19-Le mariage

Résumé des chapitres précédents

Certigo a trouvé des corps humains et ils ont compris que des sorciers liés à la Société IntechGen essayent d'implanter des puces dans les humains pour les contrôler. Noah, le frère de Florian a conçu des détecteurs et une équipe sous terre recherche l'émetteur.

Florian a réussi à communiquer avec ses ancêtres quelques instants, il a donc la preuve de leur existence et il a rencontré des araignées géantes qui lui ont parlé mentalement.

Faulkner lui annonce que leur mariage va avoir lieu car le camion d'alcool de contrebande est enfin arrivé.

Pendant ce temps dans le palais des ombres, les sorcières du coven de l'ombre sortent de leur léthargie. Deux sorcières décident d'aller dans un village d'araignées vérifier ce qu'il se passe.


***

─ Levez vos verres en croisant vos mains, il est temps de prononcer vos vœux.

Un des acolytes de Faulkner, un gladiateur couvert de blessures fait office de maitre de cérémonie sur la place du village des maudits. Une foule en guenille assiste à NOTRE MARIAGE.

Faulkner est magnifique en costume gris foncé et chemise or. Moi je porte un costume noir, une chemise blanche et comme toujours dans ce village, une couche épaisse de maquillage pour dissimuler mon identité réelle.

Mon nom sera inscrit dans les registres de la ville, mais Faulkner compte sur le fait que personne ne les lira.

Je regrette l'absence de mes proches pour ce mariage qui sera officiellement le moins romantique du monde. Nous comptons profiter du banquet pour lancer notre attaque contre un entrepôt de Darius et le mariage sera l'alibi parfait !

Patruc nous a envoyé l'information que nous attendions : Ils ont trouvé l'endroit où se trouve l'émetteur qui retient les maudits prisonniers et encore une fois cela nous ramène au patron de la pègre.

Faulkner et moi tenterons de quitter les sous-sols et Patruc a prévu un message qui sera diffusé dans le village des maudits demain, ils pourront partir s'ils le veulent.

Mon fiancé tousse, je suis resté silencieux alors que c'était à mon tour de prononcer mes vœux.

Les invités s'impatientent, la plupart louchent sur les tables, faites de planches sur des tréteaux, pourvues de tonneaux de vins et d'assiettes de viandes rôtis.

Alors que l'étrange maitre de cérémonie déclare que nous pouvons nous embrasser, mon doigt me chauffe et celui de Faulkner aussi, si je me fie à ses gesticulations.

De la fumée noire entoure nos deux mains, sans que personne ne remarque rien, les invités sont occupés à se battre pour avoir les meilleures places près des barriques.

En un instant, nous nous retrouvons chacun avec un énorme anneau gravé d'une étrange croix de pierres noires.

─ Trop classe nos alliances, s'exclame t'il.

─ Méfie-toi, elles sont magiques et je ne sais pas si c'est moi.

─ C'est un beau cadeau quand même !

Il admire sa main, l'obsidienne qui absorbe la lumière, satisfait.

Je n'ai pas l'explication, mais la magie est puissante et à ne pas prendre à la légère.

─ Dis Faulkner, surtout ne t'amuse pas à me tromper avec ce truc au doigt, tu risquerais d'avoir des problèmes.

─ Je suis heureux d'être ton mari et je ne te tromperai jamais.

─ Essayons de les enlever quand même ? Juste pour vérifier.

J'essaye en premier sans succès, il n'arrive pas non plus à ôter l'anneau.

─ On est coincé ? s'inquiète t'il.

Il secoue sa main et le renard nous renifle impatient.

─ Tentons en même temps ? je suggère, après que nous ayons trinqué et levé nos verres ensembles.

─ À trois ? demande Faulkner qui a bu cul sec et qui parle un peu plus fort.

Stupide garçon, à quoi as-tu pensé pour choisir cet homme pour époux ? grogne une voix désapprobatrice dans ma tête.

La voix est celle d'une femme âgée, sifflante.

Vous faites partie du Coven ?

Ils tentent de rentrer enfin en contact avec moi ? Plutôt ils ont des reproches à me faire et la communication est déjà rompue.

─ Il se passe quoi ? demande Faulkner.

Je marmonne sans succès.

─ J'ai entendu une sorcière dans ma tête, sans doute du coven et elle ne me félicitait pas vraiment pour le mariage.

─ Bon on tente pour les alliances ?

Nous exécutons le geste de concert et arrivons à les enlever. Le message est clair, presque inquiétant : ce sera nous deux ou rien, désormais.

Il m'adresse une mimique d'excuse, je secoue la tête, tentant de lui faire passer un message subliminal. C'est OK pour moi.

─ Des bisous ! des bisous ! scandent la foule.

Je me penche et m'approche de lui et ses lèvres effleurent les miennes, sous les hourrahs.

Les gens boivent comme des trous, Patruc nous a rejoint pour préparer l'attaque et parfaire son alibi. Nous faisons mine de nous enivrer, mais le tonneau que nous vidons contient en réalité de l'eau.

Il ne faut pas que Darius et d'autres devinent que nous sommes à l'origine de l'attaque. Cela doit rester mystérieux et inexpliqué.

─ Vous avez appris ce qu'il s'est passé hier ? demande Patruc qui tangue dangereusement, bon comédien.

─ Quoi ? demande Faulkner.

─ Les hommes de Darius avaient monté une expédition de chasse contre un petit village d'araignée à l'ouest du Mont. Ils étaient une centaine de chasseurs.

Je frissonne d'horreur et Faulkner m'a serré le bras.

─ Désolé Rian chéri je ne t'en avais pas parlé je savais que tu détesterais ça.

Patruc ricane,

─ Ils ont mal choisi leur moment ou leur endroit. On ne sait pas ce qu'il s'est passé, mais aucun n'est revenu. Ça arrange nos affaires car Darius est sur les dents et l'entrepôt devrait être tranquille.

Pendant que la soirée bat son plein, nous nous éclipsons de la beuverie et arrivons à l'entrepôt qui n'est pas gardé.

─ C'est trop facile non ?

─ Les gardes en noirs ont essuyé des pertes sévères hier.

Patruc donne le signal de l'attaque et un nain fait sauter les portes. Nous avons enfilé des costumes noirs par-dessus nos tenues de mariages et nous tombons sur ce que nous espérions trouver : une salle avec des machines.

─ On détruit tout ! hurle Faulkner.

Les quelques gardes à l'intérieur sont rapidement maitrisés et nous saccageons tout consciencieusement.

─ Les machines détruites ne sont que des machines, dire que c'était ça qui a privé Sven de sa liberté, murmure Faulkner qui s'enivre consciencieusement.

Nous sommes retournés au banquet et Faulkner a annoncé que nous partions dans les marécages passer notre lune de miel. Ce sera l'explication à noter départ.

Patruc nous dépose au poste frontière de Kril, il n'y a généralement que quelques gardes et il est cinq heures du matin. Cette journée de mariage est interminable et l'idée de désormais devoir affronter le poste frontière me stresse.

Je me suis inquiété pour rien, car nous découvrons un champ de ruine, le poste-frontière a été attaqué.

─ Qui a fait ça ? demande Faulkner.

C'est nous, on voulait t'aider, fait une voix malicieuse dans ma tête je m'appelle Arata.

Moi Florian. Mes pères ? Pouvez vous m'aider pour mes pères qui ont disparu ? Nous ne les retrouvons pas ?

Pourquoi pourrions nous faire mieux que les autres nous sommes des sorcières endormies qui ne connaissons plus le monde, nous ne pourrons pas t'aider. Nous sommes contentes de savoir que tu existes Florian.

Je viendrais vous voir il faut qu'on parle. Juste pas maintenant je suis occupé.

Très bien, suis les araignées elles te guideront à nous, à bientôt, Florian.

Je m'ébroue fatigué et dépité. Mon merveilleux plan de demande d'aide est un échec complet. Au moins je n'ai pas tout perdu puisque les maudits qui le veulent sont libres.

─ Allons-y ! Fait passer le message parmi les tiens qu'ils passent par ici s'ils veulent fuir, c'est sans danger pour l'instant.

Mon cœur palpite et le sien aussi quand nous arrivons à l'ancienne ligne de frontières détruites. Est-ce qu'il va réussir à la franchir ?

Nos deux animaux sont serrés l'un contre l'autre et nous avacons main dans la main il m'écrase les doigts. Un pas puis un autre et soudain la frontière est passée sans qu'il se tienne la tête.

Faulkner réussi à passer sans encombre et nous arrivons à la surface alors qu'il fait nuit noire. L'endroit m'est inconnu jusqu'à ce que je repère un panneau : nous sommes dans la banlieue nord de Nice, une zone craignos ou je n'avais jamais mis les pieds et je comprends pourquoi. 

Les immeubles laids sont délabrés et un peu partout nous découvrons des carcasses de voiture brulées.

Faulkner bien silencieux, m'a pris la main.

─ Ça va ?

─ Je réalise à peine que nous avons réussi. Dire que mon frère voulait tellement sortir !

Il regarde autour de lui perdu, sans doute déçu aussi. Je ne sais que dire et quand je regarde les lieux avec ses yeux, Sous Terre est bien plus joli.

─ Monsieur Faulkner, on va essayer d'aller dans un coin plus sympa ?

─ Il ne fait pas un temps plus clair ?

─ C'est la nuit, demain matin quand le soleil va se lever cela devrait te plaire.

─ On va où ? demande Faulkner.

J'ai songé à prendre une chambre d'hôtel, après tout c'est notre nuit de noce, mais les événements troubles se précipitent et j'ai du monde à prévenir de la présence de mon époux.

Son renard s'appuie contre moi, confiant.

─ Si tu es d'accord, on va rejoindre la base de la meute et je vais te présenter ?

Un taxi passe et il nous dépose devant la caserne et je paye la course alors que Faulkner découvre le camouflage surpris. Un soldat allait nous stopper avant de me reconnaitre.

─ Pardon alpha je ne vous avais pas vu !

─ Il me faut un accès VIP pour ce monsieur.

─ Qui est ce ?

─ Faulkner Renard Jarkand.

─ Je vais m'en charger, intervient un officier zélé. Suivez-nous dans la salle de contrôle, mais je vais devoir demander à ...

─ Je suis l'alpha, c'est un ordre !

─ Bien sûr, marmonne le gars qui se tasse.

Faulkner me donne un coup de coude pour m'inciter au calme.

─ Pouvez-vous m'indiquer votre profession ? demande le garde qui n'ose plus me regarder.

─ Gladiateur.

─ Sans profession, j'ai répondu en même temps que lui.

J'ai songé à indiquer : chauffeur de taxi, mais il n'a pas le permis et ici on conduit avec des règles. Rapidement, je me retrouve à répondre pour lui.

─ Meute ?

─ Sans.

─ Raison du séjour au sein de la base ?

─ Confidentielle.

Faulkner ne dit rien. J'aimerai avoir le temps de regarder avec ces yeux et d'essayer de comprendre comme il voit les choses. Pour l'instant rien de reluisant, la base aseptisée et sécurisé et la nuit n'invite pas à la rêverie et il n'y a pas de tapis rouge pour l'accueillir.

─ Te voilà enfin mon ouistiti ?

Dimitri et l'oncle Paul ont dû être alerté de mon arrivée. Ce que je n'avais pas prévu c'est la présence de Diego, l'ami de mes pères, sur ces talons.

Les choses sérieuses commencent.

─ Merci pour le PASS, je fais au soldat.

Je réalise que le costume de Faulkner au col pelle à tarte du siècle dernier, sa coupe de cheveux, tout est passé de mode, en décalage avec la surface.

Ça ne choquait pas en dessous, mais ici il fait OVNI.

Dimitri fixe nos alliances similaires et grimace.

─ Allons dans la salle de conseil, je pense que tu as des choses à nous annoncer.

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