épilogue
« Mais non ? s'écria Donghyuck, les yeux ronds.
- Je te jure ! » gloussa Renjun.
Le fleuriste adressa un regard horrifié bien qu'amusé au noiraud se tenant à ses cotés ; noiraud qui, d'ailleurs, serrait les poings, comme si il essayait de contrôler la rage qui, peu à peu, l'envahissait. Ses doigts pressaient contre la surface rouge de son gobelet en plastique à moitié plein. Entre ses dents, Mark sifflait à son colocataire de se la fermer si il voulait voir la lumière du jour le lendemain.
« C'est ton problème Mark, t'aurais rien dû nous dire. » chantonna Jeno qui venait de se greffer à la conversation.
L'autre leva les yeux au ciel, exaspéré tandis que le brunet sirotait son cocktail pétillant sous les yeux de Renjun qui l'encourageait a boire un peu plus. Le plus jeune était foutrement amusant, bien qu'au premier abord il avait méchamment intimidé le commerçant ; au fil des moments passés en sa présence, il avait fini par se rendre contre que le bouclé ne pouvait faire de mal à une mouche. Il était rassuré de pouvoir observer son cercle d'amis s'étendre petit à petit, d'autant plus que ça avait permis à Chenle de se dégourdir un peu ainsi que de tenter sa chance auprès du beau chinois.
Contre toute attente, au bout de quelques semaines à se tourner autour, ils s'étaient retrouvés ensemble et Donghyuck avait enfin de quoi taquiner son cadet aux cheveux lavande.
« Si j'avais rien dit vous m'auriez jamais lâché la grappe ! se défendit Mark.
- C'est un peu vrai. marmonna Renjun, pensif.
- Mais tu te rends pas compte, Donghyuck se devait de savoir. – s'écria Jeno, les yeux pétillants de malice – T'es beaucoup trop mignon, Mark.
- Ta gueule ! » grogna le principal intéressé.
Le commerçant gloussa à nouveau. Ils étaient tous dans l'appartement du noiraud et de ses colocataires fêtant la fin du semestre des étudiants à flots de danse et d'alcool. Donghyuck n'avait jamais été une bête de soirée mais, aux cotés de Mark, il prenait sur lui et se surprenait même à apprécier passer du temps avec les locataires de l'appartement ainsi que leurs camarades d'amphithéâtre.
Il appréciait se retrouver là, entouré de jeunes de son âge tout en ayant l'opportunité d'inviter ses propres amis. C'était souvent Renjun qui insistait sur ce point et même si, au début, le fleuriste ne comprenait pas vraiment pourquoi, c'était en apercevant Chenle l'embrasser du bout des lèvres sur le balcon quelques jours auparavant qu'il avait enfin compris.
Le plus vieux des deux lui avait demandé de garder ça pour lui et Donghyuck avait acquiescé, promettant qu'il ne dirait rien à ce sujet. Le châtain, reconnaissant, l'avait gentiment enlacé. Ce dernier n'était pas vraiment prêt à faire face au taquineries de Jeno, voulant probablement continuer à se moquer de leur aîné commun avant de lui même passer à la casserole.
« Je savais pas que je te faisais de l'effet depuis si longtemps. » dit le brun.
Il voulu rire en voyant le visage de son cher et tendre virer au vermeille mais il retint ses gloussements en mordillant calmement le bord de son propre gobelet. Renjun souffla du nez et Jeno se mordit doucement la lèvre inférieure. Les deux compères étaient fiers de leur coup, se cognant calmement les poings avant d'entamer un geste de recul exagéré tout en mimant le fracas d'une explosion.
Ce que Donghyuck venait d'apprendre le faisait se sentir tout chose ; son estomac vibrait et son sang pulsait au niveau de ses tempes. Mark déglutit bruyamment, déboutonnant le premier étage de sa chemise bourgogne avant de balancer ses cheveux noirs vers l'arrière à l'aide du plat d'une de ses mains. Les deux autres s'éclipsèrent ; l'un appelé par un Jaemin un tantinet éméché qui ne parvenait pas à décapsuler sa bière et l'autre par un étudiant qui voulait prendre un selfie avec tous ses amis les plus proches. Il s'appelait Jisung ou quelque chose comme ça, Donghyuck n'avait pas vraiment retenu tous les prénoms appris un peu plus tôt.
« T'aurais pu me le dire, tu sais.
- Et risquer de passer pour un psychopathe ? Non merci. » bredouilla timidement Mark.
Selon les dires du châtain bouclé, l'étudiant aux yeux étoilés avait toujours apprécié Donghyuck. Il l'avait admiré au travers des baies vitrées de son commerce des heures durant avant de réunir le peu de courage dont il avait besoin afin de pénétrer sa jolie boutique de centre ville. Le noiraud aimait la peau hâlée du commerçant et mourait d'envie de voir l'éclat de ses yeux parce que, même derrière la grande vitre, il apercevait les nuages qui embrumaient considérablement ses orbes profondes.
Cependant, cet air finement brisé qui hantait les traits du visage du fleuriste n'avait jamais eu raison des sensations de brulure qui traversait les membres du plus grand à chaque fois qu'il posait ses pupilles sur sa personne.
Mark aurait tout fait pour en savoir plus à son sujet, pour briser ce mur qui semblait le séparer du reste du monde. C'était ainsi qu'il avait fini par entrer dans la boutique chaleureuse, ce jour de pluie un peu trop vide pour le brunet à l'allure morose. Il lui avait demandé un bouquet, annonçant qu'il n'y connaissait rien aux fleurs et c'était vrai. Jamais n'avait-il trouvé un intérêt particulier à ces petites merveilles qui semblaient rendre son cadet un peu moins triste.
En voyant le maigre sourire qui étirait les lèvres de Donghyuck quand il avait l'occasion de parler rose du japon et pois de senteur, Mark eut envie de s'y intéresser pour de vrai ; et ce n'était pas que pour les jolis yeux ambrés du fleuriste.
C'était pour la couleur de sa voix et la douceur de ses doigts. C'était pour le voir sourire de toutes ses dents et le faire rire faiblement. C'était pour pouvoir le serrer dans ses bras et lui faire comprendre qu'il en valait la peine. Parce que Donghyuck en valait la peine, pour de vrai.
Jamais Mark ne pourrait jeter tous les moments qu'ils avaient partagés à la poubelle. Chacun avait un peu de magie, quelque chose de particulier qui était un peu plus beau ou un peu plus électrisant. Donghyuck avait ce petit quelque chose qui rendait tout mieux et agréable mais Mark n'était pas encore parvenu à mettre le doigt dessus.
Au fond, il avait pas vraiment envie de savoir. C'était bien de garder une part de mystère, aucun des deux ne voulaient connaître ce qui rendait les choses si bonnes. La relation n'était pas parfaite ; c'était une route parsemée de bosses et de nids de poule, comme toutes les autres. Cependant, ça ne lui enlevait pas sa beauté ni sa douceur.
Le fleuriste n'était toujours pas complètement heureux ni en paix avec lui même et Mark se surprenait parfois à agir de manière un poil trop impulsive. Ça faisait parfois hausser le ton et grincer des dents et, de temps à autres, la tempête se levait. Tout ça pour que, le lendemain ou quelques heures plus tard, une accalmie se montre et les enlace tendrement.
Les deux jeunes hommes étaient là l'un pour l'autre, tentaient de se tirer vers le haut et d'évoluer le long de ce chemin semé d'embûche dont on ne pouvait voir le bout. C'était comme si ils étaient entourés de brume, ni Mark ni Donghyuck ne pouvait voir où la route les mènerait ni sur combien de kilomètres elle s'étendait et c'était mieux comme ça.
Parce que, au fond, ils ne voulaient pas savoir où tout cela les enverrait. Les deux amoureux vivaient dans le présent, profitant un maximum de toutes les bonnes choses qu'ils se plaisaient à offrir à l'autre. Ils se tenaient la main, fermement, et se répétaient sans cesse qu'ils étaient heureux. Car ils l'étaient et qu'ils avaient énormément de chance.
« Tu ne devais tout de même pas acheter autant de bouquets. » gloussa le plus petit.
Mark souffla doucement, un tendre rictus jouant sur l'étendue de ses lèvres sèches. Ses joues étaient toujours mordues de rouge, tout autant que l'étaient le bouts de ses oreilles ainsi que la surface de sa nuque brûlante. L'étudiant se contenta de doucement hausser les épaules, il s'en fichait d'avoir dépensé autant d'argent.
« Je te l'ai déjà dit, rien n'est trop beau pour toi. »
Ce fut au tour du cadet de rougir un peu plus, plantant ses yeux dans les orbes sombres de son amant, il s'humidifia doucement les lèvres. Après l'avoir observé pendant de courtes secondes, il fit un pas et glissa sa main libre sur la nuque chaude de son noiraud. Puis, se hissant sur la pointe des pieds, il déposa un doux baiser contre la bouche de son vis à vis.
Ils s'embrassèrent délicatement, Mark posant une de ses mains sur la taille du brunet sans pour autant approfondir leur échange. Tous deux se contentèrent de la douceur des lippes de l'autre tout en profitant de la légère pression exercée contre leurs figures.
À l'unisson, ils sourirent avant de s'écarter doucement. Leurs souffles étaient légèrement courts et leurs pommettes toujours aussi colorées. Donghyuck chatouillait lentement la nuque de son petit ami tout en se perdant à admirer les constellations qui animaient le regard amoureux de ce dernier.
« Je t'aime. murmura le plus grand.
- Moi aussi. » répondit l'autre sur le ton de la confidence.
—
et voilà !
ce n'est pas l'histoire dont je suis la plus fière
mais je suis heureuse de l'avoir écrite.
merci d'être arrivé jusque là.
merci d'avoir lu, voté et commenté.
j'espère que ça vous aura plu.
blushwi ♡
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