Chapitre 14
Pendant le shooting tardif, tout le staff ne savait comment fonctionner. Peat les dirigeait du mieux qu'il pouvait en présence des parents du CEO. Mais surtout avec l'ancien artiste qui grondait à les voir autant en admiration devant le gérant du petit café.
Croyaient-ils vraiment à cette histoire ? Lui espérait que non, car même pour lui elle était bancale et ça ce voyait beaucoup trop. Mais les parents de Fort étaient en admiration devant ce mec sortit de nulle part qui agissait comme ci c'était inné chez lui. Qui c'était ? Le mannequin avait la sensation d'avoir échoué quelque part sans savoir où alors qu'il voulait simplement que Fort réalise qu'il n'était rien sans lui... Finalement, n'était-ce pas l'inverse qui s'était produit ?
- Nong, regard par ici et donne plus de noirceur à ton regard, oui ! Voilà, comme ça ! T'es parfait ! Ne bouge pas ! s'exclama le photographe.
"T'es parfait" cette phrase raisonna dans la tête du mannequin jaloux qui ruminait ses années passées à poser pour cette agence mais dont il n'avait jamais entendu parlé de cette nouvelle marque. Fort aurait dû tout faire pour le récupérer, alors pourquoi avoir engagé quelqu'un qu'i n'était qu'un contrat temporaire ? Personne n'avait eu cette même attitude avec lui qu'ils n'avaient actuellement avec ce gars. Jaloux et rongeant son frein, le mannequin donna un coup de pied dans un luminaire qui éclata. L'installation tomba et Peat se précipita vers une table où se trouvait du monde, pour retenir la lourde lampe qui allait leur tomber dessus.
- Peat !
- Vous allez bien ? s'enquit-il, tenant de toutes ses forces, le luminaire qui devait peser une tonne pour lui.
- Venez l'aider ! s'exclama le photographe qui pouvait le remercier d'avoir sauvé ses objectifs qui valaient une fortune.
Plusieurs personnes se précipitèrent vers le jeune homme pour l'aider à remettre en place l'installation et vérifier que tout était en ordre avant que le père de Fort ne fasse signe à un de ses gardes du corps. Ce dernier, un molosse bien épais et aussi grand que Fort, se tourna vers le mannequin qui devint blême. Il l'empoigna et le tira derrière lui, le laissant crier de terreur, outré par le traitement qu'il subissait alors qu'il avait été le premier à prévenir les Sangngey de l'intrusion dans leur agence.
- Peat, s'enquit la mère. Tu vas bien fils ?
- Tout va bien Ma', dit-il en souriant, surprenant tout le monde. Ce n'est pas la première fois, je pense pas que ça sera la dernière non plus.
Lui riait doucement pour détendre l'atmosphère, mais les parents, eux, n'étaient pas aussi détendu que lui. Pour eux, quelque chose n'allait pas et ça commençait par cette personne qui s'était crue indispensable pour leur agence. Ils l'avaient apprécié dès ses débuts, mais quand Fort avait dû s'en séparé, ils avaient investigué de loin pour s'assurer que leur fils n'avait pas fait une bêtise.
Ils devaient l'admettre que ça avait été, sans doute, sa meilleure décision. Grâce à ça, Fort avait put rencontrer Peat et faire décoller les ventes de sa nouvelle collection. Peat était un être étrange et mystérieux. Ils avaient fait des recherches mais n'avaient pas trouvé grand chose. S'ils avaient fait suivre Fort dans tout ses déplacements, ils n'avaient pas pu assister à beaucoup de choses. Mais l'influence de Peat sur leur enfant était notable et ils ne pouvaient que l'en remercier. Mais pourquoi tant d'acharnement sur Fort et sur Peat ? Car s'ils avaient bien retenu une information c'était qu'il n'en était pas à sa première blessure.
L'homme fit signe à Layla de s'approcher et celle-ci lui raconta à l'oreille l'incident avec le mannequin, le jour de la signature du contrat de Peat. La colère flamboya dans son regard.
- Peat !
- Pa' ?
- Prends tes affaires, nous te ramenons. ordonna-t-il.
- Je dois aider à ranger.
- Non, tu-
- Je dois aider, répéta Peat avec plus de force. C'est une chose que l'on fait à chaque fois. Fort le fait aussi.
- Vraiment ? s'étonna sa mère qui lança un regard au staff.
Chacun des travailleurs présents hochèrent la tête à l'affirmatif.
- Monsieur Sangngey participe même au nettoyage des fois quand il assiste aux shooting, leur précisa le photographe.
Surpris, le père retira sa veste, retroussa ses manches et s'avança.
- Que... Qu'est-ce que vous faîtes ?
- Si mon fils participe au rangement, alors je vais prendre son rôle le temps de son absence, déclara le vieil homme en soulevant une caisse. Peat !
- Ici Pa', lui indiqua le jeune homme souriant.
[...]
Après plusieurs jours de batail, Fort fut enfin innocenté et le mannequin accusé. Comment ? Il s'était piégé tout seul. Le soir du shooting, alors qu'il avait cogné dans le lampadaire et qu'il avait été expulsé par le garde du corps du père, il avait tout avoué dans un accès de colère. Les caméras avaient tout enregistré et ça avait pesé dans la balance. Mais ses avocats étaient des acharnés et Peat avait dû se battre bec et ongles pour les contrer. Son histoire était même sortie et au tribunal, quand Peat fut appeler à témoigner, la partie adverse avait utilisé son histoire de famille pour l'incriminer. Fort avait hurlé de colère, mais un seul regard de son compagnon avait réussi à le faire taire.
Peat était fier, il n'avait pas besoin qu'on le berce pour le réconforter. Il savait qui était à ses côtés et il avait fait face à toute la situation avec confiance. Fort ne pouvait pas être plus fier de lui. Les parents du CEO avaient été révolté, mais pas contre eux, contre les avocats qui avaient cherché à descendre Peat pour justifier la connerie de leur client.
Au final, le juge avait été compréhensif et avait rendu sa liberté à Fort.
Au jour de sa libération, il avait donné au gardien ce qu'il lui avait promit, rendant celui-ci hystérique.
Dehors, devant la grille rouillée, il le vit. Pas seul non, mais il ne pouvait voir que lui, son esprit ne voyait que lui.
Il accélèra le pas et quand on lui ouvrit, Peat fonça droit dans ses bras, embrassant sa bouche comme un affamé, accroché à son corps comme à une bouée en pleine mer. Leurs langues se lièrent, leurs souffles se mélangèrent, tout revenait à la normale pour eux. Ils étaient de nouveau ensemble et beaucoup de choses allaient changer à partir de maintenant.
- Tu es libre, souffla Peat, les larmes aux yeux.
Fort marcha pour sortir de l'enceinte, tenant son compagnon contre lui, souriant.
- Oui, je suis libre. Merci P'Peat.
- Je t'aime.
- Moi aussi Baby.
Fort l'embrassa et s'arrêta une fois hors des grilles, au point où il l'entendit gémir.
- Ça m'avait tellement manqué, gronda-t-il contre sa gorge.
- Tes pa-rents... feula Peat, le corps embarqué dans une spirale de plaisir et de désir qu'il n'avait plus ressentit pendant toute la durée de l'emprisonnement de son compagnon qui lui empoignait fermement les fesses pour le maintenir contre lui.
- Ma', Pa'.
- Fort, pose moi.
- Non. refusa le CEO avec force.
- Rentrons, s'amusa le père. Nous aurons tout le temps de discuter une fois chez vous.
- "Chez nous" ? s'étonna le CEO, jetant un coup d'œil à son partenaire.
- Je t'avais dit de me poser, sourit Peat, le rouge aux joues.
- Il c'est passé quoi pendant mon absence ?
- Tes parents sont au courant pour nous, avoua Peat.
Fort fronça les sourcils, mais sa mère ne le laissa pas ajouter quoi que ce soit qu'elle les poussa à entrer dans la voiture.
- Vous parlerez plus tard. Rentrons.
Si elle était aussi pressée, c'était parce qu'avec Peat, ils avaient préparé une surprise pour le CEO. Mais plus ce dernier cherchait à savoir pourquoi ses parents n'étaient pas contre sa relation et voire même jusqu'où ils savaient pour eux, plus l'effet de surprise perdrait de son charme.
- Ma', Pa', s'exclama Peat, légèrement gêné. Fermez les yeux.
- Pourqu-
- Tais toi et laisse faire mon gendre tu veux, gronda la femme à son mari en mettant une main sur ses yeux.
Elle lança un clin d'œil complice à Peat qui pouffa. Alors qu'il était assuré qu'aucun d'eux pouvait les voir, il attrapa la nuque de Fort et l'approcha pour l'embrasser furieusement. Secoué par autant d'audace, le CEO ne broncha pas, appréciant simplement la surprise qui le figea jusqu'à ce qu'ils arrivent à destination.
Mais au lieu d'arriver à son appartement, Fort fut surpris de voir la voiture se garer devant l'entrée de la petite rue qui donnait sur le café de Peat.
- Jusqu'où est-ce que vous avez fouillé dans ma vie privée ? gronda Fort.
- Ça suffit Fort ! s'exclama Peat cette fois énervé. Tais toi et laisse toi faire. Tu as confiance en
moi ?
- Bien sûr que oui ! répondit le CEO.
- Alors laisse toi faire et sourit. termina le gérant, nouant ses doigts aux siens et le tira à sa suite.
- Baby ?
Mais Peat ne répondit pas.
Ils entrèrent dans le petit café plongé dans le noir jusqu'à ce que...
- BON RETOUR ! s'écrièrent le staff, Layla, Luka et les sans abris que Fort avaient put aider et servir quand il prenait la place de Peat le matin.
Les serpentins explosèrent dans la salle, la musique se lança en fanfare et tous vinrent avec une pancarte lui souhaitant un bon accueil, un sourire ou alors une accolade amicale que le jeune homme accepta le regard brillant de larmes.
- Pleurs pas Baby, lui dit Peat, prenant son visage entre ses mains, essuyant l'eau qui coulait sur ses joues. Les héros c'est eux.
- Hm ?
- P'Ana nous a donné beaucoup d'informations qu'elle avait put entendre dans la rue, expliqua le jeune homme en souriant, montrant une femme que Fort connaissait bien pour le taquiner à chaque service du matin.
- Je n'ai pas fait grand chose, rougit-elle.
- Quand nous avons apprit pour votre emprisonnement sans raison, nous avons tous voulu aider.
- Nous n'avons aucun pouvoir, mais nous avons des yeux et des oreilles.
- P'Ana traine souvent dans le secteur des commerces, expliqua un homme. Quand elle a vu ce jeune homme avec des gens étranges parler de vous, elle est venue nous trouver et nous avons trouvé une façon de pouvoir vous aider.
- Nous avons donc discuté avec vos parents et notre patron préféré pour que ça puisse vous faire sortir, termina la fameuse Ana.
- Sans vous nous aurions eut beaucoup de mal à trouver la preuve qui nous fallait, merci encore. dit la mère de Fort en les saluant avec respect.
- Nous avons fait ce qui était en notre pouvoir, c'est tout.
- Mais pour moi c'est beaucoup, leur dit Peat.
Fort vint le prendre dans ses bras puis sa mère. Son père déposa un baiser chaste sur le front de son fils, surpris par ce geste qui ne lui ressemblait pas pourtant.
Le staff de Peat lui sauta également dans les bras, du moins les plus jeunes, pleurant leur bonheur de le voir libre.
Entre repas festif, musiques et embrassades, cette fin de journée et soirée fut celle qui marquera le plus Fort.
Mais déjà, le lendemain signait le début d'un autre soucis : les médias.
Et celui-ci allait être bien plus complexe à gérer...
***
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