11.Mes doutes et ma confiance



Pdv Ayato 

Comment les jours ont-ils pu passer si vite...

Les six jours que nous avions pris pour trouver une solution ont défilé si rapidement que nous avions à peine eu le temps de voir le temps qui s'était écoulé entre la première fois que j'ai été parler avec Mademoiselle Haruka, et aujourd'hui.

Nous y voilà désormais. Je pris une grande inspiration...Sans succès, je suis toujours aussi anxieux...Je regarde aux alentours, cet environnement bruyant qui s'était installé en grande partie pour moi.

Il s'agissait d'une grande salle assez cachée de la lumière du soleil, mais néanmoins suffisamment éclairée par d'autres sources de lumière intérieures. De nombreuses décorations fleuries parsemaient les murs un peu partout, et entouraient l'estrade sur laquelle je me tenais actuellement, accompagné d'un autre homme qui se positionnait derrière un socle adapté à sa taille. 

Devant moi, une multitude de personnes qui m'étaient inconnues pour la plupart patientaient en discutant entre eux, assises sur des chaises parfaitement alignées en rangées. Tous attendaient une seule et même personne. Mais moi, il s'agissait de quelqu'un d'autre, que j'attendais...

Où est-il ? Tout devait se dérouler comme prévu, sauf qu'il n'est toujours pas arrivé...Nous avions consacré ces quelques jours à tout organiser, ensemble, et d'après ce que nous avions dit, il devait être là, à ce moment, dans cette masse de gens.

En scrutant un peu les invités, je ne le vis pas. N'aurait-il tout de même pas abandonné le plan ? Non, c'est impossible qu'il me fasse cela. Mais cette affirmation me convainquait de moins en moins plus le temps passait.

Je tenais mes mains l'une dans l'autre nerveusement, habillé d'un costume "sur mesure" un peu serré et inconfortable à mon goût...Je pense que la dernière fois que je l'ai porté, c'était lors d'un événement à mes dix-huit ans...

J'avais de plus en plus de mal à cacher mon angoisse, mais seule une personne était au moins là pour me rassurer. Ayaka se trouvait au premier rang, sa présence me faisait déjà me sentir moins seul, bien qu'elle semblait toute aussi inquiète que moi. Elle avait compris également que quelque chose clochait dans le plan. Nous nous envoyions des petits signaux, mais étions malgré tout impuissants, incapables d'agir sans paraître suspects.

C'est alors que tout commença...Les grandes portes principales s'ouvrirent derrière le public, laissant passer ma future épouse, habillée d'une belle tenue traditionnelle brodée et ornée de bijoux, qui s'avançait déjà sur le long tapis menant jusqu'à l'estrade.

Je crois bien que je devrais sourire...Mais juste une expression impassible s'affichait froidement sur mon visage. Presque personne ici ne savait à quel point j'avais évité ce moment, et de quel façon je comptais le gâcher...Mademoiselle Haruka venait d'arriver en face de moi, suivie de tous les regards impatients qui attendaient le fameux instant.

L'homme qui se tenait entre nous deux entama son discours, que j'essayais de faire mine d'écouter, même si beaucoup de gens avait compris que je ne suivais pas un seul mot de ce qu'il disait...

J'avais le dos tourné aux invités, alors j'espérais simplement de tout coeur qu'il était arrivé entre temps. C'est alors que je revins au monde extérieur lorsque l'homme m'interrogea sur cette question...

??? : Monsieur Kamisato, souhaitez-vous prendre comme épouse Madame Haruka ici présente ?

Je pris une grande inspiration, et jeta un regard discret au public. Non, il n'était pas là. Enfin, pas encore. C'est ce que je me disais pour tenter vainement de me rassurer, même si je n'avais même plus espoir en cette hypothèse.

Mais je dois suivre le plan, même s'il doit être dévié, je ne pourrais pas faire marche arrière si je prenais le mauvais choix. Dans tous les cas, cela ne devrait pas fort bien se finir...C'est maintenant, mon hésitation commençait déjà à faire entendre des petits commentaires dans la salle, alors je répondis le plus clairement et le plus catégoriquement possible à la question.

Ayato : Non, je le refuse.

L'exclamation générale à laquelle je m'étais attendu résonnait dans mes oreilles, et les nombreux bavardages confus me brouillaient déjà l'esprit, même si elle ne valait rien à l'autre inquiétude qui planait dans ma tête.

Mademoiselle Haruka, n'était en aucun cas surprise de ma réponse, et s'attendait à tout cela tout autant que moi.

Mme Haruka : Je refuse également.

L'émotion s'intensifia, mais tout retomba d'un coup lorsqu'un homme, dont je connaissais d'ailleurs très bien la tête, se leva de son siège, rouge pivoine. En temps normal, je me retenais de rire en voyant des politiciens  dans cet état, lors des réunions, mais dans ce contexte, je n'avais aucune envie de m'amuser.

Le directeur regarda d'abord sa fille. Il ouvrit la bouche, mais aucun mot n'en sortit, tant la colère le crispait. Elle en profita pour le devancer.

Mme Haruka : J'espère que cela était clair, notre mariage est donc annulé.

Le directeur me lança un regard noir, auquel je répondis par une expression froide, qui cachait bien ma réflexion sur la façon dont allaient se dérouler les événements. 

Mais je n'arrivais pas tout à fait à réfléchir. Quelque chose me nouait l'estomac et une sorte de boule se formait dans ma gorge, car je n'avais plus peur que cela arrive, car la situation que je redoutais tant venait d'arriver, et je n'en connaissais pas les raisons. 

Il n'était pas venu, alors que nous l'avions prévu ainsi. M'a-t-il réellement abandonné ? Dans tous les cas, c'est la première pensée qui me vînt en tête à ce même moment. La panique commençait à m'envahir, au point où moi, qui savait garder le contrôle la plupart du temps, ne savais plus où diriger mes pensées.

Je me sentais désormais si seul dans ce vacarme, entre confusion, consternation, et qui virait au scandale. Cet ambiance s'harmonisait assez bien avec l'accablement qui me clouait sur place. 

Mademoiselle Haruka se disputait toujours avec son père, avant de se tourner vers moi, ce qui fit taire tout le monde dans la salle.

Mme Haruka : Monsieur Kamisato, pouvez-vous nous montrer "la preuve" ?

"La preuve", était ainsi que nous l'avions nommée. Elle était à la réussite de tout notre plan. Sans elle, le directeur s'arrangera avec une grande facilité pour que ce mariage ait lieu coûte que coûte.

Mademoiselle Haruka m'appela une seconde fois, avant de comprendre à mon expression anxieuse que je peinais à dissimuler ce qui n'allait pas. Elle aussi comprit que la personne dont nous avions le plus besoin n'était pas venue, en scrutant la salle dans sa totalité.

Désespérée, elle tentait de m'interroger encore à voix basse, ne sachant certainement pas quoi faire de plus que de se tourner vers moi pour en savoir d'avantage. Malheureusement, je ne savais rien de plus, et j'étais très loin d'être disposé à répondre.

Face à mon silence et à ses questions incessantes, les bavardages confus reprirent à nouveau parmi les invités. Je n'en pouvais plus. Toute l'attention était portée sur moi, et tous ces regards interrogatifs posés sur ma personne semblaient tous attendre quelque chose. Mais je n'avais rien à leur donner.

Il n'était pas venu. Je pensais peu à toutes les conséquences que cela engendrerait, mais le simple fait qu'il ne soit pas là était comme tomber dans le vide, comme d'habitude, mais cette fois-ci, ne plus avoir à quoi se rattraper.

Toutes ces années qu'il avait passées à mes côtés, où il avait toujours été là...Si fréquemment qu'il est devenu une partie de moi, que je n'avais jamais envisagé de perdre. Il m'était déjà arrivé de paniquer de cette façon, mais je finissais toujours par me calmer en me rappelant que son enthousiasme, son sourire chaleureux et rassurant, m'attendaient quand je rentrais chez moi.  

Avec ce qui vient de se passer, je n'osais même pas imaginer le retrouver à mon retour à la maison, et encore moins connaître la raison de ses actions.

Plus rien ne pouvait m'atteindre extérieurement, le bruit constant autour de moi ne m'affectait plus. Jusqu'à ce qu'un bruit sourd venant du fond de la salle se fit entendre. La grande porte principale venait de s'ouvrir, laissant passer quelqu'un, qui la referma soigneusement, avant de regarder aux alentours, et croisant le regard des invités qui le regardaient tous en silence.

Je repris conscience de la situation, en inspirant un grand coup, pour enfin essayer de me détendre. Je n'en croyais pas mes yeux. Ma panique et le désespoir qui commençaient à m'envahir retombèrent d'un coup, et, par chance, je tenais encore sur mes jambes....

Ma tête se vida, pendant que mon regard suivait ses pas sur le long tapis qui menait vers l'estrade. Il s'arrêta, toujours entouré du grand silence de l'assemblée, avant de se racler la gorge, en saisissant entre ses mains un grand livre violet....

***

Deux journées avant le grand jour, tandis que je faisais semblant de dormir, presque rétabli de mon mauvais rhume, j'ai vu Thomas quitter la résidence en hâte, en portant sous son bras le grand livre violet, celui qu'il lisait depuis des jours dans mon bureau.

Cela m'intriguait, et m'étant souvent demandé ce que contenait celui-ci, je décide de me lever discrètement, d'enfiler ma veste en vitesse, et de suivre Thomas dans la rue, sans qu'il ne le sache. Ce fut au milieu du trajet que je déduis sa destination. Lorsqu'il arriva devant les portes, les gardes le laissèrent rentrer sans problèmes.

La Commission administrative...J'y retourne pour la deuxième fois de la semaine. Si Thomas s'y rend, c'est qu'il en sait certainement plus sur le mariage. M'ayant vu dormir, il a certainement eu l'idée d'aller voir Mademoiselle Haruka avant de me réveiller pour m'en dire plus.

En entrant dans le bâtiment, je me dirigeai vers le bureau, dont je connaissais maintenant l'emplacement. Après avoir toqué à la porte, c'est à nouveau Mademoiselle Haruka, comme la dernière fois, qui me dit d'entrer, sauf que cette fois-ci, elle n'y était plus seule.

Thomas, installé devant elle, me regardait avec de grands yeux, ne m'ayant décidément pas remarqué lorsque je l'ai suivi.

Mme Haruka : Oh ! Monsieur Kamisato ! Venez vite, vous devez absolument voir ce que Thomas a trouvé !

Je ne l'avais pas vue aussi enthousiaste la dernière fois, elle ne semblait même pas se poser des questions sur ma présence si soudaine. Thomas n'en dit rien non plus, ne voulant pas me sermonner devant elle car j'étais à l'extérieur de ma chambre où j'étais censé me reposer. Je vins donc voir ce qu'il se passait.

En m'installant à côté de lui, j'observais le fameux livre violet qui me faisait m'interroger depuis des jours, grand ouvert à une page jaunie par le temps.

On me laissa lire la fameuse page en question, et peu à peu, je compris. Ces simples paragraphes, qui résumaient une preuve irréfutable, me firent même sourire et hocher la tête tandis que mes yeux suivaient les lignes les unes après les autres.
Je me tourne vers Thomas.

Ayato : Tu as vraiment lu toutes ces pages pour trouver celle-ci ?

Je désignai la moitié du livre, toutes les pages qui précédaient celle-ci.

Thomas : Non, j'ai tout lu au complet ! J'avais peur de passer des détails, surtout qu'il n'y avait pas de sommaire...

Tout ? Cet ouvrage aussi épais que ça ? En seulement quelques jours ? Combien de nuits avait-il passées pour pouvoir le lire au complet ? Sans oublier qu'il s'était occupé de moi, malade, en même temps...Encore une fois, il s'était démené pour moi. Je me promis de lui rendre la pareille, un jour...

Mme Haruka : Il faut montrer ça à mon père ! Sauf...Qu'il n'est pas là pendant les deux jours à venir...

Ayato : Vous voulez dire que nous ne le verrons pas avant le mariage ?

Elle secoua tristement la tête, en signe de négation. Je réfléchis quelques instants, constatant qu'il ne nous restait qu'une seule option.

Ayato : Dans ce cas, nous le lui dirons pendant !

Thomas : Pendant ?! On ne va tout de même pas interrompre votre mariage en plein milieu pour dénoncer le directeur ?

Ayato : Puisque c'est toi qui a trouvé cette preuve, je pense que te laisser le privilège de la démontrer de toi-même serait même le mieux !

Thomas : Je ne sais pas si c'est une bonne idée...

Ayato : Rassure-toi, c'est Mademoiselle Haruka et moi qui allons introduire notre opposition à notre union. Ensuite, tu te lèveras et dénonceras le directeur devant l'assemblée ! Sans oublier le livre, bien évidemment, sans lui, nous ne pourrons rien faire.

Je le vis hésiter un instant, toujours perturbé par ce plan sortant complètement de la subtilité et des discussions simples dont nous avions l'habitude pour résoudre des problèmes  comme ceux-ci. Malgré ça, le connaissant suffisamment, je savais qu'il n'allait pas finir par reculer.

Thomas : Très bien, faisons cela !

Son regain d'enthousiasme me fit sourire, et ainsi, nous nous mîmes tous les trois à la mise au point de chaque étape de notre plan. Cela ne dura pas fort longtemps, réalisant que la plupart des détails se feront en fonction du moment même.

Une fois tous mis d'accord sur l'ensemble de la situation, Thomas et moi prîmes la décision de partir, avant de saluer une dernière fois Mademoiselle Haruka, mais celle-ci nous retint.

Mme Haruka : Attendez ! J'ai juste une dernière question...Ça n'a rien à voir avec ce dont on a parlé juste avant...Mais je voulais m'assurer si c'était vrai...

J'avais très bien compris où elle voulait en venir, mon regard se tourna vers Thomas, mais lui ne semblait pas tout de suite réaliser, remarquant qu'il ne réagit pas de la même façon qu'il réagit d'habitude à ce genre de question.

Mme Haruka : Vous deux...Vous...

Ayato : Nous pouvons dire ça, oui.

Thomas la regarda, avant de me regarder, incrédule, voulant confirmer que l'on parlait bien de la même chose à laquelle il pensait. Je lui répondis en souriant.

Ayato : Elle l'a deviné la dernière fois que nous nous sommes vus, elle et moi.

Thomas : Oh, je vois...

Un silence s'installa pendant quelques secondes, que Thomas se dépêcha de rompre.

Thomas : Ça ne ne vous...

Mme Haruka : Non ! Bien sûr que non. Moi, ça ne me dérange pas. Mais les autres, ce sont eux qui m'inquiètent le plus, pour vous. 

Ayato : Que voulez-vous dire ?

Mme Haruka : Eh bien...Si votre relation est rendue publique, que ce soit volontaire ou non, je pense qu'elle risque d'être très mal vue par beaucoup de personnes, et cela risque de vous apporter beaucoup de problèmes. Que ce soit entre vous, ou même dans la réputation de quelque chose d'aussi influant que la Commission culturelle.

Elle n'avait pas tort. À vrai dire, nous n'avions jamais encore abordé le sujet, j'en étais encore à la réalisation de mes sentiments, nous ne pouvions encore rien affirmer d'officiel entre nous. 

Ayato : Oui, nous comprenons parfaitement. Honnêtement, nous n'en avons pas vraiment parlé...Mais c'est aimable de votre part de vous en soucier pour nous.

Mme Haruka : Je vous en prie. De toutes manières, il y a quelque chose de plus urgent, actuellement...

Thomas rebondit immédiatement sur cette remarque, semblant assez embarrassé d'évoquer notre relation dans un cadre aussi professionnel...

Thomas : Tout à fait ! Nous en parlerons plus tard ! Mademoiselle Haruka, merci sincèrement pour votre aide ! Nous allons rentrer, il se fait tard et nous devons tous nous reposer. Particulièrement toi...

J'attendais ce moment où il allait me faire ce regard, celui qui me rappelait que je n'avais rien à faire ici dans mon état et que j'allais bien l'entendre dés notre retour chez nous...Cela me fit sourire, et me fit penser que j'aimerais toujours vivre ce genre de moment si tout se déroule bien après ce fameux jour...

***

Il ne semblait pas particulièrement nerveux d'être suivi par tous les regards, sûrement dû au fait qu'il était naturellement bien plus sociable que moi, et plus apte à se retrouver entouré de gens. 

Après un silence, des murmures s'élevèrent dans la salle, nombreux l'ayant déjà reconnu. Ceux-ci ne durèrent pas longtemps, lorsque Thomas entama d'une voix claire et audible ce que tout le monde attendait.

Thomas : Mesdames, messieurs. Excusez mon interruption, mais je suis ici pour représenter le Clan Kamisato, mais surtout pour mettre au clair les droits que vous, Monsieur le directeur de la Commission administrative, possédez à travers ce mariage, qui, n'était que votre décision. 

Directeur : Ma décision ?! Les mariages entre les Commissions perdurent depuis des siècles à Inazuma, je ne fais que suivre la tradition et les lois !!

Malgré le ton désagréable qu'employait le directeur, Thomas garda son calme, sans broncher, et continua à s'expliquer.

Thomas : Bien qu'Inazuma ne soit pas ma région natale, j'y ai passé suffisamment de temps pour comprendre à quel point vos traditions, en accord avec les idéologies de la Shogun, sont importantes à vos yeux, et je le respecte totalement. Seulement, elles ne suffisent pas à rendre cet union obligatoire. Seules les lois, ont cette capacité, et justement, je suis ici pour formuler quelques précisions à propos de celles-ci.

Sous la stupeur des invités, Thomas ouvrit le livre à une page marqué par un petit papier utilisé pour retrouver celle-ci, avant de commencer à montrer la couverture violette et dorée à tous le monde.

Thomas : Ce livre, est le code regroupant toutes les lois et codes des trois principales Commissions à Inazuma. Celui-ci a été rédigé sous la supervision de la Shogun en elle-même, et n'a jamais été modifié. Seulement, une fois, assez récemment, la Commission administrative en a vendu une toute nouvelle édition, ayant comme seul prétexte que l'ancienne commençait à s'abîmer, comme tous les livres, au fil du temps, mais en précisant que le contenu restait le même, de l'ancienne version à la nouvelle. Hors, cela est faux.

Le directeur ne répondit rien, sachant très bien où il voulait en venir, que nous avions découvert ses complots, et que nier serait inutile. Du bruit s'éleva à nouveau dans la salle, avant de s'arrêter net pour écouter les arguments de Thomas.

Thomas : J'ai entre mes mains l'ancienne version, dont beaucoup ce sont passée, ayant fait entièrement confiance à la nouvelle. Mais dans la première version, il y est précisé que seuls des liens purement professionnels suffisent entre les Commissions. Rien ne précise une obligation au mariage ! 

Directeur : En effet ! Mais comme vous le dîtes si bien, il s'agit de l'ancienne version ! La nouvelle ne stipule pas cela ! Vous pouvez aller la lire, si vous ne me croyez pas !

Thomas : Je ne l'ai pas lue, en effet. Car peut importe ce qu'elle contient, il y a une différence flagrante entre les deux, c'est que la version neuve dont vous parler ne contient pas un élément primordial, c'est-à-dire, à la fin du livre, la signature de la Shogun. Ce qui signifie que la nouvelle édition de ce livre n'a pas été vérifié par celle-ci, mais a été falsifiée à votre guise, sans l'accord d'une autorité supérieure !

Après cela, il n'avait plus rien à dire, et laissa la parole au directeur, qui, par son silence, prouva à l'assemblée la véracité des propos cités juste avant. Il ne pouvait désormais plus rien y faire, non seulement le mariage qu'il souhaitait organiser n'aura pas lieu, mais en plus, depuis que ses actions illégales ont été découvertes, les ennuis ne font que commencer pour lui...

Mais ça, ce n'était pas mon problème. Ou plutôt, ce n'était pas notre problème. Tandis que le bruit revenait dans la salle, et que tous criaient au scandale, je regardais tour à tour, en souriant, ma soeur, Mademoiselle Haruka...Et Thomas, qui me lançait ce sourire rayonnant dont je ne me lasserais jamais, ce qui me faisait encore culpabiliser de mon ressenti de tout à l'heure...

 ***

Les invités quittaient l'endroit progressivement, discutant entre eux de ce qu'il s'était passé. Ils n'avaient pas pris beaucoup de temps avant de se décider à partir, et ce qui me rassurait, c'est que tous étaient plus préoccupés par le crime qu'avait commit le directeur que les traditions que nous avions transgressées en annulant ce mariage.

Pendant que Thomas aidait à détacher les décorations dans la salle, je m'étais réfugié dans un coin derrière un mur, à l'abri des regards. J'avais besoin d'un peu de calme après ce qu'il s'était passé.

C'est alors que j'entendis une voix qui me fit sortir de ma rêverie.

Thomas : Ah, te voilà ! Je t'ai cherché partout !

Il vînt s'asseoir à côté de moi, tandis que je me contentai de lui rendre un petit sourire en guise de réponse.

Thomas : Je ne suis pas venu te voir tout de suite après la fin de la cérémonie, je savais que tu aurais besoin de rester un peu seul...Mais bon, je suis quand même là, maintenant ! Je m'inquiétais, alors-...

Il s'interrompit lorsque je le pris soudainement dans mes bras, le serrant contre moi -avec peut-être légèrement trop de force-...

Ayato : Je suis désolé...

Thomas : Mais...Pourquoi ? Tu n'as rien fait de mal, si ?

J'hésitai un instant avant de répondre.

Ayato : Comme tu as eu du retard, j'ai paniqué, car cela ne suivait pas le plan auquel je m'accrochais en espérant que celui-ci fonctionne...À cause de ça, j'ai eu peur que tu aies décidé de ne pas venir...Je m'en suis voulu, lorsque tu es arrivé, et que j'ai réalisé que jamais tu n'aurais pu me faire ça. J'ai douté de toi, et je le regrette...

Réalisant que je le serrais un peu trop fort, je relâchai un peu mon emprise, ce qui lui permit de passer ses bras derrière ma nuque à son tour.

Thomas : Tu as angoissé, et c'est tout à fait normal ! Jamais je ne reprocherai ça ! Accomplir ce que nous avons fait jusqu'ici était lourd en conséquences, et tu as tout préparé minutieusement pour que tout se passe bien...Personne ne peut rester complètement calme dans ce genre de situation !

Bien qu'une partie de moi savait qu'il allait me pardonner, j'étais soulagé de l'entendre de ses mots. C'était comme si un poids s'était enlevé de mes épaules.

Thomas : Et puis...C'est plutôt à moi de m'excuser...C'est moi qui suis arrivé en retard, c'est ma faute...J'ai eu un imprévu...

Ayato : Quel genre, d'imprévu ?

Thomas : Il y avait un chat coincé dans une clôture...J'ai eu un peu de mal à l'aider à sortir, mais puisqu'il était blessé, je l'ai confié à un passant, puisque je devais me dépêcher...

Ayato : Même pour ça, je ne peux pas t'en vouloir...Tu m'énerves...

Nous souriions tous les deux, ravis que cette histoire éprouvante soit terminée. Ces longues journées à espérer que ce mariage n'ait pas lieu, pour que nous puissions continuer à vivre ce genre de moments à deux...

Le mariage ayant lieu dans l'après-midi, le soir était très rapidement arrivé. Nous sommes rentrés chez nous, et la soirée fut paisible. Ayaka avait mangé avec nous, et nous avions invité Mademoiselle Haruka également, pour la remercier de toute sa contribution, bien qu'elle nous remercia également, n'ayant eut elle non plus aucune envie de se marier.

Elle rentra ensuite chez elle, et nous, exténués par nos courtes nuits dues à toutes ces journées à travailler, prîmes la décision d'aller nous coucher plus tôt que prévu...

Une fois prêt à dormir, allongé dans mon lit en regardant le plafond éclairé par la lampe de chevet, je m'apprêtais à éteindre celle-ci lorsque je remarquai que quelque chose manquait. En regardant sous les draps, à côté du lit, je ne le trouvais pas...

C'est alors que l'on toqua à la porte, laissant Thomas entrer.

Thomas : Je passe te souhaiter une bonne nuit, tu as encore besoin de quelque chose ?

Ayato : Oui, dis-moi, n'aurais-tu pas vu mon coussin ? Tu sais, le grand, avec des motifs bleus ? Celui avec lequel je dors tout le temps...

Thomas : Ah oui, celui-là ! Je suis désolé...Je l'ai lavé ce matin, en pensant qu'il serait sec avant ce soir, mais il est encore humide...

Ayato : Oh ? Très bien, je vois...

Je réfléchis à une solution, lorsqu'une idée brillante me vînt en tête, et me fit sourire malicieusement.

Ayato : Dans ce cas, je suppose que tu vas le remplacer...

Thomas : Le remplacer ? Oui, bien sûr ! J'ai un autre coussin de la même taille, dans mon armoire, je peux-...

Ayato : Ce n'en est pas la peine, j'ai déjà trouvé une solution.

Thomas : Laquelle ?

Ayato : Je te l'ai déjà dite, "tu vas le remplacer".

Thomas : Oui mais...Avec quoi ? C'est...

Il s'interrompit, et changea d'expression, comprenant enfin la véritable interprétation de ma phrase. Il me regarda avec des yeux ronds, toujours à se demander s'il avait bien compris.

Thomas : Moi ?!

Je ris légèrement, avant de mon décaler  sur le lit pour lui laisser une place, et lui installer un deuxième oreiller. Je le vis rougir, et hésiter avant d'approcher.

Thomas : Je...Peux vraiment ?

J'acquiesçai, tandis qu'il se décida enfin à fermer la porte, et à venir s'allonger à mes côtés. J'éteignis la lampe, laissant la pièce dans l'obscurité, malgré les légers rayons de lumière qui filtraient à travers les rideaux fermés.

Thomas s'était tourné dos à moi, sûrement gêné de me regarder en face après lui avoir fait une proposition si soudaine comme celle-là...Puisque cela m'amusait, je décide d'en rajouter une couche...

En m'approchant de lui, mes bras passèrent autour de sa taille, l'enlaçant par derrière, et comme je l'avais prédit, il en réagit directement.

Thomas : Que-...?

Ayato : Qu'est-ce qu'il y a ? Tu remplaces mon coussin, je te rappelle ! D'ailleurs, réveille-moi, si je te sers trop fort. Ce serait dommage de te briser les côtes dans mon sommeil, héhé...

J'ignore si ma dernière phrase était vraiment rassurante, mais dans tous les cas, il s'agissait d'humour...J'espère au moins que Thomas l'a compris...

Sans commentaire de plus, il me lança un petit "bonne nuit", auquel je répondis également, avant que je ne m'endorme...
Je vais enfin pouvoir consacrer les jours à venir à me comprendre...Et pouvoir, je l'espère, répondre un jour à tes sentiments correctement, Thomas...

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Bonjour tout le monde !
J'espère que vous allez bien !
Et bonne année !
Voilà un nouveau chapitre qui a un peu tardé...J'espère que reprendre l'histoire après un bout de temps ne vous a pas paru trop difficile !

J'espère aussi que certains éléments de l'histoire vous ont été clairs...Par exemple, celui avec la nouvelle, et l'ancienne version du livre violet...Je peux vous le réexpliquer si vous le souhaitez, mais sinon, sachez que ce n'est pas grave, si vous n'avez pas compris, ce n'est pas très important pour la suite de l'histoire !

D'ailleurs, un autre détail, à la fin du chapitre, on évoque plusieurs fois le lit d'Ayato...Pour l'anecdote, traditionnellement, au Japon (la région qui a inspiré Inazuma, et je précise traditionnellement, car le Japon actuel utilise aussi des moyens plus modernes), les lits ne sont pas ceux que l'on a en Europe...
Ce qui signifie, que dans une version plus originale de l'histoire, Ayato est censé avoir un lit futon, une sorte de matelas rempli de coton directement posé au sol.

Mais étant donné que je ne trouvais pas ça très romantique (après ça reste mon avis...), je l'ai remplacé, dans cette fanfic, par un lit avec quatre pieds, deux places...Bref, un lit comme on en trouve chez notre IKEA...Imaginez-le comme vous voulez (Même un bon King Size peut-être pas mal (parce qu'Ayato peut bien se le permettre financièrement)...En soit, liberté à votre imagination)...
(Ai-je vraiment passé tout le mot de l'auteur à parler de ça ? Oui...)

J'espère que ce chapitre vous aura plu, et je vous dis :

Bye byyyye

Deidachat

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