Chapitre 13
- Ne fais rien, dit Fort derrière la plaque transparente du parloir.
- Fort, souffla Peat complètement horrifié et démuni.
Qu'est-ce qui leur était arrivé en l'espace d'un instant ? Les flics étaient arrivés avec un mandat d'arrêt contre Fort et l'avaient embarqué sans lui expliquer pourquoi ils l'emmenaient avec eux. Quel était le motif ? Pourquoi Fort, qui n'avait rien contre lui hormis des abrutis trop jaloux pour comprendre l'importance de leurs actes, devait-il finir en prison sans savoir pourquoi ?
- Phi, je veux que tu ailles dans mon bureau avec miss Layla et que tu appelles P'Luka. À vous trois vous allez pouvoir trouver pourquoi et protéger l'agence.
- ET TOI ?! s'écria Peat, les mains plaquées contre la vitre.
- Baby, si tu fais ce que je te dis, alors tout ira bien et je serai sortit en un rien de temps. C'est le temps que l'on comprenne pourquoi je suis là et qui veut s'en prendre à moi. Mon père va sans doute débarquer maintenant que je suis là.
- Ton père ?
- Oui. Ma famille m'a toujours laissé mais ils sont assez fiers, je pense, que j'ai repris la suite dans l'agence. expliqua ce dernier. Ne lui cache rien, ça ne servirait pas à grand chose. Mais ne lui demande pas d'aide, je dois faire ça par moi-même.
- Fort...
- Tu vas me manquer les prochains jours et nuits, lui lança le détenu en souriant.
- C'est pas le moment de parler de ça ! pleura Peat, bien que son cœur s'était lancé dans une course effrénée. Je vais te sortir de là. Tu m'as aidé, alors je vais faire pareil, je te le promet !
- Je sais. Fais attention à toi. Miss Layla, prenez soin de lui.
- Bien entendu Monsieur, s'inclina la femme inquiète qui ne laissa rien paraître. Nous devrions y aller.
- Je sais... Fort.
- Hm ?
Peat s'approcha de la plaque et signa quelque chose avec sa bouche qui laissa Fort muet avant de le voir disparaître et qu'il soit embarqué dans sa cellule.
- He ! Salut beau gosse !
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- T'as fait quoi comme vilaines choses ?
- Aucune idée, répondit Fort en souriant. Je dînais en bonne compagnie et les flics sont venus.
- Ils t'ont sortit du lit ? s'étonna un de ses codétenus.
- Non, j'étais à mon bureau en train de dîner avec mon compagnon et ils ont débarqué comme des fous sans me dire pourquoi j'étais embarqué.
- Attends, attends ! Ton "compagnon" ? Ils t'ont pas mis dans la bonne cellule mon gars !
Fort dévisagea un de ses codétenus avec une expression attentive sur le visage.
- On veut pas de tafiole ici ! Gardien !
Mais Fort n'ajouta rien, installa son barda sur le lit du haut et y grimpa, ignorant royalement les trois autres qui occupaient la cellule. Pourtant, une fois installé, l'un d'eux vint lui chercher des noises et lança une bagarre à laquelle Fort fut obligé de prendre part. Mais son passif sportif les mit rapidement au sol, des os déboités ou de grosses blessures sur le visage.
Il s'accroupit près d'un d'entre eux qui l'avait insulté pas plus tôt qu'il y a cinq minutes et lui dit en lui administrant une claque magistrale sur la joue :
- Ne sous estime jamais les "tafioles". On est assez forts pour s'en prendre une dans le cul mais également pour vous foutre une raclé. Ah et avant que j'oublie, je suis champion de sports de combat.
Il se releva au milieu des corps gémissants de douleur, quand les gardiens rappliquèrent.
- Qu'est-ce qu'il c'est pa- Sangney ? M... Monsieur Sangngey ?! s'exclama un gardien surpris de le voir ici.
- C'est moi, répondit-il, le regard sombre, bras croisés sur sa large poitrine. Si j'avais su que je serai embarqué dans un merdier pareil, j'aurai au moins demandé à être dans une zone avec des dormeurs, ça m'aurai évité de devoir boxer mes codétenus.
- Tu le connais ? demanda un autre gardien.
- Mais... Mais oui !
Ah, un fan, se dit Fort quand ce dernier exposa son passif des championnats et les compétences en therme de combat, qu'il possédait, faisant flipper les trois qui étaient encore à terre.
- Il gère aussi l'agence de stars de sa famille ! termina ce dernier après un long exposé sur la carrière de Fort. Mais, pourquoi vous êtes là Monsieur ?
- C'est ce que j'aimerai bien savoir.
- Hein ?! Ils vous ont rien dit ? s'étonna le fan.
- Non. Et mon agence est dans le chaos depuis hier. Mon compagnon est inquiet et il ne peut pas gérer de front nos deux entreprises seul...
- Oh non ! Je... Je vais me renseigner pour vous, mais est-ce que je peux vous demander quelque chose ? tenta le gardien, soudain très timide.
- Dîtes toujours, si c'est dans mes... moyens, répondit Fort en regardant autour de lui.
- Oh vous inquiétez pas j'ai tout avec moi, sourit l'homme trop heureux. Une photo et une dédicace ça ne vous embête pas ?
- Non du tout, mais pour la photo...
- AH oui, c'est vrai... Euh bah au moins la dédicace ?
- Je vous propose un deal.
- Euh, je vous écoute. Rien de dangereux quand même ?
- Du tout, pouffa Fort, donnant un coup de pieds sec dans le visage d'un des hommes à terre qui venait de lui attraper la cheville. Désolé, simple réflexe. Bien, revenons au deal. Si je suis innocenté et que je peux sortir, je vous fait la dédicace et la photo en même temps.
- Et si vous ne l'êtes pas ?
- Rien.
- Oh. Bon au moins c'est radical. fit le gardien en souriant.
- Tu vas quand même pas accepter son marché débile ?! s'exclama l'autre gardien.
- Bah si ! Pourquoi pas ? Tu vois souvent tes idoles en prison ?
- Euh...
- Voilà, donc laisse moi rêver de ça. Je vais me renseigner pour vous et j'espère que votre compagnon vous innocentera.
- Merci.
Les deux gardiens évacuèrent les trois corps, aidés par un Fort en bonnes conditions, tandis que de l'autre côté de la ville, Peat était en bras de fer avec les journalistes venus envahir le building.
Il avait dû prévenir son staff de s'occuper du café sans lui, tout en leur expliquant le peu qu'il savait de la situation. Ce qui n'était pas simple pour lui tout comme pour Fort qui devait croupir dans une cellule sans connaître le lendemain.
[...]
Dans le grand bureau de Fort, Peat était complètement perdu. Il savait comment gérer une entreprise, mais le gabarit de celle-ci était cent fois plus grande que son malheureux café coinsé dans un petit espace de rue bien protéger des passants. Pourtant, il devait faire face à une situation inédite. Fort l'avait désigné, malgré tout, en tant que son remplaçant, le temps qu'il puisse se sortir de cette situation étrange. Layla et Luka dans le bureau du CEO, assis sur les canapés, les trois travaillaient à revoir tous les dossiers sur lesquels Fort avait put avoir des soucis. Bien évidemment, la famille de Peat ou alors le dernier scandale de Fort se retrouvaient en au de la pile, mais quelque chose de plus s'était annoncé à eux : la famille de Fort venait d'entrer dans le building et marchait sur eux. Peat n'était pas prêt, il venait à peine de revenir du parloir que déjà il devait affronter ces gens-là.
Comment allait-il pouvoir s'en sortir ? Il était paniqué, mais devait jouer la carte de l'honnêteté. Il n'y avait que ça et il ne voulait pas chercher trop loin non plus car ça pouvait également lui être utile.
- Y a quelqu'un ? retentit une voix dans le bureau d'accueil de Layla.
- Ouvrez leur, ordonna Peat peu confiant.
- Vous êtes sûr ? demanda-t-elle.
- Je sors avec leur fils... Il va bien falloir que je les rencontre même si... J'aurai préféré que ça se passe dans d'autres circonstances...
- D'accord.
Layla se leva, rajusta sa mise et ouvrit la double porte pour laisser entrer le père et la mère de Fort. Ce couple respirait l'autorité et la dominance, ce qui était loin d'être le cas de Peat. Quand il se leva pour les saluer avec respect, la femme se figea.
- Oh mais... Chéri !
- Hm ? fit le mari en regardant le jeune homme que lui montrait sa femme.
- Ah ! Il est plus mignon que sur les photos, confirma son mari.
- Euh... Je... Bonjour. Je m'appelle-
- Nous savons qui vous êtes, l'interrompit brusquement une autre personne.
- Ah, souffla Peat en se rappelant du mannequin problématique. Effectivement, qu'on se connait... Monsieur, Madame, entrez. Installez-vous.
Mais à la surprise générale, la femme attrapa le bras de Peat et l'attira vers elle pour l'installer à sa droite. Le sourire qu'elle lui offrit était si large que Peat eut des doutes sur l'histoire qu'il avait put entendre sur Fort et sa famille, mais il pouvait comprendre pourquoi il se sentait exclus. L'attitude de cette famille était des plus exigeante, ils voulaient la perfection bien au delà de l'amour qu'ils pouvaient montrer à leur fils. Ils avaient été élevé à la dure durant une époque où l'on se montrait peu, mais pour eux, Fort était le seul enfant qu'ils avaient et qu'ils chérissaient, même s'ils le regardaient de loin. Preuve qu'ils aimaient leur enfant, ils n'avaient pas hésité à revenir à l'agence pour comprendre la situation et avoir la main dessus. Mais voilà que Peat les rencontrait et la femme lui dit :
- Nous savons qui vous êtes, fils.
- Comment ?
- Voyons ! Pensez-vous que nous ne suivons pas notre fils dans ses moindre pas ?! s'exclama celle-ci amusée avant de se pencher à son oreille pour lui dire : nous savons quelle relation vous entretenez tous les deux.
Peat se figea.
Allaient-ils lui demander de casser avec Fort ? Non, il ne le ferait pas ! Cèderait-il sous la
pression ? C'est possible mais il ne le voulait pas. Il ne s'était pas battu pour beaucoup de choses au contraire de Fort qui avait tout donné pour lui. Alors il ne voulait certainement pas tout foirer maintenant. L'aimait-il ? Oui, même s'ils ne se connaissaient que depuis quelques mois maintenant, il avait ce sentiment du cœur qui refuse de se taire et qui passe son temps à crier le nom de son propriétaire, du nouveau maître de ce corps qui ne lui appartenait plus. Chaque parcelle de son corps, son esprit et de son cœur était tournée vers Fort et Peat n'arriverait plus à s'en défaire.
- Je-
- Je ne vais pas te demander de rompre avec mon fils et mon mari non plus. Rassure-toi, lui dit-elle, un sourire rassurant sur la bouche.
Elle lui tapota le bras, mais l'ambiance n'était pas aux réjouissances car la présence d'un intru dans la pièce mettait Peat dans un état entre la colère et le questionnement. Quand la femme se pencha de nouveau contre son oreille, elle lui murmura quelque chose qui le surpris. Son regard alla de la femme à son mari puis regarda Layla qui ne savait pas ce qu'il ce passait entre la mère de Fort et le jeune gérant visiblement perplexe.
Mais un changement d'attitude surpris son monde quand Peat pris alors le bras de la femme et se lança :
- Ma', je suis désolé, je n'ai pas pu faire les choses correctement.
- Ce n'est rien, fit la femme visiblement surprise mais contente. Je suis sûr que Fort ne t'en voudra pas.
- Il m'a demandé de m'occuper de l'agence le temps que je le sorte d'ici. continua ce dernier jusqu'à ce qu'un léger soufflement dédaigneux se fasse entendre. Ah d'ailleurs, j'ai déjà trouvé quelques indices sur ce qui a put lui arriver.
- Oh ? fit le père en se redressant.
Peat pris un dossier et le tandis à l'homme tout en prononçant le mot "Pa'" haut et fort qui surpris le mannequin, Layla et son fiancé. Pourtant, ces deux-là retinrent un fou rire quand ils comprirent que Peat avait lancé un jeu avec la femme assise à côté de lui. Les deux avaient visiblement eut envie de jouer à un jeu dangereux pour tenter de découvrir ici ce qu'il c'était passé. Surtout savoir si leurs soupçons étaient justes.
Mais contre toutes attentes, le père de Fort apprécia, laissant Peat un peu décontenancé. Mais il ne se laissa pas surprendre quand la mère de son compagnon lui pris le bras et demanda à ce qu'il lui montre les autres recherches qu'ils avaient pu faire en peu de temps, laissant ainsi le mannequin incriminé dans une attitude très inquiète.
- Ma', est-ce que vous assisterez au shooting de ce soir ? demanda Peat, se rappelant qu'il avait encore une séance à faire pour la marque que Fort avait lancé pour l'agence.
- Oh ! s'exclama-t-elle. C'est vrai que tu es aussi le représentant de la marque !
- Ha, il couche avec pour avoir mon ancien poste ouais, railla l'ancien artiste de l'agence.
- Alors, commença Peat. Oui, je couche avec, mais non je ne le fais pas pour avoir un "poste".
- Et tu l'assumes en plus ! s'amusa le mannequin, pensant avoir là, une preuve de plus.
- J'ai rencontré Fort un midi quand il est venu dans mon café pour déjeuner. Il ma sauvé un soir quand j'ai été agressé.
Peat n'avait pas besoin d'en dire plus que déjà l'expression des parents lui apprit qu'ils n'étaient pas au courant de cette histoire. Mais Peat n'en avait pas honte, il avait seulement le souci que ses souvenirs ne voulaient pas le lâcher quand il n'était pas auprès de son compagnon.
Dieu qu'il lui manquait, et ça ne faisait même pas une journée.
Fort, gémit-il en lui. Tu me manques...
***
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