Le bonhomme de neige (OS Fanfiction YoonMin Noël)
* Je te rejoins, mon amour *
Mes doigts s'agitèrent sur les boutons de ma console de mix, réécoutant chaque morceau avec attention. Je passai la main dans mes cheveux, avant de me masser les tempes.
Mon regard se fixa sur la fenêtre, les lumières des étages éclairaient déjà les buildings aux alentours.
Quelle heure était-il ?
J'en savais foutre rien... Je laissai ma tête tomber lourdement sur la table de mixage.
Décidément, je n'arrivais à rien ce soir.
Je me devais de persister pour tous ceux qui croyaient en moi. Je me ressaisis et avançai sur quelques morceaux de plus. Les heures défilèrent à une allure folle, alors que j'attaquai une dernière modification sur une chanson.
La porte s'ouvrit avec fracas sur un J-Hope, aux yeux exorbités de me trouver encore là.
— Bordel, Suga, qu'est ce que tu fous ici ? Tu ne devrais pas être avec ton amoureux ? C'est Noël !
Je baissai la tête, l'attrapant de mes mains. Un sentiment de honte s'empara de moi.
Comment j'ai pu oublier ? Je lui ai promis de rentrer tôt...
J'attrapai à la hâte ma veste et je me lançai dans une course frénétique jusqu'au l'élévateur. Une fois, dedans, l'ascenseur s'arrêta à chaque étage, sa sonnerie me mettait les nerfs déjà à vif. Les gens me regardaient en coin, alors que je passais ma nervosité sur le bouton pour refermer les portes.
La halle d'entrée était enfin à portée de main, mais je dus attendre que les occupants devant moi ne sortent.
Ma marche fut rapide, et j'arrivai dehors. La neige tombait à gros flocons, les taxis se firent rares. Je levai la main, espérant un miracle de Noël. J'avais beau m'agiter dans tous les sens pour attirer l'attention des chauffeurs, personne ne s'arrêtait. Mes phalanges attrapèrent mon téléphone potable, me rendant compte que je ne l'avais même pas regardé. Il afficha plusieurs messages, tous venant de Ji-min. Je les fis défiler.
« Mon amour, tu rentres bientôt ? »
« Le dîner est prêt, tu penses être là dans combien de temps ? »
« Ce n'est pas grave, ne t'en veut pas... Tu devais avoir beaucoup de travail. Je t'attendrai bien sagement à la maison. »
L'homme que j'aimais, encore une fois ne pensait pas à lui. Il comprenait même l'inacceptable, je me sentais encore plus minable.
Tout espoir était vain, je ne trouverai jamais un taxi libre. Une main se posa sur mon épaule, d'un geste, je la balayai prêt à me battre. Quand je vis le sourire espiègle de J-Hope, tournoyant son trousseau de clés de voiture sur son index.
— Je t' emmène, grand con ?
Je le regardai avec supplication et un visage de chien battu.
— Aller viens !
Il avait beau être un alpha, il n'en reste pas moins humain. Depuis que je le connaissais, il me sortait de mes emmerdes, et encore ce soir.
Sa voiture luxueuse se dressa devant nous, c'était une magnifique Ferrari rouge vif, ses courbes superbement surlignées d'un bordeaux profond.
Je me glissai dans l'habita précautionneusement, c'était la première fois que je montai dans un véhicule de haute gamme. Le siège baquet habillé d'un pourpre sombre, le confort que je ressentis, était incroyable. Le moteur ronronna au contact des mains habiles qui l'actionnèrent, j'eus juste le temps de me cramponner que le conducteur prenait la direction de l'autoroute.
Un air malicieux se dessina sur le visage de J-Hope, il allait me faire payer mon oubli. Je regardai le tableau de bord, 180k s'afficher, puis 200k... J'en avais des papillons dans le ventre.
— Tu vas te faire pardonner comment ? questionna-t-il.
À vrai dire, j'en savais rien... Le néant le plus complet dans ma tête.
— Décidément Suga... Tu n'as même pas pensé à ça ! souffla J-Hope avec désespoir.
— Non, juste que je devais rentrer.
— Ji-min est un oméga, le bon choix serai des fleurs, affirma-t-il en fessant une embardée.
Il s'arrêta juste devant un fleuriste encore ouvert, son regard sur moi, ne voulait dire qu'une chose : tu attends quoi pour y aller ? J'ouvris la portière et descendis, au moment où j'allai refermer cette dernière, sa voix me parvint aux oreilles.
— Je t'attends, ne t'inquiète pas.
Ma marche fut rapide et je franchis la porte du magasin. Une ribambelle de gerbes toutes plus odorantes les unes que les autres se dressèrent devant mes yeux.
Mais quelle fleur aime, Ji-min ?
Je ne le savais pas, je me souvins alors d'un détail très particulier : son odeur d'oméga. Je me dirigeai au contour, espérant les trouver.
— Bonsoir, Monsieur, je peux vous aider ? demanda le vendeur.
— Oui, avez-vous des hibiscus syriacus ?
— Je vais voir. Je ne vous garantis rien, c'est une fleur très rare pour la saison, n'informa-t-il d'un air hébété.
Je le regardai partir en arrière-boutique. Mon angoisse augmentait, alors que les minutes passaient sans son retour. Je me retournai pour voir, si la voiture était toujours là, même si je savais très bien que J-Hope ne partirait pas après avoir dit qu'il m'attendait.
— Vous avez de la chance, Monsieur... Nous en avions.
Je fis un demi-tour sur moi-même et me retrouvai en face d'un bouquet d'hibiscus. Les pétales étaient roses étincelants et les cœurs des fleurs flamboyèrent d'un rouge ardent. Le fleuriste prit le temps de les assembler élégamment et de les emballer. Je payais et m'emparai de mon cadeau pour lui.
Une fois installé dans la Ferrari, J-Hope me fixa, intrigué.
— Cette odeur ?
— C'est celle de Ji-min, répondis-je, gêné.
— Oh, je le sais très bien, en vue du nombre de fois qu'elle me parvient aux narines quand vous êtes ensemble.
Mes joues rougirent légèrement et je baissai la tête, embarrassé. Il éclata d'un rire communicatif, et je ne pus m'empêcher de glousser bêtement à mon tour.
Les rues défilèrent devant nous, quand enfin, j'aperçus notre immeuble. Mon producteur se gara juste en face de la porte du halle, je le remerciai et je m'élançai pour regagner au plus vite notre foyer.
Le portier me salua, alors que je m'engouffrai dans l'entrée. L'ascenseur se referma sur moi, les numéros filèrent les uns après les autres sous mon regard las. La sonnerie retentit et je me précipitai dehors. Le couloir me parut plus grand et plus long que d'accoutumé. Le seuil de notre appartement se dressa devant mes pieds, dernier rempart avant que je ne le retrouve enfin.
Mes mains tremblantes se saisirent de la poignée, tournant cette dernière pour ouvrir la porte.
Je m'avançai d'un pas languissant, la peur au ventre qu'il ne m'en veuille.
J'arrivai dans le coin à manger ou une table divinement décorée m'attendait. Des bougies rouges bientôt à la fin de leur vie, perlant de cire. De nombreux plats devenus froids posés au milieu de l'ensemble, montrant qu'il avait dû passer la journée à cuisiner avec soin pour moi.
Sa silhouette se dessina au loin, Ji-min se tenait devant la fenêtre, il ne bougea pas telle une statue de sel, m'inquiétant sur-le-champ. J'étais bien trop habitué, à voir son doux sourire m'accueillir tous les soirs. L'observer ainsi, me rappelait comme je pouvais être égoïste par fois.
Je marchai dans sa direction, les fleurs à la main. Leur odeur se diffusait dans la pièce, il eut un frison, mais resta droit et muet. Je me retrouvai plus qu'à quelques centimètres de lui, mes phalanges se posèrent timidement sur sa taille fine. Mon adoré sursauta, ma bouche posa un doux baiser dans son cou, ma voix trembla de remords.
— Je suis désolé.
Il ne me regarda même pas, il se dégagea de mon emprise pour se diriger vers la chambre à coucher. Mon cœur se brisa dans ma poitrine, je respirai difficilement.
Qu'est-ce que je peux faire ? Il m'en veut et je le comprends...
Je regardai par la fenêtre la neige tombait toujours. Un souvenir de ma jeunesse passée avec mes parents me revint.
Chaque année, on aimait faire un bonhomme de neige pour partager ensemble un moment de joie et de rire.
— Tu veux bien faire un bonhomme de neige avec moi ? murmurai-je avec la certitude de la stupidité de ma proposition.
Ses pas s'arrêtèrent, il se retourna. Son visage était fermé, froid, mais ses yeux brillèrent d'une étincelle enfantine. Je l'observai avec une expression sotte, n'espérant aucun pardon de sa part.
Ses iris observèrent le gerbe rose dans ma main. Une grimace de culpabilité marqua son visage et il vint à ma rencontre. Ses bras saisirent ma veste, avant que ses lèvres ne se posèrent sur les miennes, dans un baiser tendre. Mon amour l'interrompit pour enserrer mon visage.
— On va le faire ce bonhomme de neige ? lança-t-il d'un ton espiègle.
Nous nous habillâmes pour ne pas souffrir du froid hivernal. Un bonnet en fausse fourrure blanche trôna sur sa tête. Une veste dans les mêmes tons qu'il referma précautionneusement jusqu'en haut. Mon adoré mit des gants colorés. Il était tout bonnement mignon. Son sourire rayonnant reprit place sur son visage, celui que j'aimais tant.
Nous étions fin prêt pour rejoindre la rue et ainsi la neige. La porte fermée derrière nous, il se balada dans une démarche sautillante. Son index appuya sur le bouton de l'ascenseur, nous rentrâmes dedans.
Tous les trottoirs étaient recouverts d'un manteau blanc épais, mes pieds s'enfoncèrent et au moment où je me retournai pour le regarder. Je pris en pleine figure une boule-de-neige, il s'esclaffa, moqueur. Je ne pus m'empêcher de riposter, mais je fus plus délicat et la neige heurta sa poitrine. Une bataille s'amorça et nos gloussements l'accompagnèrent. Mon amour courut dans tous le sens pour éviter mes tirs et je l'attrapai au vol, le couchant sur la poudre blanche. Son rire me réjouissait le cœur et je l'embrassai avec passion.
Nous fîmes rouler une boule, créant un immense globe. Puis vient le tour d'un plus petit pour la tête que nous déposâmes sur le premier. Nos regards se fixèrent sur notre bonhomme de neige, fièrement. Ji-min me dévêtit de mon écharpe pour l'enrouler autour de notre travail, prit des petits cailloux pour ses yeux et un bout de bois pour son nez.
Il prit son téléphone portable pour immortaliser l'instant et notre création. Nous prîmes la pose devant cet être éphémère des soirs hivernaux.
Puis le froid, nous poussa à regagner la chaleur de notre foyer.
Mon adoré s'installa sur le canapé, me tentant la main pour le rejoindre. Je me glissai entre ses jambes, reposant ma tête sur son torse, afin d'entendre la douce mélodie des battements de son cœur. La chaleur de ses doigts sur mon épaule et la musique de son être m'endormirent.
Avec ce sentiment que notre amour était fort et pouvait tout pardonner.
* Fin *
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