《Texte 52》

Cela fait quelques temps que je n'ai pas écrit. Pourquoi ? Moi qui, avant, écrivait tant. Des petits bouts, des petits riens, des petits riens du tout. Je me suis arrêtée.

Peut-être que c'était plus facile de rester dans l'ignorance de mes propres sentiments. Peut-être que ça faisait moins mal de faire comme s'il n'y avait rien, comme s'il n'y avait jamais rien eu.

Je pense à toi, parfois, souvent même, peut-être trop d'ailleurs. Au coin d'une rue je pourrais te croiser, qui sait ? Mais te reconnaîtrai-je seulement ? Nous serions deux inconnus, comme nous l'avons toujours été finalement. Je ne sais même pas si on se jetterait un regard. Tu serais sûrement trop beau pour que j'ose poser mes yeux sur toi sans une certaine gêne. J'aurais sûrement trop peur de te reconnaître, que tu me reconnaisses et que tu m'ignores. Et je me demanderai si c'était bien toi. Si j'aurais dû t'adresser un mot. Ou si ce n'était que quelqu'un qui ressemblait à toi, qui pouvait ressembler à toi, mais qui n'était pas toi, qui n'était pas celui que je pensais que tu étais quand à l'époque tout semblait si évident.

Prendrais-tu la fuite ? Car me voir serait une trop grande surprise, un trop grand imprévu et tu n'aimes pas les imprévus.

Je ne te demanderai pas si tu penses à moi souvent, ni même parfois. Ni même si au coin d'une rue tu te dis que tu pourrais me croiser. Tu as mieux à faire. Mieux à faire que de penser à celle que tu disais aimer. Mieux à faire que de penser à celle à qui tu disais être prêt de l'accueillir dans ta vie. Mieux à faire que de penser à celle à qui tu as dit tant de choses, que tu pensais peut-être sur le moment, mais que tu ne penses plus aujourd'hui. Mais c'est ainsi que ça fonctionne, n'est-ce pas ? Quand on aime on promet des choses, puis vient un jour où on n'aime plus et ces choses deviennent simplement des mots qu'on a dit quand on aimait.

Un jour tu m'as dit que tu n'appartenais à personne. Tu as raison on n'est pas la propriété de quelqu'un. Mais moi je t'ai donné mon cœur, ma personne, mon être. J'étais à toi, et j'aimais ça. J'étais à toi, mais je ne le suis plus. Je ne sais pas ce que tu as fait de ce que je t'ai donné de moi, mais maintenant il me manque des bouts de moi, qu'aujourd'hui je m'efforce de reconstruire.

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