Chapitre 31 - Loups désespérés
« Chère Daniella,
Duncan a réussi à transmettre votre dernière adresse à Irene, alors j'en profite pour te répondre aussi vite que possible. Je t'avais déjà envoyé une lettre, qui a dû arriver dans l'autre bureau de poste que tu m'avais transmis. Je suis désolée et horrifiée que vous ayez été attaqués, j'espère que vous êtes désormais à l'abri et que tout va bien pour vous.
Ici, l'humeur de chacun est assez morose. Duncan manque énormément à Irene. Elle a réussi à reprendre un peu de poids, mais elle craint d'avoir trop changé au retour de Duncan. Elle a peur qu'il ne l'aime plus et même si nous lui répétons que ses peurs sont irrationnelles, nous ne parvenons à les calmer. Apparemment, ils n'ont jamais été séparés aussi longtemps. Alejandro s'inquiète beaucoup pour elle et va en parler à Duncan. J'imagine qu'il voudra sûrement rentrer.
J'espère que tu pourras compter sur le soutien de tes compagnons de route. J'ai été ravie d'apprendre que tu avais rencontré Lyssandra. Je suis très heureuse qu'elle aille bien et je ne tarderai pas à te demander de transmettre une lettre pour elle. Elle te posera certainement des questions, mais même si tes réponses restent vagues, je doute qu'elle te pose problème.
Je pense chaque jour très fort à toi, tu nous manques beaucoup. Nous te rappelons que si tu te retrouves en danger sur la Terre des Loups, notre porte te reste toujours ouverte.
Avec toute mon amitié,
— Alisée »
En temps normal, le coeur de Danila se remplissait de joie chaque fois qu'elle recevait une lettre de son amie. Cependant, avec cette triste nouvelle, elle ne pouvait guère se réjouir.
Elle décida de rendre visite à Duncan, qui préparait ses affaires depuis qu'ils étaient rentrés du village. Il ne souhaitait pas perdre de temps et prendrait la route dès ce soir. Armée d'un épais manteau, elle se dirigea vers son chalet et affronta la neige. Celle-ci tombait en gros flocons depuis quelques heures et épaississait un peu plus la couche qui recouvrait le sol.
Elle frappa à la porte de sa petite habitation, qu'il partageait avec deux autres pensionnaires. Ayant sûrement deviné qu'elle passerait le voir, il lui ouvrit et l'invita à entrer. Elle le suivit jusque dans sa petite chambre, déjà parfaitement rangée.
— Vos bagages ont l'air prêts, constata-t-elle.
Il referma la porte et s'y adossa, l'air las. La louve ne pouvait imaginer l'inquiétude qu'il devait ressentir, à l'idée de savoir sa femme aussi mal en point.
— Vos amis m'ont donné des vêtements de rechange pour la route. Comme nous n'avions quasiment rien avec nous à notre arrivée, je n'ai pas eu grand-chose à mettre dans mon sac.
Il désigna un minuscule bagage, qui s'apparentait presque à un baluchon.
— Je suis désolé d'être obligé de vous abandonner, déclara-t-il en levant les yeux vers elle. Même si j'ai beaucoup d'estime pour vous, ma femme est ma priorité et...
— Oh, vous n'avez pas à vous excuser, l'interrompit-elle. Il est tout à fait normal que vous reveniez près d'elle si elle a besoin de vous. C'est déjà adorable de m'avoir accompagnée et d'être resté aussi longtemps avec moi.
Il haussa les épaules, comme si la question ne s'était même pas posée.
— Je n'ai fait que mon devoir. Je ne regrette aucunement d'être parti avec vous, mais je dois avouer que je m'en veux par rapport à Isabella... Si j'étais resté chez nous, elle n'irait pas aussi mal.
Danila comprenait sa culpabilité. Il semblait faire passer sa femme avant tout et endossait la responsabilité de tout ce qui lui arrivait.
— Ce n'est peut-être pas aussi grave que ça, se hasarda-t-elle sans conviction. Dans sa lettre, Alisée me dit qu'elle avait réussi à reprendre du poids.
Tous avaient pris l'habitude de modifier les prénoms du roi et de la princesse, ainsi que de Danila. Si quelqu'un tombait par erreur sur leur courrier, la présence d'une Isabella et d'un Adrian dans une même missive ne manquerait pas de l'interpeller.
— Pour que son père se soit décidé à m'en parler, c'est que ça doit être sérieux, regretta-t-il. Ce qui se passe dans sa tête est très complexe, je peine parfois moi-même à la comprendre et... J'espère qu'il ne sera pas trop tard lorsque j'arriverai.
Le coeur lourd, Danila baissa les yeux. Si quelques mois plus tôt, on lui avait dit qu'elle s'inquiéterait autant pour la princesse, elle n'y aurait pas cru. Elle l'imaginait si invincible que rien ne semblait pouvoir causer sa perte.
Néanmoins, à entendre Duncan, ils avaient de sérieuses raisons de se faire du souci.
— Je suis sûre que non, affirma-t-elle. Le roi et Alisée sont là pour veiller sur elle. Tout s'arrangera lorsqu'elle vous reverra.
Il hocha la tête, le regard rivé sur le tapis.
— Quoi qu'il en soit, j'espère que tout ira bien pour vous, dit-il après un court silence. Je pense que cette histoire d'incendie de la Lune, ou de je ne sais quoi, est une perte de temps. Des gens souffrent d'une maladie bien réelle, à laquelle il faudra trouver un remède. Quant aux fils du Grand Alpha, j'ignore ce qui leur arrive. J'en ai un peu parlé à Adrian, peut-être qu'il aura de meilleures pistes.
L'alpha acquiesça. Le roi pouvait incontestablement être leur source d'informations la plus fiable.
— Surtout, ne vous mêlez pas des affaires qui concernent les enfants du Grand Alpha et Manik du Rubis, poursuivit-il. Vous avez déjà suffisamment de quoi vous préoccuper avec votre tante...
Cette remarque rappela à Danila qu'elle ne l'avait pas mis au courant des découvertes de Percy.
— Justement, à ce sujet... Il y a quelque chose que je ne vous ai pas dit.
Attentif, il l'écouta faire le récit de sa discussion avec le jeune herboriste. Ses sourcils se froncèrent de plus en plus au fil des révélations.
— De la raiponce ? répéta-t-il. Et vous dites que votre tante a pu en cultiver dans sa serre ?
La louve grimaça en se tordant les doigts.
— C'est une simple possibilité, je n'en suis absolument pas certaine. Je sais juste qu'elle ne voulait pas que mes cousins ou moi nous approchions de certaines plantes dangereuses. Ce n'était pas forcément de la raiponce...
Elle avait conscience d'y mettre de la mauvaise foi, mais elle savait que Duncan n'allait pas se gêner pour accuser Gladis.
— Il n'y a pas des dizaines de plantes qui soient véritablement nocives pour les loups-garous. Et sans vouloir vous manquer de respect, les alphas sont les mieux placés pour cultiver de la raiponce sans risquer quoi que ce soit... Il me semble même que Manik du Rubis en avait utilisé contre sa soeur.
Ce rapprochement était peu flatteur pour Gladis... Danila refusait d'apparenter sa tante à un monstre tel que cet affreux loup du Rubis.
— Percy a réussi à se procurer cette plante. N'importe qui peut l'avoir fait.
Cela n'avait rien de rassurant, or c'était toujours mieux que d'imaginer Gladis en criminelle.
— Certes. Cependant, peu de personnes pouvaient tirer un avantage direct de votre mort. Vous n'aviez pas de problèmes particuliers avec certains de vos conseillers ?
Elle secoua la tête. Elle n'avait jamais tenu tête à l'un d'eux et ils s'étaient toujours montrés plutôt bienveillants à son égard.
— Il ne reste que votre tante et vos cousins. J'imagine que ceux-ci étaient trop jeunes pour comploter contre vous, alors...
— Mes cousins seraient incapables de m'avoir fait quoi que ce soit ! le coupa-t-elle, ne pouvant supporter de telles insinuations. Et leur mère ne m'a rien fait non plus.
Son ton catégorique échoua à le convaincre. Il devait sans doute la prendre pour la plus naïve des petites niaises. Néanmoins, elle refusait de se laisser tourmenter avec ces absurdités.
— Tenez-moi pour folle si vous le voulez, mais je suis certaine de ce que je dis. Mon... Mon empoisonnement peut tout à fait être l'oeuvre de n'importe quelle personne un peu dérangée, qui aurait voulu s'en prendre à moi.
Peut-être se voilait-elle la face, mais elle s'en moquait. Elle préférait presque mourir une seconde fois, plutôt que d'imaginer sa tante en meurtrière.
— Ne vous tourmentez pas pour moi, poursuivit-elle en laissant ses épaules s'affaisser. Je tâcherai de rester vigilante et... Pour le moment, je ne suis pas trop mal entourée.
Pendant un court instant, elle crut qu'il allait insister et se lancer dans de nouvelles mises en garde à propos de Gladis.
— J'ai confiance en votre jugement, dit-il toutefois en la regardant droit dans les yeux. Après tout, vous connaissez votre tante mieux que moi. Je vous invite simplement à rester sur vos gardes en permanence.
Elle acquiesça, même si elle doutait d'y parvenir. Si elle devait passer sa vie à se méfier de chaque personne de son entourage, mieux valait qu'elle renonce à son titre d'alpha.
— Les enfants du Grand Alpha me paraissent fiables, ajouta-t-il. Surtout le plus jeune. J'émets plus de réserves vis-à-vis de monsieur Marcus, il y a comme quelque chose qui me dérange chez lui, mais... Je ne pense pas qu'il soit mauvais.
Cet avis n'étonnait pas Danila. Marcus et lui s'étaient toujours méfiés réciproquement l'un de l'autre.
— Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à nous le signaler. Si Isabella ne va pas bien, je doute de pouvoir revenir sur la Terre de l'Émeraude, cependant...
— Je me débrouillerai, le rassura-t-elle. Je ne vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous avez fait pour moi. J'étais terrifiée à l'idée de rentrer chez moi et... Grâce à vous, j'ai réussi à trouver le courage de le faire.
— Vous l'avez trouvé toute seule. Je n'ai fait que vous escorter, c'est vous qui avez pris la décision de revenir. Vous pouvez être fière de vous.
Un peu gênée, la louve esquissa un sourire en baissant les yeux. Même s'il lui restait encore beaucoup de chemin à parcourir, elle ressentait une minuscule fierté à l'idée de ne pas avoir abandonné sa meute.
— Tout de même, je voudrais trouver un moyen de vous remercier. Si vous avez un jour besoin d'aide, vous pourrez compter sur moi.
En tant que simple alpha de l'Émeraude, elle ne pourrait pas faire grand-chose si les anciens monarques de la Terre des Vampires se retrouvaient menacés. Elle tenterait malgré tout de faire son possible pour les sortir d'une potentielle mauvaise situation.
— Dans l'immédiat, je veux simplement que vous me promettiez de rester méfiante. Sans vouloir vous effrayer, vous êtes déjà morte une fois. Tâchez de ne pas vous laisser atteindre de nouveau.
Ces paroles eurent beau glacer le sang de Danila, elle s'efforça d'acquiescer.
— Ce n'est pas souvent qu'une alpha est aussi bienveillante que vous, conclut-il. Je vous souhaite de régner très longtemps.
Elle le remercia encore, touchée qu'il place autant de confiance en elle. Elle lui fit jurer de la prévenir dès qu'il serait rentré à la maison du lac et de la tenir informée de l'état de santé d'Isabella.
Quelques minutes plus tard, Aileen vint lui porter des provisions pour ses premiers jours de voyage. Elle insista pour qu'il prenne un dernier repas avant de partir et le loup finit par accepter. Danila le laissa tranquille et lorsqu'elle revint dans son propre chalet, elle trouva Lyssandra et les fils du Grand Alpha assis devant la cheminée.
— Duncan n'est pas encore parti, si ? s'inquiéta Julian. Nous aurions aimé lui dire au revoir.
— Non, il ne s'en ira que ce soir, les rassura-t-elle.
Elle ôta sa cape et en s'approchant, elle constata qu'il ne restait qu'une seule place sur le canapé : celle juste à côté de Marcus. Son frère s'était assis sur le seul pouf du salon, afin de rester au plus près des flammes. Elle se posa près de Marcus, qui ôta le bras qu'il avait étalé sur le dossier. Ils ne se trouvaient pas plus proches que dans la bibliothèque, mais elle eut l'impression qu'il se crispa un peu. Lyssandra prit la parole avant qu'elle puisse analyser son comportement :
— Pour qu'il décide de rentrer aussi rapidement, c'est que la personne qu'il connaît doit être très malade... J'espère qu'elle va vite aller mieux et qu'il ne s'agit pas de l'épidémie.
— J'ignorais d'ailleurs qu'il avait une famille, commenta Julian. Il ne nous en a jamais parlé.
Danila échangea un bref regard avec Marcus. Visiblement, il n'avait pas révélé l'existence de sa femme, ce dont elle lui était reconnaissante.
— Duncan est plutôt discret, il ne raconte que très peu de choses sur sa vie personnelle, déclara-t-elle sans vraiment mentir.
Personne ne chercha plus loin, ce qui lui convint à merveille. Cela n'aurait pas forcément été dramatique si Lyssandra et Julian avaient appris que Duncan était marié, or mieux valait que le moins de personnes possibles soient au courant. Marcus l'aida même à changer de sujet :
— Juste avant votre arrivée, je commençais à leur expliquer ce que nous avions trouvé sur la grotte de... J'en ai oublié le nom.
— Gaalnoris, l'éclaira-t-elle. Vous pensez toujours que cela pourrait vous être utile ?
À sa connaissance, aucune personne de son entourage ne s'y était déjà rendue.
— Ça ne servira à rien, affirma Julian. Cette histoire de grotte qui exauce les souhaits a été inventée par les mêmes illuminés qui veulent nous faire vénérer un bout de roche dans le ciel.
Marcus parut agacé par les blasphèmes de son frère et ne se gêna pas pour le réprimander :
— Tu vas nous porter malheur, à force de dire tout et n'importe quoi. Aller jusqu'à cette grotte ne nous fera pas de mal. Je m'y rendrai dans un premier temps et si cela fonctionne pour moi, tu iras aussi.
Julian leva les yeux au ciel, l'air peu intéressé par les dires de son aîné.
— Pourquoi voudrais-tu y aller seul ? Nous n'avons qu'à nous y rendre tous ensemble.
— C'est hors de question. Nous ne pouvons nous permettre de voyager tous les deux en même temps. Si un complice de Manik perçoit nos deux auras, il comprendra forcément qui nous sommes. Il doit s'attendre à ce que nous restions ensemble, alors la présence d'une forte aura isolée peut le dérouter.
— Mais n'est-il pas plus dangereux de nous séparer ? s'inquiéta son frère. Que vas-tu faire si quelqu'un te reconnaît, ou si Manik t'attaque ?
Danila voulut intervenir, mais Lyssandra fut plus rapide qu'elle :
— Je voudrais y aller aussi. Je... J'aurais besoin de souhaiter quelque chose.
Tout le monde la considéra avec des yeux ronds, en particulier Julian.
— Pour... Pourquoi ? s'étonna-t-il. Il y a un problème ?
Il paraissait sincèrement préoccupé et Lyssandra baissa les yeux.
— Pas encore, mais... Par rapport à la maladie de ma mère, je... Je voudrais souhaiter de ne pas tomber malade.
L'alpha ne vit pas de quoi elle parlait. Cependant, aux expressions soudain fermées des deux loups, elle comprit qu'il s'agissait d'un sujet sensible.
— Il ne faut pas t'en remettre à ça, déclara doucement Julian. Ta mère était une Neutre, il y a de fortes chances pour que la maladie ne se déclare pas maintenant que tu es une louve et...
— Mais il y a toujours un risque, l'interrompit-elle, ses yeux marron emplis de tristesse. Tenter quelque chose, même un voeu dans une grotte, m'aiderait à avoir l'impression d'agir un peu.
Personne ne la détrompa et Danila eut envie de demander de quelle maladie elle parlait. Le lourd silence qui s'installa petit à petit l'en dissuada.
— Soit, fit Marcus dans un soupir. Si tu as envie de venir avec moi, tu es la bienvenue.
Sa belle-soeur le remercia du regard, tout en fuyant celui de Julian. Une fois n'est pas coutume, ce dernier avait perdu son entrain habituel.
— Je crois que je devrais venir aussi, proposa enfin Danila. Si vous empruntez la calèche de la pension, vous serez partis pendant un ou deux jours. Il vaudrait mieux que je sois présente au cas où vous vous transformeriez.
Marcus parut surpris par sa suggestion.
— C'est gentil de proposer votre aide, mais il ne faut pas que je devienne dépendant de vous. Si mes transformations soudaines sont amenées à se répéter, je vais devoir apprendre à les gérer seul.
Même si elle comprenait son point de vue, elle n'était pas certaine que ce soit une très bonne idée.
— Vous avez déjà suffisamment de problèmes. Il serait imprudent que vous perdiez le contrôle devant des inconnus.
Déjà qu'il avait frôlé la catastrophe en se transformant au milieu de la pension, il serait beaucoup trop dangereux qu'il recommence pendant leur trajet, ou lors de sa visite de la grotte.
— Vous avez raison, reconnut-il en fixant les flammes. Nous serons donc trois.
Julian poussa un profond soupir.
— Je ne vois pas pourquoi je serais le seul à rester ici. Qu'est-ce que je vais faire s'il vous arrive quelque chose ?
— Il faut que quelqu'un reste près du village afin de donner des nouvelles à papa et à maman. Et pour se tenir informé de ce qu'il se passe à Bois-Lunaire, aussi.
Apparemment, Marcus et son frère n'avaient jusqu'ici reçu qu'une seule lettre de leurs parents. Ils leur recommandaient de ne pas chercher à rejoindre Montagne-Lunaire par leurs propres moyens. Ils réfléchissaient à envoyer des gardes pour les escorter jusqu'au palais, mais craignaient que des traîtres révèlent à Manik l'endroit où ils se trouvaient. Pour le moment, le mieux à faire consistait donc à attendre sagement à la pension.
— Cette sortie va vous mettre en danger pour rien, maugréa Julian. Vous allez être attaqués et Duncan ne sera plus là pour vous aider.
— Je peux me défendre, avança Marcus. Lyssandra s'en sort assez bien aussi et mademoiselle de l'Émeraude n'aura qu'à prendre un arc avec elle. Tu es le seul d'entre nous qui ne sait pas combattre, alors cela fait une raison de plus pour que tu restes là.
Il ne semblait pas vouloir être méchant, or son frère se renfrogna un peu plus. Danila pouvait le comprendre, étant donné qu'il n'était jamais agréable d'être mis à l'écart de la sorte.
— Comme vous voulez, abdiqua Julian. Mais je te préviens, s'il arrive quelque chose à Lyssandra à cause de tes idées stupides, je m'occuperai de toi avant que Manik ait pu nous retrouver.
Marcus eut un petit rictus, qui chez lui, devait s'apparenter à une ébauche de sourire. Quant à la louve du Topaze, elle leva les yeux au ciel.
— Je croyais que tu ne voulais pas devenir Grand Alpha, nota Marcus. Tu te retrouverais bien embêté, si tu devais me tuer.
Loin d'être amusé, Julian conserva sa mine contrariée.
— Raison de plus pour que vous fassiez attention à vous. Il serait idiot qu'il vous arrive malheur à cause d'une stupide caverne pour loups désespérés...
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