Point de vue de Mike

États-Unis, Jackson Township
24 décembre, 19h00

J'étais sur le chemin du retour en direction de chez moi, lorsque la boutique de monsieur Ernest attira mon attention. Ce dernier avait encore une bonne dizaine de sapins dehors, ce qui n'était pas normal le soir de Noël. Je descendis alors du bus, dans l'idée d'aller aider le propriétaire, qui était comme un grand-père pour moi.

- Monsieur Ernest ? demandai-je en poussant la porte grinçante.

Une des personnes qui était dans la bus me bouscula en passant sous mon bras quand je poussai la porte. Elle maugréa un "merci" sans le penser sincèrement et s'arrêta d'émerveillement devant moi. Ce fut à mon tour de pousser un soupir car elle bloquait toute le chemin mais je n'eus même pas le temps de dire quoi que ce soit, le temps que je ferme la porte, elle avait disparut. Ce qui était pour le mieux.

- Monsieur Ernest ? demandai-je en regardant un peu partout.

- Qui est-ce ? répondit-il en soulevant un carton poussiéreux derrière le comptoir.

- C'est moi, Mike.

- Ah oui Mike ! Quel bon vent t'amènes ici ?

- Auriez-vous besoin d'aide ? Je veux dire pour charger les cartons dans les camions.

Chaque année, monsieur Ernest donne les articles invendus (généralement des sapins et décorations) à des hôpitaux, à des foyers pour enfants ou bien à d'autres œuvres de charités.

- Merci mon p'tit Mike, je vais y aller, tu peux garder la boutique pour moi ?

- Bien sûr !

Monsieur Ernest s'en alla à bord de son vieux camion et commença alors sa tournée de Noël. J'étais encore dans la cave, en train de faire un peu de rangement lorsqu'il parti. Un peu plus tard, je me décidai à remonter au rez-de-chaussé pour m'occuper des clients.

J'étais en train de poser le carton que je tenais dans les mains sur le comptoir, lorsque je remarquai qu'il n'y avait aucun client présent dans la boutique. J'en profitai en sortant une cigarette de ma poche, me réjouissant à l'idée de prendre l'air en allant fumer. Cette combinaison de ski que je portais m'étouffait !

Je commençai alors à pousser la porte mais celle-ci ne bougea pas d'un pouce. Je continuai à m'acharner sur la porte jusqu'à ce que je me retrouve nez à nez avec une cliente, elle aussi prisonnière dans le magasin. Dès qu'elle me vit, elle posa ses sacs et vint à ma rencontre.

- Si vous n'arrivez pas à pousser, il suffit de tirer, dit-elle sur un ton des plus désagréables.

- Merci mademoiselle mais j'ai déjà essayé, répondis-je sur un ton  encore moins charmant. La porte est fermée à clé et le propriétaire est  parti.

- Pourtant les lumières sont allumées ! rétorqua-t-elle.

- Le magasin a fermé depuis au moins une demi-heure à cause de la livraison, dis-je en regardant la pendule et le petit panneau d'horaires affiché sur la porte . Et Monsieur  Ernest a souvent la tête ailleurs et oublie parfois de fermer le magasin  ou d'éteindre les lumières. Même si cette fois, il a plutôt fermé la porte alors qu'on était encore là !

Elle marmonna quelque chose en s'appuyant contre le mur. C'est là que je la reconnus, c'était la fille du bus ! Celle qui m'avait bousculé en rentrant dans la magasin. Elle ressemblait à une de ses secrétaires qui ne font que travailler de la journée au point de ne même plus avoir de vie social. En conclusion, elle était le genre de personne que je détestai.

- Ça veut dire qu'on est enfermés tous les deux dans le magasin... le jour de Noël en plus ! souffla-t-elle, ironique. Moi qui comptait passer une bonne soirée, c'est raté !

Sa dernière remarque m'interpella.

- Pour toi, c'est quoi une bonne soirée ? On est dans une boutique vendant uniquement des objets de Noël, je verrai pas mieux pour Noël ! lui dis-je en la dévisageant.

- Mmh... dit-elle en posant son index sur son menton. Pour moi, une bonne soirée, ce serait avec mon petit ami ou ma meilleure amie, où l'on irait manger dans un restaurant classe et branché comme dans lesquels mon patron lui fait réserver des tables pour ses gros clients. Et... une promenade autour de l'immense sapin de Noël du Rockefeller Center.

- Tu n'es vraiment pas difficile, je dirai même que tu es plutôt banale comme fille.

- Hé ! Je vous interdis de me traiter de fille banale ! Et puis, qui vous a autorisé à me tutoyer ? dit-elle en se relevant et en faisant une mine grincheuse.

- Laisse-moi deviner : tu es ce genre de fille à travailler non-stop pour faire bonne impression auprès de tes supérieurs car tu as énormément travaillé pour en arriver là aussi jeune, je me trompe ? dis-je en exagérant chaque mot qui sortit de ma bouche.

Soudain, elle me tourna le dos et se dirigea vers la porte.

- Tu m'expliques ce que tu comptes faire ?

- Je ne vais pas me laisser insulter par un inconnu habillé d'une tenue de ski bizarre et qui me tutoie comme si on se connaissait ! dit-elle en tirant sur la poignée de la porte.

J'écarquillai les yeux en entendant sa réponse.

- Pour information, cette tenue de ski m'a été offerte par ma sœur et elle me va vraiment très bien ! lui dis-je ironique.

Je ne le dirai sûrement jamais à ma sœur mais je déteste cette combinaison de ski un peu trop serrée pour moi. En plus de ne pas être à la bonne taille, elle est bleue clair avec des lignes verticales jaunes fluo et oranges fluo sur les jambes et les bras.

- Et je te tutoie parce que... parce que tu as l'air d'être plus jeune que moi.

- J'ai 24 ans !

- Et moi 25, répondis-je en rigolant, la laissant toujours en train de s'amuser avec la porte. Tu as vraiment vingt et quatre an ? Et tu travailles déjà en tant que journaliste ?

- J'abandonne, fit-elle en lâchant la poignée, ce qui fit tomber le porche et toute la neige qui était dessus dans un bruit assourdissant.

- C'est pas vrai ! Ne me dis pas que tu as cassé le porche et barré notre seule issue de sortie !

- Je n'ai pas cassé le porche et barré notre seule issue de sortie... fit-elle en essayant de me faire rire avec un faible sourire sur les lèvres.

- Qu'est-ce que je fais faire de toi ?... dis-je en rigolant moi aussi.

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Alors ? Qu'avez-vous pensé de ce deuxième chapitre ? Est-ce qu'il vous a plu ?^^

J'espère que la suite vous plaira tout autant, ou même plus !^^
Je suis désolée, j'étais tellement dans mes révisions que j'ai oublié de publier ce chapitre ce matin ^^

À demain ^^