Chapitre 11
Peat avait put passer le reste de la journée avec Khan et l'aide ménagère de Fort, jusqu'à ce qu'ils partent en fin d'après-midi.
Seul dans l'appartement luxueux du jeune CEO, Peat se sentait affreusement seul. Que pouvait-il bien faire ? Le ménage avait été fait, la cuisine... L'aide ménagère avait préparé un repas rapide. Il n'avait rien à faire hormis aller se doucher et se poser devant la télé, zapper sur les chaînes qui parlaient sans cesse de ce qu'il s'était passé cette nuit-là. Il vit l'arrivée de Fort devant le building de son agence, assaillit par une armada de journalistes en furie.
- Bande de vautours, grommela Peat très peu content.
- Pourquoi est-ce que tu grognes ? entendit-il.
- Nong ?! s'exclama-t-il dans un sursaut. Tu devais pas rentrer plus tard ?
- Si, mais j'ai dû écourter. répondit le jeune homme, se délestant de sa veste qu'il abandonna sur un dossier de fauteuil.
Il défit sa cravate et déboutonna les deux premiers boutons de sa chemise avant de venir s'installer sur le canapé à côté de Peat qui le regarda. Fort se pencha, posa sa tête sur l'épaule du gérant qui ne broncha pas.
- Je suis fatigué, déclara le CEO, soupirant longuement.
- Tu devrais aller prendre une douche, le dîner est déjà prêt, dit Peat, caressant sa joue.
- Hm... Encore un peu.
Peat sourit, Fort ressemblait plus à un enfant qu'un adulte possédant les pleins pouvoirs sur tout un building et décisionnaire de carrières de certains artistes du pays. À côté de lui, Fort n'était qu'un jeune homme qui possédait ce côté très enfantin qui aimait avoir toute son attention. Ce n'était pas pour lui déplaire, il aimait ça... étrangement.
Après quelques instants, Fort se leva et ne revint qu'une demi heure après pour s'attabler autour de l'ilot central de sa cuisine où Peat y avait disposer leur dîner.
- Ça sens bon ! s'exclama le CEO éreinté.
- Ta femme de ménage est adorable. Mais j'ai rajouté quelques petites choses pour que tu puisses manger correctement.
Fort lui adressa un sourire aussi large qu'un croissant.
- Phi, tu ressembles à une petite femme attentionnée envers son mari.
- Va te faire, gronda Peat, le foudroyant du regard.
Fort éclata de rire.
Le dîner et le reste de la soirée se passa dans la même ambiance : détendue, drôle et apaisée. Au moment de se coucher, c'était comme s'ils avaient toujours été comme ça. Ils plongèrent sous les draps, sans se soucier de la réalité de leur situation, puis s'endormirent ainsi.
[...]
Cette situation dura les deux jours qui suivirent. Fort se leva tôt, laissant Peat seul dans le lit, non sans lui avoir embrassé le front et prévenu la femme de ménage de sa présence, pour ensuite filer vers le café rejoindre Khan. Tout les deux en profitaient pour accueillir les sans abris venu chercher leurs boxes du jour, avec qui ils partagèrent un moment plaisant et convivial. Puis, il partait après avoir tout nettoyé, pour retrouver Layla à l'agence et enchaîner les réunions qui n'avaient plus aucune saveur.
Quand finalement Peat repartit chez lui, Fort sentit une solitude si pesante dans son propre logement qu'il en vint à se demander si Peat ne lui en voudrait pas de débarquer chez lui en pleine nuit, sans l'avoir prévenu.
Mais en pleine nuit, environ quatre jours plus tard, le CEO pris sa moto pour filer droit vers le logement du gérant qui sursauta quand on toqua à sa porte vers minuit.
- Qui c'est ? gronda le jeune homme à moitié endormit, épuisé par son incapacité à s'endormir sans faire de cauchemars.
Mais quand il entendit la voix de Fort, son cœur ne put que s'emballer. Il se précipita vers sa porte, vérifia au judas puis s'empressa de lui ouvrir.
- Fort ?
- Je peux entrer ?
Peat l'attrapa pour l'attirer dans l'appartement, claqua la porte et le CEO contre celle-ci. Sans que Fort ne s'y attende, le jeune gérant plaqua sa bouche contre la sienne et le possède dans un baiser si profond et soulagé que Fort se dit qu'il avait finalement bien fait de venir à l'improviste.
- P'Peat, souffla-t-il.
Mais le gérant n'écoutait déjà plus, perdu dans la sensation d'avoir ce corps ferme et brûlant qu'il aimait beaucoup trop, avec qui il avait eu l'habitude de dormir pendant quelques soirs. Depuis son retour dans son logement froid, il avait très vite ressentit l'absence de chaleur. Son appartement avait été le théâtre d'une intrusion dont il voulait absolument oublier le souvenir. Mais c'était aussi impossible pour lui qu'il n'avait toujours pas su se défaire de l'odeur de son agression dans la ruelle donnant sur le studio.
Son esprit était beaucoup trop parasité et son seul moment de tranquillité résidait dans le fait d'avoir la présence de Fort avec lui.
Comment, en seulement quelques semaines, était-il devenu aussi dépendant de quelqu'un ? Lui qui se targuait de n'avoir aucun temps pour les relations amoureuses, même courtes ? Pourtant... Pourtant il ne pouvait ressentir de paix qu'auprès de Fort. Pourquoi ? Aucune idée mais il ne voulait plus quitter cette sensation de plénitude que ce dernier lui procurait.
- Peat, murmura Fort, prenant son visage en coupe entre ses mains.
Le CEO planta son regard dans le sien qui luisait d'inconfort. Fort compris qu'il n'était pas le seul à désirer ce contact, cette présence.
- Prends des affaires, ordonna le jeune homme, le front collé contre celui de Peat. Je te ramène.
Ni une ni deux, il prit sa main et le dirigea vers la chambre pour récupérer ce qui pouvait faire office de sac de transport et y fourra tout ce qu'il pouvait trouver : vétements, sous-vêtements, affaires de toilette, tout y passa.
- Fort ! l'appela alors Peat, conscient qu'ils allaient faire une bêtise mais dont ils s'en foutaient royalement.
Le CEO le plaqua contre lui, son bras enroulé autour de sa taille.
- Tu n'es pas un employé de l'agence.
- Quoi ?
- Phi, tu n'es pas un de mes employés mais un indépendant. Tu n'as pas lu le contrat en entier avoue.
Son sourire était confiant et fier, mais ça ne fit qu'exciter Peat qui lui dit :
- Tu avais tout prévu, pas vrai ?
- Non, gronda le jeune homme soudain fermé. Je n'avais pas prévu ton agression ni ton enlèvement. Mais je t'ai maintenant et je te protègerai.
Un dernier baiser et ils quittèrent enfin cet endroit avec tout ce que Peat pouvait emporter. De retour dans cet endroit où il se sentait à l'aise, Peat ne résista pas au baiser de Fort. Sa langue inquisitrice s'engouffra contre la sienne, cherchant à dominer l'échange jusqu'à ce qu'un gémissement soumis traversa la joute langoureuse.
- Peat, gronda Fort, le soulevant contre son corps puissant et brûlant.
- Ne demande rien. S'il te plaît, l'implora ce dernier accroché à ses épaules les doigts plantés dans ses cheveux sombres.
Fort l'embarqua avec lui à l'étage, délaissant le sac à l'entrée, oubliant complétement que la femme de ménage viendrait le lendemain matin. Ils n'en avaient strictement rien à faire, pour eux, tout ce qui comptait dans ce moment, c'était uniquement eux et l'urgence de vouloir sentir la présence de l'autre.
Leurs bouches ne se lâchaient plus, hormis pour respirer et encore. Ils étaient capable de ne plus respirer s'ils ne s'embrassaient pas. Leurs mains les débarassaient de leurs vêtements jusqu'à ce qu'ils se découvrent enfin. Si Fort avait déjà vu Peat nu, il avait fait abstraction de cette beauté masculine qui lui faisait face. Le corps fin et taillé, les cuisses musclées et les jambes longues, Fort ne pouvait se défaire de cette vision venue tout droit de ses rêves les plus fous.
- Phi... souffla-t-il.
- Ne me regarde pas, l'implora Peat, peu confiant.
- Si. Je veux te voir. Tu es magnifique.
- C'est faux...
Comprenant que ce jeune homme qui lui faisait face n'était qu'un petit garçon brisé et ignoré, Fort se lança le défi de lui apprendre à s'aimer et à avoir plus confiance en lui.
Il fini de se déshabiller à son tour pour montrer à son partenaire son propre corps qu'il trouvait ingrat, bien qu'il en prenne soin.
Peat bloqua.
Il posa ses doigts sur un pectoral dont il sentit la peau frémir.
- Je ne me trouve pas beau, lui confia le CEO.
L'effet fut immédiat. Peat redressa la tête et lui lança un regard atterré.
- Hein ? Mais tu es... Tu es...
- Non, je suis tout le contraire.
- C'est faux ! Tu es juste trop beau pour être vrai !
Le rouge aux joues, Peat se planqua contre son torse, mais quand il sentit son érection se coller à lui, il eut le malheur de baisser les yeux.
- Oh merde, souffla-t-il, faisant rire son partenaire.
- Phi...
Fort sentit les doigts timides mais explorateurs de son aîné se poser sur lui, glissant son pouce au sommet de son sexe, effleurant sa peau qui frissonnait. Ses gémissements rauques excitèrent Peat qui chercha à le découvrir tout en le mettant au défi. Mais très vite, son propre corps se rappela à lui et Peat vint s'immiscer dans sa propre caresse. Peau contre peau, la caresse était intense. La chaleur était de plus en plus forte et Fort désirait plus que tout se perdre en lui. Il y mit fin quand les premiers gémissements de Peat glissèrent dans son oreille. Il allongea le jeune homme sur son lit défait et le surplomba de sa carrure imposante. Son regard fiévreux le suppliait de le laisser faire. Peat ne broncha pas, attendant le prochain mouvement.
- Phi, est-ce que tu as déjà.. ?
- Oui. Et toi ?
- Oui. Mais je ne suis pas sûr que tu aies déjà eu ça.
- Non, avoua Peat le rouge aux joues. C'est... très différent. Mais ça fait longtemps que je n'ai pas...
- Je ferai attention, promis. Si je te fais mal dis le moi.
Même si pour eux c'était un accord tacite, aucun n'avait envie d'interrompre ce qui allait se produire. Pourquoi ? Tout simplement parce que ça signifiait tant pour eux. Une sorte de révélation de la vie et de leur propre personne, comme s'ils apprenaient d'eux-mêmes un peu plus sur le cœur qui battait à l'intérieur de leur propre poitrine. Fort posséda sa gorge, glissant sur son corps lisse et couleur ivoire, goûtant à cette peau qui l'avait tant fait saliver. Il voulait enregistrer son odeur, sa saveur jusqu'à ne plus pouvoir l'oublier et ne penser qu'à ça. De quoi rendre tordu quelqu'un mais pour Fort c'était un repère qu'il ne voudrait pas perdre, une sorte de bouée dans sa vie. Si Peat avait besoin de lui, Fort avait besoin de le sentir. Cette odeur viril et pourtant délicate, ce goût riche qui expédiait le luxe lui-même dans lequel le CEO baignait depuis sa naissance.
Sa langue parcouru ce corps masculin, appréciant de traverser les courbes et les coutures de ce dernier jusqu'à arriver à sa taille. Peat se contracta, plus par gène que par peur mais n'attendit pas longtemps avant de l'entendre le supplier. Sa bouche se posa sur son membre dur et pulsant entre ses doigts. Peat sentit mille frissons griller ses terminaisons nerveuses. Peu importe où Fort le touchait, le jeune homme n'arrivait plus à se défaire de ces frissons d'anticipation. Jusqu'à ce que quelque chose ne s'introduise en lui. Surpris Peat se contracta.
- Tout va bien Phi, souffla le CEO qui continuait à embrasser son ventre pour l'aider à se détendre.
- Ça m'a juste surpris, se défendit le gérant du café.
Fort sourit et continua son exploration, déclenchant des gémissements à répétition chez son partenaire qui ne savait à quoi s'accrocher sans avoir l'impression de sombrer dans un puis infini. Ils ne leur fallut pas longtemps avant que l'urgence ne les poussent à vouloir combler un manque acide. Quand Fort se présenta, Peat était déjà au bord du précipice.
Lentement, très lentement, avec toute la retenue dont il était capable en cet instant, Fort pénétra ce corps tentateur. Peat gémit de douleur et quelques larmes quittèrent ses yeux pour glisser sur ses tempes. Il se mordit le dos de la main, cherchant à endiguer les sensations d'abord inconfortables que lui procurait l'intrusion de cet intru en lui. Quand Fort posa son front contre son épaule, lui baisant légèrement la peau, Peat put se détendre.
- Comment tu te sens ? demanda-t-il.
- Un peu mal.
- Je suis en entier, lui confia le CEO. Tu sens ?
Fort pressa son corps, bougeant légèrement les hanches pour faire comprendre à son partenaire qu'il n'avait plus à s'inquiéter. Peat feula sous le mouvement, mais l'excitation et un désir plus sombre prirent le dessus, raffolant de plus de sensations encore.
- Fort...
- Je suis là Phi.
Tremblant, Peat alla nouer ses jambes dans le dos du jeune homme qui sourit, comprenant là que son aîné lui donnait son aval pour plus de sauvagerie, il ne se fit pas prier et pourfendit son corps avec expérience. La douceur était encore présente, mais ce qui se présentait avant tout était le goût de l'aventure. Sous ses coups de reins, Fort revendiquait Peat et ce dernier se livrait tout entier, l'appelant à travers ses gémissements de plaisir. Accroché à ses épaules, les cuisses serrées autour de la taille étroite de Fort, le gérant du café se soumettait aux pulsions qu'ils avaient tentés de garder caché jusqu'à ce que le surplus les plongent dans une situation critique.
- Phi ! gronda Fort alors que son aîné lui dévorait la gorge comme un affamé.
- Fort ! Ah !
Perdus entre les cris de plaisir, les gémissements ou les corps qui s'entrechoquaient, produisant tant de bruits obscènes qui ne les dérangeaient déjà plus, le couple était à des années lumières. Où ? Dans un monde où la luxure n'était que le synonyme d'amour et de plaisir charnel, cet endroit où les anges n'avaient aucun accès ni les démons. Personne ne pouvait les interrompre et ils s'en donnaient à cœur joie, jusqu'à ce qu'un premier orgasme fauche Peat. Mais Fort, dans un désir de prolonger ce moment, ne le laissa pas se reposer, malgré les suppliques de ce dernier.
Non, pour Fort, il n'était pas encore l'heure de fermer les yeux. Il n'était pas prêt à quitter ce monde coloré et agréable, serré dans le corps de son amant, entouré par sa chaleur. Leurs langues ne se quittaient plus, leurs bouches non plus. Si elles ne se liaient pas elles parcouraient leurs corps. Une position puis une autre ou encore un autre meuble... Durant cette nuit de folie, leur couple connu une chevauchée des plus splendide et remarquable au point où, quand Fort jouis enfin avec son partenaire, il était le premier à ne plus pouvoir tenir.
- Qu'est-ce qu'on va dire à ta femme de ménage ? souffla Peat qui avait encore du mal à respirer.
- Qu'on a fait une soirée documentaire... pour un max de sensations.
Peat pouffa.
Ils s'endormirent l'un contre l'autre dans ce lit qui avait été le témoin d'une lutte des plus féroce.
***
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