Je te hais / J'ai tout gâché.
J'ai perdu la tête et ce n'est pas la première fois. Pas la première fois avec toi. Mon corps entier bout, ma respiration est haletante et je ne crois pas être en réelle maîtrise des mots que j'écris. C'est une colère ! une vive colère qui se diffuse dans ma poitrine. Mon cœur est chaud, mon cœur a mal. Un feu blanc semble courir dans mes veines. La colère a embrassé mon sang. Mon sang s'agite ! bout ! remue ! Je te hais ! ai dans mon cœur un mauvais sentiment ! que j'ai tenté en vain ! de contrôler, de manipuler, de tuer. Je pose une main sur sa bouche, recouvre son nez et son menton, et attends. Son souffle caresse ma peau. Fait frémir la chair de ma paume qui frissonne. Est retenu enfermer derrière mes doigts, barreaux d'une prison nouvelle. Je capture son souffle dans ma main et le retient. Mais il s'agite ! s'agite ! s'agite ! Il vit. Un mauvais sentiment vit dans mon cœur. Fait sa petite maison dans mon cœur. Je voudrais souffler un grand coup ! souffler encore et encore ! mais sa maison est faite de briques et ne tremble pas. Je te hais ! ai dans mon cœur un mauvais sentiment. Je hais les menteurs ! ai dans mon cœur contre eux un mauvais sentiment. Tu m'avais promis et tu m'as menti. Tu m'avais promis un bonheur éternel ! un Grand Amour qui s'écrit avec une majuscule !
J'ai tout gâché. Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. Seulement, je n'ai pas le droit. Il m'est interdit de te le dire. Ces mots sont illicites dans ma bouche. Seulement, voilà. Voilà mon dernier péché. Je le dis : je t'aime. Je ne voulais pas dire ce que j'ai dit, mais je l'ai dit. Je ne te hais pas, je t'aime. Je t'aime et je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. Mon cœur saignait : je l'ai soigné, bandé. Les bandes le serraient comme une muselière : il ne pouvait plus ouvrir la gueule. La douleur qui courait dans veines (et que je n'ai jamais pu attraper) et la colère qui dormait dans ma bile (et que j'ai réveillé en trébuchant dessus) ont parlé. Douleur et colère ont parlé et je ne pouvais plus les arrêter. Parce que douleur et colère ne peuvent être arrêté quand leur course est lancée. Elles fendant l'air comme un cheval au galop. Elles s'activent, s'élancent et ressemblent à ces vents qui survolent les champs sans les toucher.
J'ai tout gâché. Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. Cette rupture est l'épreuve la plus terrible que je n'ai jamais eu à supporter. Jamais, jamais, de toute ma foutue vie ! J'ai connu la douleur ! connu la douleur à un âge où je ne savais pas encore épeler le mot. Mais celle-ci ! cette douleur ! mon dieu, cette douleur ! Elle est la plus dure ! la plus difficile ! la plus mauvaise ! que je n'ai jamais eu à essuyer. Mon cœur, ô mon cœur ! j'aimerais me l'arracher de ma poitrine avec mes propres mains. Avoir les ongles incrustés de sang, les ongles tachés de rouge, la peau mouillée d'un liquide visqueux et m'arracher le cœur de ma poitrine ! Je ne peux pas. Impossible, je ne peux pas. Ne peux pas avoir ce cœur dans ma poitrine. Je ne peux pas. Impossible, je ne peux pas. Affronter cette douleur. Non, non. Jamais, jamais. Dans toute ma foutue vie.
J'ai tout gâché. Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. Je ne voulais plus être avec lui mais je ne veux pas non plus ne pas être avec lui. Je sais que nous deux, notre relation comme nous l'appelions, l'amour que nous nous portons, n'a aucun avenir, aucune logique, aucun sens. Plus de sens, plus de sens, plus de sens. Je sais que ma douleur est inutile et que personne ne peut la comprendre, mais ! je ne demande pas que ma douleur soit utile ou compréhensible. Je veux que ma douleur s'arrête ! que tout s'arrête ! Je veux voir la terre arrêter sa course, le temps jeter l'ancre, la vie s'endormir. Parfois il me semble que ce n'était qu'un rêve et que je me suis réveillée. Réveillée dans ce monde qui n'a plus son visage, dans lequel il ne fait pas parti. Parfois il me semble que ceci n'est qu'un cauchemar et que je me suis endormie. Endormie et que je rêve d'un univers qui ne connaît pas ses yeux, dans lequel il n'existe pas. Réveillez-moi tout de suite ! ou laissez-moi dormir à jamais éternellement ! Je veux que ce monde ne ressemble plus à rien, que cet univers vole en éclate en mille morceaux. Ne m'obligez à faire de ma vie une vie sans – Puérile, idiot, benêt ! Que je suis bête ! Je pourrais me gifler, me gifler d'une grande main, me gifler et savourer la morsure de mes doigts sur ma chair, me gifler et sentir la brûlure de mon sang monté comme un nuage rouge à ma joue. Que je suis bête ! On ne peut forcer quelqu'un qui ne veut pas rester.
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