22-Rien ne va plus

Résumé des chapitres précédents

Les pères de Florian ont disparu et Florian espère que le coven de l'ombre pourra l'aider à les retrouver. En cherchant le coven dans la ville souterraine de Nice, il a rencontré Faulkner un maudit – le nom des esclaves sous Terre, qu'il a libéré et épousé puis il l'a ramené dans notre monde. Le jeune couple affronte les tracas du quotidien avec toutes les difficultés supplémentaires pour Faulkner qui ignore totalement les règles de la vie humaine.

Il n'arrête pas les bévues et le couple n'a aucun moment de tranquillité pour se retrouver.

Florian regrette de plus en plus ce mariage qui ne lui apporte que des ennuis et des humiliations.


***

J'ai prévenu les chefs de meute de ce que j'ai découvert en dessous, du fait que des sorciers préparent sans doute des crimes contre les humains et que le procureur pourrait être impliqués. Ils ont la frousse et ne savent pas que faire. Si seulement mes pères étaient là !

Un mois depuis que j'ai entrainé Faulkner à la surface et depuis ce mariage ridicule. Je maudis tous les jours mon idée stupide, alors que ma moitié dépérit à la surface.

Le sexe avec lui est toujours aussi bon, il est bien trop rare.

Si son renard se frotte contre moi perdu, l'humain, lui me fait la gueule et marmonne qu'il déteste ce monde trop compliqué. Il doit apprendre des tonnes de truc et passe son temps à se faire disputer.

Rectification, nous n'arrêtons pas de nous faire engueuler. Il boude la plupart du temps et moi je suis débordé, en plus de tout mon job habituel je dois rattraper ces bourdes et elles sont nombreuses.

Il marmonne qu'il rêve de repartir en bas et ce matin ma grand-mère a jeté l'éponge elle affirme qu'il est trop bête et qu'il n'arrivera jamais à rien.

─ Tu m'avais promis de m'emmener voir Zina ? m'attaque t'il alors que je rentre de réunion à une heure du matin épuisé.

─ Les duels sont dans moins d'un mois, j'ai du travail, on ira quand tu sauras lire. Mamie n'en peut plus, elle dit que tu ne fais aucun effort.

Il repart furieux s'enfermer dans la salle de bain, en cognant le mur.

Bon, mauvaise réponse apparemment.

Diego pense qu'il a besoin de voir autre chose, il m'a proposé de le prendre pour qu'il suive un stage militaire en Italie, ça me parait une bonne idée, mais je veux qu'il apprenne à lire avant et ça ne rentre pas.

Le pire c'est que mes frangines le détestent.

Lena et Clara l'appellent le prostitué. Elles ont vu juste, hélas !

Naomi a exigé que je passe en urgence, il a fallu m'exécuter car je ne peux pas mécontenter la meute Allemande en ce moment.

Faulkner et moi y sommes allés en avion, dans lequel il s'est comporté comme un benêt au point que l'hôtesse de l'air m'a demandé s'il avait un problème mental et elle soupire de soulagement quand nous débarquons. Arrivé à la meute, il lui a fallu moins de cinq minutes pour provoquer en duel un loup Allemand.

Cela ne s'est pas bien passé avec les dirigeants de la meute de Bavière, donc ma sœur Naomi.

Il est irrespectueux, irréfléchi et vantard et elle a hurlé de colère. J'ai eu du mal à calmer les bêtas et cette visite a été une sacrée erreur, puisque ce n'est clairement pas le moment de nous faire des ennemis.

Naomi m'a serré un moment contre elle.

─ On devrait unir les deux meutes ?

─ Nos papas vont revenir fait leur confiance !

Ma sœur le poil hérissé me conjure de me ressaisir en me débarrassant du boulet.

Je ne sais plus quoi penser !

Je travaille comme un fou et Faulkner tourne en rond dans la caserne, il n'arrive pas à respecter les consignes et j'ai des déclarations d'incidents tous les jours.

Si mon loup et son renard sont proche, les humains semblent irréconciliables.

Il ne me reproche rien, mais ne rigole plus et reste maussade entre ses conneries.

Il regrette le chalet à Val Saint marcel et voudrait y retourner, moi aussi, mais juste ce n'est pas le moment.

De temps à autre, une nouvelle bêtise de Faulkner ressort, souvent énorme. La dernière en date, il a essayé d'égorger une vache dans la baignoire de notre salle de bain dans la caserne de Nice.

─ Mais pourquoi tu as fait ça ? je demande épuisé.

J'ai passé des heures en réunion et les gardes râlent devant le bordel qu'il a fichu.

─ Je voulais te faire un cadeau, j'ai pensé à de la viande.

─ Tu l'as acheté où cette pauvre bête ?

─ Je l'ai volé, mais personne ne saura que c'est moi.

Je me frotte les yeux, épuisé, m'exhortant au calme.

─ Bon sang Faulkner, on ne vole pas à la surface ! je suis l'alpha de la meute de l'est et toi aussi, nous sommes assez riches pour nous payer ce dont nous avons besoin !

De plus en plus de mes gardes le surnomment le demeuré.

J'ai tenté d'enlever mon anneau, cela n'a pas plu à mon loup enragé, il se cogne la tête contre les murs de colère. Le renard pleure et Faulkner boude dans notre chambre.

C'est officiel, je ne le comprends plus et la communication est rompue,

Réfléchis, réfléchis je marmonne. Je suis épuisé par ma journée de boulot.

Nous avons isolé différentes sociétés de la meute pour les protéger, dans le cas de ma chute dans les duels qui approchent à grand pas, mais j'ai dix fois plus de travail et de documents à remplir.

Mon époux s'est enfermé dans la chambre et il boude, encore. Je vais m'assoir sur le long de la porte j'ai frappé sans réponse et il ne veut plus me parler.

Je m'assieds par terre, le long de la porte, visiblement je vais être bon pour dormir dans le canapé cette nuit encore.

J'appuie ma tête contre le mur, cherchant une solution à ce problème insoluble, notre couple qui part en cacahuète.

─ Faulkner ? Je suis désolé de t'avoir disputé alors que tu voulais me faire un cadeau.

Le silence me répond et mon loup dépité s'est rapproché de moi, il met sa truffe le long de la porte, les larmes aux yeux.

Soudain la porte s'ouvre nous faisant sursauter tous les deux.

─ Tu veux qu'on enlève nos anneaux et que je reparte ?

Sa proposition me fait horriblement mal. Je suis un bel hypocrite car j'y pense sans cesse mais je ne veux pas qu'il ose envisager me quitter. Est-ce la peur de l'échec ? Du ridicule ?

Je me frotte les yeux pour effacer les larmes qui perlent malgré moi.

─ Non !

─ Je voulais arranger les choses et je les ai encore aggravés.

─ L'idée d'un cadeau est bonne, et si moi je t'emmenais au restaurant ?

Il s'assoit par terre à côté de moi.

─ Oui bonne idée je veux bien y aller.

Mais qu'est-ce que j'ai fichu, nous n'avons pas fait une seule sortie depuis que nous sommes à la surface.

Je réalise aussi que je ne lui ai pas fait une seul cadeau.

Nous sortons tous les deux sous les regards exaspérés de mes hommes qui ne se cachent même plus. Ils le détestent.

J'ai choisi un restaurant sur le port, correct et pas trop haut de gamme pour une première fois.

Nous nous asseyons tandis qu'il admire le cadre et secoue la tête gêné.

─ C'est loin des gargotes où je t'emmenais.

─ C'était très bien sous terre aussi. Nous irons dans d'autres restaurants et tu me diras ce que tu veux.

Il approuve.

Le serveur arrive empressé.

─ Bonjour Messieurs vous prendrez bien un apéritif ?

─ Oui mon brave, je voudrais de queues de rat grillés.

─ Ça n'existe pas chéri ! je soupire, hésitant entre rire et gueuler. Tu veux des trucs grillés ?

Faulkner hoche la tête, il a rougi et je vois bien qu'il est vexé d'avoir encore gaffé.

Sa répartie guère discrète a été entendue et les clients nous fixe avec des yeux ronds.

─ Apportez nous une sélection de tous vos plats grillés, s'il vous plait, ainsi qu'une entrecôte saignante et une entrecôte à point, des steaks. Nous prendrons deux bières et deux verres de rosés, il va être temps de te faire découvrir les possibilités de la surface.

─ Cela va faire beaucoup, êtes-vous sur monsieur ? s'inquiète le serveur.

Je hoche la tête et dès qu'il a tourné les talons et Faulkner grimace.

─ J'ai encore gaffé ?

─ Tu as demandé un truc qui n'est pas possible à la surface.

Il joue machinalement avec son anneau et je sais à quoi il pense, car je pense la même chose.

Et si on arrêtait le massacre ?

─ Qu'est-ce que tu fais ? Tu vas dépenser une fortune ?

─ Je te commande tout et tu pourras vois ce que tu aimes ou n'aimes pas.

─ Ça va te couter combien en sesterces ?

─ Les prix à la surface sont en euros.

─ Ridicule ce mot. Et je vais devoir tout manger ?

─ Non les restes iront à des causes humanitaires.

─ Ça c'est cool.

Les plats arrivent et Faulkner suscite l'amusement des serveurs et des autres clients devant son enthousiasme à découvrir toutes les saveurs. L'ambiance s'est réchauffée d'un coup et le restaurant s'est transformé en salon de dégustation. Tout le monde donne son avis et finalement loin des membres de la meute, c'est une très bonne soirée.

Faulkner adore l'entrecôte saignante et n'avait jamais mangé un truc aussi bon. Il aime les grillades de saucisses et de calmars, il adore les grillades et s'ébahit de tout.

Nous avons enfin fait l'amour cette nuit.

Je vois que je fais des erreurs avec mon mari je ne sais comment retrouver notre complicité quand il n'y avait personne pour nous houspiller.

J'ai dû ajouter encore d'autres duels dans mon carnet de bal, le solstice d'été va être chargé même si Faulkner est censé pouvoir se battre à ma place.

Il refuse de s'entrainer et Dimitri rage qu'il est un véritable parasite.

Ted a disparu puis il a été retrouvé battu à mort, une première victime de mon plan d'évasion des maudits. Qu'a-t-il dit avant de mourir ?

Le procureur m'a convoqué et Faulkner a mal pris que je refuse qu'il m'accompagne. La raison est simple il va forcément gaffer et je ne peux pas me permettre d'avoir le procureur contre moi en ce moment.

J'y vais mort de frousse, affichant une allure impassible travaillée par mes frangines destinée à en mettre pleins la vue.

─ Vous voilà Florian, toujours aussi magnifique.

Le procureur a un dossier avec des photos de Faulkner sur son bureau. Un article avec la mort de Ted et des photos de maudits quittant les souterrains.

Est-ce qu'il a fait le lien ?

─ Mon cher alpha, je voulais vous féliciter pour ce mariage soudain. Il me désigne de la main les photos qui envahissent son bureau. Auriez-vous des informations sur ce qui se passe en dessous ?

─ Je n'ai jamais été en dessous. J'ai bien trop à faire à gérer les affaires de ma meute mais je m'étonne que des hommes soient esclaves de nos jours ?

Je mens admirablement, me rappelant les consignes de Faulkner.

Il plisse des yeux et évoque la perte de mon innocence et me donne envie de me jeter dans le vide.

Mes adversaires doivent se frotter les mains mon mariage désastreux.

Au final, il ne semble pas avoir fait le lien avec le gladiateur le renard et bave toujours sur moi.

Après cette rencontre inquiétante, je dois partir à Paris pour deux jours, j'ai plusieurs conseils d'administrations à présider et je préfère y aller seul pour éviter de gérer ses boulettes. Il est censé apprendre à lire et s'entrainer pour les combats.

─ Je suis désolé d'être nul.

─ Tu n'es pas nul, pardon. J'ai trop de truc à faire pour te le dire tous les jours, mais je suis content que tu sois là avec moi...Si tu pouvais faire des efforts, pour le minimum je rajoute in petto

─ Je voudrais retourner sous terre, murmure Faulkner. Tu vas partir pour ton Paris et moi j'ai envie de voir les miens. J'espère que tu comprendras ?

─ Tu m'abandonnes ?

─ Et si tu venais avec moi ?

─ Je suis le chef de la meute de l'Est et il y a des combats au solstice. Je t'ai épousé et libéré qu'est-ce qu'il te faut de plus ?

─ Je remonterai pour les combats, mais j'ai envie de respirer l'air de chez moi et j'en ai assez d'être le con de service.

─ Pour cela arrêter de te comporter comme tel !

Je vois que je l'ai encore vexé avec ma répartie bien sentie. Elle est sortie toute seule car c'est exactement ce que je ressens. J'ai attrapé son renard que je caresse.

─ Tu peux partir bien sûr mais tu n'es pas le con de service, n'en doute jamais !

Plus tard nous sommes partis chacun de notre côté, désespéré. Cela fait un mois que nous sommes mariés et mon mari manifeste déjà le désir de me quitter.

Le temps est passé et la pleine lune de la mi-juin est ce soir. Je suis rentré au village pour la célébrer avec les loups de la meute.

Est-ce ma dernière fête de la lune ? J'ai la frousse et j'aurais voulu qu'il soit là.

Mon mari brille par son absence, faisant grincer des dents.

Il est reparti Sous Nice depuis deux semaines, il ne semble pas vouloir revenir, peu désireux de se battre en duel. Les betas de la meute commencent à stresser.

Des loups de Toronto sont arrivés hier et nos enquêteurs ont confirmé qu'ils ont des dettes énormes, ils ont désespérément besoin de se renflouer en mettant la main sur notre meute.

J'ai envoyé un message à Faulkner lui demandant de rentrer m'aider, j'ose espérer qu'il ne passe pas son temps dans les bordels.

Dimitri est à cran, le bébé pleure beaucoup. Nous avons un nouveau problème : une pétition des villageois qui demandant à ce que Dimitri et Karen déménage du centre du village car les voisins ne veulent pas d'une araignée.

Dimitri soupire

─ Qu'est-ce que ça va donner quand il ira à l'école ? s'inquiète t'il.

─ Il fera sa vie, les autres enfants ne le jugeront pas, ils seront plus tolérants que leurs parents.

Dimitri est soucieux mais se redresse inconsciemment et m'enlace.

─ Oui ! sans doute, il fait laisser du temps au temps. Je vais annoncer que nous allons déménager, ce sera mieux pour le bébé quand il va commencer à marcher. Si tu es d'accord ?

Je rigole devant sa question et nous sourions tous les deux. Est-ce que nous serons encore là dans deux semaines ?

J'ai songé à repartir sous Terre pour le ramener par la peau des fesses, j'ai songé aussi à tenter de contacter le coven de l'ombre mais les jours défilent avec leurs lots de corvées et j'avoue que je n'ai rien fait.

La veille du solstice est arrivée. Les duels auront lieu sur les terrains vagues près de la base protégé par un sort qui repousse les humains.

Une foule de loups se presse sur la zone pour affronter mes bêtas qui combattront pour moi en attendant que Faulkner daigne se montrer.

Le matin à l'aube du jour des combats je suis glacé, mort de frousse.

J'ai supplié mes sœurs de se cacher, elles n'ont rien voulu entendre. Que vont-ils devenir si je suis exécuté ce soir ? Ils espèrent encore que je vais gagner les combats, il n'y a aucune chance.

Quand j'arrive sur le terrain les soldats de Toronto sont déjà là et me regardent goguenard. Ils sont balèzes, torse nus et prêt à se battre.

Il va y avoir plusieurs combats en même temps et je vais affronter un loup et deux de mes bétas d'autres loups.

Je n'ai pas eu le temps d'avoir peur car mon opposant se prend une pierre dans la tête.

─ Les combats c'est moi pas mon mari, allons y ! clame Faulkner qui débarque vêtu de cuir.

Il claque des mains et frappe ses cuisses et assure le show. Il n'est pas seul et est accompagné de quelques maudits qu'il a ramené à la surface.

Qu'est ce qu'il a fichu de remonter avec des amis ?

Je lui fais les gros yeux car il arrive juste quand même.

Il donne un coup de pied au gars pour le provoquer.

L'autre lui bondit dessus et Faulkner le frappe fort. En quelques secondes son adversaire s'écroule assommé.

Il casse les bras et les jambes du concurrent et s'acharne a essayer de lui arracher la tête avant que je le stoppe.

─ Tu vas encore me dire que c'est défendu mais je ne supporte pas qu'il t'ait menacé.

─ Tu ne l'a pas tué c'est bien.

Les spectateurs sont surpris et sifflent. Nous avions vingt-cinq défis mais plusieurs loups se rétractent en découvrant la force de Faulkner. Surtout celui-ci s'est adressé aux journalistes sans mon accord.

─ Si je bats un alpha nous récupèrerons sa meute et on ne fera pas de cadeau. C'est quitte ou double et on ira jusqu'à la mort.

Les combats s'enchainent. Il est impressionnant d'efficacité, duel après duel. Ses copains organisent des paris détournant l'esprit sportif des combats.

Il en est à son quatrième combat et il fait durer le match et m'énerve.

─ Arrête de faire trainer les choses bon sang !

─ Comme monsieur voudra.

Il frappe son adversaire d'un coup puissant et il s'écroule évanoui. Ensuite il tue un sorcier qui vient de sous terre.

Ruisselant de sueur, taché de sang Faulkner est victorieux pour la meute de l'est qui va pouvoir rester autonome.

─ Alpha Floran vous êtes un stratège d'avoir épousé un tel combattant, s'exclame une journaliste.

─ Je vous remercie, j'avoue que je suis fier de lui.

Je ne l'ai pas épousé pour ça, mais il me retire une sacrée épine du pied.

Je vais le voir alors qu'il se douche. J'hésite encore sur le remercier et l'engueuler pour m'avoir laissé aussi longtemps. J'ai pensé lui proposer que nous rentrions à Val Saint Marcel mais Faulkner a refusé, il compte sortir en boite avec ses copains.

Notre séparation semble consommée. Les jours suivants je suis rentré à Nice et j'ai des incidents à régler car ses amis patibulaires ne respectent rien. Je l'ai récupéré ivre au commissariat de la PMN et ils ont saccagé un restaurant.,

J'ai été le chercher et il n'a pas voulu rentrer à la base avec moi, il est dans un hotel près de la grande plage.

Quand je rentre dépité me demandant ce que j'ai fait de mal dans une vie passée pour galérer autant, mon oncle Paul m'attend devant la porte.

─ Je ...Hum je ne sais pas si tu y songes mais je me suis renseigné. Il faut parfois admettre qu'on a fait une erreur et se résigner. Je vais te mettre en contact avec un avocat spécialisé.

Mon oncle me parle de divorce. 

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