pas sur se ton ! gronda Fort, affrontant l'homme comme si ce dernier cherchait à faire du mal à Peat.
- Nong, tout va bien... dit-il d'une voix douce pour calmer la colère du CEO qui allait craquer à tout moment. Assis toi. Excusez-moi, est-ce que vous pouvez guider ce monsieur vers Mademoiselle Layla ? Elle a été amené en même temps que moi.
- Ah oui ! Venez Monsieur. Vous êtes de la famille ?
- Je suis son fiancé.
- Ah c'est vous qu'elle a contacté, d'accord. Venez.
- Dites moi si elle va bien !
- Oui, elle va bien. Juste une entorse, sa blessure à la joue ne laissera aucune marque. Ce jeune homme lui a administré les premiers soins comme il fallait. Venez c'est par ici.
Ils quittèrent l'endroit où avait été traité Peat, le laissant avec Fort qui avait besoin de sortir pour respirer mais il savait que dehors les paparazzi l'attendraient, prêt à le prendre pour faire grossir les titres du soir et du lendemain.
- Phi, oui c'est moi, peux-tu venir nous chercher ? Non, je suis à l'hôpital. Je vous expliquerai tout une fois qu'on sera au café. D'accord, merci. Oui pas de soucis.
Peat raccrocha et se tourna vers Fort.
- Mon cuisinier va venir nous chercher en voiture. On va aller au café, tu as besoin de te détendre.
- Je ne veux pas impliquer ton staff dans cette histoire.
- C'est un peu tard ça, je suis déjà impliqué. Donc si je le suis, mon équipe l'est aussi, lui dit le gérant, point sur les hanches. Je vais aller payer et récupérer mon traitement.
- Je m'en occupe, peux-tu aller voir Layla et Luka pour les prévenir que nous partons avant eux ? suggéra Fort qui ne se sentait pas d'aller voir Luka pour se prendre la tête avec lui et faire un scandale dans l'hôpital.
- D'accord, mais ça ne fait qu'ajouter à la dette que j'ai déjà envers toi.
- Ce n'est pas grave. Au moins j'ai l'assurance que tu ne me feras pas faux bon.
- C'est mal me connaître.
Peat aurait put trouver ça insultant, se rebeller contre Fort, mais n'était-ce pas la même chose pour lui ? Lui aussi utilisait Fort pour régler sa dette financière afin de se libérer de ce cauchemar qui le bouffait depuis des années. Il le laissa se diriger vers le comptoir tandis qu'il partait pour trouver la jeune secrétaire avec un médecin et son fiancé qui le harcelait de questions.
- Oh, Monsieur Chaijindar ! s'exclama la jeune femme en souriant. Comment vous allez ?
- Rien de bien grave, juste un traitement léger à prendre et tout ira bien dans quelques jours. Mais vous ?
- Je vais bien. Vous avez fait de l'excellent travail, merci beaucoup.
- Ah c'est vous qui lui avait fait tout ça ? demanda le médecin.
- Oui.
- Comme ma patiente vient de le faire remarquer, vous avez fait de l'excellent travail. Les dégâts ont été limité et sa blessure à la joue disparaîtra bien vite. Elle doit cependant prendre quelques jours de repos pour son pieds.
- Combien environ ?
- Deux semaines environ.
- Je ne pourrai jamais m'absenter aussi longtemps ! s'affola Layla en pensant à tout le travail qui allait s'amasser si elle prenait un congé.
- Ne vous inquiétez pas Layla, retentit la voix de Fort. Prenez ce congé pour vous reposer et vous soigner. Je vous l'offre.
- Mais, Patron ?!
- Je peux me passer de vous pour quelques jours en physique, vous travaillerez depuis chez vous sans trop en faire. Est-ce que ça vous convient doc ?
- Parfaitement. Elle doit voir un kiné pour son pieds et voici la liste des médicaments.
- Donnez.
- Non ! Vous avez déjà assez à faire alors ne-
- Tststs... fit Fort en souriant à sa secrétaire désemparée.
- Nous sommes amis, alors laissez moi faire. Tout ce que vous avez à faire de votre côté c'est de rentrer et de vous reposer. J'enverrai quelqu'un vous apporter les dossiers dont vous aurez besoin. Phi, ramenez-la.
- Bien sûr ! Merci encore.
Peat les salua et quitta l'endroit quand il entendit Khan l'appeler. Fort paya alors les traitements et les consultations, alla rendre à Layla sa prescription et quitta l'hôpital avec les deux hommes.
[...]
Dans la salle de pause du café, Peat arriva avec une tasse fumante et une part de gâteau.
- Tiens, tu devrais boire un peu, lui dit-il en déposant le plateau devant Fort. Ici tu seras tranquille le temps que l'on finisse notre journée.
- Merci Phi.
Peat allait quitter la pièce quand il se ravisa pour venir le prendre dans ses bras. Il ne savait pas pourquoi il le faisait, mais il sentait que le CEO en avait besoin. Fort était fort mais jeune, il ne pouvait tout encaisser. Pourtant, Peat le sentit trembler légèrement.
- Merde ! pesta le gérant. T'as de la fièvre ! Pourquoi ne pas l'avoir dit ?!
- C'est arrivé quand on est sortit de l'hôpital... souffla Fort qui sentit la terre tourner.
- Kiss ! cria Peat. Kiss !!
Des pas précipités retentir dans l'escalier qui menait à l'étage privé.
- Patron ?
- Il est brûlant ! Vite, il faut l'allonger ! Aide-moi, on va le mettre sur le lit !
- Tout de suite !
Le serveur se pressa et vint aider son patron à porter Fort jusqu'au lit de la chambre d'appoint qu'ils utilisaient si l'un d'entre eux ne pouvaient pas rentrer chez lui. Peat envoya Kiss dans les cuisines récupérer une bassine avec de l'eau tandis qu'il aida Fort à retirer sa veste et ses chaussures pour être plus à l'aise.
- Et dire qu'avec tout ça on a pas signé le contrat, souffla Fort à travers la fièvre.
- Qu'est-ce que tu racontes ? On l'a signé, juste que tu ne l'as pas vu. répondit Peat occupé à le mettre sous les draps. Maintenant tais toi et laisse moi faire.
La situation était aussi risible que tendre. Le ridicule résidait simplement dans le fait que le CEO le plus féroce était en réalité qu'un enfant qui avait encore besoin d'être choyé par un adulte. Peat n'avait que faire de son statut, tout ce qu'il voulait était que Fort guérisse et pour ce faire, il allait devoir appeler un médecin en urgence pour s'occuper de lui, pendant que Kiss l'aiderait à préparer les médicaments nécessaire.
Bien que Peat avait envie de le frapper pour oser lui faire peur, il ne pouvait s'empêcher de vouloir le prendre dans ses bras et de lui dire que tout irait bien. Pourquoi ? Aucune idée. De la pitié ? Non, même lui n'en ressentait pas. S'il ne voulait pas qu'on lui témoigne de la pitié, il n'allait pas se mettre à traiter les autres de la même manière. Non, Fort lui faisait ressentir un sentiment plus étrange encore et c'était ce qui le perturbait, mais il ne détestait pas ça.
Tu n'as pas le temps pour faire dans le sentiment ! se rappela-t-il mentalement.
Non, c'est vrai il n'avait pas le temps pour ça. Il devait travailler pour avoir de quoi se libérer de son enfer et ensuite il mènerait son projet personnel jusqu'au bout.
- Patron, le doc est là ! C'est par ici.
- Où est mon patient ?
- Bonjour Phi, il est ici.
- Hm ? Du surmenage mon garçon.
- Il est devin ? souffla Fort irrité.
- Tais toi et laisse toi faire, gronda Peat, poings sur les hanches, debout derrière le médecin qui passa outre la répartie.
Fort ferma la bouche le temps de l'auscultation jusqu'à ce que le médecin confirme sa première déduction et qu'il leur écrive une prescription.
- Kiss, accompagne le médecin et offre lui ce qu'il veut. J'irai chercher les médicaments.
- Phi ! s'exclama Fort alors que les trio commença à quitter la salle.
- Nong, ferme les yeux. C'est un ordre, ferme les yeux. Okay, maintenant tu vas m'écouter attentivement : je vais descendre chercher les médicaments et je reviens. J'en ai pour dix minutes.
- Pas une de plus, murmura Fort.
- Pas une de plus, promis. Maintenant ferme la et essaye de te reposer.
Ils le virent hocher légèrement de la tête. Ils quittèrent la salle pour se retrouver en bas et se séparèrent.
Quand Peat revint, un sachet de médicaments dans la main, il trouva Fort assis sur le lit, la tête entre les mains.
- Je t'ai dit quoi ?
- J'y arrive pas... grommela le CEO soulagé de le voir de retour.
- Je t'ai dit : dix minutes, pas plus, ça fait même pas cinq minutes. T'abuses quand même.
Peat se transforma en petite infirmière, s'occupant du patient délirant qui se laissa docilement faire cette fois jusqu'à s'endormir complètement, Peat à ses côtés, veillant sur lui comme une gargouilles.
Le gérant caressa la tête du jeune homme tourné vers lui, comme un bébé dormant contre son doudou pour plus de confort ou de sûreté. C'est ainsi que Khan les trouva quand il monta à la fin de la journée, les trouvant l'un contre l'autre, endormit.
- Phi, est-ce que-
- Chut, faites pas de bruit. murmura-t-il, un sourire amusé sur les lèvres. Laissons-les pour ce soir. Mina, tu peux t'occuper de fermer le comptoir ? Kiss et Lee nettoyez la salle. Je vais m'occuper de la cuisine. Lee nous ferons les comptes après et on rentrera.
- Oui chef ! chuchotèrent les trois serveurs en pouffant, direction la salle du café pour s'occuper des corvées du patron.
Ils quittèrent enfin, près de deux heures plus tard, le café, fermant derrière eux, laissant Fort et Peat dans les bras de l'autre, plongé dans le monde de Morphée.
***
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