Epilogue
C'était le 21 janvier aux alentours de 19 heures. L'ultimatum expirait dans 2 jours et tout se déroulait comme si la Russie et la France, envahies par le fléau végétal et exaspérées par l'individualisme des autres pays, avaient décidé d'en découdre avec le reste du monde.
Cela semblait inéluctable à Jérôme.
Il avait l'impression de vivre un cauchemar dont on ne se réveille pas.
La folie humaine lui apparaissait brusquement dans toute son horreur.
Si la guerre se déclarait, qu'adviendrait-il de Sophie, d'Aline, de ses parents, du monde entier ?
Sophie était bien loin de se douter de tout cela. Elle savait juste qu'une mauvaise plante avait poussé et avait voulu la manger. Elle avait même mangé la capuche de sa doudoune !
Pour l'heure, elle était dans le canapé à regarder des dessins animés, jouant avec le chiot qui avait déjà bien grandi.
Subitement, elle arriva dans la cuisine en bougonnant.
Jérôme comprit vaguement que son émission préférée était interrompue et se rendit compte que le son de la télévision avait changé. Il tendit machinalement l'oreille et entendit comme dans un état second « intervention du Président de la République... communiqué de la plus haute importance... chercheurs français viennent de découvrir une substance... d'après les premiers tests éradiquerait la plante en quelques heures... a bien entendu suspendu son ultimatum... se félicite... comme tous les pays européens...».
Il se rua dans le living : le Président de la République était en train d'annoncer la découverte de ce que la planète entière n'espérait plus !
Il s'écroula dans le canapé. Un poids immense s'envola de ses épaules.
Aline ! Où était-elle ? Il voulait la prévenir immédiatement !
- Aline !!! hurla-t-il.
Sophie se demanda si son père était devenu fou.
- Ca va bien, Jérôme ? lui demanda Aline qui arrivait de dehors avec un panier à linge.
- Ils ont trouvé ! cria-t-il. Il ont trouvé un défoliant total !
Il la prit dans ses bras et la serra à l'étouffer. Le panier à linge tomba par terre.
Ils se mirent à rire et Sophie arriva avec le chiot. Décidément, se dit-elle, ses parents avaient un problème dans leur tête !
*******
Les pays s'unirent cette fois pour fabriquer le produit miracle dans les meilleurs délais, selon la formule découverte par un laboratoire français.
Les services publics furent livrés les premiers et se mirent au travail d'arrache-pied.
Le produit était très efficace : une plante de 10 mètres ne survivait pas plus de 5 ou 6 heures à un épandage d'un litre à sa base.
Puis le produit fut disponible pour les particuliers.
Jérôme regarda les bidons qu'on venait de lui livrer. Il allait enfin régler son compte à ces saloperies, dont la plus grosse, qui avait voulu manger Sophie, était devenue aussi grande que celle qui avait mangé Sam Edelman et sa femme.
Il prit l'un des bidons de 10 litres afin de procéder à la dilution et, machinalement, en professionnel qu'il était, jeta un coup d'oeil sur la composition du produit.
Sur une petite étiquette au dos du bidon, on pouvait lire :
« Mis au point par BIOSYNTHED ».
Le laboratoire dans lequel travaillait Sam !
Jérôme s'assit dans une brouette qui était là et regarda Aline, incrédule.
- BIO-SYNTH-ED : Biologie-Synthèse-Edelman. Il avait sûrement mis au point le remède dès le début, en même temps que le mal, lui dit-elle en souriant.
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FIN
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