5. CamilleTssr6
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J'avais décidé de partir sur un coup de tête. Ma vie me semblait étouffante depuis plusieurs semaines et soudainement c'était devenu trop. J'avais posé 10 jours de congé la veille et était parti le lendemain en voyage. J'avais bien sur appelé Jerry mon meilleur ami, qui avait immédiatement fait ses bagages pour m'accompagner. un voyage dans la cordillière des Andes au Pérou. Jusque là je ne m'étais jamais vraiment intéressé à l'Amérique du Sud, et justement pour cette raison la destination me paru totalement idéale.
Ces dernières semaines, mon état psychique avait vacillé entre un mutisme, puis une colère, alternant les moment de déprime et de parfaite euforie sensés me faire oublié celle qui partageait ma vie depuis plus de 4 ans. Cette séparation mettant fin par la même occasion a tout les projets de vie construits ou en devenir sur les 10 prochaines années. Je savais depuis 2 jours que plus aucun retour en arrière n'était envisageable quand j'avais surpris une photo d'elle et son nouveau bad boy sur son profil Facebook. Ce site était vraiment une vraie plaie dans ce genre ce contexte.
Là, dans le hall de l'aéroport Charles de Gaulle nous attendons sagement de pouvoir embarquer. dans 15 minutes environ. J'avais hâte de quitter le sol et de me retrouver au milieu des nuages pour un nouveau départ vers Cuzco. Notre destination finale était Quillabamba, où des chambres d'hotel était réservées. Il y avait des escapades a faire aux alentour avec des cascades à découvrir. De la nature... rien de tel pour se retrouver.
- Nous sommes arrivés! Ouf j'en pouvais plus de ce voyage! Il doit être 19h à Paris et il pleut en ce moment même, s'exclama Jerry en regardant sa montre high tech
- Ahaha alors qu'il fait un soleil de plomb et super chaud ici, lui-répondis-je en retirant mon sweet.
- hum... il est 14h10 ici! Nous avons tout l'après midi pour nous rendre à Quillabamba et on y sera en 20 bonnes minutes en taxi. Qu'est ce que tu en dit Tim?
- Hum... j'ai pas envie d'arriver à l'hotel aussi vite, qu'est ce que tu en dis si on y va a pied plutot. Après tout ça fait 13h qu'on se repose dans cet avion alors ça me fera du bien de marcher un peu.
- Pas faux! mais ça va faire 4 bonnes heures de marche. Dans ce cas, allons chercher une carte du pays, après tout on passera surement par un bout de montagne autant s'équiper un peu.
Je lui envois un clin d'oeil pour lui signifier mon assentiment avant de me diriger vers le hall de sorti et l'office de tourisme que j'apperçois plus loin.
J'entre puis demande en espagnol ou l'on peut trouver de quoi se restaurer et une carte du pays. Après ces quelques achats, Jerry et moi nous dirigeons vers le chemin qui mène à Quillabamba. Durant une heure la marche est plutot facile, ça grimpe légèrement tout du long, c'est agréable de se retrouver en pleine nature. Les premières personnes que nous croisons portent des vêtements ordinaires, mais à présent les individus sont vêtus d'habits traditionnels signent que nous nous éloignons des villes touristiques surfaites.
Le chemin grimpe soudain plus abruptement et l'air commence a se faire moins dense à cette hauteur, et la température à chuté soudainement; heureusement dans quelques kilomètres nous redescendrons. Jerry est un peu pale signe qu'il supporte mal la hauteur. Je lui tend la bouteille d'eau et continu la marche. Après 22 minutes nous arivons enfin au sommet et la vue est juste imprenable. D'ici on peut voir de petits lacs en contre bas et des villages longeant la rivière serpentant entre les montagnes, c'est tellement beau. Je saisi mon appareil photo et immortalise l'instant. Jerry sourit pour faire bonne mesure devant l'objectif et s'empresse de rejoindre le chemin descendant.
Après encore une bonne heure et demi de trajet, nous avons parcouru plus de la moitié du trajet... enfin c'est ce que semble nous dire la carte.
Le problème c'est qu'elle n'est pas aussi précise qu'on le pensait et l'on croise de plus en plus de chemin dérivés. Au départ il était évident que nous devions continuer sur le plus large, mais le chemin s'est considérablement étrecis si bien que nous nous retrouvons face à deux embranchements de grosseurs équivalentes et sans savoir si celui de gauche ou celui de droite est le bon. La carte ne nous est d'aucune aide. Par bonheur nous captons encore, ce qui est particulièrement étonnant à cette hauteur. Mais c'est ce qui nous décide à partir chacun d'un côté. L'on prévoit de descendre sur environ 1 km et de remonter pour décider quel chemin nous prendrons. Je pars donc à droite et Jerry à gauche.
Au bout de quelques pas, une paroi rocheusese dresse devant moi. Au début je ne remarque pas la faille dans la roche, mais en me rapprochant je vois le chemin continuer quelques mètres dans la montagne et ressortir à l'air libre ensuite, le chemin s'élargissant. Je suis sur que c'est le bon. Je continu donc encore un peu pour m'en assurer. Le chemin n'est pas aussi stable que je le pensais et des cailloux roulent sous mes chaussures de marche. Quelques mètres plus loin un ruisseau coupe le chemin sur 10 pas environ, le courant n'est pas fort et je le traverse facilement. Je regarde légèrement vers le bas la vue offerte avant de rebrousser chemin. Je ne regrette pas un instant d'être venu ça me fait un bien fou.
Un animal surgit soudain devant moi, m'effrayant par la même occasion et je recule précipitamment de peur de glisser dans le vide. Mais dans le mouvement des cailloux roulent sous mes pieds et mes chaussures mouillée glissent. Je réussi à m'éloigner du bord et à me rapprocher de la roche derrière moi, mais je trébuche et tombe.
Mais au lieu de sentir mon dos heurter le mur, je ne sens rien d'autre que la roche égratigner mon bras tandis que je tombe en arrière. Je hurle malgré moi lorsque mon corps atterri quelques mètres plus bas dans la crevasse et je perds connaissance sous le choc.
Quand je me réveille, je suis dans la même position que lors de ma chute, j'ai mal à une jambe mais sinon je semble aller bien. La grotte est sombre, je ne vois pas à plus d'une dizaine de mètres. Je vois encore la faible lueur du jour à travers la faille d'ou je suis tombé. Je n'ai pas du rester inconscient longtemps. Je cris pour appeler Jerry mais il est évident qu'il ne m'entendra pas lorsque les parois de roche me renvoient mon écho. Je regarde mon portable mais bien évidemment ou je suis je ne peux pas capter quelque signal que ce soit. Je regarde l'heure: 22h. Heure de Paris, ce qui veut dire que j'ai du resté inconscient une petite demie-heure.
Je me relève avec prudence, visiblement je tiens debout. Je fais quelques pas, tout semble fonctionner, le sac a du amortir le gros de la chute. A part des échymoses et une légère pointe de douleur à la cheville je m'en sors bien. Je regarde autour de moi le seul moyen de sortir semble le tunnel qui part de l'espèce de grotte dans laquelle je suis tombé. En voyant les murs réguliers j'en déduits que des hommes l'on contruit et qu'il doit bien mener quelque part. Il n'y a aucune lumière ici, mais je n'utilise pas la lumière de mon téléphone et le range. On ne sait jamais il pourra toujours servir plus tard et décide même de l'éteindre pour économiser la batterie.
Je tate la roche pour éviter de me cogner aux parois, puisque ma vue ne m'est pas d'une grande aide je me concentre sur tous mes autres sens: d'abord l'ouie, mais il n'y a que le bruit de mes pas se répercutant à l'infini sur les murs. L'odeur de roche humide et de renfermé anihile toute autre odeur et je sens parfois sous mes doigts une texture gluante que je préfère mettre sur le compte de mousses humides qui aurait poussées sur les parois.
Je marche depuis ce qui me semble des heures, sans aucun changement ce qui n'améliore pas mon moral, car depuis maintenant plusieurs minutes ma cheville m'élance franchement, j'ai soif et faim et surtout je suis fatigué. Après le voyage et la marche il doit être près de 23h ou minuit à Paris peut-être plus et je n'ai pas le courage de rallumer le portable pour le savoir. Je décide de m'arrêter me reposer quelques minutes.
Lorsque je me réveille, je ne reconnais rien, et il me faut un petit temps pour me remémorer les évènements de la veille. La première chose qui me frappe est le soleil qui rentre à flot par l'ouverture dans la pierre et tombe directement sur la couche où je suis allongé, me réchauffant agréablement. En voulant me redresser sur le lit sommaire je me rends compte que mes mains sont attachés dans mon dos et un bandage enserre ma cheville gauche qui semble avoir doublé de volume. La deuxième chose que j'assimile est l'odeur très alléchante de nourriture qui vient titiller mes narines et mon ventre qui se met soudainement à gronder. C'est vrai que j'ai faim.
Et c'est à ce moment là qu'un mouvement dans mon champ de vision me ramène à la réalité. Une jeune femme au long cheveux de jaie s'avance doucement vers moi comme pour ne pas m'effrayer, sa peau est mate, elle a des yeux légèrement en amendes d'un beau brun et des pomettes hautes qui mettent en valeur sa bouche pulpeuse, mais ce qui m'intrigue est surtout ses vêtements très colorés typiques des habitants du Pérou. Elle est belle à sa façon.
Elle se met a parler, mais je ne comprends rien a ce qu'elle dit. Instinctivement je réponds en français avant de me rappeler que je suis au Pérou et que la langue officielle est l'espagnol. Je reprends dans le bon dialecte, mais visiblement ça n'est pas suffisant quand je la vois ocher la tête de droite à gauche en signe d'incompréhension. J'essaie de lui faire comprendre par des gestes que j'ai faim, mais la jeune autoctone n'en tiens pas compte et sors au dehors.
L'habitation est en pierre, bien entretenue. Quelques minutes après un vieil homme rentre dans l'habitacle: l'impression est saisissante, il arbore un vêtement fait de multitudes de fils aux couleurs chatoyantes formant des motifs géométriques. Un chapeau impressionnant orne sa tête et des bijoux encombrants qui ressemble a s'y méprendre a de l'or s'attache a des oreilles, ses bras, son cou. Il tient une hache au manche ridiculement long. Son regard sombre me fait frissonner. Je ne sais pas ou je suis atterri mais je ne me sens pas particulièrement bienvenu ici, n'en serais ce que mes poignets ligotés.
Comme la jeune femme tout à l'heure l'homme utilise un langagne que je n'ai jamais entendu nulle part. Puis comme s'il semble se souvenir que j'ai la peau pale et que visiblement mes vêtements occidentaux ne font pas de moi un de ses habitants, s'adresse enfin à moi dans un espagnol parfait.
- hola hombre! Que haces aqui? Que buscas tú?
- No entiendo! Caí en una grieta, debo ir a Quillabamba.
- NO! Vas a estar aqui!
Et sur ces paroles pas du tout encorageantes il sorti aussi rapidement qu'il est entré. Ces dernières paroles tournent en boucles "non! Tu resteras ici!". Ils comptaient vraiment me garder indéfiniment ici? Mais qui pouvait bien être ces gens. De quels droits, pouvait-ils me sequestrer? Allaient-ils demander une rançon pour ma libération? Toutes ces questions m'avaient coupé l'appétit et heureusement parce que la jolie péruvienne ne réapparu pas de sitot. Et Jerry que faisait-il? Avait-il alerté les autorités de ma disparition? Oui sans aucuns doutes, j'espère surtout qu'il avait trouvé l'hotel avant la nuit.
Je décidais de me rendormir, je me sentais fatigué, probablement un contre coup de la chute et mon corps cherchait a récupérer.
Je me réveillais en sentant une petite main chaude et délicate me secouer l'épaule, mes poignets avaient été détachés dans mon sommeil. En ouvrant les yeux, je vis une jeune filles me regarder les yeux grands ouverts. Elle avait les cheveux encore plus long que la jeune femme apparu plus tot, elle aussi avait de joli yeux en amendes, elle avait encore des traits enfantin ce qui me fit penser qu'elle avait probalement quelques années de moins, peut-être sa soeur. Elle serait surement très belle dans quelques années.
Elle me semblait moins farouche et me tendis une écuelle avec une drole de mixture ressemblant à de la bouillie. Je m'en saisi avec un sourire reconnaissant. Je la goutais du bout des doigts : un gout sucré et associé à une saveur proche de l'avoine. Je me rendis compte que j'étais affamé et englouti le maigre repas en moins de 5 minutes.
La jeune fille me dévisageait étonnée. Elle essaya de parler dans sa langue, puis voyant que je ne comprenait pas essaya en un espagnol approximatif: je compris le mot "étranger", "touriste", "pays", "où" et "qui". La phrase n'avait aucun sens, mais je compris qu'elle était curieuse de savoir d'où je venais, je répondis en espagnol: Je m'appelle Timoté, je suis Français et je voyage.
Elle acquièce pour dire qu'elle comprend et en se désignant: je m'appelle Zia et ma soeur c'est Amaya.
Voyant que la jeune fille pouvait m'apporter quelques réponses je lui demandais ou j'étais et qui ils étaient. A cette dernière question, son visage se ferma et elle sorti de l'habitation sans un mot.
Merde! Mais c'était quoi ce bordel! Ces gens étaient vraiment étrange. Je décidais de faire le tour de la maison, mais au moment de poser le pied au sol, je ne pu retenir le juron qui m'échappa en sentant un élancement dans ma cheville. Super manquait plus que je sois coincé ici.
Après quelques heures, le soleil baissait dans le ciel et allongeait les ombres au sol. Je songeais que ça faisait déjà un jour que j'étais ici et que je n'avais rien appris de plus et toutes les autorités devaient déjà être a ma recherche.
Je décidais de me reposer encore une nuit avant d'aller explorer les environs si on me le permettait.
Je fus réveillé par une musique particulière, typique des andes mais avec quelque chose de plus tribal peut-être. Je me levais doucement pour ne pas réveillé la douleur dans ma cheville et me laissait guider par les sons des tambours au dehors. Arrivé sur le pas de l'habitation je vis un atroupement de villageois particulièrement important. Le spectacle avait comme quelque chose d'un autre siècle. Les tenues portées me rappelaient quelque chose sans pouvoir clairement l'identifié. Je restait ébahi devant la danse qui se déroulait devant mes yeux. Puis les villageois suivirent le vieil homme avec qui j'avais parlé la veille, en une colonne humaine dans le sens inverse d'ou j'étais et descendirent un chemin dans la roche. Je les suivi intrigués, mais à distance respecteuse.
Une jeune bête, probablement un jeune lama ou une espèce s'y rapportant bêlait à se rompre les cordes vocales. Les chants semblaient célébrer quelque chose d'important pour eux. Tous se tournaient vers leur chef comme en adoration et ce dernier face au soleil levant levait les bras comme pour demander au soleil de se hisser dans le ciel.
A moitié écoeuré, à moitié émerveillé j'assiste a la fin de tout ça totalement détaché. Je reste planté au milieu du chemin les yeux écarquillés depuis plusieurs minutes, quand je vois les villageois remonter vers le village toujours en colonne. Je suis tellement ébahi que je ne pense pas à retourner dans l'habitation où je loge actuellement et complètement figé je les regarde venir vers moi. C'est a ce moment là, que je sens la brulure d'un regard sur moi et en reprenant mes esprits je vois Amaya qui me regarde un sourire étirant ses lèvres pleines.
Elle s'avance vers moi et son sourire s'agrandi encore en voyant mon regard perdu. Elle me parle toujours dans cette langue incompréhensible, mais elle désigne mon pied avec sa main, puis la "maison" et fais un geste comme une caresse et je comprends qu'elle me propose de soigner ma cheville.
En voulant, marcher pour la suivre, je me rends compte que perdu dans mes pensées je me suis appuyé dessus et je ne peux m'empêcher de boiter ridiculeusement. Amaya vient donc à mon aide et glisse un bras sous mes aiselles pour me soutenir. Durant tout le retour, elle ne prononce pas un mot et je suis déçu de ne pas entendre le doux son de sa voix.
J'en profite pour regarder le village, les maisons sont toutes faites de pierres et les contructions suivent le dénivelé de la roche. Je suis étonné de voir autant d'ingéniosité: des terrasses se succèdent par paliers de niveau égal, permettant aux habitations d'avoir un sol lisse et nivelé. L'habitation dans laquelle je suis se trouve juste en dessous de la plus haute habitation. Cette dernière semble spacieuse et je comprends qu'il s'agit de celle du chef lorsqu'il passe près de nous sans même m'accorder un regard et y pénétre.
Je n'ai pas le temps de réfléchir plus avant, qu'Amaya me relâche et entre dans ma maison du moment. Je rentre à mon tour et je la vois récupérer un pot sur une étagère. Je m'assoie sur le tas d'herbes séches qui fait office de lit pour soulager ma cheville qui est toujours enfflée.
Amaya s'affaire dans la pièce tantot pour écraser des plantes, tantot pour rajouter de l'eau, puis découper des bandes de tissus. J'en profite pour l'observer attentivement, il émane d'elle une grace naturelle, envoutante et son manège me donne l'impression de la voir danser.
Une fois le mélange à sa convenance, je la vois relever les yeux sur moi et nos regards se croisent intensément. Je vois ses joues rosir légèrement, ce qui réhausse d'autant sa beauté.
Elle s'approche de moi, presque timidement et applique consciencieusement la pâte verte. Sa soeur entre au même moment et s'assoie non loin. Amaya se remet à parler et Zia tente de traduire maladroitement dans un espagnol laborieux. J'apprends qu'elle parle l'Aymara, une vieille langue, qui n'est plus parlé que par de rares ethnies descendantes des Incas.
C'est là que je comprends que je suis face aux derniers vestiges de la civilisation Inca. Zia m'explique que leur peuple a été massacré il y a des siècles par le peuple espagnol et que leurs ancêtres se sont cachés depuis. Par coutume l'espagnol a été banni de leurs apprentissages. En voyant mon regard curieux et outré, Amaya reprends toujours dans sa langue. Je comprends que le rite apperçu plutot correspond à la célébration du soleil par son fils nommé "L'INCA".
Je ne peux m'empêcher de les questionner: "Dites moi si je me trompe, mais j'ai cru comprendre que vous pratiquiez les sacrifices humains... est-ce toujours le cas?"
Zia se met à rire puis traduit a sa soeur qui s'esclaffe dans un rire cristalin magnifique, provoquant de doux frissons sur mon corps.
Amaya secoue la tête de droite à gauche et Zia répond: les sacrifices humains s'il y en a eu par le passé ont été proscrit depuis la quasi erradication de leur peuple, pour préserver leur race... et non il n'allait pas l'offrir en sacrifice au soleil.
Les trois jours suivants, j'appris énormément de chose sur leur civilisation, leur capacité à se protéger du monde extérieur, ce qui paraissait assez fou avec tous les satellites présent dans le ciel. J'appris à désigner certaines choses du quotidien en Aymara. Amaya était une jeune femme drole et attachante. Nous utilisions le toucher, le mime, des expressions du visage, des intonations de paroles pour nous comprendre.
Je recommençais a marcher doucement à l'aide de bâton en présence de la jolie Péruvienne qui ne me lachait plus d'une semelle de peur que je me blesse. Elle me fit visiter les environs jusqu'à une certaine limite que l'on ne franchissait jamais.
Au retour d'une ballade quotidienne, Amaya me touche le bras pour m'interpeller et en me retournant je suis destabilisé par son regard brun intense. Elle me fixe d'un regard grave et chaviré. Puis, sans préambule m'embrasse délicatement sur les lèvres. Je n'ose bouger de peur que le charme se rompt et réponde à son baiser. Elle se recule alors, les joues empourprées, puis glisse sa main chaude dans la mienne et sans un mot reprend le chemin du retour.
Je ne sus comment réagir, ne connaissant pas bien leur culture et la laissais toujours amorcer les rapprochements de peur de faire un faux pas. Le reste du temps, je lui expliquai le monde extérieur. Les deux soeurs étaient insatiables, et avaient toujours des questions sur ce qu'il pouvait se passer ailleurs. Elles souhaitaient secrètement partir d'ici un jour et découvrir le monde.
Le cinquième jour l'INCA entre de nouveau dans l'habitation et s'installe face à moi. Il émane de lui quelque chose de solennel. Le vieil homme reste charismatique malgré son âge, ses gestes sont saisissants de sens. Sa voix est grave et je me sens tout à coup comme insignifiant face à cet homme. Il émane de lui une odeur d'herbe fumée et il machouille entre ses dents jaunis, une feuille de coca. Il m'explique qu'il me libère et accepte de me ramener à Quillabamba, sur la demande insistante de sa petite fille, qui n'est autre qu'Amaya et qu'elle l'accompagnera pour lui indiquer le chemin le jour même.
Je récupère mon sac et me bricole une atèle pour maintenir ma cheville. Je prends un bâton pour m'appuyer dessus et suis ma belle inca sur le chemin me ramenant à ma vie. Il nous faut à peine une heure arriver en vue de la ville. En arrivant, je rallume mon portable, et culpabilise en voyant les 32 appels manqués et autant de sms. J'appelle immédiatement Jerry qui déccroche à l'instant paniqué:
- bon dieu Tim tu étais où? Ça fait cinq jours bordel! cinq fichus jours...
- Je t'expliquerais c'est une histoire de fou... je suis à Quillabamba, devant l'hôtel...
- ok! bouge pas je descends, et raccroche immédiatement.
Après une minute à peine je vis Jerry débouler en courant et me prendre dans ses bras, soulagé et en colère à la fois. Je grimace lorsque ma cheville doit subir le poids supplémentaire de mon ami. Je souris et lui présente Amaya:
- Amaya voici Jerry!
- QUOI! Je me faisais un sang d'encre pendant que tu passais du bon temps avec une jolie péruvienne, merci bien, s'écria-t-il les yeux exorbités.
- Bien sur que non! Et je me mis à lui raconter les derniers jours dans les grandes lignes. Il m'obligea a aller voir le médecin de l'hôtel, qui ne pu que constaté que j'avais été bien soigné et qu'il me fallait du repos. J'invite mes deux amis autour d'un bon repas qui me ravis les sens.
Enfin dans ma chambre, je remercie Amaya avec une pointe au coeur et la prend dans mes bras avant d'embrasser ses douces lèvres. Un gout salé se répend sur ma langue lorsque ses larmes dévalèrent sur ses joues et ses lèvres. Ses yeux inondés me regarde avec une tristesse non feinte et me déchire le coeur.
Dans une idée folle, je lui propose alors de m'accompagner. Un espoir et un sourire naquit sur son visage, vite balayé par son refus brutal. Elle n'a pas de papier, elle n'existe pas au yeux du monde, elle ne peut donc franchir la frontière. Je lui promet de revenir la voir dans un mois et de tout faire pour la ramener avec moi en France.
En repartant le lendemain, je me dis que ce voyage a été le plus fantastique qui soit et que j'ai enfin retrouvé un sens à mon existence... bientot.
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