Notre histoire n'était pas un rêve.
Notre histoire n'était pas un rêve. Il m'aimait. Je sais qu'il m'aimait. Je l'ai vu dans ses yeux chaque fois qu'il me regardait. Ses yeux étaient grands : sa pupille était si grosse qu'elle cachait presque entièrement la couleur de son iris. Ses yeux étaient brillants : en paraphrasant le cliché le plus absolu, je dis que des éclats d'étoiles, comme une poussière dorée, recouvraient le dessus de sa rétine. Je l'ai senti au bout de ses doigts chaque fois qu'il me caressait. Ses doigts arpentaient la chair molle de mon corps entier, en douceur, sans la briser, d'une infinie tendresse. Ses doigts et leurs mouvements, parfois hésitants, parfois assurés, avaient une infinie tendresse. La tendresse que tous savent cousine de l'amour. Je l'ai goûté au bord de ses lèvres chaque fois qu'il m'embrassait. Ses lèvres, lâches, molles et tremblantes, frémissait, comme parcourues d'un frisson mystérieux, qui ne pas de sens pour la raison, qui n'a de sens que pour le cœur.
Le désir ! voilà ce qui les faisait frémir, ses lèvres ! Ses lèvres attisaient une ferveur passionnée, comme le bois attise les flammes d'un feu de cheminée, comme l'oxygène et l'étincelle enflamme le kérosène, Dieu que ce désir était brûlant ! Aussi brûlant qu'une Géhenne. Je m'étais souvent demandé pourquoi dans les romans l'amour était comparé à un feu. L'embrasement de mes veines, de ma poitrine, de mon corps, répondaient, ensembles, à mes interrogations. Cependant, j'avais compris tard que ce qu'était le feu. Le feu est puissant ! trop puissant, et je finis par être brûlé, et brûler est agréable. Le feu est puissant ! trop puissant, et je finis comme un tas de cendres chaudes, et mourir n'est pas agréable. Mourir et tomber dans cette Géhenne qui brûlait sur nos lèvres n'est pas agréable. Quel endroit détestable pour un repos éternel !
Ses lèvres m'embrassaient, appuyaient si fort et bougeaient si bien : elles avaient le mouvement de son cœur. Le mouvement de son cœur et je sentais toute sa peur. Ses lèvres se posaient sur les miennes, frémissantes, brûlantes et dévorantes, avec la terrible peur de les perdre. La terrible peur de me perdre ! Il espérait sans doute. Il espérait qu'il ne rêvait pas. Notre histoire n'était pas un rêve. Je l'aime. Je sais que je l'aime. Mon cœur ! je l'éprouve dans mon cœur chaque fois qu'il bat et que je vis. Je sais que je l'aime. Parce qu'il n'y a que l'amour. Que l'amour pour faire aussi mal. Notre histoire n'était pas un rêve mais elle était mal.
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