Cher Oiseau,

Mon coeur crie en vers, ce que ma bouche dit de travers.

Le voilà ! Franc et loyal, gonflé de larmes de sang,

Il se bat et s'essouffle. Poings nus et dents serrées, il lutte envers,

Ces monstres d'enfants, cachés sous le lit, qui reviennent hantés l'adolescent.


Plus loin, se dessine, honteuses et maladroites, quelques ombres d'argent.

Je recule, les ténèbres s'endorment ; je m'approche, une blancheur s'éveille.

Ses grandes ailes s'agitent, près d'un ciel sans nuages. Ô oiseau des océans,

Albatros ni beau ni aimé, sois mon compagnon durant ses nuits sans sommeil.


Sois franc, sois loyal ! Que ton bec difforme chante ses harmonies.

Celles même, qu'un jour, une infinie tristesse m'a appris miraculeusement.

Finis ces vielles luttent qui ne rimaient plus. Je souris

Et repense à tous ceux que m'a pris un feu ardent.


Ces tristesses, que j'avais haï d'une haine sauvage, sont belles

Derrière l'encre bleue, tâchées et gribouillées. Elles s'habillent de couleurs

Qui me plaisent un peu. L'Albatros chante et les mots coulent. Un tel

Me dit : « Que c'est laid ! » Ah ! quelle injure ! Oiseau n'aie pas peur.


Crois en ce courage infondé que le ciel t'a destiné.

Écris ces poèmes qui veulent dire je t'aime ; oublie ces rites.

Crayon en main, se dévoilent des talents insoupçonnés.

Oublie ces rites, te répète-je, oublie ces rites qui révèlent que j'hésite.

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