Chapitre 11 - Souvenir caché
• 18 ans plus tôt •
— Papa ! Quand est-ce qu'on rentre ?
Lorsque son père lui avait proposé de partir avec lui pour un joli voyage, Marcus n'avait pas hésité. Il adorait se promener en carrosse et aimait découvrir de nouveaux endroits. Cela lui donnait l'impression de plonger dans les tableaux de sa Tata Hilda, qui regorgeaient de mille couleurs. Il avait toujours particulièrement apprécié les peintures qui représentaient de hautes montagnes et des forêts enneigées, ce qui lui avait donné envie de découvrir la Terre de l'Émeraude.
Néanmoins, depuis qu'il y avait posé les pieds, il n'avait presque pas passé une minute sans s'ennuyer. Son émerveillement en voyant la maison des gens à qui il venait rendre visite avait été de courte durée. Le château paraissait encore plus grand que le sien et ressemblait à ceux des livres que lui lisait Judith. Il s'était presque attendu à voir des chevaux ailés voler dans le ciel.
Il avait déchanté dès qu'il était entré à l'intérieur. Pas un seul bruit ne se faisait entendre et absolument tout le monde était habillé en noir. Cela devait faire un ou deux jours qu'il se trouvait ici et il n'avait vu que des messieurs et des dames tout tristes.
Même les petits gâteaux proposés par une servante semblaient tristes. Il s'en était plaint auprès du Grand Alpha et de Judith, regrettant l'absence de crème et de bon chocolat fondant.
— Nous devons encore rester quelques jours, lui expliqua son père en relevant le nez des papiers qu'il lisait. Tu veux déjà rentrer ?
Couché par terre, sur un petit tapis où il essayait vainement de s'amuser avec des pantins en bois, Marcus hocha la tête.
— C'est nul ici ! Il fait toujours tout noir et tu veux jamais que j'aille dehors ! Et tout le monde fait la tête !
Son père retira ses lunettes pour se frotter les yeux. Il avait l'air un peu fatigué, mais Marcus en avait assez de s'ennuyer dans son coin. Il voulait s'amuser dehors et faire plein de gros tas de neige dans lesquels il se roulerait.
— Je reconnais que tout cela n'est pas très réjouissant pour un enfant de ton âge, soupira le Grand Alpha. Mais il fait beaucoup trop froid pour que tu puisses aller dehors, je ne veux pas que tu tombes malade.
Marcus battit des jambes, de manière à faire taper ses pieds sur le parquet.
— Si Elanor était là, elle aurait bien voulu que j'aille dehors ! Elle me laisse toujours jouer dans la neige quand il y en a à la maison !
Sa belle-mère lui manquait terriblement. Elle se montrait toujours beaucoup plus compréhensive que son papa, qui ne savait pas s'amuser. Comment pouvait-on ne pas aimer faire des boules de neige et se les jeter dessus ?
— Il y a eu une tempête de neige hier et elle n'est pas encore tout à fait calmée. S'il n'y a plus aucun danger à sortir demain, je te promets que tu pourras faire ce que tu veux.
Marcus grogna, à moitié satisfait. L'espoir de jours meilleurs ne l'aidait pas à surmonter son ennui présent. L'heure du goûter était encore loin et il ne se voyait pas rester dans ce sombre bureau une minute de plus. Il en avait assez des parties de cartes que lui proposait Judith et ne voulait pas non plus faire la sieste.
— En plus, t'as menti ! lança-t-il à son père. T'as dit qu'il y avait une fille avec qui je pourrais jouer, mais on la voit jamais !
À son arrivée, il avait brièvement aperçu une petite silhouette cachée dans les jupes d'une domestique. Elle s'était enfuie dès qu'elle avait vu les invités et depuis, Marcus ne l'avait pas croisée.
— Je ne pense pas qu'elle ait vraiment le coeur à jouer, elle traverse une période difficile. Je l'ai vue hier et je lui ai parlé de toi. Elle n'a pas vraiment réagi, mais... Nous pourrons essayer de la trouver un peu plus tard.
Le petit garçon n'attendit même pas que son père ait terminé sa phrase avant de bondir sur ses jambes.
— On a qu'à y aller maintenant ! Viens !
Il courut vers la porte, or son père resta assis derrière son bureau.
— Nous verrons après le goûter, elle doit sûrement être en train de faire la sieste. Elle est assez fatiguée, il ne faut pas la...
Marcus agrippa la poignée de la porte et l'ouvrit avec entrain. Peu importe ce que racontait son papa, il n'allait certainement pas attendre une minute de plus s'il avait l'occasion de s'amuser.
À peine fut-il élancé dans le couloir qu'il entendit des pas le poursuivre.
— Marcus ! Il ne faut pas faire de bruit, nous ne sommes pas à la maison et...
Le louveteau s'en moquait comme de sa première chaussette. Il s'était assez contenu au cours des derniers jours et comptait bien détrôner le roi du silence qui régnait dans ce château.
Cependant, comme il ne connaissait pas les couloirs, il ne put aller bien loin. Son père le rattrapa sans mal et ils tombèrent sur une dame aux cheveux noirs très longs et très beaux. Mais quand même moins longs et moins beaux que ceux d'Elanor, songea Marcus. Il s'apprêtait à partager cette pensée, mais l'inconnue fut plus rapide que lui :
— Monsieur le Grand Alpha, déclara-t-elle en s'inclinant. Avez-vous besoin de quelque chose ?
Marcus n'était pas très doué pour évaluer les âges – il avait toujours cru que son Tonton Rowan était plus vieux que sa Tata Hilda, ce qui n'était apparemment pas le cas – or cette dame paraissait un peu plus jeune que son père. Il l'avait déjà vue la veille, dans cette même robe noire avec un col qui lui montait jusqu'au menton.
— Pardonnez-moi, Gladis, nous ne voulions pas causer tout ce raffut. Mon fils s'ennuie un peu et je me disais qu'il pourrait peut-être rencontrer votre nièce. J'avais fait exprès d'emmener Marcus chez vous, dans l'espoir qu'il distraie un peu cette pauvre petite, mais j'imagine qu'elle n'a pas envie de voir grand-monde...
La dame balaya sa remarque d'un geste.
— Oh, au contraire, je suis sûre que ça lui ferait du bien d'avoir un peu de compagnie ! Je ne voudrais toutefois pas qu'elle embête votre fils, Danila est... Disons qu'elle n'a pas vraiment le comportement d'une enfant normale. Elle semble préférer la compagnie des animaux à la nôtre, rendez-vous compte !
La voix aigüe de la louve n'aidait pas Marcus à comprendre tout ce qu'elle disait. Elle s'exclamait un peu de la même façon que les chanteuses d'un spectacle qu'il avait vu chez lui, dans une très grande salle.
— Étant donné les circonstances, j'imagine qu'il est compréhensible que votre nièce n'ait pas un comportement... normal, déclara le Grand Alpha en passant une main dans ses bouclettes brunes. Et Marcus aime beaucoup les animaux aussi, peut-être qu'ils pourront en discuter ensemble, n'est-ce pas ?
Comme il se penchait vers son fils, le louveteau s'empressa d'acquiescer.
— J'adore les chevaux ! Et les chameaux !
Les lèvres plissées, la dame fronça les sourcils.
— Ma foi, je n'ai jamais vu de chameau. C'est un animal bien trop... exotique pour la Terre de l'Émeraude. Mais si vous voulez essayer d'en discuter avec Danila, je crois qu'elle doit être dans le jardin d'hiver.
Elle les guida jusqu'à cet endroit et ouvrit une porte qui donnait sur une très grande serre, entièrement construite en verre. De nombreuses plantes peuplaient cet endroit plongé dans le calme, dont on ne voyait même pas le fond. Marcus ne savait pas que les châteaux pouvaient posséder des pièces comme celles-ci et regrettait de ne pas en avoir chez lui.
— Tu peux te balader ici autant que tu en as envie ! lui indiqua la dame. Danila aime se cacher dans les recoins les plus farfelus, tu devrais bien réussir à la trouver.
Ravi d'avoir un tout nouveau territoire à explorer, le petit garçon laissa ses lèvres se fendre d'un grand sourire.
— Surtout, n'abîme rien, lui recommanda son père. Les plantes sont fragiles, tout comme les murs en verre. Viens me voir si tu as un problème, je vais rester sur ce banc et...
Marcus n'écouta pas la suite et s'élança à toutes jambes dans l'une des grandes allées de la serre. Il dépassa des plantes si hautes qu'elles montaient jusqu'au plafond, ainsi que des sortes de lianes recouvertes de fleurs. À travers le toit en verre, il pouvait voir le vent balayer d'épais flocons de neige. Cela lui donnait envie d'aller jouer avec, mais l'inquiétait un peu aussi. Tout compte fait, peut-être que son père avait raison et qu'il était trop dangereux de s'aventurer à l'extérieur.
Avec les petits bassins garnis de nénuphars et de poissons, le louveteau aurait ici de quoi s'amuser. Il s'imaginait déjà en train d'observer les petits habitants colorés qui nageaient tranquillement. Il ne pourrait résister à l'envie d'essayer de les attraper.
Pour l'heure, il avait une potentielle amie à trouver. Il n'allait peut-être pas du tout s'entendre avec elle, or il tenait quand même à la rencontrer.
Il arpenta un moment les multiples allées de la serre, sans croiser qui que ce soit. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes de recherches qu'il finit par entendre de drôles de bruits. Ces derniers le menèrent jusqu'à une arche recouverte de plantes grimpantes, sous laquelle se trouvait un banc. Une petite fille était assise dessus et se tenait penchée en avant, le visage caché entre les mains.
Elle pleurait.
Marcus hésita à partir – il avait plus envie de s'amuser que de consoler une personne triste – puis s'approcha doucement.
— Bonjour ! lança-t-il. Mon papa m'a dit que t'avais mon âge et y'a pas d'autres enfants ici, tu veux bien être mon amie ?
Cette présentation légèrement trop directe fit sursauter la petite fille. Elle leva la tête vers Marcus en s'essuyant les joues. Il crut qu'elle allait lui dire quelque chose, mais elle se contenta de sangloter en silence.
— Pourquoi tu pleures ? lui demanda-t-il en se rapprochant d'un pas.
Elle ne lui répondit pas et se recroquevilla un peu plus sur elle-même. Il ne voyait d'elle qu'une petite robe bleue et une masse de cheveux châtains tout emmêlés.
— C'est que t'es triste ? Ou tu t'es fait mal ? Mon petit frère il pleure tout le temps aussi ! Heureusement qu'il est pas venu ici et que sa maman est restée avec lui, il perce les oreilles !
Il plaqua les mains de chaque côté de sa tête pour appuyer ses dires. Elle ne lui accorda pas un regard et renifla avec la délicatesse d'un petit chat.
— Mon papa il est mort, sanglota-t-elle. Je... Je suis toute seule maintenant.
— Ah oui, c'est pour ça que j'ai pas beaucoup vu mon papa hier. Judith m'a dit qu'il devait aller à un enterrenement, ou un truc comme ça. C'est ton papa qu'on a mis dans la terre ?
Les larmes de la fillette redoublèrent d'intensité et il se demanda ce qu'il avait dit de travers. Était-il mal perçu de parler des gens qu'on plantait dans le sol ? Personne ne faisait cas des arbres ou des carottes qui connaissaient le même sort, si ?
— Tu sais, c'est pas grave s'il est mort, enchaîna-t-il en venant s'asseoir à côté d'elle. Ma maman aussi elle est morte, mais elle est dans les étoiles ! Elle doit être trop bien là-haut !
Elle leva vers lui des yeux emplis de perplexité.
— Mais... Mais tu m'as dit que ta maman elle était restée avec ton petit frère. Lui aussi il est mort ?
— Non ! Elle c'est pas vraiment ma maman, c'est la princesse qui s'est mariée avec mon papa. Mais du coup, c'est un peu comme si c'était ma maman. Ma vraie maman est dans les étoiles et Elanor est avec moi !
Elle le fixa comme s'il était un peu fou, n'ayant pas l'air de comprendre tout ce qu'il disait.
— J'ai... J'ai jamais eu de maman, bredouilla-t-elle. T'as de la chance d'en avoir deux.
Ce fut au tour de Marcus d'être perdu. Pas de maman du tout ? Était-ce possible ?
— Mais ça se peut pas ! Mon petit frère il était dans le ventre d'Elanor avant de naître, tu dois bien venir de quelque part aussi, non ?
S'agissait-il d'un autre secret de la Lune ? Il devait avouer que beaucoup de mystères le troublaient encore.
— Il paraît que ma maman elle est morte quand je suis née. Et maintenant comme mon papa il m'a jamais trouvé de deuxième maman, j'ai plus personne.
Le louveteau se sentit envahi par une soudaine tristesse. Il lui arrivait parfois de pleurer quand sa "vraie maman" lui manquait trop. Cependant, il pouvait toujours compter sur son papa, ainsi que sur sa belle-mère. Il avait aussi Judith, sa mamie Charlotta, sa Tata Hilda, ses cousins et cousines, sans oublier son Tonton Rowan. Il peinait à imaginer que cette fille puisse réellement être toute seule.
— T'as pas un tonton ou une tata ? l'interrogea-t-il. La madame qui parle souvent à mon papa, elle est pas de ta famille ? Elle te ressemble un peu.
En vérité, il trouvait cette petite fille beaucoup plus mignonne que la dame de tout à l'heure. Même si elle était toute rouge à force d'avoir pleuré, elle avait des yeux d'une couleur trop belle, que sa Tata Hilda aurait adoré peindre.
— Gladis ? Si, c'est ma tatie, mais... C'est pas pareil. Elle est moins gentille que mon papa et... Lui, je le verrai plus jamais.
Marcus ne sut trop quoi dire. Lui-même n'imaginait pas sa vie sans son papa à ses côtés. D'ailleurs, il n'imaginait pas sa vie sans n'importe qui de son entourage. La vie dans les étoiles devait être très belle, mais une fois que quelqu'un s'y trouvait, on ne pouvait plus lui faire de câlins. Déjà qu'il ne pouvait plus faire de câlins à sa maman, que se passerait-il s'il se retrouvait aussi privé de son papa ? Ou d'Elanor ? Ou de Judith ? Ou de son Tonton Rowan ?
Il se sentirait sûrement aussi seul que la petite fille en cet instant.
— Je comprends, mais... Ça va s'arranger, t'inquiète pas ! Moi aussi j'étais très triste quand ma maman elle est morte ! Tu veux pas qu'on essaye de jouer pour se changer les idées ?
Elle renifla une nouvelle fois et sortit un mouchoir de sa poche.
— J'aime pas trop jouer, marmonna-t-elle en essuyant son nez. Tu veux faire quoi ?
Marcus regarda tout autour de lui. Il y avait tellement de possibilités dans ce grand jardin couvert ! Il ne s'y sentait pas aussi libre qu'en extérieur, toutefois il préférait être ici plutôt que dans une salle de jeux.
— On peut faire un cache-cache ? proposa-t-il. Ou un loup perché ?
— C'est quoi le loup perché ?
Il lui expliqua brièvement les règles de ce jeu qu'il aimait bien, sans qu'elle ne paraisse vraiment convaincue.
— C'est nul si on est que deux, protesta-t-elle. On a qu'à faire un cache-cache, si tu veux.
— D'accord ! C'est moi qui compte en premier !
Il se couvrit les yeux, tandis que la fillette s'en allait d'un pas traînant. Il craignait qu'elle refuse de jouer le jeu et se contente d'aller dans un endroit où il la trouverait en un clin d'oeil, comme le faisait parfois son papa. Même s'il adorait gagner, il était toujours plus drôle de chercher quelqu'un pendant un petit moment, plutôt que de clore la partie en une minute.
Il lui laissa un certain temps pour se cacher – sans vraiment compter, il ne savait plus quel nombre venait après cinquante-neuf – puis se lança à la recherche de la petite. Il alla d'abord du côté des bassins de poissons, afin de s'assurer qu'elle n'était pas cachée dedans. Comme cela devait être drôle de patauger dans cette eau ! Il constata rapidement qu'elle ne s'y trouvait pas, alors il poursuivit son chemin. Il repassa devant l'entrée de la serre, près de laquelle son père et la dame étaient assis.
— Tout va bien ? s'enquit le Grand Alpha dès qu'il l'aperçut. Tu as trouvé ton amie ?
— Oui ! On joue à cache-cache ! Vous l'avez pas vue passer ?
Il n'obtint que des réponses négatives. Il continua d'inspecter chaque gros pot de fleurs et chaque allée, jusqu'à être presque découragé. Cela devait au moins faire deux fois qu'il faisait le tour de la serre, sans succès.
— T'es où ? cria-t-il enfin. C'est pas juste, on est chez toi ici donc tu dois connaître toutes les cachettes !
À force, il allait rater l'heure du goûter. Il faillit abandonner et retourner voir son père, mais cela n'aurait pas été gentil pour la petite fille. Si elle restait ici pendant des heures, à attendre qu'il vienne la trouver, elle passerait une horrible journée. Déjà qu'elle était triste, il ne voulait pas en rajouter.
Lorsqu'il marcha sous l'un des arbres de la serre, il finit par percevoir un léger gloussement. Il avait déjà fait plusieurs fois le tour du gros tronc, mais le réinspecta encore. Il n'y trouva personne, alors même que le léger rire se faisait toujours entendre.
Ce ne fut qu'en levant la tête qu'il finit par repérer la petite fille. Elle avait grimpé sur l'une des branches de l'arbre et s'y tenait sagement assise. Marcus en resta muet d'admiration.
— Comment t'as fait pour monter ? s'exclama-t-il, impressionné.
Il essaya vainement de se hisser sur la branche. Son père y serait sûrement parvenu sans le moindre problème, mais le louveteau était trop petit. D'ailleurs, quand la fillette descendit précautionneusement et se retrouva à son niveau, il remarqua qu'elle était un tout petit peu plus grande que lui.
— J'ai vu un de mes chats le faire un jour ! Faut pas le dire à Gladis, elle veut pas que les animaux viennent dans la serre. Il faut pas non plus lui dire que je grimpe aux arbres, elle dit que c'est pas pour les alphas, ou je sais pas trop quoi...
— Moi je trouve ça trop bien ! Tu pourras m'apprendre ?
— Si tu veux, mais faudra pas te faire mal. Quand il n'y aura plus la tempête dehors, on pourra aller dans la forêt aussi ! C'est là qu'il y a tous les animaux !
Marcus en trépignait déjà d'impatience.
— Il y aura des chameaux ?
La fillette fronça les sourcils, comme l'avait fait sa tante un peu plus tôt.
— Je sais pas ce que c'est. Y'a des ânes et des alapagas !
Cette perspective emballait moins le petit garçon qu'une promenade à dos de chameau, mais il s'en contenterait. Bien qu'elle soit moins joyeuse que lui, sa camarade ne paraissait plus aussi triste qu'auparavant, ce qui était le principal.
— Comment tu t'appelles ? lui demanda-t-il.
Il lui semblait que son papa le lui avait déjà dit, mais il ne s'en rappelait plus.
— Danila, fit-elle en inclinant la tête. Et toi ?
— Oh, c'est trop beau ! Moi c'est Marcus.
Il se pencha en avant, comme le faisaient les gens qui se présentaient à ses parents.
— Du coup, tu veux bien être mon amie ?
Il espérait sincèrement qu'elle dirait oui. Ce n'était pas très drôle d'être avec quelqu'un qui pleurait tout le temps, mais elle avait l'air vraiment gentille. Et au moins, contrairement à son petit frère qui avait juste un an, ils étaient du même âge et pourraient jouer ensemble.
— D'accord, approuva-t-elle. Mais je te préviens, j'ai déjà plein d'amis. Si tu veux être avec moi, il faudra accepter de passer du temps avec eux.
Cela n'embêtait pas Marcus, qui se réjouissait déjà de pouvoir organiser plein de parties de loup perché.
— Ça me va !
Et pour la première fois depuis qu'il l'avait vue, elle lui adressa un très grand sourire.
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