13-L'orc Horace Patruc
Résumé des chapitres précédents
Florian se disperse, il était sous terre à la recherche du coven de son ancêtre dans l'espoir d'obtenir de l'aide pour retrouver ses pères disparus et le voilà embarqué dans une lutte contre la corruption souterraine.
Il a engagé la détective Certigo pour retrouver Zina, une maudite en fuite et il enquête sur la Société IntechGen qui a fourni les puces électroniques implantées dans les maudits.
Ted, le tenancier de l'hôtel le Chaudron Pourri, lui a trouvé un contact sous Terre, un ogre Horace Patruc, dont la sœur et le père ont été capturé pour des combats illégaux, qui pourra l'aider à comprendre qui tire les ficelles de ce monde sordide.
Florian a deux mois, jusqu'au solstice d'été, date des duels qui l'attendent, pour tenter de sauver la Meute et les maudits.
Florian se rend sous terre pour rencontrer Patruc et lui porter des prototypes du détecteur d'onde. Il s'est déguisé en femme pour approcher Faulkner à sa surprise celui-ci a eu la même idée.
La maison que leur a trouvé Faulkner est originale et lui plait beaucoup : c'est un champignon géant dans les monts noirs. Un endroit dangereux et isolé.
Personnages principaux :
Florian Markalan
Faulkner Le Renard
***
─ Merci mon cœur ! susurre Faulkner qui m'agace.
Il a failli tomber dans un trou et je l'ai rattrapé de justesse, sauf qu'il pèse son poids. Je souffle pour le retenir.
─ Mon loup ! je grogne.
Je suis fâché car il est rentré à l'aube, blessé, il a déjà repris les combats alors qu'il m'avait pourtant juré le contraire, quel escroc !
Nous venons de marcher plusieurs heures dans le bois maudit, nous cherchons une sorcière des ténèbres qui je l'espère sera la réponse à mes questions, déjà pour cela il faudrait qu'on la trouve.
─ Je t'adore Rian.
─ Je m'appelle Florian.
─ Je sais bébé, mais Rian ce sera ton petit nom avec moi.
─ En plus de bébé et lapin, tu es ridicule.
─ Les plaisirs de l'amour.
Je riposte à ses mots tendres par des noms d'oiseaux et je le stoppe devant une caverne inquiétante qui semble attirer toute la fumée noire des alentours. Une cabane porte des symboles destinés à repousser les intrus, inefficace puisque Faulkner donne plusieurs coups de pied dans la porte.
─ Qui va là ! Je vais vous maudire pour dix générations, bande de voyou !
Le soulagement m'assaille, car elle porte une cape noire de fumée et est appuyée sur un immense bâton noueux plus noir que les ténèbres.
─ On a quelques questions et on repart, rétorque Faulkner.
Elle agite les bras comme si elle allait lancer un sort.
─ Bonjour, je suis un descendant de Lanissa ? Nous sommes de la même famille. Vous ....
─ Partez et vous n'aurez rien de moi !
─ Sympa ta mémé, intervient Faulkner.
─ Madame, vous faites partie du coven de l'ombre ?
Le sentiment de bien être à l'idée d'avoir enfin réussi ma quête ne dure pas. Une certitude m'étreint, surprenante, cette femme ne fait pas partie du coven. C'est comme un hurlement en moi.
Faulkner touche sa porte d'entrée avec des têtes de bestioles accrochées et elle l'éjecte à plusieurs mètres dans les buissons.
─ Je suis désolée mon garçon, mais je ne fais pas partie du coven de l'ombre.
─ Au moins, vous les connaissez ?
─ Comme tous les anciens. Ce sont des femmes redoutables qui pratiquent la magie noire interdite.
─ Mais...
J'allais demander qu'est ce qui pouvait bien être interdit dans ce monde abominable. Faulkner se relève en grognant.
─ Elle ont failli être capturé avant de disparaitre complétement. Les gens les ont oubliés, tu es le premier à m'en parler depuis bien longtemps.
─ En même temps il n'y a pas beaucoup de monde qui souhaite vous rencontrer, rétorque mon acolyte.
Je lui fais les gros yeux, lui intimant le silence.
─ Vous savez où elles sont ? Que pouvez-vous me dire sur les femmes de ce Coven ?
─ Pour ce que j'en sais ! Elles étaient cinq, sans descendance et il y a bien longtemps, elles sont surement mortes !
─ Mais c'est leur magie que vous utilisez !
─ Une pâle copie, croit moi ! Tu perds ton temps et si elles ne veulent pas te rencontrer, tu ne les retrouveras pas !
Elle nous a proposé des liqueurs de serpents, une soupe de crapaud noir et Faulkner a gouté ces spécialités alors que j'ai passé mon tour dépité. Elle nous a indiqué une pierre de magie au cœur de la forêt noire où nous pourrons tenter de les contacter.
Arrivé aux champignons, je m'écroule sur le lit découragé et il fait mine de me rejoindre. Je m'écarte aussitôt.
─ Tu es fâché ? marmonne t'il.
─ Faulkner, tu es un sale menteur qui continues les combats ! D'ailleurs tu vas devoir me rembourser, parce que le deal c'était aucun combat.
─ Je n'ai pas pu arrêter, mon patron d'écurie ne l'aurait jamais toléré.
─ Mais tu m'avais dit...
─ Je voulais te faire plaisir, et je ne fais qu'un ou deux combats contre une dizaine avant, c'est rien du tout.
─ Et c'est un sacré menteur que j'ai failli épouser.
─ Tu m'as dit oui, tu ne peux plus te rétracter.
Il s'est redressé inquiet et ma réponse est virulente.
─ J'ai menti !
─ Ce n'est pas possible, j'en ai parlé à tout le monde et j'ai déjà invité les chefs des villages voisins, argumente t'il en s'agitant. Mes sujets me tannent pour boire un coup et il y a eu une super promo sur l'alcool.
─ Tu n'es pas oublié un truc important ?
─ Surement un ou deux, lesquels ?
─ Me demander ? Il y a des choses à régler quand même, par exemple où est ce que nous vivrons ?
Il souffle soulagé, je m'agace moi-même d'ailleurs de ne même pas refuser.
─ On verra bien ! on s'épouse, on baise et on profite.
─ Bon sang ! Quel futur mari irresponsable ! Ma colère s'envole devant son visage anxieux.
Je pourrais hériter, c'est ça ?
─ Exactement de mon appartement et de la baignoire. Ne les laisse pas te piquer la baignoire, elle a de la valeur.
J'ai un message sur mon téléphone, me dispensant de poursuivre sur cet étrange sujet du mariage :
Rendez-vous au club Diapos, venez seul avec une veste rouge, Patruc
─ C'est qui ce Patruc ? demande Faulkner, sans gêne qui lis par-dessus mon épaule.
─ Je veux savoir qui tire les ficelles sous Terre et ce gars peut m'aider.
─ Tu n'iras pas seul je t'accompagne.
Il blottit sa tête dans mon cou et me supplie en marmonnant tel un enfant :
─ S'il te plaît ! S'il te plaît ! S'il te plaît !
Le Diapos est un club ou les stripteaseurs dansent dans des boites de verre. Sans doute que certains trouvent cela sexy pour ma part j'y vois uniquement de la maltraitance.
La foule les entourent et je comprends mieux pourquoi Faulkner a ricané quand je lui ai donné l'adresse. Il m'accompagne vêtu d'une tenue de cuir noir et il est entouré de fan guère discret. Pour l'instant nous faisons semblant de ne pas nous connaitre. Je suis seul accoudé au bar essayant d'ignorer tous ses corps nus exposés et Faulkner qui a une dizaine de jeunes femmes et jeunes hommes qui se pressent contre lui.
Un orc portant une veste rouge s'installe à côté de moi et peu après Faulkner s'interpose :
─ Je suis là pour le protéger si tu demandes.
L'orc a eu un mouvement de surprise avant d'éclater de rire.
─ OK !
Faulkner passe la commande des boissons, faisant le mariole, et continue de faire le mariole devant ses admirateurs qu'il réussit à convaincre de le laisser seul. Nous devons attendre quelques instants avant d'être enfin tranquille.
─ Je t'ai vu combattre toi tu es impressionnant.
─ Merci, grimace Faulkner.
─ Je n'en veux pas aux gladiateurs qui ont tué ma sœur et mon père, je sais que vous êtes entrainés de force dans les combats. Il lève son verre et ajoute. Ils n'ont survécu qu'une nuit.
─ Les vrais coupables, ce sont ceux qui organisent les combats, j'interviens redoutant une bagarre entre les deux hommes.
─ Darius n'est qu'un rouage d'un mécanisme plus gros. Par exemple, ce bar, il appartient à un parlementaire du dessus.
─ Quoi ?
─ Oui il appartient au ministre des peuples, le sorcier Ridus et tenez le voilà la bas je pense que je n'ai pas de meilleure preuve, nous suivons son regard et en effet je reconnais un sorcier que j'ai déjà croisé à la surface.
Il s'éloigne par une porte de service.
Les bières arrivent et nous faisons mine de profiter du spectacle quelques instants cas où on nous observerait.
─ Que peux-tu me dire, sur le chef de Darius ?
─ Je l'ai suivi plusieurs fois et je te le donne en mille, il est allé au parlement donc...
─ Un de nos représentants ?
─ Et oui, Il fait partie du parlement et j'ai entendu qu'il allait y avoir une entrevue secrète, très bientôt. Je veux les coincer et tu pourrais bien être ma chance. Ils sont sur un gros truc.
Je le remercie d'un mouvement de tête frustré et lui confie mon sac à dos. Il l'ouvre et hoche la tête.
Je lui montre le bouton pour activer l'écran.
─ Je te donne les détecteurs dont je te l'ai parlé. Si l'écran est vert c'est que tu es sur la ligne des ondes et il faut suivre le chemin jusqu'à l'appareil.
Tu prends des gars de confiance !
J'ai l'impression douloureuse de m'éparpiller. Sur le retour Faulkner me caresse les cheveux.
─ Tu es de moins en moins banal. Viens, on va se doucher et après je nous prépare un bon repas, végétarien.
Je le suis en boitant, nous nous mettons nus et j'ai conscience qu'il ne loupe aucun de mes défauts.
Il doit avoir tous ses corps dévoilés au club.
─ Tu es magnifique.
─ C'est toi qui es magnifique !
Il a surtout une plaie qui ne cicatrise pas sur le haut de la cuisse. Il a suivi mon regard et grimace.
─ Saleté d'araignées ! ça m'apprendra à esquiver plus vite.
Je lance ma magie, ignorant de comment procéder mais soucieux de le soigner et les plaies disparaissent aussitôt, alors que l'eau nous inonde.
─ Merci beaucoup mon Rian.
Il se presse contre moi, nos deux queues se frottent, pleines de promesse.
Il me tend ensuite une serviette de toilette et m'entraine dans la cuisine. Il a préparé des salades et
du pain, il s'est fait un steak. Plus tard il débarrasse sous mon regard toujours affamé et m'entraine sur le lit. Il embrasse mes taches de rousseurs, ne semble pas dégouté. De baiser en caresse nous faisons l'amour.
Rien de ce qu'il me demande ne me rebute. Abusant de moi dans le sens sympa, intense et chaud, j'ai le postérieur douloureux mais une grande fierté que nous ayons enfin consommé cette union. Nos animaux n'en ont visiblement pas assez et ils recommencent activant l'étrange vision à infrarouge. Je m'attarde un moment sur les battements du cœur de Faulkner, les mécanismes de protection autour de la maison.
Le lendemain nous avons passé la journée à marcher dans les Monts sans rencontrer âme qui vive.
Nous avons trouvé une roche avec une légende gravée, mais aucune pierre illisible, nous n'avançons pas !
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