La nuit est magique.
La nuit est magique. Elle m'emporte souvent. Elle m'emporte loin. Elle m'emporte et ne me ramène qu'au petit jour. La nuit m'amène près de mon cœur. Près de mon cœur, où il y a ton nom inscrit. Et, dans mon cœur, ton nom a l'accent d'un triste sanglot. Je l'entends. Je l'entends et je me dis : Ah ! que pour un seul instant avec toi, je donnerai tout. Encore, cette lassitude ! Cette lassitude extrême qui me surprend et qui me fait dire : il me manque ! Cette lassitude, matin et soir, en secret, que mon estomac rumine, devient une blessure intolérable. Pourtant, le destin se préparait misérable. Je refusais de me marier sans connaître le plus profond, le plus beau, le plus solide des amours. Ainsi m'étais-je préparé à rester vielle fille. Pourtant, le destin s'est montré autrement. Tu es là ! Quel crime affreux aurait été de ne pas t'aimer ! Je ne peux plus imaginer un destin où tu n'y es pas. Or, tu n'y es pas ! Ah ! cette sensation ! Quelle peine de ne savoir pourquoi on a tant de peine ! Crois-moi, cette plaie dépasse le corps et l'esprit. Il y a longtemps, tu as pris mon cœur. Dorénavant, puisque je souffre, et qu'il m'en faut un pour souffrir, je te prie de me donner ton cœur. Moi qui avais cru que la douleur était sa coutume et que la souffrance était sa tradition ! Moi, j'avais pensé : « Le bonheur est là, la chance me sourit. » Seulement, quiconque est sous tes yeux, tremble et chute, le cœur en feu. De l'amour ! Cette souffrance a en la fièvre triste. Oui, de l'amour ! Il s'agit d'amour. Avais-je tenté de l'étouffer ! Mais la tentative fut vaine. Cet amour est un Hercule. Je n'ai rien pu contre. Le voilà ! plus grand, plus puissant, plus étonnant ! Capables de tant de prouesses. A sa simple pensée, et comme tout le temps, je frissonne. Comme enivrée, enivrée comme un poète, sous cette lune, ma tête devient bête. Je suis bête et j'écris ce genre de bêtises. Ne me réponds pas, je sais que tu es fatigué. Ne me réponds pas, je sais que tu n'en as ni la force ni l'envie. Ne me réponds pas, je sais que c'est inutile. Cette déclaration n'a pas besoin d'un écho. Elle est un sentiment, un sentiment que je ne peux le contrôler, et que voilà ! Elle peut se contenter d'exister, d'être là. Savoir que tu l'as lu me suffit pour comprendre que l'écrire était un bien fondé. La nuit est magique. Elle t'emporte souvent. Elle t'emporte loin. Elle t'emporte et ne te ramène qu'au petit jour. La nuit t'amène près de ton cœur. Pourtant, près de ton cœur, où il y a mon nom inscrit, tu ne le vois pas. Il est caché. Derrière la peine, la tristesse, l'angoisse, le désespoir et d'autres sentiments que je ne sais épeler, que je ne sais éprouver. Dissipe-les. Dissipe-les, et voilà mon nom ! Il est accompagné de mon amour. Cet amour, le voilà ! Je t'aime.
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