L'eau s'écoule doucement. Ses mouvements provoquent un léger clapotis à sa surface. L'air est paisible, la brise matinale souffle sur les feuilles des arbres alentours. Sur les branches de ces derniers étaient perchés de petits oisillons, sifflant la douce mélodie printanière.

  Ils paraissaient chanter en questions-réponses, attendant que l'ami posé sur l'arbre d'en face lance une nouvelle musicalité.

  L'herbe était fraîche. S'y étendre lui était un réel plaisir. Ses yeux scrutaient le ciel dénudé de tout nuage. Son esprit se concentrait sur les sons de la nature, sur les odeurs du lieu. Un parfum fruité lui parvenait aux narines, les chatouillant gentiment. C'était exquis, et familier.

  Des souvenirs affluèrent, des images lui apparurent. Ses jambes couraient, se déplaçaient vite. Ses bras se balançaient le long de son corps, en rythme avec sa course. Son visage esquissait un sourire radieux. Son regard portait la lueur du bonheur.

  Soudain, sa mémoire lui afficha une scène plus dramatique. Son corps était cloué au sol, impuissant face au fléau. Ses yeux exorbités étaient le reflet de sa panique. Son corps battait la chamade, s'affolait. Le sang se déplaçait trop rapidement dans ses veines ; elles gonflaient. Sa bouche était ouverte, cherchant désespérément de l'oxygène.

  Le noir complet.

  Un réveil, une annonce, le chagrin. Mais également la détermination. Son esprit lui disait « Ta deuxième vie commence lorsque tu comprends que tu n'en as qu'une. » Alors il sourit.

  Ses poumons peinaient à inspirer et expirer,au quotidien. Ils étaient une épreuve à remporter, un obstacle à écarter. Dansun seul et même but : respirer la vie.