Les mots brûlent sur ses lèvres. Ils ne rêvent qu'à s'échapper, s'envoler, voyager et se propager. Leur ardeur n'est que fournaise. Leur sonorité n'est que braise. Le vent qui tournera ne fera qu'alimenter ce feu qui perdure. Tels des lames tranchantes, ils briseront, éclateront, détruiront. Pareils à l'orage, ils s'abattront violemment sur chaque parcelle de vie, d'espoir. Il ne restera alors que cendres et débris.

  Une fois sortis, ils se consument. Lentement. Au plus profond des cœurs. S'attaquant à tout, tout en étant nous-mêmes impuissants. Lessecrets, cet orage dissimulé au loin mais qui te rattrape toujours, gronde etéclate avec fracas, détruisant tout sur son passage. 

  La fumée alerte. Mais ne contribue seulement au brûlement des derniers restes. Et ne disparaît que lorsqu'il ne reste nulle trace du passé.

  On appelle au secours, en vain. Les mots, supérieurs à toutes formes de défense, sont incoercibles. Jusqu'à ce que d'autres viennent les remplacer. Soit ils effectuent une addition entre eux, soit s'annulent. Tout dépend du feu qui nous ronge...