Chapitre 6

Pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'il décidait de faire quelque chose, une autre l'en empêchait ? Les dieux étaient vraiment contre lui ! Tant de fois on l'avait empêché d'accomplir son devoir, juste à cause de quelque chose qu'il avait fait il y a bien longtemps !

Déjà, il n'avait pas beaucoup d'espoir en sa réussite. Mais quand le bouclier était soudainement apparu devant lui, il avait su que c'était la fin. Maintenant, il se faisait à nouveau tirer par quelqu'un, mais pas par Ikuto. Il reconnut néanmoins aisément la jeune fille, en partie grâce à son incroyable, étrange chevelure blanche. Indra comprit ainsi facilement que c'était elle qui avait fait apparaître le bouclier qui les protégeait tous les quatre, Ikuto, Lys, Dahlia et lui-même, de cette masse noire qui s'approchait de plus en plus.

Une légère douleur se fit sentir sur son bras droit, et il lança un regard noir en direction de Dahlia qui venait de le pincer.

- Mais qu'est-ce qui te prend ? s'énerva-t-il.

- Arrête de vouloir faire les héros ou je ne sais quoi. Tu vas finir par te faire tuer ! Et ne sors pas le célèbre " Ca ne me dérangerait pas", compris ? le menaça la jeune fille.

Indra se renfrogna. Il se souvenait très clairement du pouvoir de la noiraude, et ce n'était pas pour lui plaire. Le simple fait que quelqu'un d'autre que lui en sache autant sur lui-même l'irritait au plus haut point. Il voulut répliquer, mais Dahlia s'était déjà tournée vers Lys.

- Est-ce que tu peux nous mener à ton vaisseau ? lui demanda-t-elle. Il faut que nous partions d'ici au plus vite, nous mettons en danger ce monde en entier par notre simple présence.

Lys secoua la tête, ne ralentissant toujours pas sa course folle dans laquelle elle entraînait le pauvre Indra.

- Je me suis réveillée dans une caverne, alors je ne serai vraiment pas capable de te dire où elle se retrouve.

Ikuto, juste derrière eux, se manifesta pour la première fois depuis l'apparition des deux jeunes filles.

- Moi je sais, dit-il simplement.

Lys se retourna vers lui en faisant de gros yeux.

- Alors c'est toi qui m'a emmené dans la grotte ?

Ikuto se contenta de hocher la tête, et Indra aurait juré qu'il rougissait.
Ikuto passa devant le petit groupe et ils continuèrent d'avancer dans la forêt. Derrière eux, ils entendirent la masse s'approcher encore, détruisant de plus en plus la forêt.
Lys se retourna brusquement, et envoya un champ de force bleu en direction de la noirceur.

- Dépêchez, ça ne tiendra pas longtemps !

La masse momentanément bloquée, ils ne s'arrêtèrent pas pour autant et reprirent leur route. Bientôt ils purent voir le petit vaisseau au loin. Ils ne s'arrêtèrent que lorsqu'ils arrivèrent devant celui-ci, et commencèrent à enlever l'épaisse masse de lys à l'intérieur, ne se posant pas trop de questions sur la raison de sa présence.

Mais bien vite, un autre problème survint : ils n'étaient pas sûrs de pouvoir le faire fonctionner, et y avait-il seulement assez de place pour eux quatre ? Ou eux cinq.

Parce que Stanco n'allait certainement pas laisser Ikuto y aller tout seul ! Et ce dernier lui en était reconnaissant. Parce qu'en fait, en y réfléchissant, il ne savait pas s'il pouvait faire confiance à ces personnes. Il avait l'impression de les connaître depuis longtemps, et son instinct lui disait qu'il pouvait se fier à eux, et il avait toujours suivi son instinct, mais il était déboussolé. Il avait conscience qu'il s'éloignait de tout ce qu'il connaissait, de cet endroit qui l'avait vu grandir. Partir de tout cela lui faisait incroyablement peur. Néanmoins, il était soulagé que son meilleur ami ait décidé de l'accompagner dans cet étrange voyage.
Ikuto voulait toujours des réponses à ces questions qui occupaient son esprit, mais il s'était résigné à attendre qu'ils soient tous en dehors de danger pour les poser.

Après quelques temps de recherche, Lys et Dahlia parvinrent à réactiver l'engin, Ikuto ne savait comment. Il était temps, car ils entendirent tous un grand CRAC, signifiant que la barrière avait disparu.

Ils purent tous monter dedans après avoir dégagé les lys -personne ne savait ce qu'ils faisaient là, mais ce n'était définitivement pas le moment de s'interroger sur cet étrange phénomène. Lys s'installa sur le siège du pilote et les autres s'accrochèrent comme ils purent, serrés les uns contre les autres.

Le moteur vrombit et le vaisseau disparut.

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La lumière vespérale le réveilla doucement. Il sentit en premier ses membres fatigués, qui lui faisaient mal, puis de la matière dure sur laquelle sa tête reposait, la chose collée à son visage, et enfin il prit conscience de sa position et de sa situation. Il grogna un instant avant de se remettre droit sur le fauteuil de son bureau. Il retira la feuille de papier collée à son visage et réunit les autres en un tas convenable, se leva pour s'étirer et fit un pas sur le côté avant de s'affaler sur son lit. Il se retourna sur le dos pour regarder par la seule source de lumière de sa chambre, une petite lucarne au plafond. La lune berçait la pièce de sa douce lueur et il n'avait plus qu'une envie : dormir. Il avait déjà dormi pas mal, mais il n'y pouvait rien, ces derniers temps il était inexplicablement fatigué à longueur de journée.

Il s'amusa à imaginer les étoiles. Il souvenait parfaitement des descriptions de ces astres mythiques et mystiques qu'il pouvait pu lire dans la bibliothèque lors de sa formation. Pourtant, il était difficile pour lui d'imaginer qu'un jour il y eut d'autres sources de lumière que la lune dans le ciel d'un bleu encre.

Alors qu'il repassait les différentes constellations qu'il connaissait dans sa tête, il croit voir quelque chose passer dans le ciel nocturne. Il se surprit à penser à une étoile filante, avant de se raisonner en se traitant d'idiot.

Puis il le ressentit. En premier, il parvint à mettre un nom sur ce sentiment. Quelque chose en lui remuait sauvagement. Et il réalisa. C'était de l'excitation. De l'euphorie. Un instinct qui le poussait à bondir en dehors de son lit et de courir loin de cet endroit pour partir à la poursuite de l'étoile. Mais il parvint à retenir cette vague de rébellion à l'intérieur. Il comprenait que l'heure était enfin arrivée, même s'il la redoutait plus que tout.

Il soupira et jeta un regard plein de regrets à son cher lit.

- A dans quelques heures mon gars, lui dit-il.

Parce qu'il entendait déjà le son strident de la sirène résonner dans tout le bâtiment. Il n'avait plus qu'à sortir de sa chambre et rejoindre les autres. Il en profiterait pour rendre le rapport qu'il avait terminé avant de s'endormir.

Il prit le tas de feuilles et s'engagea dans le couloir gris et froid. Il le longea sans rencontrer âme qui vive, ce qui ne le dérangea pas plus que ça. De toute façon, il n'y avait jamais grand monde dans cette base souterraine.

Derrière lui, des bruits de pas pressés le détrompèrent. Il sentit ensuite une masse bondir sur lui, s'accrochant comme un koala.

- Alluro ! cria la jeune fille qui venait de lui sauter dessus. Contente de te voir !

Alluro pouffa et elle redescendit de son dos pour venir se placer à ses côtés. Elle faisait petite à côté de lui, avec sa masse de cheveux bruns bouclés et épais semblables à une crinières de lion. Sa peau caramel contrastait avec celle couleur blanche du jeune homme.

Ses yeux passant aléatoirement du violet au bleu se plantèrent dans ceux d'Alluro.

- Il faut se dépêcher, sinon Thalia va s'énerver, lui rappela-t-elle d'un ton plus calme.

Le jeune homme haussa les épaules.

- Qu'elle s'énerve, alors ! Je préfère retarder le plus longtemps possible le moment fatidique. Et toi, Samaya ?

Samaya ne répliqua rien et se murèrent dans le silence. Parce que, quelque part, tous deux savaient ce qui était sur le point d'arriver. Et chacun l'appréhendait, à sa façon. Alluro savait que Samaya c'était déjà résignée à leur sort, mais il doutait qu'il puisse un jour faire pareil.

Alors pour l'instant, tout ce qu'il pouvait faire était marcher lentement, retarder le moment fatidique. Mais ils finirent par arriver devant la porte de la salle de rassemblement. Juste devant celle-ci, droite et fière, se tenait une femme. Alluro ressentait d'ici l'euphorie qui s'emparait d'elle. Mais son forme d'impulsivité qu'elle s'exprimait. La femme qui d'habitude était calme et stricte semblait être sur le point de bondir sur n'importe qui. Le jeune homme sentait que son rassemblement allait être des plus joyeux.

Enfin, ils entrèrent tous trois dans la salle. Alluro ne put retenir un soupir en voyant les autres.

Ca y est, ils allaient de nouveau jouer les méchants de l'histoire de quelqu'un.

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