«Washington Post »

Traduction de l'anglais

Edition du 15 janvier

Expiration de l'ultimatum : J – 8 !

"Dans le cadre de la crise internationale déclenchée par l'invasion de la plante carnivore modifiée génétiquement, l'ultimatum lancé par la Russie et par la France à l'encontre des pays de l'OPEP et des Etats-Unis d'Amérique expire dans 8 jours, le 23 janvier prochain à minuit.

Les négociations se poursuivent entre les deux pays frappés par le fléau, qui exigent la livraison immédiate de l'intégralité des stocks de pétrole brut des pays producteurs du golfe et de la majeure partie des stocks des USA, et les instances européennes et américaines qui demeurent opposées à cette solution considérée comme non viable pour l'avenir de la planète.

Rappelons qu'après les frappes aériennes très meurtrières auxquelles s'est livrée l'armée russe en Irak et sur une partie des Emirats Arabes Unis (voir nos précédentes éditions), le président de la Russie a accru sa menace de faire usage de la puissance nucléaire dont il dispose.

La France, placée dans une situation interne proche du chaos puisque ce pays est désormais paralysé par l'embargo sanitaire dont il fait l'objet et par l'arrêt de la majorité de ses services publics, s'est déclarée résolue à appuyer la Russie en cas de conflit, indiquant qu'elle disposait de plusieurs super-sous-marins nucléaires opérationnels dont elle ferait usage le cas échéant.

L'escalade semble inévitable et le monde retient son souffle dans cette course contre la montre tandis que parallèlement, les recherches se poursuivent à l'échelon international pour tenter de découvrir une substance capable de détruire la plante génétique qui jusqu'à lors se montre insensible à tous les désherbants ou défoliants connus (...)."

Jérôme éteignit l'ordinateur. Il était anéanti.

Comment avait-on pu en arriver là ?

Tout ça à cause de son amour pour les plantes, mais aussi à cause de sa convoitise, pensa-t-il. S'il ne s'était pas entêté dans ce fol espoir de vendre cette plante trop belle pour être vraie, rien ne serait arrivé.

- Je me doute de ce que tu éprouves, lui dit Aline.

Il sursauta, émergeant de ses pensées. Il ne l'avait pas entendue arriver.

- Tu te rends compte, Linou, et s'ils le font, s'ils appuient sur le bouton ?

- Nous n'en sommes pas encore là, dit-elle. Et puis, dans cette histoire, le vrai responsable, ce n'est pas toi, c'est Sam Edelman. C'est lui qui a joué à l'apprenti sorcier, non ? En fait, il s'est servi de toi, de ta passion pour les plantes, pour essayer de diffuser son monstre.

- Mais, Linou, comment peux-tu dire ça, il s'est fait dévorer par ce monstre, lui !

- Sans doute parce qu'il n'a pas fait attention. Mais là n'est pas la question, réfléchis bien : tu le connaissait depuis combien de temps, ce Sam ?

Jérôme essaya de rassembler ses souvenirs :

- Environ 2 ans, peut-être 3, dit-il.

- Et tu l'as connu comment ?

- Je ne sais plus moi. Ah si, dans un salon pas loin d'ici. Je tenais un stand et il a acheté des plantes. Il s'intéressait à la botanique, nous avons sympathisé avant de découvrir qu'on habitait à quelques kilomètres tous les deux. Et puis de fil en aiguille, bon tu connais la suite, on est devenus plus liés. Mais tu fais une enquête de police ou quoi ?

- Liés, c'est vite dit, on connaissait à peine sa femme, nous n'avons même jamais mangé chez eux, ils ne sont jamais venus manger à la maison. Sais-tu en quoi consistait son travail, au juste ?

- Ben oui, il était biologiste dans un groupe pharmaceutique, « Biosynthed » je crois.

- C'est un peu court comme réponse, non ? Biologiste avec un château à 7 ou 8 millions...