6-Sven et la puce
Résumé des chapitres précédents
Florian, est à la recherche du coven de l'ombre, dans la ville souterraine de Nice. C'est le coven de son ancêtre Lanissa et il espère que les sorciers pourront l'aider à retrouver ses pères disparus depuis six mois. Sous Terre, il fait la connaissance de Faulkner le renard, le roi des maudits, un esclave, voleur, taxi le jour et gladiateur obligé de se battre tous les soirs dans les arènes.
Faulkner est blessé par une araignée dans son dernier combat et Florian qui a assisté aux combats a détesté cela.
Les blessures d'araignées guérissent difficilement, mais contre toute attente Florian réussi à le soigner.
Florian réalise qu'il tient déjà énormément à Faulkner.
***
Cinq jours que nous arpentons le monde du dessous, mais nulle trace du coven mystérieux, la plupart affirme qu'il n'existe plus. Grâce à Faulkner j'ai obtenu un rendez-vous avec le crapaud borgne. Il a accepté de me parler contre une invitation dans un restaurant tout de verre, posé au milieu d'une rivière noire dans le quartier luxueux de SN. Faulkner est à mes côtés et il verse des verres de Lezandrine au présentateur qui postillonne en s'empiffrant. Il est répugnant à regarder manger, au moins il est bavard après avoir bu.
Il ne connait aucun sorcier, personne dans l'ombre et ne voit pas pourquoi une foutue sorcière aurait parlé de lui.
En désespoir de cause, je lui ai demandé de m'indiquer l'endroit le plus sombre.
─ C'est le mont des araignées ! Je déteste ces bestioles. J'ai a perdu son œil dans un combat contre une araignée, il y a de cela des années.
Faulkner est étrangement silencieux pendant que j'interroge son copain.
─ Est-ce que tu es un maudit toi aussi ?
─ Non, il secoue son verre, moqueur. Mais où tu l'as déniché celui-là ? Qu'est-ce que tu poses comme questions ! J'obéis à Darius et cela me suffit.
Il enlace Faulkner, en prenant soin d'essuyer ses mains grasses sur sa chemise.
─ Je vaux bien mieux que cette engeance.
─ Mais c'est qui ce Darius ?
Il y a du mouvement dans la rue. Un convoi de voitures luxueuses.
─ C'est ton jour de chance, voilà Darius au volant de la décapotable entouré de sa sécurité.
Dans une des décapotables, il y a un homme chauve, aux cernes étranges avec des oreilles trop grandes. Ils ont écrasé plusieurs passants sur un trottoir et une goule avale les corps puis ils repartent comme si rien ne s'était passé.
J'imaginais un homme impressionnant et c'est un affreux bonhomme digne d'une farce.
Renard hausse les épaules.
─ Il est le patron et ses gars font la loi partout. Il est doué pour massacrer ceux qui sont sur son passage. Tu veux faire quoi maintenant ?
Le crapaud s'est dépêché de filer et je regarde le gros batracien avancer sur la route que vient d'emprunter Darius.
Je frissonne car je n'ai pas de temps à perdre à tenter d'affronter le seigneur local, même s'il est un tyran pourri.
─ On fait quoi ? demande Faulkner.
─ Explorons une autre zone, il reste des guildes que nous n'avons pas encore vu !
Après encore une journée bredouille, le lendemain j'ai renoncé au maquillage. J'en avais assez de me dissimuler et surtout je voulais qu'il me voie vraiment. Il a sifflé de surprise avant de dire qu'il me préférait ainsi.
─ Tu ressembles à un renard, on te l'a déjà dit ? Si mon animal prenait forme humaine il te ressemblerait.
C'est exactement ce que j'ai pensé, mais il n'est pas question de le lui avouer.
─ C'est idiot ce que tu dis !
─ Peut être, alors disons que tu es la personnification d'un renard mon chou.
Il pose ses grosses paluches sur mes joues et je m'en veux d'aimer beaucoup trop ce moment.
Nous avons sillonné deux villages de sorciers, leur grands maitres affirment que ce que je recherche n'existe pas.
Dépité, ne sachant plus où aller, je réalise que cela fait déjà une semaine que je cherche ce coven. La rencontre avec la meute de Toronto est dans une semaine.
─ Rian ... Rian ? On fait quoi ?
Je le regarde perdu avant de comprendre qu'il s'agit de moi.
─ Faisons une pause.
J'ai hoché la tête, marquant mon accord. Plus tard il a arrêté notre voiture devant une caravane qui fait restaurant avec des tables éparpillées dans la poussière. Nous sommes en bordure de collines brumeuses, jamais vu un truc aussi étonnant.
Un sentiment de bien-être m'envahit, Renard ricane sans que je comprenne jusqu'à ce qu'il me désigne un truc et je lâche mon verre par terre.
Nos animaux ...nos animaux baisent !
Le renard se tape le loup. Et devant tout le monde, aucune pudeur ! Bon, personne ne les voit, à part nous deux, et ils s'en foutent complétement.
Je songe vaguement à faire quelque chose, les séparer, mais Faulkner m'arrête.
─ Laisse-nous !
─ Tu risques de me le facturer.
Il ricane, d'un air rusé, m'évoquant vraiment un renard.
J'essaie de lutter contre les sensations qui m'assaille et Faulkner lui savoure la jouissance sans état d'âme.
Soudain ma vision se déforme et je vois les choses comme par transparence, une double vision, celle du loup et de renard mélangé.
─ Mes yeux, qu'est ce qu'il m'arrive ? je demande d'une voix étranglée.
─ C'est pareil pour moi jure Faulkner, j'ai l'impression de voir bien mieux. Comme si le fait d'avoir couché avec toi m'avait donné un pouvoir.
─ Tu rêves ! On n'a pas couché ensemble !
Je proteste pour la forme et admire la mécanique de la voiture que je vois comme si le moteur et tous les rouages étaient extérieurs.
Il m'attrape et fait tourner mon visage vers lui. Je sursauté car c'est flagrant dans sa tempe, il y a une puce, on dirait de l'électronique humaine.
─ C'est quoi ça ! Tu as un appareil dans la tête !
Il porte la main à son crâne.
─ Mon frère Sven m'a dit que le responsable était le sorcier Oslanne, notre père adoptif. Il l'accusait de nous avoir implanté des sorts. Il le détestait.
─ Un sort ? Comment le sais-tu ? Et pourquoi pas un mécanisme ?
─ Tu as raison je crois que c'est un mécanisme, ça expliquerait ce que j'ai trouvé au marché noir.
Il sort un médaillon de sous son tee-shirt. C'est exactement ce que je vois dans sa tempe.
─ Pourquoi tu as acheté ça et ça vient d'où ?
─ Aucune idée, marmonne Faulkner.
─ Je vois la même chose dans ta tête, c'est exactement ça. Je pointe du doigt sa tempe. Elle n'est pas loin, à la limite de ta tempe tu ne t'es jamais pris de coup ici ?
Faulkner soupire.
─ Un médecin pourrait te l'enlever ?
─ Jamais personne ne ferait une chose pareille. Changeons de sujet, tu n'as pas trop l'air fâché par ce qu'on vient de faire ?
─ Ce n'est pas nous, ce sont nos animaux !
─ Tu veux toujours avoir le dernier mot.
Il allait remettre son collier sous son teeshirt mais je l'arrête et pose ma main sur la sienne.
─ Tu pourrais me donner ton collier ? je voudrais faire quelques recherches et je te le rendrais bien sûr.
Il retire son collier et me le donne. Je me dépêche de le ranger dans ma poche.
─ Je ne viendrais pas demain je pense et je vais m'absenter peut-être un jour ou deux.
Je lui donne une grosse liasse de billets.
─ Voilà de quoi éviter de te battre non, je ne veux pas que tu sois blessé.
─ Merci fait il en empochant l'argent sans scrupule.
─ Promet de ne pas te battre.
─ Je vais faire au maximum mais n'oublie pas que je suis un maudit.
─ Je ne t'ai jamais demandé, pourquoi ton renard est astral ? ou est ta famille ?
Il soupire et viens se serrer dans mes bras me faisant sursauter.
─ C'est douloureux, je vais devoir te parler de mon frère Sven. Il est mort dans un combat et jusqu'à peu je ne songeais qu'à le rejoindre.
─ Quoi non !
Il m'embrasse les joues.
─ Hé je ne te permets pas ! Fais attention je vais te facturer les bisous et c'est très cher !
Je suis de mauvaise humeur, réalisant qu'il ignore encore qui je suis, il n'a même pas mon prénom et c'est si compliqué.
─ Bon ton histoire ?
─ Contre des bisous ?
─ Contre deux.
─ Mille !
─ Dix !
─ Huit cents et c'est mon dernier prix.
Il me serre dans ses bras, sans que je résiste. Après tout, nos animaux ont couché ensemble et fait évoluer notre relation.
Je dois me blinder Faulkner n'a pas de cœur et il n'aura pas de pitié.
─ Parle-moi de ton frère ?
─ C'est lui qui m'a appris à me battre. Mon protecteur, je ne connais pas ma vraie famille.
Mes mains se sont mises malgré moi sur ses hanches, pas pour le repousser, pour l'étreindre. Je ne sais que dire pour le consoler.
─ Il s'est toujours occupé de moi, nous vivions avec un sorcier qui s'appelait Oslanne. Il faisait des expériences sur nous et c'est à cause de ce qu'il me faisait que mon renard est devenu astral.
Sven était fou de rage après lui. Plus le temps est passé, je devais avoir huit ou neuf ans, et Oslanne n'arrivait plus à maitriser Sven alors il l'a vendu comme gladiateur, mais il s'est battu comme un diable et il est devenu un champion.
Le sorcier passait du temps à la surface, d'après Sven il avait des trafics là-haut. Sven me parlait de ses rêves de liberté pour les maudits, à l'époque je ne comprenais pas ce qu'il essayait de me dire. Il parait que la petite amie de Sven a réussi à quitter le monde souterrain.
─ Elle s'appelait comment ? elle serait où ?
Elle s'appelait Zina, c'était une louve aussi. J'étais gamin, mais une fois Sven est revenu triste il avait une cicatrice à la tempe et il râlait qu'il n'avait pas pu sortir et sa petite amie n'était plus là. Plus tard, Sven a tué Oslanne, il affirmait que c'est lui qui nous avait fait du mal.
─ Je vais montrer ton collier a un expert. Mais on dirait que c'est mécanique donc humain.
─ Pourquoi un médecin ne pourrais pas les enlever ?
─ Des sortilèges et une malédiction et puis nous sommes bien ici et nombreux à avoir une puce, alors à quoi bon ?
Je devine qu'il y a beaucoup de souffrance derrière ces quelques mots.
Nous restons enlacés un moment sans rien dire.
Le soir, la normalité du monde extérieur m'assaille.
L'appartement luxueux de mon frère Noah, dans un immeuble de standing près des facultés est l'illustration typique du décalage entre les deux mondes.
Noah a six ans de plus que moi, c'est un scientifique réputé, pourtant personne n'a songé à lui pour reprendre la direction de la meute. Sans doute car il est toujours dans ses recherches.
Je débarque à l'improviste.
─ Salut Florian qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne vas pas le croire, mais j'ai oublié ta visite, désolé, tu restes chez nous ?
─ Non je ne vais pas rester, j'ai des trucs à faire, mais j'ai besoin de ton aide, allons dans ton bureau.
Son salon est encombré, des tonnes de livre et les jouets de mes neveux. L'atmosphère chaleureuse et douillette d'une maison heureuse.
Je réalise que ce que je vais lui demander m'éloigne encore de ma quête pour retrouver mes pères et sauver la meute. J'espère encore que ce maudit coven de l'ombre sera la solution.
Mes pauvres papas.
Ma conscience me tiraille.
Le bureau est encombré de livres, d'ordinateurs puissants et de différentes éprouvettes. Il y a un vieux canapé rose, avachi ou mon frère aime bien s'allonger pour réfléchir.
Je sors de ma poche le collier avec la puce.
─ Qu'est-ce que c'est que ça ?
─ Savais-tu que des magiques sont prisonniers sous terre ?
─ Ca a toujours été ainsi ! Nous n'y pouvons rien, sans doute qu'ils le méritent !
─ Tu te trompes grand frère ce sont des victimes.
Je lui ai glissé la puce dans la mais.
─ Etudie la et dis-moi qui l'a fabriqué, comme elle fonctionne et comment la neutraliser. Si tu n'as pas le temps envoie là à papy Liam.
Noah sursaute, vexé.
─ La confiance règne ! Je peux le faire ! Je t'apporterais les réponses.
─ Soit prudent dans tes recherches. Il ne faut pas qu'on sache que tu t'y intéresses.
─ C'est dans mes cordes.
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