21-Faulkner à la surface

Résumé des chapitres précédents

Les pères de Florian ont disparu et Florian voulait retrouver le coven de son ancêtre Lanissa sous Terre pour obtenir leur aide.

Là-dessous il n'a pas trouvé le coven mais a rencontré un garçon, un esclave gladiateur la nuit et taxi la journée, qu'il a réussi à libérer et l'a épousé.

Nous savons désormais que Martial et Ira Markalan sont tombés dans un vieux sortilège à Sens qui visait la famille Markalan. Le sort a été activé par hasard par le policier humain quand il prononcé son nom de famille à voix haute.

Personnages principaux :

Florian Markalan

Faulkner Le Renard


***

Florian

─ Tu as fait quoi ? hurle Dimitri en me vrillant les tympans.

Je regarde d'un air penaud Faulkner, mortifié de l'accueil que nous subissons. Je n'espérais pas le tapis rouge, mais là nous sommes vilipendés par les hommes de ma famille, alors que la journée interminable n'en finit pas. La présence de Diego n'arrange rien.

─ Comment tu peux avoir la tête à te marier alors que tes pères ne sont pas là ? rouspète Dimitri.

─ Je ne me suis pas décidé sur un coup de tête. Faulkner est tout pour moi !

─ On dirait pourtant. Et d'abord que faisais tu sous terre ?

─ Je ...tente Faulkner.

Un signe de tête de ma part le convainc de retourner à son mutisme.

─ Si tu es l'époux de l'alpha, il faudra t'habituer à prendre la parole à propos et à ne pas dire de bêtise, l'apostrophe Diego.

─ Je cherchais quelque chose que je n'ai pas trouvé et à la place j'ai rencontré Faulkner.

─ Tes pères pourront invalider ce mariage, grince Paul d'une voix basse.

─ Il n'y a aucune raison !

Faulkner se dandine d'un pied sur l'autre, mal à l'aise, il fait gigolo à la petite semaine. La salle dans laquelle nous sommes installés est équipés d'informatique dernier cri et de fauteuil luxueux. Il n'a pas osé s'assoir et j'ai appuyé sur un bouton pour avoir des boissons. Depuis, il regarde partout comme un gamin.

Dimitri pince les lèvres et oncle Paul est super sec et distant, ils désapprouvent tous les deux. Diego est le plus amical.

Les trois hommes le mitraille du regard.

─ Mais bon sang Florian qu'est-ce qu'il t'a pris de faire une absurdité pareille ? La meute n'a pas besoin de ce de genre de scandale ! Tu ne pouvais pas tenir au calme ce qu'il y a dans ton pantalon ?

─ Dimitri je ne te permets pas !

─ Le mariage n'a aucune valeur, suppose Paul.

Diego me fixe silencieux et je me demande ce qu'il fait là. Il connait bien papa et il a toujours été là pour les coups durs. Je ne sais pas ce qu'il est venu proposer à Dimitri et Paul mais c'est forcément dans l'intérêt de la meute. Ils se sont vus sans moi et je n'aime pas ça du tout, ça fait complot.

─ Le mariage a de la valeur et on a même des alliances, intervient Faulkner qui tend sa main pour montrer sa bague.

Paul se frotte l'arête du nez contrarié.

─ Comment peux-tu espérer que des gars se battent et meurent pour toi alors que tu ne songes qu'à courir la gueuse.

─ Tonton je ne te permets pas !

Ils sont anéantis et je ne les convaincrais pas ce soir. Je suis crevé, Faulkner et moi sommes debout depuis plus de vingt heures et on a géré un mariage, l'attaque de l'entrepôt et l'évasion de sous Terre. Je préfère m'arrêter là avant de dire des bêtises que je risque de regretter.

─ Mon époux et moi allons-nous reposer, nous avons eu une dure journée.

─ Tu vas devoir t'expliquer avec ton grand père, il n'a pas voulu rester au village.

─ Mamie l'a laissé revenir ?

─ Elle n'a pas eu son mot à dire. Il est couché mais demain matin tu devais lui parler.

─ On en reparle demain.

─ Dis-nous en plus sur son pedigree, qu'on réfléchisse à une communication, ajoute Dimitri.

─ Faulkner est un changeant-renard mais son animal n'apparait pas.

─ Ridicule ! Il t'a baratiné !

Ils ne le verront pas, comment pourraient-ils me croire ?

─ Il est un puissant combattant.

Le petit ricanement de Dimitri est si vexant, pourtant Faulkner ne réagit pas.

─ J'ai confiance en lui et je recherche toujours mes pères.

─ Les hommes vont mal le prendre.

─ Je suis en âge de me marier et je l'ai fait, point final, le reste ne les regarde pas !

─ Ça va faire un tollé !

─ Essayons de ne pas dire d'où il vient, pour ne pas alerter ceux qui veulent mettre la main sur les esclaves.

Diego ricane doucement.

─ J'ai une idée, si tu veux brouiller les cartes. Dis qu'il vient d'une petite meute sauvage des iles de Nouvelle Zélande. Ça expliquera beaucoup de chose et personne n'ira vérifier.

─ Je n'aime pas cette idée, marmonne Faulkner. Pourquoi je devrais cacher mes origines ?

Je me tourne vers Faulkner, gêné de cet accueil odieux. Il faudrait que je m'excuse, mais j'ai trop pris de coup aujourd'hui. Si seulement il pouvait y mettre du sien et daigner vite comprendre.

─ Nous sommes entourés d'ennemis, ce serait bien de brouiller les pistes quelques temps.

Dimitri hoche la tête et me tapote l'épaule.

─ Bon je pense que c'est une bonne idée. Faulkner ça ira pour toi ?

Il hoche la tête, résigné. Son renard halète et semble triste.

Je dois me faire des illusions, il reflète sans doute mon humeur et mon loup ne cesse de grogner agacé.

Je le guide à ma chambre. Dès que nous sommes seuls tous les deux, il fait tomber son masque d'indifférence, et impossible de louper combien il semble perdu.

─ Je vais te montrer ou te doucher. Pense à fermer la porte sinon tu peux tomber sur mon grand-père.

Il ricane gêné.

─ Je tiens à éviter. Visiblement je ne suis pas le bienvenu.

Je lui ai tendu un survêtement, incapable de le consoler parce que moi aussi j'ai le moral en berne. Il est parti se doucher seul.

─ La douche est cool, glisse t'il en m'enlaçant.

Il est revenu dans de meilleure disposition, mais je reste allongé sur le lit sans rien dire et notre nuit de noce est aussi épouvantable que notre mariage.

─ Faulkner ?

Il se tourne vers moi, dépose sa tête dans mon cou.

─ Honnêtement, on était dix mille fois mieux dans la maison champignon.

─ Elle est toujours à nous, on pourra y retourner ?

Son ton est plein d'espoir, je vois bien qu'il songe déjà à redescendre sous Terre. C'est si compliqué.

─ Pourquoi pas ! ma réponse est laminaire, mais je ne sais plus rien.

Le lendemain matin, pour ma part la bite aussi faible que le moral, nous nous dirigeons vers les réfectoires. Faulkner a voulu jouer avec les portes automatiques, après avoir passé du temps à s'extasier sur les toilettes et le lavabo me donnant envie de l'étriper.

Des écrans affichent les infos au mur et Faulkner couine de surprise qu'il y ait un mur télévision.

─ Sois plus discret s'il te plait !

Il n'arrête pas de me faire honte, horriblement agaçant.

Le journal annonce un scoop et une journaliste surexcitée et vulgaire, clame que l'héritier Florian Markalan c'est marié à Faulkner Renard de la meute de nouvelle Zélande.

Dimitri et le service de presse n'ont pas trainé et apparemment les journalistes n'avaient rien d'autre à se mettre sous la dent. Je change pour une autre chaine magique et il y a un portrait de moi en gros plan avec en titre les secrets de l'héritier.

Mais quel bordel !

─ Tu es une STAR, couine encore Faulkner.

─ Désolé pour ce cirque, je marmonne bien trop conscient que tous les regards sont tournés vers nous.

Les jours suivants ont été intense, mon grand-père a secoué la tête, parlant de faire annuler le mariage. Faulkner s'est conduit de façon stupide, il reste tard au lit, étalant son inculture par des interventions toujours hasardeuses. Même aux entrainements de combat il n'est pas foutu d'arriver à l'heure et refuse de faire des exercices qu'il trouve inutile.

La moutarde monte au nez de tous mes hommes et maintenant Faulkner préfère rester au lit toute la journée à regarder des séries.

─ Je vais voir un avocat pour faire annuler ce mariage, tonne mon grand-père qui n'est pas en forme.

Il n'a pas besoin de ce souci en plus et me parle avec perpétuellement la main sur son cœur comme s'il surveillait son cœur pour qu'il fonctionne.

Les évènements l'ont empêché de passer à l'action. Des centaines de maudits viennent de quitter les sous-sols et envahir la surface. Les magiques cherchent à statuer sur leur sort en catastrophe et sous terre les gardes en noirs ont essuyé des pertes sévères.

─ Qui a battu les hommes en noir puisque ce n'est pas nous ? Je marmonne à Faulkner alors qu'un convoi nous conduit au village pour une présentation officielle.

Les villageois lui sont franchement hostiles surtout que Faulkner n'est pas un vrai loup. Ils marmonnent que j'ai perdu la tête et que c'est la fin de la meute.

Ils se demandent tous s'ils n'ont pas misé sur le mauvais cheval et je suis assez d'accord avec eux.

Je voudrais qu'il me fasse confiance, puisque moi je ne me le fais pas. Leur désaveu à peine muet est une véritable épée en plein cœur.

Val Saint Marcel et la montagne, ont plu à Faulkner, on dirait qu'il ne se rend pas compte des mauvaises ondes que les autres lui renvoie. Il adore ma maison et s'extasie comme un gosse d'y vivre. Hélas, il y a trop de travail en ce moment je ne peux pas quitter Nice.

Il admire les paysages de montagne et hume l'air frais et le vent. Par contre le soleil lui brule les yeux et il ne quitte plus ses lunettes de soleil lui donnant un air étrange de zombie avec sa peau ultra blanche.

Je ne perds pas de temps à plaider ma cause, à quoi bon ? mais le résultat est quand même moche.

Le pire c'est que je doute aussi. La goutte d'eau c'est quand il a rencontré ma grand-mère qui était prof de collège.

─ Je te présente ma grand-mère Marie, elle va t'apprendre à lire.

Faulkner se débrouillait sous terre avec les pictogrammes sur les panneaux, il ne sait ni lire, ni écrire.

La rencontre entre la prof et l'élève ne se passe pas bien, Faulkner rechigne et ma grand-mère n'est pas patiente et persuadée que je me suis fait embobiner.

Résultat elle le déteste.

Les quelques instants qu'elle passe avec lui son un fiasco et elle ne cesse de le houspiller.

Cela me fait de la peine de les voir tous en colère.

La seule qui est amicale c'est ma tante Karen, elle gazouille avec son bébé qui affronte lui aussi pas mal d'hostilité.

─ Bon, je viens de parler avec les services de sécurité de la meute, ta présence n'est pas connue en bas et personne ne sait que c'est toi qui es à l'origine de ce merdier ! marmonne Dimitri.

Faulkner grommèle agacé, il n'aime pas Dimitri et je le calme difficilement.

─ Bon et bien maintenant que tu l'as ramené, tu vas arrêter la gaudriole et pouvoir te consacrer à ton boulot d'alpha, me tance Steven un loup âgé.

Faulkner lui a mis un coup dans le nez.

─ Et le respect à ton chef ?

─ Faulkner c'est bon, les gens peuvent s'exprimer librement. La démocratie c'est important.

─ Jamais entendu parle de ton dé-machin-chose, mais ce gars te doit le respect !

Je soupire.

Nous sommes rentrés à Nice et ma grand-mère lui donnera des cours à distance au moins ils ne s'étriperont pas.

Nous n'avons pas fait l'amour une seule fois depuis que je l'ai libéré et surtout Faulkner a du mal à se faire à la vie à la surface. Cela fait une semaine et j'ai l'impression que je vais finir cinglé, surtout je n'arrive même pas à me réjouir d'avoir libérer des centaines de prisonniers, j'ai l'impression d'avoir semé la zizanie partout.

Aujourd'hui j'ai eu une réunion d'entrainement au tir, Faulkner ne s'est pas pointé et il débarque en pyjama à la fin de la séance avec un pot de glace à la main. Il prétend ne pas avoir besoin d'entrainement.

─ Très bien alors juste arme ton pistolet laser, râle Gusto mon chef d'entrainement qui se frotte l'arête du nez pour se calmer.

Faulkner tend son pot de glace à un des gars et manipule l'arme avec ses doigts collants, il la tourne et la retourne sans succès.

─ Ce n'est pas du jeu je n'ai pas besoin de ce genre d'arme débile.

Il repart ridicule alors que tout le monde se fout de lui.

La lumière du soleil le dérange, il n'aime pas les couleurs. Sa peau le brule et il soupire beaucoup alors que je tente de travailler.

Il fait moins cool et surtout has-been et surtout je ne supporte plus de le découvrir si inculte. Il ne sait rien, des choses évidentes ne le sont pas pour lui et il n'arrête pas de geindre que les règles sont compliquées.

Il n'arrête pas les bourdes, toutes plus humiliantes les unes que les autres et chaque fois c'est moi qui passe pour le roi des cons. Il a manqué tuer un homme et a essayé de voler plusieurs voitures. En tentant de conduire et a cassé un mur, est rentré dans un arbre et il a coupé l'autoroute A8 en la prenant à contresens.

Il a deux heures de cours avec ma grand-mère à distance et j'entends celle-ci hurler et s'égosiller car il ne fait aucun effort.

Je dois d'abord travailler sur le vol et je m'emploie à le faire cesser, chaque objet posé ne doit pas être volé et c'est un dur labeur de tous les instants.

Chaque fois que quelque chose disparait on vient systématiquement me voir maintenant et mes hommes y mettent de moins en moins les formes.

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