Mon corps est étendu dans l'herbe fraîchement coupée, parsemée de brindilles çà et là, représentant sûrement la multitude de questions sans réponse ; les tiges de verdure se rapprochant ou s'éloignant de moi. Ma main gauche repose sur mon ventre, lasse d'attendre l'infini, tout comme la montre dorée retirée pour cause d'impatience et allongée aux côtés de mes doigts fins. Les regards sont positionnés au-dessus de mon corps immobile, me voyant chaque jour d'une nouvelle manière, souvent différente de la veille. Je suis vêtue d'un haut bordeaux aux innombrables rayures et à l'inscription d'une mélodie anciennement composée ; ainsi que d'un jean bleu et d'un foulard aux couleurs bleu azur et rosâtre m'étreignant la nuque.

  Trois paires de lunettes de soleil s'affrontent, tentant vainement de distinguer un semblant de vérité derrière leurs verres teintés. Un casque de musique rouge et noir est étalé au sol, le fil s'échappant vers l'inconnu. Mes yeux sont dirigés vers un horizon abstrait, un avenir encore incertain, un ciel paraissant sans nuage, la clarté de l'œil mise à l'épreuve.

  Ainsi, dans ses recherches, l'œil se plisse pour mieux y voir, mieux comprendre. Malgré ses efforts, la présence d'un indice me reste cruciale, faute de vue correcte. Mon visage n'affichant aucune expression, aucune joie ni tristesse, semble encore indécis sur les choix à prendre. Mais un doute persiste à planer au-dessus de mon esprit fatigué et secoué en tous sens, me laissant à désirer maintes fois.

  Quant à ma chevelure, elle se profile sur le côté, quelques peu remuée par le nouvel air d'automne, s'insinuant de nouveau dans les esprits.