Chapitre 10
- Fort, murmura Peat allongé sous le CEO captivé par cette bouche fine et tentatrice qui se frottait à la sienne, soufflant son nom comme si c'était une prière.
- P'Peat... gronda Fort transcendé par ce qu'il venait de vivre.
Avait-il envie de s'arrêter là ? Bien sûr que non ! Devait-il poursuivre ? Il n'en était pas sûr. Peat venait d'être enlevé, blessé par sa propre mère et souillé par sa famille. Si il forçait encore, cela reviendrait à ressembler à ces enflures. Aussi suspendit-il son geste. Fort s'écarta alors, ramenant les couvertures sur Peat surpris.
- Fort ?
- Plus tard, dit-il, une main posée sur son ventre, le caressant à travers les draps. Tu es épuisé, tu as beaucoup subit et je ne veux pas que ça ce passe comme ça.
Peat sourit. Il sortit son bras pour attraper la nuque du CEO qui commençait déjà à s'éloigner.
- Phi ! Qu'est-ce que tu-
- Tais toi. murmura le gérant capturant ses lèvres pulpeuses avec douceur.
Leurs langues se caressèrent, leurs souffles se mélangèrent. Les battements de leurs coeurs semblaient chercher à s'accorder pour mieux se parler, Peat prit le visage de Fort entre ses mains pour l'obliger à rester en place avant de s'écarter pour sourire et dire :
- Merci.
- "Merci" ?
- Pour être aussi attentionné.
- J'y peux rien. J'ai eu le coup de foudre dès le premier regard, avoua Fort, le rouge aux joues.
- Adorable... murmura Peat, touché.
- Phi.
- Hm ?
- Qu'est-ce que tu penses de moi ?
- Je t'ai contacté en premier et je t'ai embrassé. Je dors dans ton lit et porte tes vêtements... À ton avis ? sourit Peat, espiègle.
Fort se coucha contre son corps tentateur, caressant la courbe de sa taille, l'attirant contre lui, frottant sa langue sur la pomme d'Adam de Peat qui se soulevait à chaque fois qu'il tentait de déglutir. Les soupirs du jeune homme affolèrent Fort qui avait beaucoup de mal à se retenir de ne pas lui faire l'amour sur le champ.
- J'en sais rien, gronda-t-il contre la peau sous son oreille. Dis moi.
- Han, gémit le gérant, cabrant son corps contre celui de Fort. Hmm... Ce n'est pas un coup de foudre, mais...
- Mais ?
- Le résultat, je suis dans le même... état que toi... gémit Peat comme si le fait que Fort déguste sa peau et la marque, allait le mener à l'orgasme sans qu'il ne l'ai réellement touché.
Content de cette réponse, le CEO empoigna la fesse de son compagnon pour le rapprocher. Sentant l'intimité de Fort frotter contre sa cuisse, Peat sentit une vague de chaleur intense ravager son bas ventre. Son regard était fiévreux et éclairé d'un désir bien précis. Pourtant, Fort réussi à se contenir, il posa son front contre l'épaule de Peat et poussa un long soupir.
- Pas encore. Pas ce soir.
- Fort. Tu es très courageux.
- Et toi un putain de démon qui veut ma mort.
Peat sourit. Il lui caressa la tête et fini par s'endormir, écrasé par la fatigue mentale de ces dernières heures. Fort le laissa le temps d'aller prévenir la femme de ménage qui venait d'arriver, qu'il avait quelqu'un dans sa chambre et qu'il ne fallait pas faire de bruit ni y rentrer. Comprenant bien là un ordre privé, la vieille femme hocha la tête et lui dit :
- Pas de soucis Maître, je laisserai votre chambre tranquille. Est-ce que je dois préparer quelque chose ?
- Il va sans doute avoir faim, réfléchit le CEO. Je ne peux pas m'absenter du travail, mais je ne veux pas le laisser seul...
- Ne vous inquiétez pas, fit la femme en souriant, comprenant là que son employeur était un jeune homme transit d'amour confronté à un dilemme épineux. Je lui préparerai quelque chose de léger.
- Merci, soupira Fort, jetant un regard à l'étage.
Il n'avait finalement pas beaucoup dormit mais ne pouvait pas s'absenter du travail. Il devait également convoquer l'équipe du café pour savoir ce qu'ils devraient faire et pour qu'il puisse les aider le temps que Peat se repose. Il devait distribuer des boxes aux sans abris!
- Je... Je dois y aller ! s'exclama le CEO affolé, avisant l'heure. Il se précipita vers son garage et téléphona à Khan.
[...]
Le café était fermé, mais une petite file se trouvait devant.
-Merde... pesta Fort, qui gara brusquement sa voiture tout près.
Il en descendit.
- Bonjour ! s'exclama-t-il.
- Oh ! Mais c'est le joli garçon ! s'exclama une femme.
- Bonjour Phi. Je suis désolé, nous n'avons pas pu ouvrir avant, il est arrivé quelque chose au gérant. J'attends que le staff arrive mais on va s'occuper de vos boxes rapidement !
- Oh non ! s'affolèrent les sans abris. Est-ce qu'il va bien ?
- Il se repose, ne vous en faîtes pas, leur assura Fort, touché par l'affection qu'ils avaient pour Peat. Ah regardez, voilà P'Khan !
- Nong, désolé, j'ai fait aussi vite que possible.
- Pas de soucis, j'ai été surpris par l'heure aussi... Tu as les clés ?
- Oui. Mais j'ai donné congé aux autres. Mina était perturbée et Kiss a voulu rester avec elle. Lee en profite pour aller voir sa famille pour trois jours.
- D'accord, allons-y, je vais t'aider.
- Tu es sûr ?
- Oui, j'irai au bureau après. On va garder le café fermé pour la journée.
- D'accord, d'accord. Messieurs Dames, entrez ! les invita alors Khan, ouvrant la porte du café plongé dans le noir.
Fort retira sa veste pour la poser sur le comptoir et aida khan à ouvrir le store pour apporter un peu de lumière. Mais quelque chose se passa : ces sans abris pour qui Peat travaillait et prenait tant soin, se proposèrent pour faire le ménage et préparer la salle. Même si le café n'ouvrirait pas aujourd'hui, ils voulaient se rendre utiles pour ce jeune homme qui avait tant d'attention envers des êtres humains tels qu'eux. Fort sourit.
- Si Peat voyait ça il en pleurerait, dit-il à Khan en les voyant se répartir les tâches, prenant de quoi nettoyer les tables, laver le sol ou les vitres.
- Je pense qu'il serai le premier à aller les aider surtout.
- Alors faisons pareil et préparons de quoi les récompenser.
Fort et Khan se sourirent, l'un allant à la cuisine et l'autre préparant des cafés et des encas pour ces travailleurs acharnés qui faisant de leur mieux pour rendre le lieu aussi reluisant qu'à son habitude.
Après une bonne heure de nettoyage, de dégustation de café et de papotages joyeux, Khan et Fort finirent de constituer les boxes et les distribuèrent.
- Merci les jeunes, fit un homme assez vieux. Nous vous en sommes reconnaissant de prendre soin de nous malgré notre...
- Ne vous souciez pas de ça, l'interrompit Fort tout sourire. Nous allons devoir fermer le café le temps que P'Peat se repose ainsi que les autres.
La déception se fit sentir mais ils comprenaient bien pourquoi.
- Mais avec P'Khan nous viendrons tout les matins pour préparer vos boxes du jour, leur assura Fort avec un grand sourire.
La joie, le soulagement et la reconnaissance emplirent le cœur de ces hommes et femmes démunis. Il entendit des "merci" entrecoupés de larmes. S'il avait su que se rendre utile de cette manière ferait aussi sourire les gens, il aurait sans doute fait quelque chose bien avant ou de totalement différent.
Quand ils fermèrent le café, Fort reçu un appel lui demandant de se rendre à son bureau assez rapidement.
- P'Khan, est-ce que tu peux aller voir P'Peat ? demanda le CEO. Il est chez moi pour se reposer.
- Si tu veux. Donne moi l'adresse.
Le jeune homme fourni au cuisinier les informations avant de prendre le chemin de son agence, laissant ce dernier rejoindre son appartement.
Quand Fort entra dans le building les vautours étaient déjà sur lui à le mitrailler, cherchant à savoir ce qu'il s'était passé, être les premiers à avoir le scoop de l'année. Mais il passa au travers, protégé par la sécurité qui avait été renforcé grâce à l'intervention de Layla et Luka. Il put entrer dans le building de l'agence et marcher droit vers l'étage où se trouvait son bureau. Là-bas, il y trouva la police qui l'attendait afin de faire un débriefing de ce qu'il s'était passé.
- Comme on se retrouve Messieurs, dit-il. Entrez. Miss Layla, pouvez-vous nous apporter de quoi boire ?
- Bien sûr Monsieur.
La jeune femme était dans le même état de fatigue que Fort, mais elle s'était pressée pour venir et agir comme à son habituée. Son fiancé s'était proposé pour gérer la sécurité de son Boss, malgré le fait qu'il ne travaillait pas du tout dans le même endroit. Une chance pour elle que son fiancé soit son propre patron, ça l'arrangeait bien pour certains soucis, mais celui-ci était assez épineux.
Les enquêteurs pénétrèrent le bureau du CEO épuisé auprès de qui ils s'excusèrent tout en prenant place sur les canapés tandis que Fort se laissa tomber sur son fauteuil, complètement lassé.
[...]
Alors que Fort passait cet entretien ennuyeux avec les flics, Khan venait d'arriver à l'appartement du CEO.
Il passa la porte mais se fit surprendre par la femme de ménage qui poussa un petit cri de surprise.
- Qui êtes-vous ?!
- Doucement, murmura le cuisinier. Je travail pour Peat. Nong Fort m'a demandé de passer voir comment il allait. Ne me regardez pas comme ça, je ne suis là que pour voir mon Boss. Il a eut des soucis et Nong Fort s'occupe de lui le temps qu'il se soigne.
Pendant qu'il essayait de persuader la vieille femme qu'il n'était pas un voleur ou un autre vilain du genre, Peat se réveilla.
- Fort ? Fort ?
Comme personne ne semblait lui répondre, il avisa l'heure sur le réveil de la table de chevet.
- Merde, grommela-t-il.
Mais alors qu'il essayait de se redresser, il entendit la voix de Khan et une voix féminine se défier à l'étage du dessous. Tant bien que mal, il se leva et sortit pour aller voir ce qu'il se passait.
- P'Khan ? grommela-t-il.
- Ah tiens, salut. Le Boss m'a demandé de venir voir comment tu allais, mais sa dame de ménage crois pas à ce que je dis.
La femme dévisagea Peat et remarqua le bandage à son bras. Comprenant alors ce que lui avait dit son employeur et cet homme étrange, elle se calma.
- Monsieur Sangney m'a demandé de vous préparer quelque chose au cas où vous vous leviez.
- Merci Madame, dit Peat en souriant.
Elle le lui rendit et laissa Khan s'approcher pour l'aider à descendre, le temps qu'elle se dirige vers la cuisine ouverte où elle avait commencé à cuisiner.
- Ça sent bon, fit Peat en s'installant autour de l'ilot.
- J'espère que vous apprécierez aussi, sourit la femme en lui posant un bol de soupe et d'autres petites choses. Allez-y doucement.
Peat sourit, reconnaissant à Fort et à cette dame de prendre soin de lui, il demanda à Khan, tout en dégustant sa soupe :
- Tu as pu t'occuper des boxes ?
- T'en fais pas patron, le Boss et moi on a fait ce qu'il fallait faire. Mais je pense que tu devrais jeter un cou d'oeil à ça.
Il lança une vidéo sur son téléphone et la lui montra. Peat découvrit alors la scène du matin et en eut les larmes aux yeux. Comment tant de gens qui vivaient dans le malheur quotidiennement, pouvaient être aussi enjoués et généreux ? Voir que Fort participait avec une joie non feinte sur le visage lui fit battre le cœur encore plus vite. Cet homme était jeune mais conscient de la vie et Peat ne pouvait douter des sentiments qu'il ressentait pour lui, encore moins avec ce baiser qu'ils avaient consciemment échangés.
- Il veut qu'on ferme pour les trois prochains jours et qu'il viendrait m'aider à faire les boxes le matin, déclara Khan, surprenant Peat encore plus touché.
Il prit son portable et appela le CEO.
- "Allô ?"
- Pourquoi tu fais tout ça ?
- "Bonjour à toi aussi Phi." l'entendit-il pouffer.
- Tu réponds pas à ma question. Khan vient de me dire ce que tu as fait et ce que tu lui as promis.
- "Je fais ça parce que je veux voir mon petit-ami sourire."
- Petit-ami hein ? Y a rien d'officiel... grommela Peat, les joues roses.
-"Rien d'officiel signifie que tu es d'accord. Je prends ça comme un oui Phi."
Il pouvait l'entendre sourire de l'autre côté du téléphone et ça le mettait dans tout ses états.
- Tu rentres à quelle heure ?
- "Tard. Les enquêteurs viennent juste de partir. Mais ne m'attends pas, va te coucher."
- Tu m'engages à perte, tu sais.
- "Je sais mais je m'en fiche. Je veux que tu sois en pleine forme et que tu sois prêt pour ce qui t'arriveras ensuite."
- Fort ?
- "Je dois y aller, j'ai plusieurs réunions. La cuisine de P'Khan va me manquer."
- Je peux te l'envoyer.
- "Ahah, nan, j'ai pris de quoi manger à ton café. Repose toi, on se verra ce soir."
- Fais attention à toi.
- "Oh ? Tu t'inquiètes pour moi ?"
- Tais toi...
***
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